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En dépit des importants dommages que
risquent de subir les entreprises bulgares
(800 millions d’euros environ selon les
estimations du ministère des finances), le
gouvernement n’est pas uni dans sa
position, souligne Sega. La question est de
savoir si la Bulgarie devrait saisir la
Commission européenne ou bien tenter à
résoudre le problème par un dialogue
bilatéral avec la Grèce. En raison de ces
flottements, la réaction officielle du
ministère des finances à la démarche
grecque était d’envoyer, il y a une semaine,
une simple lettre à la Commission
européenne et non de saisir celle-ci d’une
plainte, indique ce journal.
Selon Meglena Kouneva, la Bulgarie a peu
de chances d’obtenir le soutien de
Bruxelles et ferait mieux d’agir seule au
niveau bilatéral. Le faible taux
d’imposition pratiqué en Bulgarie n’est pas
vu d’un bon œil par la Commission qui est
adepte de l’harmonisation fiscale et œuvre
pour le rapprochement des taux
d’imposition entre les Etats membres, a-t-
elle argué. Sa position en faveur d’un
dialogue avec la Grèce était partagée par le
vice-ministre des finances Kiril Ananiev.
Les députés Roumen Guetchev (PSB),
Yordan Tsonev (MDL) et Valeri Simeonov
(FP) se sont prononcés en faveur de la
prise de mesures réciproques à l’égard de
la Grèce. « On fait des navettes
diplomatiques après avoir mis au point des
alternatives », a observé Roumen
Guetchev. La Bulgarie ne doit pas entamer
une guerre économique avec la Grèce
parce qu’elle la perdra, a pour sa part
souligné Aliosman Imamov (MDL).
Finalement, les participants à la réunion
ont abouti à un consensus : la lettre du
ministère des finances à la Commission
sera reformulée comme une plainte de la
part de la Bulgarie contre une violation du
traité de fonctionnement de l’UE commise
par un autre Etat membre (art. 259 du
traité). Ensuite, en fonction de l’avis
motivé de la Commission, la Bulgarie
décidera si elle va introduire ou non un
recours auprès de la Cour de justice de
l’Union européenne.
Entre-temps, la porte-parole de la
Commission européenne Annika
Breidthardt a annoncé que Bruxelles était
informé des amendements apportés à la
législation grecque et de leur probable
impact négatif sur le marché intérieur.
« Nous analysons la lettre envoyée par les
autorités bulgares et nous attendons une
analyse juridique des dispositions grecques
afin de mesurer la portée de la nouvelle loi.
Dès que cette évaluation sera faite, la
Commission prendra les décisions
nécessaires pour assurer le respect du droit
européen ». Selon Mme Breidthardt, pour
l’instant la Bulgarie est le seul pays ayant
saisi la CE sur ce sujet. (Sega, Capital
Daily, Troud, BTA)
LE DISCOURS
LA PENSEE POSITIVE DU PREMIER
MINISTRE DEVANT LES
ENTREPRENEURS
Un forum, organisé conjointement par la
Confédération des employeurs et des
industriels de Bulgarie (CRIB) et le
quotidien Standart dans l’objectif de
promouvoir l’économie bulgare, a réuni
des entrepreneurs, des hommes d’affaires,
des diplomates et des ministres. Le premier
ministre s’y est exprimé longuement sur la
situation économique en Bulgarie.
En introduction, il s’est adressé à
l’assistance en appelant à ce que les
Bulgares arrêtent de parler de corruption.
« On finira ainsi par inquiéter les
investisseurs étrangers qui nous regardent
et nous lisent. Or, ce n’est pas le cas. A
Bruxelles, le thème de la corruption en
Bulgarie n’est même pas soulevé. » Selon
les statiques de la Commission européenne,
la Bulgarie compte parmi les dix meilleurs
membres de l’UE dont le pourcentage
d’erreur [les corrections financières en cas
d’irrégularités] dans la gestion des fonds
européens est le plus faible (1,5%). Autre
exemple : sur les 5000 sociétés allemandes
[en Bulgarie], seules deux ont rencontré
des problèmes en ce sens. Et le
gouvernement a tout de suite réagi par des