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Mercredi 08 avril 2015
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE N°3924
LE DILEMME
LA BULGARIE SOUPESE SES
PROPRES REACTIONS A
L’IMPOSITION INTRODUITE PAR LA
GRECE SUR LES TRANSACTIONS
COMMERCIALES
LE DISCOURS
LA PENSEE POSITIVE DU PREMIER
MINISTRE DEVANT LES
ENTREPRENEURS
LE PLAIDOYER
L’AGENDA RUSSOPHILE DE
GUEORGUI PARVANOV
LE DILEMME
LA BULGARIE SOUPESE SES
PROPRES REACTIONS A
L’IMPOSITION INTRODUITE PAR LA
GRECE SUR LES TRANSACTIONS
COMMERCIALES
Des représentants du gouvernement et des
députés ont examiné hier, dans le cadre
d’une réunion de la commission
parlementaire du budget et des finances, la
démarche récemment entreprise par la
Grèce en vue de la répression de l’évasion
fiscale (voir notre revue du 30 mars
dernier) et ses conséquences pour
l’économie bulgare. Meglena Kouneva,
vice-premier ministre chargée de la
coordination des politiques européennes et
des affaires institutionnelles, le ministre
des affaires étrangères Daniel Mitov et des
adjoints des ministres des finances et de
l’économie représentaient le gouvernement
à cette réunion.
Conformément aux nouvelles mesures
fiscales, la Grèce va commencer à prélever
à titre préventif un taux de 26% sur toute
transaction passée entre entreprises
grecques et bulgares. L’impôt ne sera
remboursé qu’aux sociétés qui justifient
dans les trois mois de la réalité des
transactions effectuées.
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En dépit des importants dommages que
risquent de subir les entreprises bulgares
(800 millions d’euros environ selon les
estimations du ministère des finances), le
gouvernement n’est pas uni dans sa
position, souligne Sega. La question est de
savoir si la Bulgarie devrait saisir la
Commission européenne ou bien tenter à
résoudre le problème par un dialogue
bilatéral avec la Grèce. En raison de ces
flottements, la réaction officielle du
ministère des finances à la démarche
grecque était d’envoyer, il y a une semaine,
une simple lettre à la Commission
européenne et non de saisir celle-ci d’une
plainte, indique ce journal.
Selon Meglena Kouneva, la Bulgarie a peu
de chances d’obtenir le soutien de
Bruxelles et ferait mieux d’agir seule au
niveau bilatéral. Le faible taux
d’imposition pratiqué en Bulgarie n’est pas
vu d’un bon œil par la Commission qui est
adepte de l’harmonisation fiscale et œuvre
pour le rapprochement des taux
d’imposition entre les Etats membres, a-t-
elle argué. Sa position en faveur d’un
dialogue avec la Grèce était partagée par le
vice-ministre des finances Kiril Ananiev.
Les députés Roumen Guetchev (PSB),
Yordan Tsonev (MDL) et Valeri Simeonov
(FP) se sont prononcés en faveur de la
prise de mesures réciproques à l’égard de
la Grèce. « On fait des navettes
diplomatiques après avoir mis au point des
alternatives », a observé Roumen
Guetchev. La Bulgarie ne doit pas entamer
une guerre économique avec la Grèce
parce qu’elle la perdra, a pour sa part
souligné Aliosman Imamov (MDL).
Finalement, les participants à la réunion
ont abouti à un consensus : la lettre du
ministère des finances à la Commission
sera reformulée comme une plainte de la
part de la Bulgarie contre une violation du
traité de fonctionnement de l’UE commise
par un autre Etat membre (art. 259 du
traité). Ensuite, en fonction de l’avis
motivé de la Commission, la Bulgarie
décidera si elle va introduire ou non un
recours auprès de la Cour de justice de
l’Union européenne.
Entre-temps, la porte-parole de la
Commission européenne Annika
Breidthardt a annoncé que Bruxelles était
informé des amendements apportés à la
législation grecque et de leur probable
impact négatif sur le marché intérieur.
« Nous analysons la lettre envoyée par les
autorités bulgares et nous attendons une
analyse juridique des dispositions grecques
afin de mesurer la portée de la nouvelle loi.
Dès que cette évaluation sera faite, la
Commission prendra les décisions
nécessaires pour assurer le respect du droit
européen ». Selon Mme Breidthardt, pour
l’instant la Bulgarie est le seul pays ayant
saisi la CE sur ce sujet. (Sega, Capital
Daily, Troud, BTA)
LE DISCOURS
LA PENSEE POSITIVE DU PREMIER
MINISTRE DEVANT LES
ENTREPRENEURS
Un forum, organisé conjointement par la
Confédération des employeurs et des
industriels de Bulgarie (CRIB) et le
quotidien Standart dans l’objectif de
promouvoir l’économie bulgare, a réuni
des entrepreneurs, des hommes d’affaires,
des diplomates et des ministres. Le premier
ministre s’y est exprimé longuement sur la
situation économique en Bulgarie.
En introduction, il s’est adressé à
l’assistance en appelant à ce que les
Bulgares arrêtent de parler de corruption.
« On finira ainsi par inquiéter les
investisseurs étrangers qui nous regardent
et nous lisent. Or, ce n’est pas le cas. A
Bruxelles, le thème de la corruption en
Bulgarie n’est même pas soulevé. » Selon
les statiques de la Commission européenne,
la Bulgarie compte parmi les dix meilleurs
membres de l’UE dont le pourcentage
d’erreur [les corrections financières en cas
d’irrégularités] dans la gestion des fonds
européens est le plus faible (1,5%). Autre
exemple : sur les 5000 sociétés allemandes
[en Bulgarie], seules deux ont rencontré
des problèmes en ce sens. Et le
gouvernement a tout de suite réagi par des
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amendements afin de rétablir la confiance
de l’investisseur allemand.
Beaucoup d’efforts sont consentis pour
que la Bulgarie puisse offrir les meilleures
conditions fiscales en Europe : 10%
d’impôt sur les sociétés (contre 65% dans
certains pays européens) et 20% de TVA.
Selon le premier ministre, l’Etat est harcelé
de demandes de subventions des secteurs
les plus divers : le tabac, la rose, les
agriculteurs. 200 millions de leva ont été
versés pour les primes de Noël et de
Pâques. Neuf millions de leva seront
investis dans la construction d’un
immeuble qui accueillera 120 foyers. A ce
sujet, le premier ministre relève que « c’est
une contradiction dans la société que de
vouloir que l’Etat déverse dans tous les
sens ». Selon lui, les milieux d’affaires
devraient plutôt se dire « moins il y a
d’Etat, mieux c’est ».
« Nous avons su faire face à la plus sévère
crise financière. Celle-ci a été suivie d’une
autre crise, non moins importante, la guerre
en Ukraine, en Syrie et dans tout le monde
arabe. […] Il y a une nouvelle guerre
froide, plus dangereuse que la
précédente, plus imprévisible même ! Un
équilibre difficile à ménager entre les
Etats-Unis, l’Europe et la Russie… en
ajoutant la ChineOn ne choisit ni ses
proches, ni ses voisins. », explique le
premier ministre en espérant que les
sanctions, « cette horrible opposition qui a
privé de ses forces vitales l’économie
européenne et en particulier l’économie
bulgare et l’économie russe », vont être
levés. « Car cette obstination dont on fait
preuve n’apporte rien à personne. Tout le
monde est perdant, tant l’Europe que la
Russie. ».
Concernant la liberté de la presse, le
premier ministre invite son auditoire à
entendre la voix que les médias élèvent
dans les autres pays à chaque fois qu’on
évoque cette notion en se plaignant de la
pression que les gouvernements et les
présidents exercent sur eux : « ils sont
contrôlés, harcelés, arrêtés, y compris
Twitter et Facebook ». Alors que les
médias bulgares n’ont pas ce problème. Ils
jouissent d’une entière liberté de définir
leur politique « en fonction de leurs
groupes et de leurs affaires ». Ils se font la
guerre et s’imposent la censure à cause de
leurs intérêts sans que le gouvernement y
soit pour quoi que ce soit. « Un tel laisser-
aller n’existe nulle part et nous ne nous
ingérons aucunement. »
Enfin, M. Borissov a vanté le potentiel de
la Bulgarie dans le domaine de
l’agriculture et a regretté le manque
d’initiative qui permettrait de mieux
exploiter les ressources naturelles pour
produire du lait et de la viande 100%
biologiques. C’est un créneau qui
mériterait d’attirer l’intérêt des hommes
d’affaires pouvant compter sur le soutien
de la Banque bulgare pour le
développement. (Standart)
LE PLAIDOYER
L’AGENDA RUSSOPHILE DE
GUEORGUI PARVANOV
Referendum sur les sanctions contre la
Russie ; levée du moratoire sur la
construction de la centrale nucléaire de
Belene ; commémoration du 70e
anniversaire de la fin de la Deuxième
guerre mondiale. Tels sont les points forts
de l’article spécial, écrit par Gueorgui
Parvanov, leader d’ABC et ancien
président de la République (2002-2012), et
publié dans Pressa. En 6 points, il
développe sa vision des relations russo-
bulgares qu’il juge gravement détériorées.
1. « Le discours anti-russe agressif » doit
être remplacé par un comportement
détaché des émotions. Parvanov critique la
décision du président Rossen Plevneliev de
décliner l’invitation aux festivités
officielles et invite Sofia à « commémorer
d’une manière digne l’anniversaire de la
Victoire qui représente en soi une journée
de la justice et de la démocratie ».
2. La Bulgarie doit déclarer à Bruxelles
qu’elle s’oppose aux sanctions contre la
Russie car elles nuisent aux intérêts
nationaux bulgares. Les sanctions sont non
seulement nocives pour les affaires,
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mais aussi pour les relations
internationales. Au cas la majorité
parlementaire ne soutiendrait pas une
position commune sur la levée des
sanctions, M. Parvanov se dit prêt à
proposer cette question au referendum
prochain, qui aura lieu cet automne (couplé
aux élections municipales, et qui portera
sur des questions de droit électoral).
3. « La Bulgarie ne devrait pas permettre
que son territoire soit utilisé pour des actes
d’hostilité contre la Russie ». ABC propose
de nouveau que cette position soit adoptée
officiellement sous forme de déclaration
parlementaire. La Bulgarie a eu la
possibilité de prouver sa solidarité envers
l’OTAN dans différentes missions comme
celles en Afghanistan et en Irak, mais les
dernières décisions du ministre bulgare de
la défense et les exercices militaires sur le
territoire bulgare vont être considérés
comme une provocation vis-à-vis de la
Russie. « Il faut déchirer toutes les
stratégies gouvernementales de ces
dernières années qui présentent la Russie
comme source de danger pour nous ».
4. La nouvelle stratégie européenne de
sécurité ne pourrait être fondée sans la
Russie. Washington et Bruxelles
continuent à utiliser l’Ukraine comme
source de pression contre Moscou, mais la
Bulgarie doit éviter d’être
instrumentalisée et de devenir un otage
des intérêts des « faucons » de l’Ouest.
5. La Bulgarie doit conserver son droit à
avoir une position spécifique dans ses
relations bilatérales avec la Russie. Le
choix Europe-Russie est la source d’un
faux débat.
6. Les projets énergétiques doivent être
ressuscités. La diplomatie énergétique
bulgare est chaotique. Un dialogue ouvert
entre Moscou est Sofia doit être déclenché,
ainsi que des pourparlers pragmatiques
avec Ankara et Bruxelles. South Stream
(devenu Turkish Stream) doit suivre le
tracé du gazoduc Nabucco. Le parlement
doit aussi lever le moratoire sur la
construction de la deuxième centrale
nucléaire de Belene, selon M Parvanov.
(Pressa)
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