la presse bulgare – n°3824 - Ambassade de France en Bulgarie

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Mercredi 05 novembre 2014
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE N°3824
LE COMMENTAIRE
DELIAN PEEVSKI ET LE MDL,
PASSAGERS CLANDESTINS DU
NOUVEAU GOUVERNEMENT
LA PREVISION
LA COMMISSION EUROPEENNE
PREDIT UN MARASME
ECONOMIQUE PROLONGE POUR LA
BULGARIE
L’INTERVENTION
VOULOIR DES DIRIGEANTS
HONNETES EST UNE ABSURDITE
LE COMMENTAIRE
DELIAN PEEVSKI ET LE MDL,
PASSAGERS CLANDESTINS DU
NOUVEAU GOUVERNEMENT
Le député socialiste Gueorgui Kadiev,
connu pour ses positions de franc-tireur au
sein de son parti, a déploré, ce matin, dans
une interview à la bTV le projet de
structure du nouveau cabinet de coalition
GERB-BR « qui prévoit trois vice-
premiers ministres dont deux superflus et
un nombre beaucoup trop important de
ministres ». Cela présagerait selon M.
Kadiev un nombre encore plus importants
de vice-ministres et par conséquent de
décideurs politiques inexpérimentés.
« J’avais l’espoir que le nouveau
gouvernement tournera enfin le dos au
modèle Peevski. Or, des ministres proches
de Peevski sont prévus. », a-t-il observé
sans les mentionner nommément. La seule
bonne décision consisterait à confier le
ministère du travail et de la politique
sociale à un parti de gauche, en
l’occurrence, à ABC, selon le député
socialiste. Le programme du futur cabinet
ressemblerait, selon M. Kadiev, à « de la
littérature pour enfants et adolescents » et
les mesures économiques sembleraient
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« avoir été rédigées en Amazonie ». Celui-
ci a tout de même apprécié que les
différents domaines de compétences de
l’ancien grand ministère de l’économie, de
l’énergie et du tourisme soient confiés à
trois différents ministères et a adhéré à
l’idée de remaniements au niveau de la
direction de la Banque nationale de
Bulgarie (BNB) mais à condition que des
changements soient prévus à la
Commission pour la surveillance
financière, à l’Agence d’Etat de la sécurité
nationale (DANS) ainsi qu’au sein des
autres institutions responsables du sort de
la banque KTB. En conclusion, M. Kadiev
a considéré que le grand gagnant des
consultations tenues par GERB en vue de
la formation d’un nouveau gouvernement
serait le MDL qui « est le seul à être en
mesure de garantir la stabilité ».
Par ailleurs, le leader de GERB Boïko
Borissov, après avoir, aujourd’hui, reçu du
Président de la République mandat de
constituer un gouvernement, a appelé le
MDL à ne pas ne voter le projet de
composition de gouvernement qu’il
soumettra à l’Assemblée nationale » afin
que « cela ne donne pas lieu à de grandes
spéculations » et que « mes adversaires
n’aient pas à inventer toutes sortes de
scénarios ». Il a assuré que « tout ce qui
serait susceptible de faire exploser la
tolérance ethnique et de provoquer des
conflits ethniques ne serait pas admis par le
GERB ».
Borissov a fait comprendre qu’il
n’épuiserait pas le délai d’une semaine
dont il dispose pour constituer le
gouvernement et insisterait pour que les
petits partis lui apportent la réponse dans la
journée. Il a visé en premier lieu le Bloc
réformateur qui est d’accord pour
participer à un gouvernement de coalition
avec le GERB mais à condition que celle-
ci bénéficie du soutien du Front patriotique
(FP) afin de ne pas dépendre du MDL. Or,
hier, tard dans la soirée, les patriotes ont
retiré le soutien promis à la
coalition GERB-BR au motif que la
déclaration de programme de cette
coalition ne prenait pas en compte leurs
priorités. (dnevnik.bg, mediapool.bg)
LA PREVISION
LA COMMISSION EUROPEENNE
PREDIT UN MARASME
ECONOMIQUE PROLONGE POUR LA
BULGARIE
Dans ses « Prévisions économiques de
lautomne 2014 », publiées hier, la
Commission européenne revoit à la baisse
ses attentes pour la Bulgarie. La prévision
porte non seulement sur l’année en cours,
mais aussi sur la période 2015-2016 et
montre que sur ces trois ans, la croissance
réelle du PIB de la Bulgarie ne dépasserait
pas 1%. A titre de comparaison, le rapport
de printemps contenait des prévisions deux
fois plus optimistes (voir notre revue du 7
mai).
La Bulgarie devrait s’attendre à une
période de marasme économique prolongé
du avant tout à la dégradation de la
situation budgétaire du pays, la crise
bancaire, la réduction importante des
investissements étrangers, la déflation, le
rétrécissement du marché de crédit et la
morosité de la consommation intérieure. La
combinaison de tous ces facteurs négatifs
mènerait à une économie stagnante jusqu’à
2016 au moins, indique le rapport.
La Commission relève aussi que les risques
pour l’économie bulgare, qu’elle avait
mentionnés dans ses prévisions de
printemps, se sont réalisés : le
ralentissement de l’économie européenne
s’est percuté sur les exportations
bulgares et la forte dépendance vis-à-vis du
gaz russe a mis le pays dans une position
particulièrement vulnérable au seuil de
l’hiver, dans le contexte de la crise russo-
ukrainienne.
Sur un autre plan, la crise de la KTB et de
la Fibank a sérieusement ébranlé la
confiance dans l’ensemble du système
bancaire. Le renforcement inévitable du
contrôle prudentiel perturberait le secteur
des crédits et se reflèterait sur la capacité
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des entreprises à investir, estime la
Commission.
Le déficit budgétaire se creuserait encore
pour atteindre 3,6% du PIB cette année
(1,8% selon les prévisions entrées dans la
loi de finances 2014).
Compte tenu du blocage de certains
programmes européens et de l’entrée du
pays dans une nouvelle période de
programmation 2014-20120, l’absorption
des fonds européens se ralentirait. Les
experts de la Commission prédisent
également une nouvelle baisse des
investissements étrangers pour cette année,
appelée à se prolonger en 2015-2016 en
raison des faibles recettes et de l’insécurité
attendues.
La faible croissance économique
n’entraînerait qu’une faible amélioration
sur le marché de l’emploi, mais la baisse
du chômage s’expliquerait,
malheureusement, plutôt par la crise
démographique et la réduction du nombre
de la population active.
La déflation s’est installée durablement
dans l’économie bulgare (1,4% d’ici la fin
de l’année). Parmi ses principales causes,
la Commission cite la chute des prix des
ressources énergétiques sur les marchés
internationaux, le contrôle administratif sur
les tarifs de l’électricité, la faible demande
intérieure.
Les seuls espoirs contenus dans le rapport
portent sur les exportations qui devraient
connaître une faible croissance en 2015-
2016. (Pressa, Capital Daily, Sega)
L’INTERVENTION
VOULOIR DES DIRIGEANTS
HONNETES EST UNE ABSURDITE
Pressa s’est tourné vers deux sociologues
ayant pignon sur rue, Peter-Emil Mitev et
Andreï Raïtchev, pour savoir si un
changement du mode de scrutin de liste
pourrait résoudre les problèmes liées à
l’instabilité politique dans le pays. M.
Mitev (né en 1936) est directeur de
l’Institut de valeurs et structures sociales
Ivan Khadjiiski. M. Raïtchev (né en 1955)
est cofondateur de l’agence de sondage
BBSS Gallup International.
La situation en Bulgarie ressemble
aujourd’hui à une piste de bobsleigh : on
peut soit accélérer, soit décélérer, mais on
ne peut pas changer la trajectoire de la
descente, estime M. Raïtchev. La crise
politique que le pays vit et le besoin de
stabilisation politique sont évidents,
souligne M. Mitev. Selon lui, le pays aspire
à une nouvelle transition, de l’instabilité à
la stabilité. Une situation qui favorise la
naissance de toutes sortes de messianismes
et de « sauveurs ». L’adoption du mode de
scrutin majoritaire figure au nombre de ces
panacées, souligne-t-il.
Le vote majoritaire n’est pas en mesure de
résoudre les problèmes, estiment les deux
sociologues. Ce dont le pays a besoin, c’est
une meilleure culture démocratique. Pour
qu’il y ait de la démocratie, il ne suffit pas
d’avoir des institutions élues suivant des
procédures démocratiques légitimes. Il faut
aussi une culture relationnelle. Un leader
démocratiquement élu au parlement qui ne
cherche qu’à écraser l’opposition en
rejetant même ses bonnes idées de fait,
détruit le pluralisme démocratique. Et
aujourd’hui, avec huit formations à
l’Assemblée nationale, on est témoin d’un
dialogue politique qu’on n’avait pas vu
depuis la chute du communisme.
Selon M. Raïtchev, le scrutin majoritaire
non seulement ne mettra pas des
personnalités sur le devant de la scène
politique, mais fera revenir le modèle
bipolaire favorisant les plus grands partis.
M. Mitev livre ensuite des commentaires
sur le poids des leaders de parti dans le
vote au scrutin proportionnel, mais sans
prendre en compte le phénomène
récemment introduit de vote préférentiel.
Pourquoi n’arrive-on pas à élire des
personnes intègres ? Est-ce la faute aux
partis qui n’attirent pas de tels hommes
dans leurs listes ? C’est une idée absurde
que de vouloir élire des gens honnêtes, dit
M. Raïtchev. Chercherait-on à choisir un
chauffeur honnête quand on a besoin de
quelqu’un de compétent pour conduire la
voiture ? « Nous devons choisir celui qui
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sait conduire et conduire. Ce sont les
principales qualités du conducteur. […] Ce
qui est sûr, c’est que l’homme honnête,
premièrement, ne sait pas conduire le
véhicule et, deuxièmement, il n’a même
pas de permis de conduire. Nous sommes
en train d’entrer dans un tel scénario »,
conclut-il. (Pressa)
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