L3 – Algèbre 2 2012–2013 : TD 1
Extensions : correction
Exercice 1.
1. Si n=1, L est un K-espace vectoriel de dimension 1 donc K =L. Si L/K est un sous-extension
de degré n, Lest un sous-espace vectoriel de L tel que dimKL=dimKLdonc L =L.
2. Notons dle degré de l’extension K[a,b]/K[b]. C’est également le degré du polynôme mini-
mal de asur K[b](qui est un des facteurs de P dans K[b][X]). En particulier, ddegP =n.
D’après le théorème de la base télescopique,
[K[a,b]: K] = [K[a,b]: K[b]] ·[K[b]: K] = d m nm.
En outre, toujours d’après le théorème de la base télescopique,
[K[a,b]: K] = [K[a,b]: K[a]] ·[K[a]: K] = [K[a,b]: K[a]] ·n
est un multiple de n. Puisque net msont premiers entre eux, le degré [K[a,b]: K]est un
multiple de nm. Puisqu’il est égal à d m, on a donc d=n, ce qui entraîne [K[a,b]: K] = nm
et le polynôme minimal de asur K[b]est de degré n: c’est donc bien P.
Par ailleurs, toujours à cause de la base télescopique, le degré [K[a]K[b]: K]divise à la fois
net m, donc [K[a]K[b]: K] = 1 et K[a]K[b] = K.
3. Les éléments de L algébriques sur K forment un corps, donc x2est algébrique sur K. On a
évidemment K[x2]K[x]et il s’agit de démontrer l’inclusion réciproque. Tautologiquement,
xannule le polynôme X2x2K[x2][X], donc xest algébrique sur K[x2]de degré 1 ou 2. On
a donc [K[x]: K[x2]] {1,2}. Mais, d’après le théorème de la base télescopique,
[K[x]: K] = [K[x]: K[x2]] ·[K[x2]: K].
Puisque [K[x]: K]est de degré impair, on a nécessairement [K[x]: K[x2]] = 1 et K[x2] = K[x].
4. D’après le théorème de la base télescopique,
n= [L : K] = [L : K[a]] ·[K[a]: K].
Cela entraîne que le degré [K[a]: K]est fini et divise n. Puisque [K[a]: K]est fini, aest
algébrique et son polynôme minimal est de degré [K[a]: K].
5. Le nombre n
p2Rest évidemment algébrique sur Q, puisqu’il annule le polynôme Xn2.
Ce dernier vérifie le critère d’Eisenstein pour p=2, donc est irréductible. Le nombre n
p2 est
donc algébrique sur Qde degré net Qn
p2/Qest une extension de degré n.
6. La seule extension finie de Cest l’extension triviale C/C, de degré 1. En effet, si L/Cest une
extension finie, tout élément αL est algébrique sur C. Son polynôme minimal est donc un
polynôme irréductible P C[X]tel que P(α) = 0. Mais les polynômes irréductibles sur Csont
de degré 1 : on a donc P =Xα, ce qui entraîne αCet donc L =C.
7. Si on note, pour P Q[X]\{0},
Z(P) = §zCP(z) = 0ª,
1
on a par définition
Q=[
PQ[X]\{0}
Z(P),
ce qui écrit Qcomme une union dénombrable d’ensembles finis et qui entraîne la dénom-
brabilité de Q.
Exercice 2.
(a) Les polynômes X22 et X32 sont irréductibles sur Qen vertu du critère d’Eisenstein. Ce sont
donc les polynômes minimaux de p2 et 3
p2 sur Q. On a donc
Qp2:Q=2 et une Q-base de Qp2est 1,p2
Q3
p2:Q=3 et une Q-base de Q3
p2est 1, 3
p2, 3
p4
Le corps Qp2, 3
p2est évidemment inclus dans Q6
p2. Puisqu’en outre
6
p2=p2
3
p2=p2·3
p4
2,
on a bien Qp2, 3
p2=Q6
p2. Le polynôme X62 étant irréductible sur Qd’après le critère
d’Eisenstein, on a
Qp2, 3
p2:Q=6 et une Q-base de Qp2, 3
p2est (1,21/6,22/6=3
p2,23/6=p2,24/6=3
p4,25/6).
On voit en particulier que Qp2Q3
p2=VectQ1,p2VectQ1, 3
p2, 3
p4=VectQ(1) = Q.
En particulier, on voit que X22 n’a pas de racine dans Q3
p2et que X32 n’a pas de racine
dans Qp2. Puisque l’on a affaire à des polynômes de degré au plus 3, cela entraîne leur
irréductibilité. Le polynôme X22 est donc le polynôme minimal de p2 sur Q3
p2et X32
est le polynôme minimal de 3
p2 sur Qp2. On a donc
Qp2, 3
p2:Q3
p2=2 et une Q3
p2-base de Qp2, 3
p2est 1,p2
Qp2, 3
p2:Qp2=3 et une Qp2-base de Qp2, 3
p2est 1, 3
p2, 3
p4
Notons qu’on aurait pu appliquer la deuxième question de l’exercice précédent, les degrés de
p2 et 3
p2 sur Qétant premiers entre eux.
(b) Les nombres p2 et p3 sont tous les deux algébriques de degré 2 sur Q, de polynômes minimaux
X22 et X23, respectivement. Puisque ce sont des polynômes de degré 2, pour montrer que
X22 (resp. X23) reste irréductible sur Qp3(resp. Qp2), il s’agit de montrer que 2 (resp.
3) n’est pas un carré dans Qp3(resp. Qp2). C’est assez facile :
2 est un carré dans Qp3(a,b)Q:a+bp32=2
(a,b)Q:a2+3b2=2 et 2ab =0
aQ:a2=2 ou bQ:b2=2/3,
ce qui est impossible (l’autre cas ne pose pas plus de problème). Cela entraîne que
Qp2,p3:Qp3=2 et une Qp3-base de Qp2,p3est 1,p2
Qp2,p3:Qp2=2 et une Qp2-base de Qp2,p3est 1,p3
2
D’après le théorème de la base télescopique, on obtient en outre
Qp2,p3:Q=4 et une Q-base de Qp2,p3est 1,p2,p3,p6.
Évidemment, Qp2+p3Qp2,p3donc p2+p3 doit être algébrique de degré divisant
4. Or, les éléments
1,p2+p3 et p2+p32=5+2p6
sont Q-libres (il suffit de regarder leurs coordonnées dans la base (1,p2,p3,p6)). Le nombre
p2+p3 n’est donc pas algébrique de degré 2, ce qui entraîne qu’il est algébrique de de-
gré 4. Qp2+p3Qp2,p3est donc de Q-dimension 4, ce qui entraîne Qp2+p3=
Qp2,p3.
D’après ce qui précède, le polynôme minimal de p2+p3 est l’unique polynôme unitaire de
degré 4 qui l’annule. Cherchons-le. On remarque d’abord que p2+p32=5+2p6 est un
élément de Qp6: il doit donc être annulé par un polynôme de degré 2. En effet,
5+2p62=49 +20p6=105+2p61.
Le polynôme minimal de p2+p3 est donc X410X2+1.
(c) jest une racine primitive troisième de l’unité donc j2+j+1=0. Le polynôme X2+X+1 est
irréductible sur Q(et même sur R) donc
Q[j]:Q=2 et une Q-base de Q[j]est (1, j).
Remarquons que si l’on a deux extensions quadratiques Q[α]/Qet Q[β]/Q,αQ[β]si et seule-
ment si βQ[α], car les deux propriétés sont équivalentes à l’égalité Q[α] = Q[β](par égalité
des dimensions).
Ainsi, puisque j6∈ Q[p3]R, on a p36∈ Q[j]. Et puisque j=1
2+p3
2i6∈ Q[i](car p36∈Q), on
ai6∈Q[j].
(d) On a évidemment Qp3, j,Qp3,iQp3,i,j. En fait, ces inclusions sont des égalités :
j=1
2+p3
2iQi,p3donc Qp3,i,j=Qp3,i
i=2j+1
p3Qj,p3donc Qp3,i,j=Qp3, j.
Par ailleurs, on a vu que p36∈ Q[j], donc p3 est algébrique de degré 2 sur Q[j]. Si on note
K=Qp3, j=Qp3,i=Qp3,i,j, on a donc, par le théorème de la base télescopique,
[K : Q] = K : Q[j]·Qj:Q=4 et une Q-base de K est 1,p3, j,p3j.
(e) cos 2π
3=1
2donc Qcos 2π
3=Q.
sin 2π
3=p3
2donc Qsin 2π
3=Qp3, extension de degré 2 sur Q, de Q-base 1,p3.
Le nombre complexe ζ5=cos 2π
5+sin 2π
5iest, comme son nom l’indique, une racine cin-
quième primitive de l’unité. On a donc
0=1+ζ5+ζ2
5+ζ3
5+ζ4
5
3
Puisque
R´
eζ5=R´
eζ4
5=cos 2π
5et R´
eζ2
5=R´
eζ3
5=cos 4π
5=2cos22π
51,
le nombre cos 2π
5est annulé par 22X21+2X +1=4X2+2X 1, et on a
cos 2π
5=p51
4.
Donc Qcos 2π
5=Qp5, extension de degré 2 de Q, de Q-base 1,p5.
On a
s=sin 2π
5=Ç1cos22π
5=s1p51
42
=p10 +2p5
4.
On en déduit
s2=5+p5
8
s4=5+p5
82
=15 +5p5
32 =5
4s25
16.
Le nombre s=sin 2π
5est donc annulé par le polynôme 16X420X2+5, qui est irréductible (en
vertu du critère d’Eisenstein pour p=5 et du fait que le polynôme est primitif).
On a donc
Qsin 2π
5:Q=4 et une Q-base de Qsin 2π
5est 1,sin 2π
5,sin22π
5,sin32π
5.
Remarquons que les coefficients disgracieux apparaissant dans les polynômes minimaux du
cosinus et du sinus de 2π/5 disparaîtraient si on considérait plutôt 2cos 2π
5et 2sin 2π
5.
Exercice 3.
1. Le polynôme P =X3+2X +2Q[X]est irréductible en vertu du critère d’Eisenstein (p=2).
2. La relation a3+2a+2=0 fournit immédiatement a·a2+2=2 donc 1
a=a2
2+1.
Le deuxième calcul est plus pénible : on peut le faire
par identification des coefficients : les relations a3=2a2 et a4=2a22apermettent
de développer
(a2+a+1)(x a 2+y a +z) = (x+y+z)a2+ (4xy+z)a+ (2x2y+z)
donc
(a2+a+1)(x a 2+y a +z) = 1
x+y+z=0
4xy+z=0
2x2y+y=1
x=2/7
y=3/7
z=5/7.
par l’algorithme d’Euclide :
X3+2X +2= (X2+X+1)(X1) + (2X +3)
X2+X+1= (2X +3)(1/2X 1/4) + 7/4
4
donc on obtient la relation de Bézout
1=4
7(X2+X+1)(2X +3)(1/2X 1/4)
=1
74(X2+X+1)(2X 1)(X3+2X +2)(X1)(X2+X+1)
=1
7(X2+X+1)(2X23X +5)(X3+2X +2)(2X 1)
donc X2+X+1 et (2X23X +5)/7 sont inverses modulo X3+2X +2.
Dans les deux cas, on obtient
1
a2+a+1=2a23a+5
7.
Pour l’expression de u, on peut simplement effectuer la division euclidienne de X6+3X4+
2X3+6X par X3+2X+2 ou calculer méthodiquement en partant de l’expression de a3,a4,a5
et a6en fonction de 1, aet a2. Dans les deux cas on obtient
u=2a2+4a.
3. L’élément uappartient à Q(a), extension de Qde degré 3. C’est donc un élément algébrique
sur Qde degré divisant 3. Comme en outre il n’appartient pas à Q(cela se voit dans sa dé-
composition sur la base (1,a,a2)), il est de degré exactement 3. Il s’agit donc de chercher une
relation de liaison entre 1, u,u2et u3.
On peut toujours écrire la division euclidienne de
(2X2+4X)3+λ(2X2+4X)2+µ(2X2+4X) + ν
par (X3+2X +2):
8X6+48X5+ (4λ96)X4+(64 16λ)X3+ (16λ2µ)X2+4µX+ν
= (X3+2X +2)8X3+48X2+ (4λ80)X16 16λ
+X28λ2µ+64+X4µ+24λ+192+ (32λ+ν)
et résoudre un système linéaire pour obtenir l’annulation du reste
(X3+2X +2)divise (2X2+4X)3+λ(2X2+4X)2+µ(2X2+4X) + ν
8λ2µ+64 =0
4µ+24λ+192 =0
32λ+ν=0
λ=8
µ=0
ν=224
Mais il est sans doute plus simple de développer les puissances de udans la base (1,a,a2):
1=1
u=2a2+4a
u2=8a2+24a+32
u3=64a2+192a+32
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