Introduction
Les clients, même les plus fidèles, sont parfois
incités à mettre fin à leur relation avec une
marque. Aucune société n’échappe à cette
problématique. Un consommateur cesse d’utiliser
tel type de produit ou de service, découvre une
offre plus avantageuse chez un concurrent, peut
être déçu ou lassé par des sollicitations répétitives.
On parle alors d’attrition client, c'est-à-dire de la
perte d’un acheteur identifié, en opposition à la
rétention de ces derniers ou leur fidélisation. La
plupart des sociétés ont à cœur de réduire leur
taux d’attrition. D’abord parce qu’il est moins
onéreux de tenter de reconstruire une relation que
de démarcher de nouveaux consommateurs.
Ensuite, parce que la récupération d’un client déçu
s’avère excessivement complexe. La gestion de
cette clientèle sur le départ nécessite la mise en
place d’une stratégie proactive et l’élaboration
d’un modèle prédictif, pour d’abord repérer les
démissionnaires et ensuite tenter de les
reconquérir.
Repérer les symptômes de l’attrition
Plusieurs signes d’insatisfaction doivent alerter les
entreprises et les inciter à réagir avant que le client
se décide à demander un désabonnement, ou pire
encore, se lance dans une plainte. L’augmentation
de la charge de travail des centres de contact due
aux appels de mécontents constitue une première
alerte significative. Un taux de renouvellement des
contrats en berne à l’approche de la date
d’échéance doit également alerter l’équipe
chargée du marketing.
Le déclin du taux d’ouverture des newsletters, des
clics montrent une désaffection des abonnés. Le
nombre croissant d’abonnements résiliés, la baisse
des ventes, les variations inexplicables des retours,
l’augmentation des plaintes pour spam auprès des
messageries sont des signaux forts d’attrition de la
clientèle. Les marques peuvent également essuyer
une vague de plaintes, de commentaires
désobligeants sur les médias sociaux. Autant de
situations qui peuvent mettre à mal l’image de
l’enseigne, sa réputation, et qui marquent un
déclin de la relation avec une partie des clients
habituels.
Agir en amont : mettre en place des
reporting pour prévenir les départs.
Une fois les premiers symptômes repérés, la
direction marketing va pouvoir mettre en place des
outils pour surveiller cette tendance à l’attrition et
se préparer à la combattre. Des analyses
tendancielles existent et permettent d’anticiper les
phénomènes de désaffection de la clientèle. Pour
cela, les entreprises peuvent déterminer un score
d’attrition ou taux de churn (de l’anglais, un
mélange de « change » et de « turn » : agiter). Ce
dernier exprime le pourcentage de clients perdus,
sur une période donnée, en général une année, par
rapport au nombre total de clients au début de
cette période.
On peut également attribuer un score d’attrition.
Calculé d’après la réactivité du client aux
sollicitations sur une fourchette de un à cinq, il
permet d’identifier les profils sujets au départ.
Cette estimation du nombre de clients en partance
doit ensuite être affinée par d’autres données
statistiques, comme la récence, soit la date du
dernier achat effectué par le client, la fréquence
d’ouverture des emails, le nombre de clics ou de
réactions engendrés par ces courriels, l’intérêt
manifesté pour les offres que la marque lui a
proposé…
En fonction de ces données, l’entreprise pourra
personnaliser son approche du client sur le départ
en adaptant, par exemple, les canaux de
communication employés. Ainsi, un acheteur
potentiel à forte appétence web, qui fréquente
assidument les réseaux sociaux, consulte très
fréquemment sa ou ses messageries, recevra