1.3. FAMILLES LIBRES OU LI´
EES, FAMILLES G´
EN´
ERATRICES, BASES ET DIMENSION 5
1.3. Familles libres ou li´ees, familles g´en´eratrices, bases et dimension
D´efinition 1.19 (Familles libres ou li´ees). — Soit F= (v1, . . . , vn) une famille d’´el´ements
(Q) d’un K-espace vectoriel V.(7) On dit que v1, . . . , vnsont lin´eairement ind´ependants, et que Fest
une famille libre, s’il n’existe pas de relation lin´eaire non triviale entre les vi, c.-`a-d., si la condition
suivante est v´erifi´ee :
(FL) pour tous t1, . . . , tn∈K, si t1v1+· · · +tnvn= 0, alors t1= 0 = · · · =tn.
Il d´ecoule de la d´efinition que : toute sous-famille F0d’une famille libre Fest libre.En effet,
soit F= (v1, . . . , vn) une famille libre. Se donner une sous-famille F0de Frevient `a se donner un sous-ensemble
Jde l’ensemble d’indices I={1,...,n}, disons J={i1, . . . , ip}avec p≤net 1 ≤i1<· · · < ip≤n. Soient
t1,...,tp∈Ktels que t1vi1+· · · +tpvip= 0 ; alors, en posant si= 0 pour tout i∈I−J, on a :
(∗)
p
X
r=1
trvir+X
i∈I−J
sivi= 0,
et comme la famille Fest libre, alors tous les coefficients dans (∗) ci-dessus sont nuls, donc on a t1= 0 = ···=tp.
Ceci montre que la sous-famille F0= (vi1, . . . , vip) est libre.
Au contraire, on dit que v1, . . . , vnsont li´es (ou lin´eairement d´ependants), et que Fest une
(Q) famille li´ee, s’il existe une relation lin´eaire non triviale entre les vi, c.-`a-d., s’il existe des scalaires
non tous nuls t1, . . . , tn, tels que t1v1+···+tnvn= 0. Dans ce cas, si par exemple ti6= 0, on peut
exprimer vien fonction des vj, pour j6=i:
vi=−X
j6=i
tj
ti
vj.
Il r´esulte de la d´efinition que : toute famille contenant une famille li´ee est li´ee.En effet, soit F=
(v1,...,vn) une famille contenant une sous-famille F0= (vi1,...,vip) qui est li´ee. Alors il existe t1, . . . , tp∈K,
non tous nuls, tels que t1vi1+· · · +tpvip= 0 ; alors, en posant si= 0 pour tout i∈I−J, on a la relation lin´eaire
non triviale : p
X
r=1
trvir+X
i∈I−J
sivi= 0.
Ceci montre que la famille Fest li´ee.
Exemple 1.20. — Dans K2, les vecteurs e1= (1,0) et e2= (0,1) sont lin´eairement ind´epen-
dants. En effet, pour tous t1, t2∈K,t1e1+t2e2= (t1, t2), et ceci est le vecteur nul −→
0 = (0,0)
de K2si et seulement si t1= 0 = t2. Par contre, pour tout vecteur u= (x1, x2)∈K2, la famille
(e1, e2, u) est li´ee puisqu’on a la relation lin´eaire non triviale u−x1e1−x2e2= 0.
D´efinitions 1.21 (Sous-espace engendr´e par une famille. Familles g´en´eratrices)
Soit F= (v1, . . . , vn) une famille d’´el´ements d’un K-espace vectoriel V.
(Q)
(1) On note Vect(F) ou Vect(v1, . . . , vn) l’ensemble de toutes les combinaisons lin´eaires
σ=t1v1+· · · +tnvn, avec ti∈K. C’est un sous-espace vectoriel de V, car si σ0=t0
1v1+· · · +t0
nvn
est une autre combinaison lin´eaire et si λ∈k, alors
λσ +σ0= (λt1+t0
1)v1+· · · + (λtn+t0
n)vn
est encore une combinaison lin´eaire du mˆeme type. De plus, si Eest un sous-espace vectoriel
de Vcontenant v1, . . . , vn, alors il contient toute combinaison lin´eaire σcomme ci-dessus, i.e. il
contient Vect(v1, . . . , vn). Donc : Vect(v1, . . . , vn) est le plus petit sous-espace vectoriel de V
contenant v1, . . . , vn. On l’appelle le sous-espace vectoriel engendr´e par v1, . . . , vn.
(7)Une «famille »de n´el´ements d’un ensemble Xconsiste en la donn´ee de n´el´ements de X, munis d’une num´ero-
tation x1,...,xnde ces ´el´ements. On peut voir ceci comme une application de l’ensemble I={1, . . . , n}dans X.
Alors, la notion de famille se g´en´eralise `a un ensemble d’indices Iarbitraire : une famille (xi)i∈Id’´el´ements de X
param´etr´ee par Iest la donn´ee d’un ´el´ement xide Xpour chaque i∈I, i.e. d’une application de Idans X. Par
exemple, une suite (un)n∈Nde r´eels est une famille de r´eels param´etr´ee par l’ensemble d’indices I=N.