la presse bulgare – n°3888 - Ambassade de France en Bulgarie

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Mardi 17 février 2015
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE N°3888
LE REFUS
LES FONDS DE TERRE AGRICOLES
COTES EN BOURSE SE MOBILISENT
CONTRE UN AMENDEMENT QUI LES
MET A L’AMENDE
LA VISITE
LA MINORITE BULGARE D’UKRAINE
AU CENTRE DES DISCUSSIONS AVEC
LE CHEF DE LA DIPLOMATIE
UKRAINIENNE
LE DOSSIER
FILIP GOUNEV A PROPOS DU
MINISTERE DE L’INTERIEUR : NOUS
N’AVONS PAS BESOIN D’UN ETAT
DANS L’ETAT
LE REFUS
LES FONDS DE TERRE AGRICOLES
COTES EN BOURSE SE MOBILISENT
CONTRE UN AMENDEMENT QUI LES
MET A L’AMENDE
Des représentants de sociétés cotées en
bourse, avec une capitalisation totale de
marché de plus de 1,5 milliards de leva, ont
exprimé hier lors d’une conférence de
presse leur mécontentement après un
amendement à la Loi sur la propriété et
l’exploitation des terres agricoles, adopté la
semaine dernière par le parlement.
En 2014 déjà, les députés avaient interdit à
des ressortissants et entités enregistrés en
dehors de l’UE ou dans une zone offshore
d’acquérir des terres agricoles. Cette
interdiction visait les formes de possession
aussi bien directes qu’indirectes travers
des participations dans des sociétés
locales).
La nouvelle modification introduit des
sanctions à l’encontre des sociétés qui ont
parmi leurs actionnaires des ressortissants
ou des entités non-bulgares. Les amendes
prévues seront de l’ordre de 1000 leva par
hectare pour la première infraction et de
3000 leva par hectare pour la récidive et
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devront entrer en vigueur à partir du 1er
mai prochain.
Selon Ivan Takev, directeur exécutif de la
Bourse des valeurs bulgare, les grandes
sociétés concernées par cet amendement
sont au nombre de 15 et possèdent au total
plus de 50 000 Ha. La valeur de marché de
leurs actifs forme plus de 20% de la
capitalisation boursière, soit 7,1 milliards
de leva. Parmi ces sociétés, il y a aussi bien
des fonds de terres agricoles que des
entreprises relevant de différents secteurs
chimie, parfumerie, agriculture,
immobilier, etc.
Ce qui est absurde, estiment la direction de
la bourse et des représentants de ces
sociétés, c’est qu’il s’agit d’entreprises
cotées dont les actions sont librement
transmissibles et qui ne peuvent, par
conséquent, contrôler la nationalité de leurs
actionnaires. De surcroît, l’introduction des
nouvelles mesures risque de porter un coup
sérieux à la bourse elle-même et de
décourager beaucoup d’investisseurs
potentiels dans la nouvelle procédure de
privatisation dont elle est l’enjeu.
Selon les calculs de l’Association des
sociétés investissant dans des biens
immobiliers, une entité qui possède 10 000
hectares risquerait de se voir infliger une
sanction de 10 millions ou respectivement
de 30 millions de leva. L’amendement,
estime Kamen Koltchev, membre de cette
association et directeur exécutif d’Elana
Holding, ne vise qu’à ruiner des
compagnies en bonne santé et parfaitement
transparentes.
L’attaque contre les sociétés possédant des
terres agricoles peut avoir en outre un effet
pervers sur leurs actionnaires. Et parmi
ceux-ci figurent les plus grands fonds de
retraite.
« En Bulgarie, on adopte des lois sans en
avoir évalué l’impact. Le plus souvent, les
projets sont proposés par un groupe de
députés défendant des intérêts lobbyistes
et, entre la première et la seconde lecture,
on propose des dispositions qui mènent à
des modifications substantielles », indique
Dobrin Ivanov, directeur exécutif de
l’Association du capital industriel. Cette
organisation patronale figure parmi les six
associations patronales et entreprises
signataires d’une lettre de protestation
adressée à la présidente de l’Assemblée
nationale, au premier ministre et à toutes
les institutions concernées. On y réclame
que les entreprises cotées en bourse soient
exclues du champ d’application de la loi.
(Capital Daily, Sega)
LA VISITE
LA MINORITE BULGARE D’UKRAINE
AU CENTRE DES DISCUSSIONS AVEC
LE CHEF DE LA DIPLOMATIE
UKRAINIENNE
Pavlo Klimkine, ministre ukrainien des
affaires étrangères, a effectué hier une
brève visite à Sofia au cours de laquelle il a
rencontré tour à tour son homologue
Daniel Mitov, le premier ministre Boïko
Borissov et la présidente de l’Assemblée
nationale Tseska Tsatcheva, ainsi que le
ministre de la culture Vejdi Rachidov qui
lui a restitué deux anciennes icônes
ukrainiennes récemment saisies par des
douaniers bulgares.
Au centre de ses entretiens figuraient la
situation préoccupante en Ukraine et le sort
de la minorité bulgare.
Sur les 200 000 citoyens ukrainiens
d’origine bulgare, il n’y a que 20 qui ont
reçu des lettres de mobilisation, a assuré le
ministre ukrainien. Il a réfuté comme
purement spéculatives les informations
selon lesquelles un grand nombre de
Bulgares seraient sur le point d’être
mobilisés, diffusées, selon lui, par des
politiciens et des médias russes.
M. Klimkine a indiqué que les autorités
ukrainiennes feront tout ce qui est
nécessaire pour faciliter l’envoi par la
Bulgarie d’une aide humanitaire
(nourriture et médicaments) à la minorité
bulgare établie dans la région du Donbas.
Les deux ministres ont convenu de visiter
très prochainement la ville d’Odessa pour
prendre connaissance sur place des besoins
les plus urgents des Bulgares y habitant. Si
les combats se poursuivent, a souligné le
3/4
ministre Mitov, la Bulgarie est prête à
œuvrer pour le retrait des Bulgares
d’Ukraine de la zone du conflit. Le
ministère bulgare a déjà pris les mesures
nécessaires pour faciliter la procédure de
délivrance de visas.
A Sofia, le ministre ukrainien était
accompagné par le député Anton Kissé,
président de l’Association des Bulgares en
Ukraine. Un centre de coordination sera
créé auprès de l’Agence d’Etat pour les
réfugiés qui aura pour mission le maintien
d’une liaison permanente avec les Bulgares
en Ukraine, a annoncé le premier ministre
Borissov à l’issue de son entretien avec M.
Kissé. La meilleure communication avec la
minorité bulgare aura pour but de
démontrer à celle-ci que la Bulgarie se sent
réellement engagée par les problèmes des
Bulgares atteints par le conflit.
Samedi dernier, la vice-présidente de la
République Margarita Popova avait
indiqué que l’attribution de la citoyenneté
bulgare n’est qu’une possibilité parmi
d’autres pour la Bulgarie de montrer sa
préoccupation pour les compatriotes en
Ukraine. Mais s’il le fallait, si des
ressortissants ukrainiens d’origine bulgare
le demandaient, ils pouvaient profiter
d’une procédure accélérée d’obtention de
citoyenneté bulgare relevant des
compétences du ministre de la justice.
(tous journaux, president.bg)
LE DOSSIER
FILIP GOUNEV A PROPOS DU
MINISTERE DE L’INTERIEUR : NOUS
N’AVONS PAS BESOIN D’UN ETAT
DANS L’ETAT
A l’occasion des amendements à la Loi sur
le fonctionnement du ministère de
l’Intérieur, une discussion a été organisée
par la fondation RiskMonitor,
l’hebdomadaire Capital et le site
Dnevnik.bg. Cette discussion qui fait
l’objet d’un dossier de sept pages dans
Capital, visait à établir si les amendements
récemment adoptés et plus largement les
cinq ou six priorités annoncées par le
gouvernement dans le secteur de la
sécurité, sont suffisants pour réorganiser et
rendre plus efficace le fonctionnement de
ce ministère.
Les participants à cette discussion, Filip
Gounev, vice-ministre de l’Intérieur,
Stefan Popov, directeur de la Fondation
RiskMonitor, Christo Gueorguiev, chef du
département de la sécurité nationale et
internationale, Yovo Nikolov, directeur en
chef de l’hebdomadaire Capital, Gueorgui
Anguelov, économiste en chef à l’institut
Open society, Rada Toneva, analyste à
RiskMonitor, estiment tous que ce
ministère constitue en soi un Etat dans
l’Etat. En outre, cette institution
gigantesque, disposant d’un hôpital, d’une
université, d’instituts de psychologie, de
criminologie et de criminalistique, d’un
réseau de restauration, d’un musée, d’un
orchestre des cuivres, de beaucoup
d’installations sportives, de stations de
vacances, et mêmes de sportifs de haut
niveau salariés, reproduit en son sein tous
les secteurs de la fonction publique et
représente ainsi « un monstre
administratif ». En dehors des missions de
police proprement dites dans le domaine
de la sécurité publique et de la lutte contre
la criminalité, cette institution assume des
tâches relevant de ce qu’on appelle dans
les pays occidentaux le troisième pilier de
la sécurité, notamment la lutte contre les
incendies, les catastrophes naturelles, la
protection civile. Elle assure également les
missions du centre du numéro 112 et la
délivrance des papiers d’identité. Une
analyse fonctionnelle devraient être
effectuée afin d’évaluer l’efficacité de
l’organigramme de cette institution et de
mesurer la qualité des services publics dont
elle assure la prestation, préconisent les
experts.
Les amendements adoptés ne constituent
qu’une petite partie du large éventail de
réformes auxquelles il faudrait procéder,
avoue le vice-ministre Filip Gounev.
Selon le professeur Gueorguiev, le
programme du gouvernement dans le
domaine de la sécurité nationale (la
modification de la procédure de
4/4
nomination du secrétaire général, le retour
du service de lutte contre la criminalité
organisée au sein du ministère et le
rétablissement des concours de recrutement
et de promotion) n’est pas ambitieux et ne
porte pas la marque d’une philosophie
nouvelle de réforme profonde. La loi
d’amendements récemment votée ne
répond pas à des questions importantes
comme la décentralisation du système du
ministère de l’intérieur, les possibilités de
coopération entre les secteurs public et
privé en matière de sécurité, la
spécialisation des différentes autorités de
police, la place du troisième pilier du
secteur de la sécurité, la mise en place de
structures fonctionnelles horizontales
comprenant des unités de police, de
renseignements, de contre-espionnage et de
représentants du ministère public dans les
secteurs les plus importants de la
répression de la criminalité : le terrorisme,
la criminalité organisée, la traite d’êtres
humains et les stupéfiants.
Certes, une réforme, quelle qu’elle soit,
implique une vision claire, une continuité
et des moyens financiers, précise M.
Gueorguiev. Cependant, la pénurie
financière ne peut pas être une excuse,
selon l’économiste Gueorgui Anguelov,
car le manque de réforme peut s’avérer
plus cher pour l’Etat. La peur des réformes
radicales est souvent dissuasive, considère
Yovo Nikolov qui recommande de
surmonter cette peur et d’agir avec plus de
décision. (Capital.bg)
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