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des entreprises à investir, estime la
Commission.
Le déficit budgétaire se creuserait encore
pour atteindre 3,6% du PIB cette année
(1,8% selon les prévisions entrées dans la
loi de finances 2014).
Compte tenu du blocage de certains
programmes européens et de l’entrée du
pays dans une nouvelle période de
programmation 2014-20120, l’absorption
des fonds européens se ralentirait. Les
experts de la Commission prédisent
également une nouvelle baisse des
investissements étrangers pour cette année,
appelée à se prolonger en 2015-2016 en
raison des faibles recettes et de l’insécurité
attendues.
La faible croissance économique
n’entraînerait qu’une faible amélioration
sur le marché de l’emploi, mais la baisse
du chômage s’expliquerait,
malheureusement, plutôt par la crise
démographique et la réduction du nombre
de la population active.
La déflation s’est installée durablement
dans l’économie bulgare (1,4% d’ici la fin
de l’année). Parmi ses principales causes,
la Commission cite la chute des prix des
ressources énergétiques sur les marchés
internationaux, le contrôle administratif sur
les tarifs de l’électricité, la faible demande
intérieure.
Les seuls espoirs contenus dans le rapport
portent sur les exportations qui devraient
connaître une faible croissance en 2015-
2016. (Pressa, Capital Daily, Sega)
L’INTERVENTION
VOULOIR DES DIRIGEANTS
HONNETES EST UNE ABSURDITE
Pressa s’est tourné vers deux sociologues
ayant pignon sur rue, Peter-Emil Mitev et
Andreï Raïtchev, pour savoir si un
changement du mode de scrutin de liste
pourrait résoudre les problèmes liées à
l’instabilité politique dans le pays. M.
Mitev (né en 1936) est directeur de
l’Institut de valeurs et structures sociales
Ivan Khadjiiski. M. Raïtchev (né en 1955)
est cofondateur de l’agence de sondage
BBSS Gallup International.
La situation en Bulgarie ressemble
aujourd’hui à une piste de bobsleigh : on
peut soit accélérer, soit décélérer, mais on
ne peut pas changer la trajectoire de la
descente, estime M. Raïtchev. La crise
politique que le pays vit et le besoin de
stabilisation politique sont évidents,
souligne M. Mitev. Selon lui, le pays aspire
à une nouvelle transition, de l’instabilité à
la stabilité. Une situation qui favorise la
naissance de toutes sortes de messianismes
et de « sauveurs ». L’adoption du mode de
scrutin majoritaire figure au nombre de ces
panacées, souligne-t-il.
Le vote majoritaire n’est pas en mesure de
résoudre les problèmes, estiment les deux
sociologues. Ce dont le pays a besoin, c’est
une meilleure culture démocratique. Pour
qu’il y ait de la démocratie, il ne suffit pas
d’avoir des institutions élues suivant des
procédures démocratiques légitimes. Il faut
aussi une culture relationnelle. Un leader
démocratiquement élu au parlement qui ne
cherche qu’à écraser l’opposition en
rejetant même ses bonnes idées de fait,
détruit le pluralisme démocratique. Et
aujourd’hui, avec huit formations à
l’Assemblée nationale, on est témoin d’un
dialogue politique qu’on n’avait pas vu
depuis la chute du communisme.
Selon M. Raïtchev, le scrutin majoritaire
non seulement ne mettra pas des
personnalités sur le devant de la scène
politique, mais fera revenir le modèle
bipolaire favorisant les plus grands partis.
M. Mitev livre ensuite des commentaires
sur le poids des leaders de parti dans le
vote au scrutin proportionnel, mais sans
prendre en compte le phénomène
récemment introduit de vote préférentiel.
Pourquoi n’arrive-on pas à élire des
personnes intègres ? Est-ce la faute aux
partis qui n’attirent pas de tels hommes
dans leurs listes ? C’est une idée absurde
que de vouloir élire des gens honnêtes, dit
M. Raïtchev. Chercherait-on à choisir un
chauffeur honnête quand on a besoin de
quelqu’un de compétent pour conduire la
voiture ? « Nous devons choisir celui qui