Mathématiques MP2 Devoir libre 12 bis - Centrale MP 2012 Correction
I Suites récurrentes linéaires
I.A - Ordre minimal d’une suite récurrente linéaire
— L’ensemble n’est pas réduit à {0} par dénition d’une suite récurrente linéaire,
— si A,Bsont dans Jx, alors (A−B)(σ)(x)=A(σ)(x)−B(σ)(x)=0,
— si A∈Jxet B∈K[X], alors B A(σ)(x)=B(σ)(A(σ)(x))=B(σ)(0) =0puisque B(σ)est linéaire.
Ainsi Jxest un idéal de K[X]non réduit à {0}. Puisque les idéaux de K[X]sont principaux, on a
l’existence d’un unique générateur unitaire.
I.B - Quelques exemples
B.1) — La suite est d’ordre 0si son polynôme minimal est P=1=X0. Alors P(σ)=Id et
P(σ)(x)=x. Seule la suite nulle est d’ordre 0.
— Une suite est d’ordre 1si son polynôme minimal est P=X−α. Alors, pour tout n∈N,
on a P(σ)(x)[n]=xn+1−αxn=0. La suite est alors géométrique. Réciproquement, une
suite géométrique non nulle de raison αadmet un polynôme minimal de degré 1, le
polynôme X−α.
— Si une suite xest de polynôme minimal (X−1)2, alors elle vérie la relation de récur-
rence xn+2−2xn+1+xn=0pour tout n∈Net xn=(αn+β)1n=αn+β. Son polynôme
minimal est de degré 1et donc X−1si la suite est géométrique de raison 1, donc
constante. Par conséquent les suites de polynôme minimal (X−1)2sont les suites
(αn+β)n∈Navec α̸=0.
B.2) On note P=X3+3X2+3X+1=(X+1)3. La suite xvérie P(σ)(x)=0. La suite n’est pas
géométrique (x0=0donnerait x=0). Son polynôme minimal est de degré au moins 2et
divise (X+1)3. On a donc deux possibilités pour le polynôme minimal : (X+1)2et (X+1)3.
Considérons la suite de premiers termes 0et −1avec un polynôme annulateur (X+1)2.
Une telle suite est de la forme (an +b)(−1)n. Les conditions initiales donnent b=0et a=1.
On a donc la suite zoù zn=n(−1)n. La suite zest annulée par (X+1)2donc par (X+1)3.
De plus z2=2. Ainsi xet zsont deux suites de polynôme annulateur (X+1)3avec les
mêmes 3premiers termes. Par une récurrence simple, on montre que x=z. La suite x
admet comme polynôme annulateur minimal le polynôme (X+1)2.
I.C - L’espace vectoriel RA(K)et deux cas particuliers
C.1) On a RA(K)=ker A(σ). D’une part c’est bien un espace vectoriel, d’autre part il est stable
par σpuisque A(σ)et σcommutent. Pour la dimension, on vérie qu’une suite de RA(K)
est entièrement déterminée par ses ppremiers termes (éventuellement par récurrence).
Le moyen le plus ecace pour obtenir la dimension est de considérer
φ:RA(K)→Kp
x7→ (x0, .. ., xp−1)
Cette application est une application linéaire bijective, donc dimRA(K)=dim Kp=p.
C.2) Lorsque A=Xp, alors A(σ)(x) : n7→ xn+p. La suite doit vérier xn+p=0pour tout n∈N
soit xn=0pour tout n⩾p. La suite est nulle à partir du rang pet quelconque avant. Une
base de cet espace est celle constituée par les suites δkpour k∈J0 ; p−1Koù δk(n)=0si
n̸=ket 1si n=k.
C.3) a) On vérie facilement EA(K)est un sous-espace vectoriel puis que l’application Q7→
(Q(n)λn)n∈Nest un isomorphisme entre Kp−1[X]et EA(K). On en déduit que EA(K)est
de dimension p.
b) Il faut vérier que toute suite de EA(K)admet (X−λ)pcomme polynôme annulateur.
Soit xune suite de EA(K)avec xn=Q(n)λn. On a (σ−λId)(x)(n)=(Q(n+1)−Q(n))λn+1.
On note ∆Q=Q(X+1) −Q(X). On a alors (σ−λId)(x)(n)=∆Q(n)λn+1. Par récuurence
simple, (σ−λId)p(x)(n)=∆pQ(n)λn+p. On montre alors que deg∆Q⩽degQ−1(en fait,
il y a égalité). Finalement ∆pQest le polynôme nul. On a montré que (σ−λId)p(x)=0
si xest dans EA(K). Cela donne l’inclusion EA(K)⊂RA(K). Par égalité des dimensions,
on a l’égalité.
I.D - Étude de RA(K)quand Aest scindé sur K
Les diérents facteurs sont 2à2premiers entre-eux. On cherche à déterminer RA(K)=ker A(σ).
Le théorème de décomosition des noyaux donne
RA(K)=ker Xm0(σ)⊕ker(X−λ1)m1(σ)⊕.. . ⊕ker(X−λd)md(σ).
En utilisant les diérents parties, les suites de RA(K)sont exactement les suites qui se décom-
posent comme somme de :
— une suite de kerσm0: les termes rang 0àm0−1sont quelconques,
— une somme de suites sous la forme Qk(n)λn
kavec Qk∈Kmk−1[X]quelconque.
À partir du rang m0, on a exactement l’écriture donnée. Réciproquement ces suites conviennent
toutes d’après ce qu’on vient de dire.
II Matrices de Hankel associées à une suite récurrente linéaire
II.A - Calcul du rang de Hn(x)
A.1)
— D’après ce q’on a déja montré, si σ∈RB(K)alors σ(x)est encore dans cet espace,
et par récurrence, σp(x)l’est aussi pour tout entier p. On montre que la famille
(x,σ(x),. .. ,σp−1(x)) est libre. Considérons une relation
p−1
k=0
αkσk(x)=0. Alors le poly-
nôme
p−1
k=0
αkXkest dans Jxdonc est multiple de Bqui est de degré p- c’est donc
le polynôme nul et tous les coecients αksont nuls. La famille est libre. Puisque la
dimension de RB(K)est p, on en déduit que c’est une base de RB(K).
1 année 2014/2015