ARITHM´
ETIQUE ET GROUPES Ann´ee 2010-2011
TD 1 bis : La formule de Cardan.
Il ´etait une fois dans le Nord . . . de l’Italie.
Au commencement, Cardan et les alg´ebristes italiens du xviesi`ele n’h´esitent pas `a employer
le symbole √−aavec ar´eel strictement positif.
En ´etudiant l’´equation du troisi`eme degr´e x3+px =q, Cardan trouve, lorsque pest positif,
la racine r´eelle de l’´equation sous la forme :
3
srp
33+q
22+q
2−3
srp
33+q
22−q
2
Il est facile de voir que ce nombre est r´eel et qu’il est bien solution de l’´equation x3+px =q. De
plus, l’´etude des variations de la fonction x7→ x3+px −qmontre que celle-ci ne s’annule qu’une
seule fois (lorsque p > 0).
Pour l’´equation x3−15x−4 = 0 dont 4 est l’unique racine r´eelle, comme le montre l’´etude
de la fonction x7→ x3−15x−4, la formule de Cardan donne :
3
q2 + √−121 −3
q−2 + √−121,
ce qui fait apparaˆıtre des nombres ”impossibles” ou ”imaginaires”.
C’est Bombelli qui montre l’´egalit´e 4 = 3
p2 + √−121 −3
p−2 + √−121, en proc´edant ainsi :
(2 −√−1)3= 2 + √−121 et (−2−√−1)3=−2 + √−121,
par utilisation de rˆoles de calcul connues dans R; ce qui conduit `a
3
q2 + √−121 −3
q−2 + √−121 = 2 −√−1 + 2 + √−1=4.
`
A l’aide des nombres imaginaires et de la formule de Cardan, il ”trouve” la racine r´eelle de
x3−15x−4 = 0.
•Premi`ere mani`ere
Soit l’´equation ax3+bx2+cx+d= 0 o a,b,c,dsont des nombres complexes tels que a6= 0.
On pose z=x+b
3a. Montrer qu’on se ram`ene ainsi `a la r´esolution d’une ´equation du type
(E)z3+pz +q= 0, p, q ∈C.
Montrer que (E) admet au moins une racine r´eelle lorsque pet qsont r´eels.
Soit zv´erifiant (E), on pose z=u+vavec 3uv +p= 0. Montrer que u3et v3sont les
racines y1et y2d’une ´equation du second degr´e que l’on formera. Comment faut-il associer
les racines cubiques de y1et y2pour que leur somme soit racine de (E) ? Retrouver les
formules de Cardan lorsque pet qsont r´eels.
•Vers la th´eorie des groupes . . .
Soient α,βet γles racines de (E). Montrer que le complexe z= (α+ jβ+ j2γ)3, o`u
j = −1
2+ i√3
2, ne prend que deux valeurs z1et z2lorsque l’on permute α,βet γde toutes
les mani`eres possibles.
Former l’´equation du second degr´e admettant z1et z2pour racines. En d´eduire une m´ethode
de r´esolution de (E). Effectuer les calculs lorsque pet qsont r´eels.
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