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Mercredi 25 mars 2015
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE – N°3912
L’AFFAIRE
L’AFFAIRE
LA SOCIETE LUXEMBOURGEOISE
LIC33 ANNONCE AVOIR ACQUIS
POUR UN EURO SIX GRANDES
ENTREPRISES BULGARES ; LE
GOUVERNEMENT AFFICHE SA
PREOCCUPATION
LA SOCIETE LUXEMBOURGEOISE
LIC33 ANNONCE AVOIR ACQUIS
POUR UN EURO SIX GRANDES
ENTREPRISES BULGARES ; LE
GOUVERNEMENT AFFICHE SA
PREOCCUPATION
Peu d’informations précises, beaucoup de
d’engagements verbaux et des réponses pas
très convaincantes à des questions claires :
c’est ainsi que les médias résument la
conférence de presse donnée hier par la
société de droit luxembourgeois LIC33 qui
se dit acquéreur de six entreprises relevant
du portefeuille du banquier Tsvetan
Vassilev, à savoir la part majoritaire de
Vassilev
dans
le
réseau
de
télécommunications BTK (alias Vivacom),
les deux entreprises militaires Dunarit et
Avionams, les deux opérateurs de
télévision numérique terrestre NURTS et
First Digital et l’agence d’audimétrie
GARB (voir aussi notre revue du 20 mars).
Pierre Michel Louvrier, détenteur de la
société LIC33, a expliqué aux médias
bulgares qu’il avait racheté directement
toutes ces sociétés à Tsvetan Vassilev pour
un euro symbolique et qu’il s’était engagé
LE COMMENTAIRE
LES
ACQUISITIONS
DE
LIC33
POSENT
UN
PROBLEME
DE
SECURITE NATIONALE
L’AUDITION
LA COMMISSION PARLEMENTAIRE
D’ENQUETE SUR LA KTB TIENT SA
PREMIERE SEANCE
1/4
à payer leurs dettes estimées à près de 900
millions d’euros.
Selon ses propres dires, M. Louvrier n’a
pas cet argent et cherchera à se le procurer
sur les marchés financiers internationaux.
A titre de preuve de ses compétences en la
matière, il a cité des projets montés avec
succès par son équipe et financés avec
l’aide de grandes banques mondiales
comme CNPP, Crédit suisse, Unicredit,
Société générale, Citi Group, Morgan
Stanley, etc.
L’acquisition des entreprises de M.
Vassilev par LIC33 est un projet
particulièrement avantageux pour l’Etat
bulgare, a expliqué M. Louvrier : des
emplois préservés, des fonds remboursés à
la KTB, des bénéfices réinvestis et un
engagement sur le long terme en Bulgarie.
Les médias mettent l’accent sur les liens de
M. Louvrier avec la Russie et avec M.
Poutine. Aucune réponse n’ayant été
fournie sur ce point lors de la conférence
de presse, les journaux évoquent les
relations d’affaires de l’homme d’affaires
belge avec l’oligarque russe Konstantin
Malofeev (Ndr : inscrit sur la liste noire
des Etats-Unis et de l’UE établie après la
crise en Ukraine), des citations prises sur
son site Facebook et illustrant ses passions
politiques
pro-poutiniennes
(« Après
Sébastopol, Kiev »).
Pressa croit reconnaître dans cette « affaire
louche », annoncée comme conclue, mais
mal ficelée du point de vue juridique, une
répétition de l’affaire Kremikovtsi (Ndr :
l’entreprise sidérurgique publique près de
Sofia rachetée en 1999 par Pramod Mittal
pour 1$ et fermée quelques années plus
tard avec des dettes énormes jamais
remboursées).
Capital Daily doute que Tsvetan Vassilev
ait renoncé à jamais à ces quelques joyaux
de sa couronne et estime qu’il y a
beaucoup de non-dits dans le marché
conclu avec LIC33.
Le site en ligne Bivol parle ouvertement de
LIC33 comme d’un « paravent temporaire
de l’invasion économique poutinienne » en
Bulgarie.
Dans un communiqué officiel diffusé hier,
le gouvernement bulgare assure qu’il suit
de près les grandes transactions concernant
des biens pour lesquels on soupçonne des
liens avec la KTB et Tsvetan Vassilev. Il
appelle, en outre, les « investisseurs du
groupe LIC33 à [lui] communiquer des
informations officielles sur l’origine des
fonds investis dans l’acquisition de parts
dans des personnes morales effectuant leur
activité sur le territoire bulgare ».
Ce matin, sur BNT, le vice-premier
ministre en charge des fonds européens et
de la politique économique, Tomislav
Dontchev, a souligné que c’est une
« affaire non pour un euro, mais pour un
milliard d’euros » et que la Commission
européenne aura à se prononcer sur elle.
« De prime abord, on dirait qu’il s’agit
d’un marché conclu entre des personnes
privées et que l’Etat n’a pas à s’y
immiscer. En réalité, ces investisseurs vont
acquérir des entreprises relevant de la
sécurité nationale. Il est question aussi des
milliards de la KTB que nous devons
recouvrer pour qu’ils ne pèsent pas sur les
contribuables bulgares. […] Plusieurs
institutions auront à se prononcer sur cette
affaire. Y compris, je pense, la
Commission européenne », a-t-il souligné.
(tous journaux, bivol.bg)
LE COMMENTAIRE
LES
ACQUISITIONS
DE
LIC33
POSENT
UN
PROBLEME
DE
SECURITE NATIONALE
Ce matin, dans le bloc matinal de Nova,
Traïtcho Traïkov, ancien ministre de
l’économie sous le premier gouvernement
GERB, Ivan Bakalov, journaliste, et
Koliou Paramov, spécialiste en fiances et
en économie, ont commenté la conférence
de presse donnée hier par le nouvel
investisseur LIC33 (voir la rubrique
précédente).
L’ancien ministre de l’économie a exprimé
ses doutes au sujet de la réalité de ladite
transaction. « Je ne suis pas sûr qu’il y ait
2/4
une transaction. Un euro, c’est infime.
N’importe qui peut changer la propriété
des différents maillons d’une chaîne de
sociétés offshores et l’expliquer par une
opération d’acquisition… Le lien entre
Tsvetan Vassilev et Pierre Louvrier (le
propriétaire de LIC33) est plus qu’évident.
Le premier est discrédité et a besoin
d’hommes de paille. On reste avec
l’impression que Tsvetan Vassilev a
négocié avec lui-même. ».
de Borissov. M. Borissov a d’ailleurs été le
premier à
être au courant de ces
transactions. », a expliqué le journaliste.
Selon M. Koliou Paramov, on assiste
actuellement au « troisième acte de l’opéra
KTB lors duquel on voit sur scène les
interprètes des principaux rôles dont le plus
important est attribué à Tsvetan Vassilev ».
M. Paramov a accusé les administrateurs
provisoires de la KTB d’avoir induit en
erreur toute la Bulgarie en dévaluant tous
les actifs de la KTB à la demande du
gouverneur de la Banque nationale de
Bulgarie, Ivan Iskrov ».
Selon M. Traïkov, les acheteurs de
Vivacom ne fournissent aucune preuve
concernant leur capacité d’assumer les
dettes du réseau de télécommunications
bulgare. « L’Etat bulgare est tenu de faire
preuve d’extrême vigilance. De telles
transactions ne peuvent pas se faire à l’insu
des créanciers. Or, en l’occurrence, c’est la
KTB qui est le créancier et par conséquent
indirectement c’est l’Etat bulgare qui est le
créancier final», a-t-il expliqué. La
dimension stratégique des actifs acquis
ainsi que les liens des investisseurs avec le
Kremlin devraient donner lieu à
l’intervention de l’Etat. D’autant plus que
l’établissement de liens avec des sociétés
frappées par les sanctions de l’UE pourrait
avoir
un
impact
sur
l’opération
d’acquisition annoncée hier.
Dans un éditorial, 24 tchassa observe que
la vente de BTK, de NURTS, de First
Digital et de deux usines militaires n’est
pas qu’une transaction mais constitue une
question de sécurité nationale. Car l’un de
ces deux opérateurs TNT assure la
diffusion de la télévision nationale (BNT)
et de la radio nationale (BNR) bulgares et
il est inutile d’évoquer l’importance
stratégique que revêt une compagnie
nationale
de
télécommunications
(BTK).(ClubZ,
mediapool.bg,
24
tchassa)
L’AUDITION
Le journaliste Ivan Bakalov a rappelé que
c’est le premier gouvernement GERB qui
avait déposé deux tiers des fonds publics à
la KTB. « Cette banque a été une banque
d’Etat qui a servi précédemment
d’intermédiaire pour la réalisation d’autres
transactions importantes comme la
privatisation de Bulgartabac et de BTK.
Ce sont des affaires au noir et l’Etat y a
participé. Tsvetan Vassilev a été élu trois
fois banquier de l’année et c’est le vicepremier ministre Tsvetan Tsvetanov, sous
le premier gouvernement GERB, qui lui a
remis le prix « Monsieur Economie »… on
ne voit pas bien non plus qui a acquis les
quotidiens Troud et 24 tchassa mais
derrière tout cela transparaissent les
intérêts du MDL et de Dogan par
l’intermédiaire de Peevski ainsi que ceux
LA COMMISSION PARLEMENTAIRE
D’ENQUETE SUR LA KTB TIENT SA
PREMIERE SEANCE
La Commission parlementaire ad hoc,
récemment créée en vue d’enquêter sur les
actions entreprises par les institutions
publiques vis-à-vis de l’affaire KTB, a tenu
hier sa première séance. Elle a auditionné
le gouverneur de la Banque nationale de
Bulgarie (BNB) et les administrateurs
provisoires de la KTB.
Au lieu de donner sa démission comme le
lui avait demandé à son tour, il y a
quelques jours, la présidente de cette
commission,
Dessislava
Atanassova
(GERB), le gouverneur de la BNB Ivan
3/4
Iskrov a demandé aux députés d’ouvrir une
procédure de nomination de son
remplaçant. « Je vous attends depuis
plusieurs mois déjà, nommez un
gouverneur. Faites-mois ce cadeau pour
mon anniversaire, le 26 mars », les a-t-il
sommé.
Malgré les multiples appels de toutes parts
à sa démission en raison de ses réactions
jugées inadéquates lors de la crise KTB,
depuis neuf mois M. Iskrov fait la sourde
oreille. Il a expliqué aux députés que son
« trop grand amour pour la BNB et le pays
[l]’empêche de démissionner pour ne pas
susciter un chaos supplémentaire ».
Conformément à la loi, le parlement
nomme le gouverneur de la banque
centrale, mais il ne peut pas le révoquer
avant la fin de son mandat, rappelle
Mediapool. Une nouvelle procédure de
nomination ne pourrait pas être lancée
avant le terme de son mandat, en juillet
prochain.
A la question de savoir qui est censé
assurer le contrôle prudentiel sur les
banques, M. Iskrov a de nouveau répété sa
thèse selon laquelle ce contrôle ne relève
pas directement du gouverneur ni du
conseil d’administration de la ВNB. Le
seul contact du gouverneur et du CA avec
la surveillance de l’activité des banques, at-il indiqué, se passe lors de l’adoption des
rapports annuels sur l’état du secteur
bancaire. Dans une économie de marché, y
compris en Bulgarie, c’est la direction et
les actionnaires de la banque qui sont les
principaux responsables et l’activité
prudentielle, qui est un contrôle ex-post,
ne peut pas se substituer à eux.
M. Iskrov a déclaré ne pas être en mesure
de remettre aux députés les rapports des
trois audits de la KTB parce que ceux-ci
contenaient
des
informations
confidentielles relevant soit du secret
bancaire, soit du secret de l’enquête pénale
ouverte par le Parquet.
Interrogé sur les créances de la KTB sur
certaines entreprises qui défraient la
chronique
ces
derniers
jours,
l’administrateur
provisoire
Stanislav
Lioutov a indiqué que la BTK n’a pas de
dettes vis-à-vis de la banque. Par contre,
une procédure d’exigibilité anticipée des
créances a été engagée à l’égard de
l’entreprise Avionams. Quant à Dunarit, sa
dette envers la KTB s’était réduite après
les opérations de compensation effectuées
entre déposants et emprunteurs de la KTB
à la suite de la mise sous tutelle de celle-ci.
Selon Mediapool, d’ici la fin de la
semaine, le juge devrait nommer deux
syndics provisoires de la KTB, proposés
par le Fonds pour la garantie des dépôts
bancaires. Ceux-ci remplaceront, aux
termes des amendements à la loi sur
l’insolvabilité bancaire entrés en vigueur
depuis hier, les administrateurs provisoires
actuels nommés par la BNB. Ils auront
compétence pour attaquer en justice les
opérations de compensation et de cession
effectuées entre prêts et dépôts au sein de
la KTB, introduire des recours à l’encontre
de
personnes
tierces
financées
indirectement avec des fonds de la KTB,
louer les services
d’une société
internationale capable d’enquêter sur la
disparition des fonds de la KTB et les
recouvrer ne fût-ce que partiellement. (tous
journaux, mediapool.bg)
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