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à payer leurs dettes estimées à près de 900
millions d’euros.
Selon ses propres dires, M. Louvrier n’a
pas cet argent et cherchera à se le procurer
sur les marchés financiers internationaux.
A titre de preuve de ses compétences en la
matière, il a cité des projets montés avec
succès par son équipe et financés avec
l’aide de grandes banques mondiales
comme CNPP, Crédit suisse, Unicredit,
Société générale, Citi Group, Morgan
Stanley, etc.
L’acquisition des entreprises de M.
Vassilev par LIC33 est un projet
particulièrement avantageux pour l’Etat
bulgare, a expliqué M. Louvrier : des
emplois préservés, des fonds remboursés à
la KTB, des bénéfices réinvestis et un
engagement sur le long terme en Bulgarie.
Les médias mettent l’accent sur les liens de
M. Louvrier avec la Russie et avec M.
Poutine. Aucune réponse n’ayant été
fournie sur ce point lors de la conférence
de presse, les journaux évoquent les
relations d’affaires de l’homme d’affaires
belge avec l’oligarque russe Konstantin
Malofeev (Ndr : inscrit sur la liste noire
des Etats-Unis et de l’UE établie après la
crise en Ukraine), des citations prises sur
son site Facebook et illustrant ses passions
politiques pro-poutiniennes (« Après
Sébastopol, Kiev »).
Pressa croit reconnaître dans cette « affaire
louche », annoncée comme conclue, mais
mal ficelée du point de vue juridique, une
répétition de l’affaire Kremikovtsi (Ndr :
l’entreprise sidérurgique publique près de
Sofia rachetée en 1999 par Pramod Mittal
pour 1$ et fermée quelques années plus
tard avec des dettes énormes jamais
remboursées).
Capital Daily doute que Tsvetan Vassilev
ait renoncé à jamais à ces quelques joyaux
de sa couronne et estime qu’il y a
beaucoup de non-dits dans le marché
conclu avec LIC33.
Le site en ligne Bivol parle ouvertement de
LIC33 comme d’un « paravent temporaire
de l’invasion économique poutinienne » en
Bulgarie.
Dans un communiqué officiel diffusé hier,
le gouvernement bulgare assure qu’il suit
de près les grandes transactions concernant
des biens pour lesquels on soupçonne des
liens avec la KTB et Tsvetan Vassilev. Il
appelle, en outre, les « investisseurs du
groupe LIC33 à [lui] communiquer des
informations officielles sur l’origine des
fonds investis dans l’acquisition de parts
dans des personnes morales effectuant leur
activité sur le territoire bulgare ».
Ce matin, sur BNT, le vice-premier
ministre en charge des fonds européens et
de la politique économique, Tomislav
Dontchev, a souligné que c’est une
« affaire non pour un euro, mais pour un
milliard d’euros » et que la Commission
européenne aura à se prononcer sur elle.
« De prime abord, on dirait qu’il s’agit
d’un marché conclu entre des personnes
privées et que l’Etat n’a pas à s’y
immiscer. En réalité, ces investisseurs vont
acquérir des entreprises relevant de la
sécurité nationale. Il est question aussi des
milliards de la KTB que nous devons
recouvrer pour qu’ils ne pèsent pas sur les
contribuables bulgares. […] Plusieurs
institutions auront à se prononcer sur cette
affaire. Y compris, je pense, la
Commission européenne », a-t-il souligné.
(tous journaux, bivol.bg)
LE COMMENTAIRE
LES ACQUISITIONS DE LIC33
POSENT UN PROBLEME DE
SECURITE NATIONALE
Ce matin, dans le bloc matinal de Nova,
Traïtcho Traïkov, ancien ministre de
l’économie sous le premier gouvernement
GERB, Ivan Bakalov, journaliste, et
Koliou Paramov, spécialiste en fiances et
en économie, ont commenté la conférence
de presse donnée hier par le nouvel
investisseur LIC33 (voir la rubrique
précédente).
L’ancien ministre de l’économie a exprimé
ses doutes au sujet de la réalité de ladite
transaction. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait