Mécanique NYA Notes de cours Thème : Cinématique Introduction La cinématique étudie le mouvement pour lui-même sans considérer les causes qui peuvent le produire. En effet lorsqu’on relie le mouvement aux forces et aux propriétés des objets, nous nous référons alors à la dynamique que nous étudierons à la suite de la cinématique. La cinématique tout comme la dynamique se divisent en deux parties à savoir celle qui concerne les particules et celle qui étudie la rotation des corps rigides. Pour étudier le mouvement, il faut pouvoir positionner des points et c’est pourquoi nous allons commencer par l’étude des systèmes de coordonnées. A – Les systèmes de coordonnées et le vecteur position. Les coordonnées cartésiennes et polaires. y P x r x Sens y positif O x x x x Pour passer d’un système à un autre, nous utilisons généralement les relations suivantes : De polaires à cartésiennes x r cos( ) y r sin( ) De cartésiennes à polaires r x2 y2 tan( ) y x 2 Exemple Un point P du plan a les coordonnées suivantes : x = -3 m et y = +2 m. Trouvez ses coordonnées polaires. r 32 22 m 3,61 m tan 2 33,7 ou 146,3 3 La relation mathématique précédente fournit deux angles possibles. Cependant le point P considéré est placé dans le 2ième quadrant, l’angle recherché est donc le second. P y 146,3° O x Les coordonnées polaires du point P sont alors : r = 3,61 m et = 146,3°. Le système orthogonal direct En 3 dimensions, il faut aussi considérer l’axe des z perpendiculaire aux axes x et y mais dont le sens est déterminé par l’application de la règle de la main droite. Le système ainsi obtenu est dit orthogonal direct et c’est celui le plus utilisé. 3 z y O x Vers l’avant Le vecteur position. On a pensé se servir d’un vecteur pour positionner tout point dans l’espace. Ceci conviendra particulièrement à l’étude de la cinématique où les quantités fondamentales sont de nature vectorielle. Les vecteurs Les vecteurs sont des entités qui ont une orientation dans l’espace. De nombreuses quantités physiques sont de nature vectorielle. Un vecteur a une grandeur, une direction et un sens. Sa représentation s’effectue à l’aide d’une flèche. Direction A Les symboles utilisés sont les suivants : Sens 4 - A … une lettre coiffée d’une flèche pour le vecteur lui-même ; - A ou A pour sa grandeur ou son module. Vecteurs unitaires. Un vecteur unitaire a les propriétés suivantes : Certains vecteurs unitaires standards : - Grandeur 1 - Orientation déterminée - Sans unité physique i z k j y x N.B. D’autres éléments sur les vecteurs vont être intégrés au fur et à mesure. Le vecteur position s’exprime de la façon suivante : y r yj rxi yj j i xi x En trois dimensions, nous avons : r x i y j zk B – Cinématique de la particule. 1 - Etude d’un mouvement simple : le mouvement à vitesse constante. 5 Un mouvement à vitesse constante est un mouvement rectiligne uniforme. Nous reverrons ce mouvement plus tard dans le contexte de la première loi de Newton mais, pour l’instant, nous allons nous en servir pour nous faire la main avec les notions vectorielles que nous venons de voir. Pour un tel mouvement, nous avons : r rO v t Dans cette équation, la signification des symboles est la suivante : v : vitesse (en m/s) t : temps (N.B. Le temps est une r : vecteur position position initiale rO : quantité physique scalaire.) y v vt Trajectoire de la paricule r rO O x N.B. A la figure précédente, nous avons montré les positions de la particule à intervalles de temps égaux pour rendre la situation plus intuitive. Exemple La position initiale d’une particule est donnée par 5 i 4 j m et sa vitesse par 2 i 3 j m / s . a) Déterminez son vecteur position à t = 3 s et la distance à laquelle elle se trouve alors de l’origine. 6 A partir de notre équation, nous avons : r 3 s 5i 4 j m 2i 3 j m / s 3 s 5i 4 j m 6i 9 j m Nous obtenons donc : r 3 s 11 i 5 j m La distance recherchée correspond donc à r 112 52 m 12,1 m y vx vy rO v vt O x r 3 s Trajectoire de la particule b) Déterminez la grandeur de la vitesse et son orientation. Ces quantités sont calculées à partir des relations suivantes : v v x2 v y2 et tan vy vx Remarquons que v x v x i et v y v y j sont les composantes vectorielles du vecteur vitesse et que v x et v y en sont les composantes scalaires. v 22 32 3 m / s 3,60 m / s et arctan 56,3 2 7 2 –Définitions générales. De façon générale, les trajectoires vont être courbes et les vitesses vont varier. Avant de présenter les définitions générales, nous allons considérer la figure suivante qui fournira la base de notre discussion. Trajectoire v t y v t t r r t Tangente r t t O x v t v v t t On a montré sur la figure la position de la particule à intervalles de temps égaux. Ainsi il est facile de réaliser que la vitesse (grandeur) v(t+t) est plus grande que la vitesse v(t). Intuitivement on constate que la direction de la vitesse va changer. Nous allons maintenant aborder les définitions générales rigoureuses. Définitions générales r r t t r t r v Moy t r dr v lim t 0 (dérivée de r par rapport à t) t dt v a Moy t v dv a lim t 0 (dérivée de v par rapport à t) t dt Déplacement (en m) Vitesse moyenne (en m/s) Vitesse instantanée ( tangente à la trajectoire). Accélération moyenne (en m/s2) Accélération instantanée 8 Vitesse scalaire moyenne Définition supplémentaire : v Scal. moy. s Distance parcourue t Avant d’aborder la notion de dérivée, nous allons effectuer un exemple permettant de comprendre l’application des définitions en relation avec les quantités moyennes. Exemple Une particule prend 8 s pour parcourir uniformément un cercle dans le sens horaire. Au centre du cercle est placé l’origine d’un système d’axes et à t = 0, les coordonnées de la particule sont x = 3 m et y = 4 m. a) Déterminez la vitesse scalaire moyenne . Considérons d’abord la situation présentée à la figure suivante. y r (0 s ) 53,13° O r (3 s ) v (3 s ) Il faut d’abord trouver le rayon : 32 42 m5m x 8,13° 81,87° r r (1 s ) r v (1 s ) 9 La quantité recherchée s’évalue facilement : v Scal. moy. 2 5 m 3,93 m / s 8s b) Calculez la vitesse moyenne de 1 à 3 s. Il est facile de trouver où se trouve la particule à 1 et 3 s en considérant qu’à chaque seconde, elle tourne de 45° sur le cercle et aussi un angle de départ donné par : 4 arctan 53,13 3 r 1 s 5 m cos8,13i sin 8,13 j r 3 s 5 m sin 8,13i cos8,13 j r r 3 s r 1 s 4,24 i 5,66 j m r 4,24 i 5,66 j m v Moy 3 1 s t On obtient finalement : vMoy 2,12 i 2,83 j m / s c) Calculez l’accélération moyenne pour le même intervalle de temps. Rappelons que le vecteur vitesse instantanée est tangent à la trajectoire donc ici perpendiculaire au rayon. De plus, dans ce cas-ci, sa grandeur correspond à la vitesse scalaire moyenne calculée dans la partie (a). Reportons-nous à la figure suivante où l’aspect géométrique de la situation a été présenté. 10 y v 3 s 8,13° x v 8,13° v 1 s v 1 s 3,93 m / s sin 8,13i cos8,13 j v 3 s 3,93 m / s cos8,13i sin 8,13 j v v 3 s v 1 s 4,45 i 3,33 j m / s v 4,45 i 3,33 j m / s a Moy 3 1 s t On obtient finalement : aMoy 2,23 i 1,67 j m / s 2 Eléments de calcul différentiel - La dérivée d’une somme est égale à la somme des dérivées. - La dérivée d’une constante est nulle. - d cte t n n cte t n 1 dt Exemple Cet exemple va nous permettre de vérifier la dernière règle pour un cas particulier. Soit : f t 4 t 2 , trouvez la dérivée de cette fonction. 11 f t 4 t 2 f t t 4 t t 4 t 2 2t t t 2 2 f f t t f t 4 2t t t 2 f 4 2t t t df f lim t 0 4 2t 2 4 t 21 dt t Ce qui vérifie la règle énoncée. 3 – Théorie du mouvement à accélération constante. Pour un mouvement à accélération constante v v0 a t t2 r r0 v0 t a 2 r0 : position initiale v0 : vitesse initiale a : accélération Il est aisé en appliquant les règles du calcul différentiel de vérifier la validité de ces relations : dr d t2 v r0 v0 t a dt dt 2 dv a 0 1 a t 11 a dt 11 a 21 0 1 v0 t 2 t v0 a t 2 Trajectoire La forme générale de la trajectoire est une parabole. 12 a t2 a 2 y v0 at v0 t v Axe de la parabole r r0 O x Ici r0 0 Nos équations peuvent être lues en x et en y. Nous allons en montrer le principe pour la première. v v0 a t v x i v y j v0 x i v0 y j a x i a y j t v x i v y j v0 x a x t i v0 y a y t j Comme deux quantités vectorielles sont égales quand leurs composantes sont égales, nous avons donc : Equations en et en y v y v0 y a y t v x v0 x a x t x x0 v0 x t ax t 2 2 y y 0 v0 y t ay t 2 2 D’autres relations également employées peuvent être obtenues avec un peu d’algèbre. x x0 v0 x t a x t t t x x0 v0 x t v x v0 x 2 2 v v0 x v 2 v02x t x x0 v x v0 x x x0 v x v0 x x x x0 x 2 2 ax 2 ax 13 Autres relations x x0 v x v0 x y y0 t 2 2 2 v x v0 x 2 a x x x0 v y2 v02y v y v0 y t 2 2 a y y y0 Exemple Un conducteur de camion se déplaçant à 32 m/s voit devant lui une vache en train de dormir. Au moment où il commence à appliquer les freins, produisant alors une décélération de 8 m/s2, la vache est à 60 m devant lui, Devra-t-il donner un coup de volant pour l’éviter ? v0 a 0 60 m x v0 x 32 m / s ; a x 8 m / s 2 Commençons par évaluer à quel instant, la vitesse du camion devient nulle : v x v0 x a x t 32 m / s 8 m / s 2 t 0 t 32 m / s 4s 8m / s2 On peut maintenant déterminer à quel endroit serait alors rendu le camion : 4 s 64 m t2 x x0 x 0 v0 x t a x 32 m / s 4 s 8 m / s 2 2 2 2 x 64 m Le conducteur devra donc donner un coup de volant pour éviter la vache. 4- Chute libre. 14 Nous allons travailler ici près de la surface terrestre dans le vide. L’accélération gravitationnelle y est approximativement constante. On associe à Galilée la découverte que celle-ci est indépendante de la composition d’un objet à partir d’expériences qu’il aurait effectuées à la tour de Pise. Voir le lien hypertexte dans l’introduction. Ce principe fondamental est à la base de la théorie de la gravitation d’Einstein formulée en 1915. Adaptons maintenant nos formules vues précédemment : y La composante x de la vitesse ne change pas ax 0 ag a y g v y v0 y g t g 9,8 m / s 2 0 t2 y y 0 v0 y t g 2 x ( x0 0) ( y 0 0) Mouvement d’un projectile Chute libre verticale y v x v0 x 0 g v0 0 x0 x v x v0 x y v0 y g x v0 x t v0 0 vy vx v 0 v0 x v0 x v0 cos 0 ; v0 y v0 sin 0 Exemple On lance quasi verticalement une balle à partir du toit d’un édifice… x 15 y h (t1 ) g v0 y 20 m / s v0 Edifice 0 50 m (t 2 ) v a) Déterminez la hauteur maximale de la balle par rapport au toit. Au point le plus haut : v y (t1 ) v0 y g t1 0 t1 v0 y g 20 m / s 2,04 s 9,8 m / s 2 On peut maintenant calculer la quantité recherchée : t12 (2,04 s) 2 2 h y (t1 ) v0 y t1 g 20 m / s 2,04 s 9,8 m / s 2 2 Ce qui donne : h 20,4 m b) Calculez la valeur de (t2) et la vitesse en y de la balle au même instant. 50 m 20 m / s t 2 9,8 m / s 2 2 t2 2 4,9 t 22 20 t 2 50 0 Nous avons donc : (Equation quadratique) 16 20 t2 202 44,9 50 s 2 4,9 Ce qui donne : t 2 1,75 s ou 5,83 s La première valeur est à rejeter. Maintenant pour la vitesse en y : v y t 2 20 m / s 9,8 m / s 2 5,83 s v y 37,1 m / s Exemple On lance à nouveau une balle à partir du sommet d’un édifice. y g tH v0 v0 21 m / s 30 0 x H 16 m vx y 16 m R vy v v0 x 21 m / s cos 30 18,19 m / s v0 y 21 m / s sin 30 10,5 m / s a) La durée de la trajectoire de la balle. 17 16 m 10,5 m / s t 10,5 t 9,8 m / s 2 2 t 2 4,9 t 2 10,5 t 16 0 10,52 4 4,9 16 t 1,03 s ou s 2 4.9 3,17 s La première valeur est à rejeter. b) Sa portée horizontale. R x3,17 s 18,19 m / s 3,17 s R 57,7 m c) L’angle d’impact. v x 18,19 m / s ; v y 10,5 m / s 9,8 m / s 2 3.17 s 20,57 m / s tan vy vx 20,57 m / s 18,19 m / s 48,5 48,5 d) Hauteur maximale par rapport au sol. Au point le plus haut : v y v0 y g t H 0 10,5 m / s 9,8 m / s 2 t H 0 t H 1,071 s y1,071 s 10,5 m / s 1.071 s 9,8 m / s 2 2 1,071 s 5,62 m 2 Nous obtenons finalement : H 16 m 5,62 m H 21,6 m e) Le vecteur vitesse de la balle lorsqu’elle est à 2 m au-dessus du toit. 9,8m / s 2 2 2 m 10,5 m / s t t 2 t 0,211 s ou 1,932 s (Les 2 racines sont acceptables) 18 v y 10,5 m / s 9,8 m / s 2 t v y 8,43 m / s v 18,2 i 8,43 j m / s Autre méthode v y2 v02y 2 g y y0 10,5 m / s 2 9,8 m / s 2 2 m 71,05 m 2 / s 2 2 v y 8,43 m / s ... Compléments sur les projectiles y t1 v0 g h 0 Sol 0 R x Equations : v x v0 cos 0 v y v0 sin 0 g t x v0 cos 0 t gt2 y v0 sin 0 t 2 Equation y(x) A partir de l’équation donnant x : t x v 0 cos 0 t 2 2t1 2 g x y tan 0 x 2 2 2 v cos 0 0 Ceci correspond à l’équation d’une parabole. 19 Expressions pour la hauteur maximale et la portée horizontale Au point le plus haut : v y t1 v0 sin 0 g t1 0 t1 v0 sin 0 g v sin 0 g v0 sin 0 h y t1 v0 sin 0 0 g 2 g 2 Nous obtenons facilement pour la hauteur maximale : h v02 sin 2 0 2g La portée horizontale peut être aussi facilement obtenue : R xt 2 ; t 2 2 t1 ; R v0 cos 0 t 2 v sin 0 R v0 cos 0 2 0 g La trigonométrie nous donne : sin 2 2 sin cos Nous obtenons finalement : R v02 sin 2 0 g Remarquons que pour une vitesse de tir donnée, la portée est maximale quand 0 45 . En effet : sin 2 0 1 2 0 90 0 45 5 – Le mouvement circulaire uniforme. Le mouvement circulaire uniforme fait intervenir une accélération. En effet, même si pour un tel mouvement, la grandeur de la vitesse reste constante, sa direction par contre elle, change. On appelle centripète cette accélération parce qu’elle est dirigée, comme nous le montrerons, vers le centre du cercle. 20 Considérons d’abord la situation globale telle qu’elle apparaît à la figure suivante. v y a r ur O s x Il est coutume de se référer pour un tel mouvement à sa période (T), soit le temps pris par la particule pour faire le tour du cercle. L’expression pour la grandeur de sa vitesse prend alors la forme suivante : v 2 r T Nous allons montrer que l’accélération centripète exprimée à l’aide du vecteur unitaire ur (vers l’extérieur) est alors donnée par l’expression suivante : 4 2 r v2 a u r 2 u r r T La démonstration de notre expression s’obtient aisément en considérant sur un même schéma les divers vecteurs vitesses que l’on obtient lorsque la particule fait le tour du cercle. La pointe du vecteur vitesse se déplace sur un « cercle » de « rayon » v et de « circonférence » 2v. 21 a dv v v' ur Nous pouvons alors écrire : dv dt 2 v T dv 2 v a dt T Ceci nous donne en tenant compte de l’orientation : 2 v a ur T En utilisant la relation de départ pour la vitesse, nous obtenons les deux formes les plus répandues pour l’expression donnant l’accélération centripète, celles que nous avons présentées plus haut. Exemple Calculez l’accélération centripète de la Lune en m/s2 en supposant que cette dernière ait un mouvement circulaire uniforme. Le rayon de l’orbite est de 3,84×105 km et la période de 27,3 jours. Nous ferons d’abord une application directe d’une de nos formules et ensuite nous présenterons l’approche de Newton (lorsqu’étudiant en 1665) qu’il généralisa ensuite pour les planètes (Principia de 1687). Remarquons qu’à l’époque des Grecs dans l’Antiquité, les astronomes plaçaient déjà la Lune à une distance moyenne de 60 rayons terrestres, ce qui est remarquablement près de la valeur moderne. 22 t g' 2 v t Lune 2 r v g r aCentripètte Terre RT Calculons d’abord la période en secondes : T 27,3 24 60 60 s 2,36 10 6 s aCentripète 4 2 4 2 r 3,84 108 m 2 2 6 T 2,36 10 s Ce qui donne : aCentripète 2,72 10 3 m / s 2 On remarque que : g aCentripète 9,8 m / s 2 3602,9 3600 60 2 3 2 2,72 10 m / s Comme on l’a indiqué plus haut, le jeune Newton savait que la Lune était située à une distance d’environ 60 rayons terrestres. Ses calculs l’amenaient à penser que l’influence gravitationnelle de la Terre devait décroître avec l’inverse du carré de la distance. Newton obtint l’accélération gravitationnelle de la Lune par un chemin en apparence détourné en appliquant la méthode de Galilée pour les projectiles au voisinage d’un point sur l’orbite où à la limite l’accélération peut être considérée comme constante. 23 En appliquant le théorème de Pythagore, nous avons sur la figure où nous aurons à considérer t est suffisamment petit : v 2 t 2 2 r 2 v 2 t r 2 1 r2 2 g ' t 2 g ' t 2 g' 2 2 2 r 2 t r 1 2 r r 1 r si 2 g ' t 1 2r 2 Nous pouvons donc écrire : v 2 t 2 g ' t 2 v2 2 r 1 r 1 g ' r r r2 2 Nous retrouvons le résultat usuel qui devient exact à la limite quand t 0 . 6- Analyse du mouvement le long d’un axe. Nous allons ici aborder l’analyse graphique en relation avec le mouvement le long d’un axe x ( y ou z selon le cas). Dans le but d’alléger l’écriture, nous écrirons v pour vx ( vy ou vz ) et a pour ax ( ay ou az ) etc. Définitions Considérons les graphiques suivants (ici non reliés) : Tangente à la courbe Tangente à la courbe Q x x P O v v t t t O Nous avons alors les définitions suivantes : t 24 v Moy x t La vitesse moyenne correspond à la pente de la droite joignant les points P et Q sur le graphique de gauche. v lim t 0 x dx t dt La vitesse instantanée correspond à la pente de la tangente à la courbe en un point sur le graphique considéré précédemment. De façon similaire en nous référant au graphique de droite (ici rappelons-le sans relation avec celui de gauche), nous avons les définitions suivantes : a Moy v t et a lim t 0 v dv t dt pour les accélérations moyenne et instantanée avec des interprétations similaires. Exemple Soit : x(t ) 4t 2t 2 (en m) Avant toute chose, considérons le graphique associé à cette fonction. 25 Graphique de la position en x en fonction du temps 7 6 5 4 3 Pente = 4 m/s x(m) 2 1 0 -1 0 1 2 3 4 -2 -3 t(s) a) Calcul de la vitesse moyenne entre 1 et 3 s. x(1s) = (-4+2) m = -2 m d’après l’équation de départ. x(3s) = 6 m en travaillant de façon similaire. v Moy de 1 à 3 s x 6m (2m) t 3s 1s v Moy 4 m / s Cette quantité correspond à la pente de la droite apparaissant sur le graphique. b) Obtenez la vitesse instantanée à t = 2,5 s. En appliquant le calcul différentiel : v dx d 4t 2t 2 4 4t en m/s dt dt 26 Si t = 2,5 s, nous obtenons : v(2,5 s) 6 m / s Si on ne peut appliquer le calcul différentiel, il faut alors passer par la pente de la tangente à la courbe. c) Obtenez l’accélération. a dv d 4 4t dt dt a 4m / s2 L’accélération est donc constante ici. Remarquons que vo = 4m/s. Le graphique de la vitesse est aisément tracé. Graphique de la vitesse en fonction du temps 10 8 6 4 Pente = 4 m/s 2 3 v(m/s) 2 2 0 0 -2 1 1 2 3 4 -4 -6 t(s) Utilisation des aires. Il est possible de revenir sur nos équations d’un point de vue différent. Pour nous introduire à cet aspect, revenons sur le dernier graphique de l’exemple 27 précédent. Evaluons l’aire « sous » la courbe lorsque t varie de 0 à 3 s en considérant d’abord chacune des aires individuelles. Aire (1) = -2 m ; Aire (2) = +2 m ; Aire (3) = +6 m. Aire = -2 m + 2 m + 6 m = 6m. On remarque que ceci correspond à x(3s) – x(0s) sur le premier graphique de l’exemple. Application au mouvement à accélération constante. L’application du principe des aires avec les graphiques suivants permet de compléter notre compréhension des équations du mouvement à accélération constante. v v0 a t at2 x x0 v0 t 2 v at a x v0 x - x0 x0 0 t 0 t Aire 0 t Aire = v0t + at2/2 Quand l’accélération n’est pas constante, on peut avoir recours aux principes du calcul intégral. A titre d’exemple, nous aurions pour trouver le déplacement à partir du graphique de la vitesse en fonction du temps : 28 tf tf ti ti x f xi lim t 0 v t v dt La situation correspondante est représentée sur la graphique suivant : v 0 t ti tf t Dans un bon nombre de cas, le problème peut être résolu analytiquement. Si ce n’est pas possible, il faut alors se rabattre sur la définition et utiliser par exemple un ordinateur pour évaluer numériquement l’aire sous la courbe en considérant un nombre de rectangles suffisant grand dépendamment de la précision requise. C – Cinématique de rotation. Considérons un corps rigide en rotation autour d’un axe fixe. v y at a ar r O s Arc de cercle x 29 Tous les points du corps rigide ont la même vitesse angulaire instantanée [ d d (en rad/s)] et la même accélération angulaire instantanée [ (en dt dt rad/s2)]. Les quantités moyennes sont définies de façon usuelle. Maintenant considérons un point particulier du corps rigide. Nous pouvons obtenir les relations suivantes pour en évaluer la vitesse et les composantes de l’accélération : ds d r r dt dt v2 ar 2r (composant e radiale) r dv d d at r r r (composante tangentie lle) dt dt dt v a a r2 at2 Cas d’une accélération angulaire constante. On peut obtenir les relations désirées par analogie avec les expressions obtenues pour la cinématique de la particule le long d’un axe, lorsque l’accélération est constante, à partir de la table de correspondance suivante : Position x Vitesse v Accélération a Position angulaire Vitesse angulaire Accélération angulaire Cinématique le long d’un axe Cinématique de rotation v = v0 + at x – xo = vot + at2/2 v2 = v02 + 2a(x – xo) = 0 + t – o = ot + t2/2 2 = 02 + 2( – o) Vecteurs vitesse et accélération angulaires. 30 On a défini des vecteurs vitesse et accélération angulaires. Pour obtenir le sens du vecteur , on peut appliquer une règle de la main droite comme on le montre à la figure suivante. Plus tard en fin de session, nous utiliserons ces vecteurs quand nous étudierons le phénomène de la précession. Si d Si d Exemple La platine d’un tourne-disque, de diamètre 30 cm, part du repos et met 2 s pour atteindre sa vitesse finale de rotation qui est de 33 1/3 tr/min. Calculez le nombre de tours effectué en 5 s de même que les composantes radiale et tangentielle de l’accélération d’un point de la circonférence à t = 1 s et t = 3 s. Avant tout chose, évaluons la vitesse angulaire à t = 2 s : (2 s) 33 1 / 3 2 3,49 rad / s 60 s Pour bien comprendre la situation, faisons le graphique de la vitesse angulaire en fonction du temps : 31 (rad/s) 3,49 0 2 5 t(s) Pour trouver le nombre de tours, commençons par trouver le déplacement angulaire total effectué pendant les 5 premières secondes en évaluant l’aire sous la courbe : 0 3,49 rad / s 2 s / 2 3,49 rad / s 3 s 13,96 rad Comme chaque tour implique 2 radians, nous obtenons aisément : Nb. de tours 13,96 2,22 2 Pour évaluer les composantes radiales et tangentielles de l’accélération aux temps demandés, il faut d’abord trouver les accélérations et les vitesses angulaires aux mêmes instants. Dans la première phase du mouvement, nous avons : t ( 0 0) 3,49 rad / s 2 s Nous avons donc : (1 s) 1,75 rad / s 2 et (1 s) 1,75 rad / s Rappelons que : at r et ar 2 r Nous obtenons donc : at (1 s) 1,75 rad / s 2 0,15 m 0,263 m / s 2 et a r (1 s) (1,75 rad / s) 2 0,15 m 0,459 m / s 2 32 La situation est représentée de la façon suivante : at a ar r Lorsque t = 3 s, nous avons : (3 s) 0 et (3 s) 3,49 rad / s Nous obtenons finalement : at 3 s 0 et a r 3 s (3,49 rad / s) 2 0,15 m 1,83 m / s 2