1 Interaction électromagnétique.
1.a La problématique de l’interaction à distance.
En électrostatique la loi de Coulomb établit une loi de force entre deux charges q1et q2
immobiles en deux points M1et M2. Dès que les charges sont en mouvement, l’expérience 1
prouve que cette force dépend aussi des vitesses −→
v1et −→
v2des charges.
Nous avons vu dans le chapitre C-I consacré à l’électrostatique que l’instantanéité des
interactions était suspecte, ce qui a été systématisé par la mécanique relativiste. La réponse
à ce scrupule est classique : on considère qu’une charge q1placée à l’instant ten M1et
animée à ce même instant d’une vitesse −→
v1crée à tout instant et en tout point de l’espace
un champ électromagnétique et c’est lui qui interagit avec toute autre charge.
Reste alors à formuler d’une part le lien entre une charge mobile et le champ qu’elle
crée et d’autre part la force subie par une charge placée en un point où règne un champ
donné.
Remarque 1 : en pratique une charge en interaction avec plusieurs autres est en fait en
interaction avec la somme des champs que créent les autres charges.
Remarque 2 : une fois conceptualisé le champ comme truchement de l’interaction entre
charges, on peut passer au degré d’abstraction supérieur et considérer qu’un ensemble de
charges crée en un point Met à l’instant tun champ électromagnétique même si en ce
point et à cet instant, il n’y a aucune charge qui subisse leur action.
1.b La force de Lorentz.
On postule 2que le champ électromagnétique créé en un point Met à l’instant tpar
toutes les charges, sauf celle qui est en ce point à cet instant (sauf à utiliser la remarque 2
qui précède), est décrit par deux composantes vectorielles appelées respectivement champ
électrique −→
E(M, t)et champ magnétique −→
B(M, t), ces deux champs formant une entité
indissociable (−→
E(M, t),−→
B(M, t)) ; du reste on verra dans le chapitre C-X, qui reformule
ceci dans un cadre relativiste, qu’il s’agit bien d’une entité unique.
On postule enfin qu’une charge q, placée à l’instant tau point Moù règne le champ
(−→
E(M, t),−→
B(M, t)) et animée d’une vitesse −→
v, est soumise à une force, dite force de
Lorentz, dont l’expression est :
−→
F=qh−→
E(M, t) + −→
v∧−→
B(M, t)i
1. en fait indirectement par l’étude de l’interaction entre fils parcourus par des courants
2. Rappelons qu’en physique un postulat est construit à partir de l’expérience de façon qu’on puisse en
déduire mathématiquement les résultats observés.
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