Journal Identification = PNV Article Identification = 0517 Date: February 27, 2015 Time: 6:38 pm
S. Duc, et al.
comme «gold standard »n’a pas été retenu pour des rai-
sons de faisabilité. Il n’était pas raisonnable d’envisager
une EGA pour l’ensemble des patients sélectionnés par le
TRST.
Lors de la mise en place de l’étude, chaque ville a
procédé indépendamment en plusieurs étapes. Le projet
a tout d’abord été présenté dans différents services et
validé par les médecins, chefs de service, cadre de santé
et cadre supérieur. Des séances de formation au TRST ont
été réalisées par les EMG auprès du personnel médical et
paramédical des unités participantes. Pendant la période
d’étude, il a été demandé aux médecins des services, à
la fois seniors et internes, de réaliser un TRST à tous les
patients âgés de 75 ans et plus dans les 48 heures suivant
leur admission. Les patients étaient inclus consécutive-
ment, sans randomisation. A Grenoble, du fait d’un turn over
élevé des patients en UHCD et de la présence d’une seule
EMG, il a été décidé pour des raisons de faisabilité de ran-
domiser un patient sur deux parmi les TRST positifs. La nuit
et les week-ends, les TRST n’étaient pas réalisés, en rai-
son de l’absence des EMG. Une fois complétés, les TRST
étaient transmis à l’EMG, puis vérifiés et corrigés si cela
était nécessaire. Il n’a pas été recueilli de consentement
éclairé par les patients, dans la mesure où l’intervention
des EMG était habituelle dans ces services et aboutissait à
des propositions dont la mise en application était décidée
par les médecins des services en charge des patients. À
l’issue de l’évaluation gériatrique des caractéristiques socio-
démographiques et cliniques ont été recueillies pour chaque
patient : âge, sexe, lieu de vie, nombre de traitements, mala-
dies chroniques, autonomie, chutes, cognition, confusion,
dénutrition, escarres.
Analyse statistique
Les caractéristiques cliniques des patients ont été
décrites à l’aide de proportions pour les variables qua-
litatives, moyennes et écarts types pour les variables
quantitatives gaussiennes, médianes et quantiles pour
les variables quantitatives non gaussiennes. Ces caracté-
ristiques ont été comparées aux caractéristiques d’une
cohorte nationale de patients évalués par les EMG en 2011
(1 756 patients en unités médico-chirurgicales, 1 913 aux
urgences) [1], à l’aide de tests du Chi-2 pour les variables
qualitatives et tests t de Student pour les variables quan-
titatives. Le seuil de significativité a été fixéà5%.Les
données manquantes du TRST ont été décrites en termes
de fréquences et pourcentages. Les discordances entre
les items du questionnaire TRST rempli par les méde-
cins des unités et les données de l’évaluation gériatrique
ont été décrites lorsque cela était possible. La question
complémentaire posée aux gériatres a permis de défi-
nir les TRST comme étant des vrais positifs ou faux
négatifs en cas de réponse affirmative (intervention jugée
utile). À l’inverse, une réponse négative (intervention jugée
inutile) a permis de définir les vrais négatifs et les faux
positifs. Les paramètres évaluant les performances indi-
viduelles du TRST étaient la sensibilité, la spécificité, les
valeurs prédictives positives et négatives. Les analyses
ont été faites séparément dans les services d’urgences
et unités médico-chirurgicales. Dans un second temps,
les analyses ont été renouvelées en modifiant le seuil
d’intervention de l’EMG (TRST supérieur ou égalà3sur
5). Les données ont été analysées avec le logiciel SAS®,
version 9.4.
Résultats
Description de la population d’étude
Aux urgences, 427 patients ont eu un TRST pendant la
période d’étude : 197 patients à Bordeaux, 155 à Grenoble
et 75 à Marseille. La durée d’étude a été variable selon les
villes : 15 jours à Bordeaux, 1 mois à Grenoble et Marseille.
Au total, 347 TRST (81,3 %) étaient positifs, 80 (18,7 %)
étaient négatifs. À Bordeaux et Grenoble, tous les patients
ayant un TRST positif n’ont pu être évalués par l’EMG en
raison de la charge importante de travail : 122 patients sur
197 ont été évalués à Bordeaux, 71 sur 155 à Grenoble
(soit un sur deux comme cela était initialement prévu). En
outre, parmi les patients évalués, certains avaient un TRST
négatif (17 au total) ; ces évaluations étaient réalisées à la
demande des urgentistes ayant jugé utile l’intervention de
l’EMG. Au total, 268 patients ont été évalués aux urgences,
dont 251 avaient un TRST positif et 17 un TRST négatif.
Dans les unités médicochirurgicales, sur la période
d’étude (3 semaines à Strasbourg, 1 mois à Paris, Annecy
et Brest), 63 patients ont eu un TRST (23 à Annecy, 21 à
Strasbourg, 12 à Paris, 7 à Brest). Au total, 55 TRST (87,3 %)
étaient positifs, 8 (12,7 %) étaient négatifs. Parmi les
55 patients ayant un TRST positif, 51 ont été évalués par
l’EMG.
Les caractéristiques cliniques de tous les patients ayant
un TRST positif sont présentées dans le tableau 1.La
moyenne d’âge était proche de 86 ans, les patients étaient
majoritairement de sexe féminin, vivant seul à domicile. En
moyenne, les patients prenaient plus de 6 médicaments
et avaient près de 4 comorbidités. Plus de 60 % présen-
taient des troubles cognitifs. Ces caractéristiques cliniques
sont comparables aux données issues de la cohorte natio-
nale de 2011. La principale différence statistiquement et
58 Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 13, n ◦1, mars 2015
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