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la journaliste Alexenia Dimitrova de ce
quotidien était la seule Bulgare ayant eu
accès à la base de données.
Pour l’instant, aucun nom de politicien
bulgare n’est sorti des documents
panaméens parmi les actionnaires de
sociétés offshore. Selon Alexenia
Dimitrova, les noms de quelque 50
compagnies, 6 sociétés ayant servi
d’intermédiaires, 16 propriétaires et 78
actionnaires renvoient à la Bulgarie. Les
adresses indiquées au moment de
l’enregistrement des entités offshore
couvrent plus ou moins tout le pays : Sofia,
Plovdiv, Bansko, Pleven, Stara Zagora,
Varna, Sevlievo, Pravets, Montana,
Sozopol, Panagurichté, Gabrovo, Roussé.
Les immatriculations se sont faites en
prédilection dans quelques paradis
fiscaux : les Bahamas, les îles Seychelles,
Anguilla, Panama, Niue et les îles Vierges
britanniques. Parmi les personnes
physiques (environ 150 personnes au total,
selon Standart) figurent non seulement des
Bulgares, mais également des
ressortissants étrangers établis en Bulgarie
et détenteurs de passeports bulgares,
notamment des Serbes, des Macédoniens,
des Ukrainiens et des Russes.
L’Agence nationale des recettes, informe
Standart, a contacté le CIJI en vue
d’obtenir l’information concernant la
Bulgarie et entend soumettre à des
vérifications les personnes physiques et
morales figurant dans les pièces. Bien que
la loi n’interdise pas le commerce avec et
l’enregistrement de sociétés dans les
paradis fiscaux, les tentatives d’évasion
fiscale ou de blanchiment d’évasion fiscale
restent passibles de poursuites.
Selon Krassen Stantchev de l’Institut pour
l’économie de marché, l’exportation de
fonds depuis des pays à impôts élevés vers
des zones à faible taux d’imposition n’est
pas une nouveauté, au moins pour les
experts qui travaillent sur le blanchiment
d’argent, l’économie criminelle, etc. Mais
cette fois-ci, c’est le volume des dossiers
qui impressionne, ainsi que le fait d’avoir
rassemblé dans une seule base de données
des documents générateurs. Toutefois, ces
révélations n’arriveront pas à changer
grand-chose. Les entreprises continueront à
chercher des pays à faible taux
d’imposition afin de pouvoir préserver leur
propre stabilité et offrir des produits à des
prix concurrentiels.
En ce qui concerne les politiciens, dans les
pays où les citoyens ont vraiment la chance
d’élire leurs gouvernants, sans que leurs
voix soient manipulées, ceux qui ont
exporté leur argent hors du pays ne seront
pas réélus. Quant à la Russie, observe M.
Stantchev, le montant de 2 milliards de
dollars exporté par l’administration du
président Vladimir Poutine depuis sa venue
à la tête de l’Etat en 2000 semble dérisoire
si l’on le confronte aux chiffres avancés
par d’autres sources. En effet, beaucoup
d’analystes estiment que chaque année,
entre 55 et 60 milliards de dollars quittent
la Russie. Pour la Bulgarie, selon le Réseau
pour la justice fiscale, 29 milliards de
dollars ont été exportés du pays entre 1970
et 2010. On estime à 10 milliards de
dollars les fonds exportés de 1962 à 1989.
Toutefois, une bonne partie de ces fonds
est finalement de nouveau rentrée en
Bulgarie, conclut l’expert. (24 Tchassa,
Standart)
La responsabilité
Après six arrêts de la CEDH condamnant
la Bulgarie pour atteinte à la présomption
d’innocence, une avocate appelle le
gouvernement à exercer une action
récursoire contre le coupable
Le Conseil des ministres peut chercher à se
faire indemniser par l’ancien ministre de
l’intérieur Tsvetan Tsvetanov pour les
montants versés par l’Etat à titre
d’indemnités à la suite de six arrêts
prononcés par la Cour européenne des
droits de l’homme à l’encontre de la
Bulgarie. Dans le cadre de ces affaires,
l’Etat bulgare a été systématiquement