Neuropsychopharmacologie 2015

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Neuropsychopharmacologie 2015-2016
cours de Michel Vignes
1-Plasticité(s) synaptique(s) dans l'amygdale
2-Plasticité synaptique dans le cervelet
3-Plasticité synaptique et modèles physiopathologies:
-Rappel sur la LTD et bidirectionnalité de la plasticité
-Effet du stress chronique et du vieillissement
-Effet du stress prénatal
-Effet de traitement chronique à la L-DOPA
-Modèles de maladie d'Alzheimer
-Syndrome du retard mental lié à l'X fragile
-Drogues d'abus et plasticité
1-Plasticité(s) synaptique(s) dans l’amygdale
Cortex sensoriel
(Auditif)
Thalamus
évaluation
objet
contexte
Hippocampe
Noyau latéral
Information sensorielle
Nombreux circuits synaptiques
dans chaque noyaux
Noyau basolatéral
Noyau basal
accessoire
Amygdale
Noyau central
Substance grise
périaquéducale
Strie terminale
Hypothalamus latéral
Axe hypothalamo-hypophysaire
Réponse motrice
Système nerveux autonome
Rappels 1
Voie ‘courte’ du thalamus dans la LA: l’information brute arrive rapidement et déclenche une réaction de peur.
Ex: quelqu’un entre à l’improviste dans une pièce, on sursaute avant de réaliser qu’il s’agit d’un être connu de
soi-Vision d’un morceau de bois qui ressemble à un serpent. Même non spécifique, cette voie permet d’alerter
le système et d’augmenter l’attention du sujet.
Voie corticale : l’information est évaluée et arrive avec un certain retard. Le cortex peut moduler l’information
initiale et la réfréner. Ex: on réalise que le ‘serpent’ n’est en fait qu’un morceau de bois inoffensif.
Rappels 2
•Le rôle de l’Amygdale dans le comportement de peur a été mis en évidence à la suite de lésions pathologiques chez
l’humain et expérimentales chez l’animal.
•Chez l’humain, des lésions de l’Amygdale diminuent le comportement de peur, l’anxiété, les manifestations du stress
(ulcère gastrique) et l’appréciation du danger, ainsi que la perte de reconnaissance de l’expression faciale visages
surtout l’expression de la peur. Chez des patients dont l’hippocampe est lésé mais pas l’Amygdale, le
conditionnement de peur* fonctionne sans que le patient ne puisse évoquer consciemment ce qui lui arrive
(mémoire déclarative). En effet, l’hippocampe est le siège de la mémoire déclarative alors que l’Amygdale est plutôt
un des centres de la mémoire implicite accédée de manière automatique/inconsciente. L’exposition à un stimulus
subliminal (de très courte durée pour être perçu consciemment) peut faire l’objet d’une mémorisation inconsciente.
*Le fear conditioning chez l’humain est produit par association d’un CS (stimulus neutre-son neutre) à un
stimulus aversif (son de forte intensité 100dB). On peut mesurer les paramètres du stress et utiliser l’IRM pour
quantifier la réponse émotionnelle.
Rappels 3
•Mémoire implicite et déclarative: par exemple, une personne se brûle avec une casserole étant enfant.
A l’âge adulte, l’individu sait qu’il ne faut toucher de trop près les casseroles trop chaudes. Mais si en
plus l’individu a la phobie des casseroles et des cuisines, cela veut dire qu’implicitement (grâce à
l’Amygdale), les casseroles sont assimilées à des stimuli aversifs.
•L’émotion peut améliorer la mémoire déclarative, grâce à l’influence de l’Amygdale sur l’Hippocampe.
En général on se souvient bien d’évènements s’ils sont chargés d’émotion. Des patients avec des lésions
de l’Amygdale ne se souviennent pas mieux d’évènements chargés d’émotion que d’évènements
neutres. Par contre, des patients avec un hippocampe altéré se souviendront mieux d’évènements
émotionnels.
•Un défaut d’activité de l’Amygdale peut conduire à une diminution de perception des expressions faciales,
en particulier la peur. Ceci suggère que l’Amygdale pourrait jouer un rôle dans le comportement social.
• Une expérience a été réalisée sur des primates: l’inactivation de l’Amygdale chez les adultes entraîne une
diminution du comportement de peur (serpents), mais n’altère pas le comportement social. Par contre chez
des primates jeunes, l’inactivation de l’Amygdale entraîne, à l’état adulte, un comportement social fortement
altéré avec une absence de lecture des expressions faciales. Ceci a conduit à avancer l’hypothèse d’un
dysfonctionnement de l’Amygdale dans l’autisme. Une forte activité de l’amygdale est associée à un retrait
social, à une diminution de la confiance dans les autres et aux phobies. En particulier, la confiance est
augmentée quand l’amygdale est endommagée.
Conditionnement de peur et extinction chez l’animal (test comportemental
de référence pour tester l’activité de l’amygdale chez les rongeurs)
Hippocampe +
Amygdale
Amygdale
Autres situations conduisant à une activation de
l’amygdale:
-exposition à un prédateur (odeur ou présence);
-perturbation de la hiérarchie sociale (dominantdominé);
-situation anxiogène (‘elevated plus maze’).
rappel du CS
Amygdale
Rappel répété du CS
Extinction du conditionnement
Approches expérimentales utilisées :
-Electrophysiologie : Tranches de cerveau et stimulation des afférences;
-Pharmacologiques : Inactivation des noyaux amygdaliens (activation des récepteurs GABAA);
-Inactivation par lésion des différents noyaux;
-Comportement: fear conditioning;
-Utilisation de l’expression de gènes précoces (c-fos, par exemple) pour déterminer une
implication
sélective des noyaux amygdaliens dans différentes situations : approche expérimentale moins
invasive que des lésions des noyaux amygdaliens.
Exposition à un prédateur
Comportement agressif de dominant
Stimulus nociceptif
Fear conditioning et plasticité dans le noyau
latéral
Cortex Auditif
Thalamus
CS
Noyau latéral
Afférences excitatrices
(glutamate)
Etude de la plasticité entre les afférences thalamiques et les neurones amygdaliens (LA):
La stimulation à haute fréquence des afférences déclenche une LTP post-synaptique dépendantes
des récepteurs NMDA.
Rôle de la NOsynthase
NOS activée après stimulation des
récepteurs NMDA
7-Ni : 7 nitroindazole inhibiteur de NOsynthase
Entre les afférences corticales et la LA, la LTP est présynaptique induite par association de
stimulations sur les afférences corticales et thalamiques
Cette LTP serait dépendante de récepteurs NMDA ‘présynaptiques’: bloquée par le CPP (antagoniste
NMDA) mais insensible à un antagoniste intracellulaire (MK-801) ainsi qu’au Ca2+ intracellulaire. Par
contre, elle est dépendante du Ca2+ (canaux calciques de type L) et d’une augmentation du taux
d’AMPc.
Dans le noyau central la LTP a aussi un caractère
présynaptique
Neurone Cortical
Neurone Thalamique
AMPA
NMDA
GABAA
GABAB
Neuromodulateur
Interneurone
Neurone LA
Modulations de la plasticité synaptique dans l’Amygdale
par modulation des interneurones GABAergiques:
Interneurone
GRP
Monoamines
Neuropeptides (ocytocine,
vasopressine)
Le renforcement de l’activité des interneurones a des
effets anxiolytiques , diminue l’acquisition de souvenirs
aversifs et atténue la LTP [d’où l’intérêt des
benzodiazepines qui renforcent l’action du GABA].
La recherche de gènes exprimés dans l’Amygdale par rapport à l’hippocampe
a permis de démontrer la présence de gastrin releasing peptide (GRP) sélectivement dans l’Amygdale
Le gastrin releasing peptide exprimé sélectivement dans l’Amygdale
Augmentation du freezing à long terme chez les KO GRPR
Piscine de Morris
Contrôles réalisés avec d’autres tests comportementaux
Rôle physiologique du GRP : augmentation de la transmission synaptique GABAergique dans les neurones de
l’Amygdale basolatérale
Rôles controversés du GRP dans la plasticité amygdalienne ? Ici, les animaux déficients en GRPR ont
un freezing augmenté à un seul CS mais pas à plusieurs. De plus, la LTP n’est absolument pas
augmentée.
La Noradrénaline facilite la LTP aux niveau des synapses
thalamo-amygdaliennes (LA) en inhibant des interneurones
GABAergiques.
Des antagonistes des récepteurs β-adrénergiques
(propranolol) diminuent la rétention de mémoire aversive
en particulier lors de la reconsolidation.
La Dopamine semble produire les mêmes effets.
[Effet de ‘gating’]
‘Microcircuiterie’ synaptique dans le noyau CENTRAL
Entrées sensorielles
Cellules intercalées
(médianes)-GABA
La modulation des
circuits inhibiteurs
dans le noyau central
peut moduler les
manifestations de la
peur [phénomènes
de gating]
LA
CEL
(GABA)
Cellules intercalées
(latérales)-GABA
CEm
TRONC
CEREBRAL Cellules intercalées
GABA
(PEUR)
BA
Cortex préfrontal
Hippocampe
Rôles de l’ocytocine et de la vasopressine dans le noyau central
Rappel : action opposées des deux peptides sur l’anxiété: effet anxiolytique de l’ocytocine
et anxiogène de la vasopressine
Récepteurs de l’ocytocine dans le CEL et ceux de la
vasopressine dans le CEm.
Effets excitateurs des deux neuropeptides (action des
agonistes AVP, TGOT).
Neurone à ocytocine
Neurone à vasopressine
Action inhibitrice de la stimulation des neurones à ocytocine sur
l’activité des neurones à vasopressine (réponse extracellulaire globale)
La stimulation des récepteurs de l’ocytocine entraîne une augmentation des courants inhibiteurs
GABAergiques dans les neurones du noyau Cem. Cette inhibition est dépendante de la TTX
Action inhibitrice de la stimulation des neurones à ocytocine sur l’excitation des neurones à
vasopressine produite par la stimulation des afférences.
Approche optogénétique pour évaluer l’impact de la
stimulation BLACeA sur l’anxiété non spécifique
Les neurones du noyau basolatéral
sont infectés avec un virus portant la
channelrhdopsine 2 ChR2 sensible à
une lumière bleue (YFP en contrôle).
L’illumination du BLA entraîne une
excitation des neurones BLA.
L’illumination des terminaisons
BLACeA excite les neurones du
noyau CeL. Cette illumination induit
une forte inhibition de l’activité des
neurones du CeM même si activés par
dépolarisation
Glu
CeL
GABA
CeM
BLA
ChR2
Approche optogénétique pour évaluer l’impact de la
stimulation BLACeA sur l’anxiété non spécifique
Les neurones du noyau basolatéral
sont infectés avec un virus portant la
channelrhdopsine 2 ChR2 sensible à
une lumière bleue (YFP en contrôle).
L’illumination du BLA entraîne une
excitation des neurones BLA.
L’illumination des terminaisons
BLACeA excite les neurones du
noyau CeL. Cette illumination induit
une forte inhibition de l’activité des
neurones du CeM même si activés par
dépolarisation
Glu
CeL
GABA
CeM
BLA
ChR2
L’illumination in vivo des terminaisons BLACeA
produit un effet anxiolytique immédiat dans les tests
de l’EPM et l’open field.
video
Glu
CeL
GABA
CeM
BLA
halorhodopsine
A l’inverse l’inhibition des neurones BLA par illumination (après infection par
un virus portant une halorhodopsine qui induit une inhibition neuronale)
augmente l’anxiété.
Rôle différent du CEL et CEm dans le comportement de peur
Inactivation par injection localisée d’un agoniste GABAergique (le muscimol)
L’injection de muscimol dans le CEL augmente par ellemême un freezing non conditionné.
L’injection de muscimol dans le noyau central total ou le
CEL inhibe le freezing après fear conditionning
Si l’injection est réalisée après un premier apprentissage,
c’est l’inactivation du CEm qui altère le freezing.
Deux types de neurones dans le
CEL: des neurones qui sont excités
en réponse à la présentation du CS
après conditionnement (CELon) et
d’autres qui sont inhibés par le CS
(CELoff)
Les neurones CELon et CELoff sont connectés
synaptiquement entre eux et avec les
neurones du CEm.
Pas de synapses de CEm vers CEL.
L’inactivation sélective des neurones CELoff (positifs pour la
PKCδ) augmente très fortement le freezing: rôle régulateurs de
ces neurones dans la réponse après conditionnement de peur.
Rôle des MAPkinases dans l’acquisition de mémoire
L’injection intrathalamique de U0126 (inhibiteur de MEKK) empêche la mémoire à long terme dans le fear conditionning
(5 entraînements).
Effet du U0126 après un seul entraînement : inhibition de mémoire à long terme et reconditionnement possible.
L’injection de U0126 après l’entraînement empêche aussi la consolidation
Pas d’effet sur la ré-activation
Inhibition de la LTP dans la LA
Le U0126 n’affecte pas la perception auditive
MECANISMES DE L’EXTINCTION:
Rôle du cortex préfrontal
Neurones de ‘la peur’ et de ‘l’extinction’ dans le noyau BA
•La BLA a des afférences réciproques avec le cortex préfrontal. L’activité du cortex préfrontal semble particulièrement
sollicitée lors de l’extinction de mémoire émotionnelle. Lorsque le CS est présenté plusieurs fois après conditionnement
l’animal s’habitue, il y a une inhibition, mais pas effacement de l’information émotionnelle. L’extinction représente une
trace mnésique en soi parallèle à la trace mnésique aversive.
•Des lésions du cortex préfrontal empêchent l’extinction, alors que des stimulations l’accélèrent. De plus, ce mécanisme
nécessite l’activation des R NMDA, car des antagonistes NMDA empêchent cette extinction.
•Un modulateur allostérique positif des récepteurs NMDA, la D-cyclosérine, faciliterait chez l’humain l’extinction des
phobies.
Cortex préfrontal
médian
BLA
La combinaison de techniques d’électrophysiologie in vivo, de comportement et pharmacologique a permis
de mettre en évidence ces propriétés des neurones du noyau basal de l’amygdale (le conditionnement de
peur est réalisé dans un contexte donné avec un CS, l’extinction est réalisée dans un autre contexte avec
rappel du CS; le comportement de peur peut être restauré par rappel du contexte de conditionnement):
-Des neurones de la BA s’activent lors du rappel du contexte CS (‘fear neurons’), leur activité décline avec
l’extinction;
-D’autres neurones (‘extinction neurons’) voient leur activité augmenter lors de l’extinction;
-Après l’extinction, un rappel du contexte dans lequel le conditionnement de peur a été réalisé éteint les
neurones d’extinction et réactivent les fear neurons (réapparition du freezing chez les animaux);
-Les connexions de ces neurones avec l’hippocampe ventral et le cortex préfrontal sont les suivantes :
vHipp
vHipp
mPFC
Fear neurons
mPFC
Extinction neurons
Rôle des MAPkinases dans l’extinction
Augmentation de la phosphorylation de ERK dans l’amygdale basolatérale lors de l’extinction retardée
L’extinction du conditionnement de peur par un son nécessite l’activation de ERK dans le
noyau basolateral de l’amygdale
Activité de l’amygdale chez l’humain
•
•
•
•
Fear conditioning : CS = son neutre – US = son de forte intensité (100dB)
aversif;
La présentation de CS augmente le signes du stress (transpiration, élévation
du rythme cardiaque,…) et active l’amygdale (IRM);
On peut produire une extinction de ce comportement;
Des stimuli ‘effrayants’ augmentent l’activité de l’amygdale (visages, scènes,
sons)
Activation de l’Amygdale en réponse à des stimuli
émotionnels par rapport à des neutres.
Diminution de l’activité corticale chez des patients
Atteints au niveau de l’hippocampe (H) ou de
l’hippocampe et amygdale (H+A).
Activation de l’Amygdale suite à la présentation subliminale (17ms) d’images d’yeux ‘effrayés’.
Pendant l’extinction, le cortex préfrontal s’active (A). Activation de l’Amygdale en
réponse à CS (B).
Impact de l’anxiété de trait sur l’activité de l’amygdale.
Augmentation de l’activité de la BLA en fonction de l’anxiété de trait (échelle de Spielberger)
L’ocytocine diminue l’activité de l’amygdale en réponse à certains stimuli. Elle diminue
aussi le couplage avec les noyaux du tronc cérébral impliqués dans les manifestations de la peur.
Phobies et amygdale
Différence d’activité de l’amygdale (araignées vs serpents)
Arachnophobes
Témoins
Différence d’activité de l’amygdale (arachnophobes vs témoins)
serpents
araignées
Cas de l’arachnophobie
2-Plasticité synaptique dans le cervelet
Rôle moteur majeur: coordination motrice, équilibre, gestion des
mouvements complexes, corrections des mouvements, réflexes moteurs
(réflexe vestibulo-oculaire, réflexe de clignement des paupières,…).
Dysfonctionnements du cervelet associés à des désordres moteurs
(ataxies) d’origine génétique ou accidentelle.
La plasticité synaptique, notamment la LTD, est associée aux contrôles
moteurs.
Rappels anatomiques
Fibres parallèles (PF)
Cellule de Purkinje (PC)
Cellule granulaire (GC)
Fibre grimpante (‘Climbing fifer’, CF)
Fibre moussues (MF)
Le cortex cérébelleux se présente sous forme de couches. L’élément central est la cellule de Purkinje qui reçoit deux afférences: en
provenance des fibres parallèles et des fibres grimpantes.
Fibres parallèles
Cellule
granulaire
Cellule de
Purkinje
Fibres moussues
GABA
Noyaux du
Pont
Cortex (auditif, visuel,…)
Noyau
interposé
Noyau rouge
Réponse motrice
Fibres grimpantes
Noyau de
l’olive
(bulbe)
Entrées sensorielles
périphériques
(proprioception,…)
Fibres parallèles
Cellule de
Purkinje
Cellule
granulaire
Fibres moussues
GABA
Noyaux du
Pont
Noyau
interposé
Fibres grimpantes
Noyau de
l’olive
(bulbe)
Souffle d’air sur la
paupière (SNC)
Son (SC)
Noyau rouge
Réponse conditionnée de clignement de la
paupière en réponse au stimulus conditionnant
Protocole pour l’obtention du réflexe conditionné de clignement de paupière
Avant conditionnement
SC
SNC
Après conditionnement
SC
SNC
L’acquisition de ce réflexe se fait avec un ‘timing’ précis: il faut un temps de 200-400ms entre SC et SNC pour avoir le réflexe. Si SC et
SNC sont délivrés ensemble, il n’y a pas d’apprentissage. Par ailleurs, ce réflexe nécessite l’intégrité du circuit synaptique. Le blocage
pharmacologique du noyau interposé empêche l’acquisition du réflexe.
Lien entre conditionnement et plasticité : la LTD cérébelleuse
•
•
•
•
Découverte par Masao Ito en 1982;
Elle se produit au niveau des synapses entre les cellules granulaires (fibres parallèles) et les
cellules de Purkinje après activation conjointe des fibres parallèles et des fibres grimpantes;
Au plan mécanistique, elle met en jeu les récepteurs mGlu1 et une forte augmentation de
Ca2+ intracellulaire qui produit une forte activation de la PKC. La phosphorylation des
récepteurs AMPA localisés au niveau des synapses fibres parallèles/cellule de Purkinje par la
PKC entraîne leur endocytose.
D’un point de vue fonctionnel, la LTD se traduit par une diminution de l’excitabilité des
cellules de Purkinje, donc d’une moindre inhibition sur les noyaux profonds du cervelet.
Canaux calciques de
type P (Cav2.1)
Ca2+
Fibre grimpante
AMPAr
GluA2
P
P
GLU
Ca2+
PKC
RIP3
IP3
Gq
PLC
Ca2+
Fibre parallèle
Canaux TRPC
GLU
Rôle particulier de la protéine GluD2 (ou δ2)
•Récepteur homologue aux récepteurs AMPA et NMDA, longtemps considéré comme orphelin car
pas de ligand trouvé.
•Chez des mutants de ce récepteurs: désorganisation des synapses, absence de LTD et
d’apprentissage moteur.
•Actions extracellulaires : liaison de cérébelline (cbln1) protéine de stabilisation synaptique et de
D-sérine (nécessaire à l’induction de la LTD).
•Actions intracellulaires : liaison à des protéines d’échaffaudage et modulation de kinases.
La cerebelline permet de maintenir les
contacts synaptiques.
Chez des animaux mutants déficients en
cerebelline, on observe des déficits moteurs
qui sont rapidement récupérés par injection
de cerebelline. On observe une reformation
des contacts synaptiques dans ces
conditions.
Les récepteurs GluD2 contribuent à la LTD et à l’apprentissage moteur en maintenant le récepteur GluA2
déphosphorylé sur la tyrosine 876 qui facilite la phosphorylation par la PKC sur sérine 880. En absence
de GluD2, la phosphorylation par la PKC ne se fait pas, car la phosphorylation sur la tyrosine 876 créé un
encombrement stérique. Donc il n’y a pas de LTD.
Rappels sur la LTD et bidirectionnalité de la plasticité
Stimulation 1Hz 15minutes
Niveau initial
Amplitude
des PPSE
temps
La LTD (ou dépression à long terme) correspond à une diminution durable de la transmission synaptique excitatrice. Elle est obtenue par une
stimulation des afférences à basse fréquence 1Hz de longue durée 15 minutes. La LTD, initialement découverte dans le cervelet, se
rencontre au niveau de la plupart des synapses excitatrices du SNC et est surtout observée chez les animaux immatures.
Les corrélats comportementaux faisant intervenir une dépression à long terme de la transmission synaptique sont par exemple le phénomène
d’habituation chez l’Aplysie ou l’inhibition des neurones corticaux lors de la reconnaissance d’objets chez le rat.
Régulation développementale de la LTD induite par 1Hz, 15 min. et dépendance des
récepteurs NMDA et mGlu5 (adapté de Escobar et al., 2011, Biological Psychiatry)
ANTAGONISTE NMDA
1Hz, 15’
1Hz, 15’
PPSE
temps
Dans l’aire CA1 de l’hippocampe, la LTD met en jeu des mécanismes
moléculaires similaires à ceux activés lors de la LTP: activation des
récepteurs NMDA et, dans certains cas, celle des récepteurs
métabotropes couplés à PLC (mGluR1 et mGluR5). L’induction de la
LTD nécessite un influx calcique.
Elle peut être aussi induite par application directe de NMDA ou d’un
agoniste des récepteurs métabotropes comme le DHPG (Di-hydroxyphényl-glycine).
D’un point de vue mécanistique, l’expression de la LTD est le résultat de
la déphosphorylation et l’endocytose des récepteurs AMPA. Toutefois,
certaines formes de LTD résultent de modifications présynaptiques
conduisant à une diminution de la libération de glutamate.
NMDA ou DHPG
L’aspect ‘bidirectionnel’ de la plastifié synaptique peut en partie s’expliquer par une régulation de l’activité de la
phosphatase PP1. Dans le cas de la LTP, un influx important de Ca2+ entraîne une activation de la CaMKll
(permettant la phosphorylation des récepteurs AMPA) et de la PKA. La PKA activée peut alors phosphoryler
l’inhibiteur I1 de la phosphatase PP1 le rendant actif (donc inhibition de la PP1). Dans le cas de la LTD, une
augmentation faible mais soutenue de Ca2+ entraîne l’activation de la calcineurine (CN) qui déphosphoryle
l’inhibiteur I1 le rendant alors inactif . La PP1 peut alors déphosphoryler les récepteurs AMPA et inactiver la
CaMKII.
La surexpression de la Calcineurine inhibe la L-LTP, mais pas la E-LTP.
Plasticité synaptique et stress chronique
Amygdale (noyau central)
Hippocampe
Noyau paraventriculaire
ACTH
Adénohypophyse
CRH
cortisol/corticosterone
Surrénale
Inhibition
Rappel sur la structure de l’axe HPA
Excitation
Les glucocorticoïdes et le stress chronique affectent la fonction
hippocampique de différentes manières:
-1) Atrophie réversible des dendrites des neurones de l’aire CA3
(une telle atrophie est observée chez les animaux qui hibernent)
-2) Modulation de la neurogénèse dans le gyrus dentelé
-3) Modulation de l’excitabilité par des changements de LTP/LTD
Conséquences électrophysiologiques : modulation de l’excitabilité par des
changements de LTP/LTD
Etudes dans l’aire CA1 : la LTP
Le stress chronique conduit à une diminution de l’amplitude de la LTP (100Hz, 1s)
dans l’aire CA1. Cette diminution serait due à l’activation des récepteurs NMDA (car
l’inhibition est bloquée en présence de CGP).
Une inhibition de la LTP obtenue par une stimulation de type theta peut aussi être
obtenue après un stress chronique.
Modulation par la 5HT
contrôle
fenfluramine
fluoxetine
tianeptine
Chez le rat normal, la LTP est bloquée par les inhibiteurs
d’uptake de 5HT, mais insensible à un activateur (tianeptine)
tianeptine
Chez le rat stressé, l’inhibition de LTP est
renversée par l’activateur d’uptake de 5HT
Etudes dans l’aire CA1 : la LTD
Le stress chronique facilite la LTD dans l’aire CA1 de manière dépendante des récepteurs
NMDA (inhibition par l’APV).
Etudes dans l’aire CA3 et le gyrus dentelé
Fibres d’association (C/A)
Fibres moussues (MF)
CA3
Faisceau perforant (MPP)
GD
enregistrement
Dans l’aire CA3, seule la LTP induite au niveau des
Fibres d’association est sensible au stress chronique,
de même que la LTP mesurée au niveau du gyrus.
-D’ une manière générale, le stress chronique a un effet inhibiteur sur la LTP
dépendant des récepteurs NMDA (CA1, CA3 (fibres d’associations) et gyrus dentelé).
-Les récepteurs 5HT sont impliqués dans cet effet inhibiteur du stress chronique.
-Le stress module la LTD en ayant un rôle facilitateur via les récepteurs NMDA.
Plasticité synaptique et vieillissement
Relation stress, vieillissement et inflammation
Les cytokines libérées par le système immunitaire, IL1 , IL6 TNF- , à la suite d’une stimulation
par les lipopolysaccharides (LPS, infection), peuvent stimuler l’axe HPA, ainsi que le système
noradrénergique. D’autre part le cortisol réprime cette activité des cellules immunitaires.
L’ IL1 , médiateur de l’inflammation, semble impliquée dans les phénomènes
de mort neuronale.
Au cours du vieillissement, il y a une diminution de la plasticité synaptique (LTP) ainsi
qu’une augmentation du taux d’IL1 .
Hippocampe
Noyau paraventriculaire
Locus coeruleus
ACTH
Adénohypophyse
CRH
IL1 , IL6, TNF
Noradrenaline
adrénaline
cortisol/corticosterone
Surrénale
Système immunitaire
LPS
Le vieillissement et le stress chronique conduisent à une diminution de la LTP dans le gyrus
dentelé et sont associés à une augmentation du taux d’IL1 ainsi que des radicaux libres (ROS).
L’IL1b et l’inflammation chronique entraînent une diminution de la LTP
Le stress chronique (contention et
nage forcée) entraîne l’activation
des kinases de stress cellulaire,
les JNK (chaleur, UV, etc…)
Interleukine 1 , kinases de stress et vieillissement
Au cours du vieillissement, il y a une
augmentation de l’activité des kinases de
stress. Par ailleurs, le stress oxydant
(H2O2) et l’IL1 induisent ces activités.
L’inhibition des kinases de stress inhibe
l’action de l’IL1 et de l’inflammation
Stress chronique
Inflammation (LPS)
Relations entre vieillissement, stress chronique, inflammation et
stress oxydant
Renversement de l’action du vieillissement
par une limitation du stress oxydant
L’IL1 comme l’H2O2 (Per) augmente le taux de
lipides peroxydés (MDA). Les ROS sont augmentés par
et l’âge. La Vitamine E et la mélatonine réduisent ces
deux paramètres.
Un régime supplémenté en Vitamine E réduit
le taux d’ IL1 , de lipides peroxydés et restaure le
taux d’acide arachidonique.
Donc …
…la LTP est préservée chez les animaux ayant reçu un régime alimentaire
à base de Vitamine E.
Les acides gras w3 renversent les effets du
vieillissement sur la LTP et l’activation des
kinases de stress
Le stress chronique et le vieillissement ont des mécanismes communs. En particulier,
une diminution de l’activité mnésique, caractérisée par une diminution de LTP.
Un des points communs semble être la sécrétion d’IL1 , médiateur de l’inflammation, qui
augmente le stress oxydant fragilisant les neurones.
Stress psychologique et stress oxydant (production exagérée de radicaux libres)
semblent donc relativement proches !
Analyse de la plasticité synaptique au cours du vieillissement
Utilisation du modèle rat Lou/C, modèle animal de ‘vieillissement réussi’:
-Durée de vie augmentée d’environ 5 mois par rapport à une souche de rat (SpragueDawley)
-Au niveau métabolique faible prise de poids : meilleur contrôle de la prise de nourriture.
Altération de la reconnaissance d’objets et de la LTP chez rat SD par rapport au rat Lou/c au cours du vieillissement
PERTE DE LA TRANSMISSION NMDA CHEZ LE RAT SD AU COURS DU VIEILLlSSEMENT.
Sujet Michel Vignes (1 heure)
Question de cours (20 minutes):
Décrivez brièvement comment mettre en évidence le phénomène d’habituation chez
l’Aplysie ?
Question de réflexion (40 minutes):
Deux lignées de souris transgéniques déficientes en protéine R(AB)-1 ou R(AB)-2 sont
générées. Chez ces animaux, on mesure la LTP dans l’aire CA1 de l’hippocampe après
stimulation à haute fréquence (voir figure 1) et on analyse les performances mnésiques grâce
au test de la piscine de Morris (voir Figure 2A et 2B). Dans le test de la piscine, on mesure la
latence de découverte de la plate-forme en fonction des jours d’entraînement (Figure 2A) et la
rétention en retirant la plate-forme au bout de 14 jours d’entraînement (Figure 2B). On mesure
alors le temps passé dans chaque quadrant : ‘T’ étant le quadrant où se trouvait la plate-forme
lors de l’apprentissage. On rappelle qu’un ‘quadrant’ est un quart de la piscine.
1-Commentez ces graphes.
2-En fonction de ces données que peut-conclure quant à l’effet d’une déficience en protéine
R(AB)-1 ou R(AB)-2 ?
3-Quelles pourraient être les protéines R(AB)-1 et R(AB)-2 ?
Souris sauvage
Stimulation
Haute fréquence
Souris mutante R(AB)-1
Amplitude des PPSE
Souris mutante R(AB)-2
Temps (minutes)
FIGURE 1
Latence de découverte (secondes)
Souris sauvage
Souris mutante R(AB)-1
Souris mutante R(AB)-2
Jours d’entraînement
FIGURE 2A
Souris sauvage
Souris mutante R(AB)-1
Temps passé dans chaque quadrant (%)
Souris mutante R(AB)-2
T
2
3
Quadrants
FIGURE 2B
4
Sujet Michel Vignes (1h)
Un stress prénatal provoqué par la prise de drogue, d'alcool ou l'infection bactérienne, peut perturber
profondément les fonctions cérébrales de la progéniture. Dans ce travail, Lanté et al. ont examiné
l'effet d'un stress prénatal, obtenu en simulant une infection bactérienne par injection de
lipopolysacharride (LPS), à une rate gestante, sur la progéniture. Dans un premier temps, la LTP dans
l'aire CA1 a été testée. Les résultats sont présentés dans la figure 1.
Sur les figures, 'LPS' = rats issus de mère stressée avec le LPS, 'contrôle' = rats issus de mère non
Amplitude des fEPSPs (% du contrôle)
stressée.
Figure 1
280
260
240
220
100Hz,1s
200
180
160
140
120
contrôle
100
LPS
80
60
0
10
20
30
40
50
temps (min)
Ensuite, les animaux sont testés dans la piscine de Morris et les résultats suivants sont obtenus (voir
figure 2A et 2B). Le schéma de la piscine avec le nom des différents quadrants (T, AL, AR et O) est
donné. La position de la plateforme est marquée par un rond gris.
latence de découverte
de la plateforme (s)
Figure 2
temps passé dans les quadrants (%)
A
jours d’entraînement
AL
B
T
plateforme
O
contrôle
quadrant
AR
LPS
Enfin, les potentiels post synaptiques excitateurs (PPSE) produits par l'activation des récepteurs
NMDA sont étudiés chez les rats contrôles et LPS dans les neurones de l'aire CA1 en réponse à une
stimulation des afférences (collatérales de Schaffer/fibres commussirales).
contrôles
Figure 3
LPS
8mV
50 ms
1-Commentez ces figures.
2-Rappeler le principe du test de la piscine de Morris. Comment sont obtenus les
résultats de la figure 2B?
3-Les courants synaptiques NMDA sont mesurés en absence de Mg2+ extracellulaire.
Pourquoi ?
4-Quel(s) pourrait(ent) être le(s) mécanisme(s) moléculaire(s) conduisant aux
perturbations mises en évidence chez les rats LPS ?
Sujet Michel Vignes (1 heure)
Des chercheurs étudient la contribution de Calcium Calmoduline Kinase 2 (ou CaM-KII) à
la transmission synaptique dans l’aire CA1 de l’hippocampe (voir figure). Pour cela ils
injectent des neurones avec la CaM-KII (ronds noirs) ou de la CaM-KII inactive (ronds
blancs) et mesurent les réponses synaptiques en réponse à une stimulation des afférences
(collatérales de Schaffer).
1-Commentez l’action de cette kinase dans l’expérience présentée. Quel phénomène produitelle dans l’aire CA1?
2-En fonction de vos connaissances, décrire comment cette kinase s’active et dire quels sont
les mécanismes qu’elle peut stimuler.
3-Quel contrôle pourrait-on faire pour démontrer que l’injection de CaM-KII telle qu’elle est
Transmission synaptique
PPSE (% de l’amplitude)
réalisée ici interfère avec un phénomène de plasticité synaptique que vous connaissez ?
Temps (Minutes)
Sujet de Michel Vignes (1 heure)
Pour mesurer l’impact de la sous unité NR2B du récepteur NMDA, on utilise des animaux
transgéniques déficients en cette sous unité sélectivement dans l’aire CA1 de l’hippocampe. On
mesure les phénomènes de LTP et de LTD chez les animaux mutants par comparaison avec des
animaux sauvages (control). Les résultats sont présentés dans la figure 1 :
Figure 1
En parallèle, les animaux subissent le test de la piscine de Morris (Figure 2). On mesure la latence de
découverte de la plateforme (graphe de gauche) et aux jours d’entraînement 5 et 7 on effectue le
teste de rétention de mémoire (ou ‘probe test’) en retirant la plateforme et en mesurant le temps
passé dans le quadrant cible (ou ‘target’) par rapport aux autres quadrants (‘non target’ ) (voir
graphe de droite et schéma).
Questions :
Rappeler brièvement la structure des récepteurs NMDA et leur importance dans la plasticité
synaptique. Pourquoi muter sélectivement la sous unité NR2B de ces récepteurs dans
l’hippocampe ? (20 min)
En fonction de l’ensemble des données présentées ici que peut on conclure quant à l’importance
de la sous unité NR2B dans la fonction de l’hippocampe ? (40 min)
Impact d’un stress prénatal sur la plasticité synaptique
(stress immuno-inflammatoire, exposition à des
substances toxiques ou addictives)
LPS (au stade E19)
Activation CB1
EtOH
Acide valproïque
toxiques
Apprentissage
Plasticité synaptique
Chez l’humain, un stress prénatal augmente le risque d’apparition de maladies
neurodéveloppementales comme l’autisme ou la schizophrénie ou d’autres altérations
comportementales.
Cas d’un stress immunoinflammatoire
Le stress prénatal déclenche un stress
oxydant dans le cerveau foetal.
Le stress prénatal inhibe la plasticité synaptique dans l’hippocampe (P30).
Le stress prénatal accélère la diminution naturelle de LTD. Cette diminution
est associée à une diminution de la contribution des récepteurs NMDA
synaptiques
Le stress prénatal perturbe l’apprentissage chez la progéniture mâle (stade P30).
N-acetyl-cysteine
La N-acetyl-cysteine (donnée avant stress) diminue l’impact du stress oxydant.
La NAC prévient les dommages causés par le stress prénatal sur l’apprentissage
et la plasticité.
Est-ce que la NAC est encore protectrice après le stress prénatal?
La NAC garde une activité jusqu’au stade P2.
La supplémentation par la Vitamine E
n’a aucun effet dans ce modèle...
POSTNATAL
OFFSPRING
LPS
MOTHER
TLR-4
IL-1
amniotic fluid
brain
Chemokines
Complement
Prostaglandines
Leucotrienes
TNF-α
FETUS
blood
IL1
Placenta
TNF-α,
IL-1, IL6
IL-6
brain
IL-1
Oxidative
stress
PGE2
POMC
NPY CRF
Placental
dysfunction
blood
brain
Oxidative
stress
Altered
Cytokines
Effects on
brain
development
Microglial
activation
White matter
injury
Hippocampal
changes
Atered levels of
monoamines
ACTH
Fever
Anorexia
GCs
Behavioral deficits
(learning and memory,…)
Effet des cannabinoïdes en prénatal
Dose journalière de 0,5mg/kg de WIN55212-2, un agoniste
cannabinoïde du jour 5 à 20 de gestation.
L’activation des récepteurs cannabinoïdes entraîne un blocage de la LTP chez la
progéniture.
L’activation des récepteurs cannabinoïdes
chez les adultes bloque la LTP de manière
réversible.
Effet du bisphenol A en prénatal
Contrôles 14j
Bisphénol 14j
LTP
Contrôles 28j
Bisphénol 28j
LTD
Le bisphénol A inhibe la LTP au niveau des synapses cortico-striatales et
convertit la LTD en LTP
Plasticité cortico-striatale et dyskinésie induite par la L-DOPA
-Rappel: les neurones striataux sont excités par les neurones corticaux par des synapses
glutamatergiques et leur activité est modulée par la dopamine en provenance des neurones
de la substance noire. Les neurones striataux sont séparés en deux familles suivant qu’ils
portent des récepteurs D1 et D2.
-Les synapses cortico-striatales sont le siège des phénomènes de LTP et de LTD. Ces
deux phénomènes nécessitent l’activation des récepteurs dopaminergiques D1 et D2.
-L’efficacité des synapses cortico-striatale varie en permanence: on observe une plasticité
‘dynamique’ à savoir alternance de LTP et de dépotentiation, qui est nécessaire à
l’apprentissage moteur.
-En contexte de maladie de Parkinson, il y a une diminution de la régulation
dopaminergique (dégénérescence des neurones dopaminergiques), qui peut être restaurée
par la L-DOPA, précurseur de la dopamine.
-Toutefois, le traitement chronique avec la L-DOPA entraîne l’apparition de troubles
moteurs ‘dyskinésies tardives’ et un effet ‘on-off’.
La dépotentiation est induite par
application de basse fréquence (LFS). Ce
phénomène dépend de l’activité de
phosphatases (bloqueur Calyculin A et
acide okadaïque).
L’activation
des
récepteurs
D1
(SKF38393 et SKF38393+SCH23390)
empêche la dépotentiation. L’activation
des récepteurs D1 est mimée par la
forkoline (+AMPc).
Caractérisation du phénomène de ‘dépotentiation’ au niveau cortico-striatalc
Pour étudier la dyskinésie induite par la L-DOPA, on utilise un modèle animal de maladie de
Parkinson qui revient à léser sélectivement les neurones dopaminergiques de la substance
noire par application d’une toxine (MPTP ou 6OH-DA). On traite ensuite ces animaux avec de
la L-DOPA. 50% d’entre eux développent une dyskinésie tardive, observée par l’apparition de
mouvements ‘anormaux’ et une diminution des performances motrices:
Etude de la LTP au niveau cortico-striatal chez les animaux dyskinésiques
La lésion des neurones de la substance
noire entraîne une inhibition de la LTP
au niveau corticostrital [le blocage
pharmacologique des récepteurs D1 ou
D2 empêche aussi cette LTP].
La L-DOPA restaure la LTP chez les animaux 6OH-DA. Par contre la dépotentiation est
perdue chez le groupe d’animaux dyskinésiques.
L-DOPA dopamine
AMPA
D1
Gs
AC
AMPc
NMDA
P
P
Phosphatase PP1
+
PKA
DARPP-32
P
Sachant que la dépotentiation est bloquée par l’activation des récepteurs de type D1 et que
le traitement à la L-DOPA renforce fortement la quantité de dopamine, la perte de
dépotentiation pourrait être associée à une stimulation excessive des voies de transduction
associées à l’activation des récepteurs de type D1 en particulier la DARPP-32 qui inhibe la
phosphatase PP1. En effet, on observe une forte augmentation de la phosphorylation de
cette protéine chez les animaux dyskinésiques traités à la L-DOPA. L’activation de la
DARPP-32 inhibe la phosphatase PP1 dont l’activité est nécessaire à la dépotentiation
notamment pour déphosphoryler les récepteurs AMPA (et NMDA). Ainsi la synapses restent
en mode ‘LTP’ soit en fonctionnement maximal.
La dyskinésie induite par la L-DOPA s’accompagne aussi d’une altération dans le trafic des sous-unités
NMDA GluN2A et GluN2B à la synapse. En effet, on observe une augmentation du nombre de récepteurs
NMDA contenant GluN2A à la synapse. Ce phénomène est aussi observée au niveau du striatum de
patients parkinsoniens.
De manière intéressante, l’inhibition de l’expression des sous-unités GluN2A avec des peptides
interférents (TAT-2A) permet d’inhiber
De manière intéressante, l’inhibition de l’expression
des sous-unités GluN2A avec des peptides
interférents (TAT-2A) au niveau synaptique permet
d’inhiber l’induction des mouvements anormaux
observés chez les animaux rendus dyskinésiques par
la L-DOPA.
Plasticité synaptique et maladie d’Alzheimer
-Dans la plupart des modèles de la maladie d’Alzheimer, on observe une dégradation de
la plasticité synaptique avec la progression des symptômes.
-Modèles animaux: souris transgéniques présentant les mutations humaines conduisant
à cette pathologie: APPswe, 3XTg, 5XFAD,…
-Injections ou applications directes du peptide Abeta in vivo et in vitro.
-Effets intracellulaires ou extracellulaires, stress oxydant; glucorticoïdes…
Souris 5XFAD: 3 mutations sur l’APP, 2 sur la PSEN1 (γ sécrétase) modèle le plus
agressif car les plaques et les déficits apparaissent dès deux mois d’âge, à cause de la
production accrue de peptide Aβ1-42.
Ce modèle est aussi associé à une perte précoce de LTP.
Souris 5XFAD: progression des
plaques et astrogliose.
Souris 5XFAD: progression des déficits
comportementaux (‘olfactory tubing’).
Souris 5XFAD: l’inhibition de la MMP5
améliore le phénotype.
Effets directs du peptide Abeta: LTP in (et ex)vivo.
Protection par des antagonistes NMDA.
Effets directs du peptide Abeta: LTP in vivo.
Protection par des antagonistes GluN2B.
Plasticité synaptique et retard mental lié à l'X fragile
La perte de fonction de FMRP augmente la mGlu-LTD
entraîne une perte du contrôle de la transcription.
Plasticité synaptique et drogues d’abus
La cocaine provoque une augmentation de la contribution des récepteurs AMPA à la
transmission synaptique dans des neurones dopaminergiques (Aire tegmentale
ventrale).
Elle provoque une inhibition de la plasticité synaptique après une seule injection.
Ces effets sont dépendants des récepteurs NMDA et dopaminergiques.
Beaucoup de drogues d’abus reproduisent ces effets.
Une absence de LTD est un signe prédictif sur l’addiction à la cocaïne.
Inhibition de la LTP après injection in vivo de cocaïne
Inhibition de la LTP après injection in vivo de cocaïne: dépendance des récepteurs NMDA
Action de la cocaïne dépendante des récepteurs D5 dopaminergiques et de la
synthèse protéique
Dans le contexte de l’autoadministration de cocaïne, l’inhibition permanente de la LTD
cortico-accumbens conduit à la transition à l’addiction.
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