Olivier SCHISCHMANOFF
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Biochimie et biologie moléculaire
Utilisation thérapeutique
des MSI
Utilisation thérapeutique
des MSI
PROJET DE RECHERCHE
Rationnel (contexte et hypothèses)
Le syndrome de Lynch est associé principalement à une augmentation du risque de
cancers colorectaux et de cancer de l’endomètre. Il s’agit d’une prédisposition génétique à
transmission autosomique dominante liée à une altération génétique constitutionnelle d’un
gène MMR de réparation des mésappariements de l’ADN :des gènes MLH1, MSH2, MSH6 et
PMS2, ceci est à l’origine d’un risque accru de cancer colorectal, avec un risque cumulé de
30-48 % avant l’âge de 70 ans, mais aussi de cancer gynécologique, avec un risque cumulé
de 33% pour l’endomètre et de 9% pour l’ovaire (Bonadona et al, JAMA 2011;305:2304-10).
Le risque concerne aussi d’autres organes, avec une fréquence moindre (spectre du syndrome
de Lynch).
Les tumeurs développées dans le cadre du syndrome de Lynch présentent une
déficience du système MMR révélée par l’association d’une instabilité microsatellitaire (MSI
pour MicroSatellite Instability) et d’une perte d’expression d’une ou deux protéines MMR. La
recherche de cette déficience permet donc d’identifier des patients susceptibles d’être porteurs
d’une altération constitutionnelle d’un gène MMR et devant de ce fait être orientés vers une
consultation d’oncogénétique.
La défaillance du système MMR se traduit en effet par une perte d’expression d’une ou
deux protéines MMR et par une augmentation/accumulation des erreurs de réplication
particulièrement sur les séquences répétées de type microsatellites (séquences d’ADN mono,
di ou tri-nucléotidiques répétées en tandem au sein du génome).
La défaillance du système MMR peut aussi concerner des tumeurs sporadiques.
Cette défaillance est alors majoritairement liée à une répression épigénétique de l’expression
du gène MLH1 par hyperméthylation de son promoteur. En complément des tests
somatiques recherchant une déficience du système MMR, il est donc nécessaire dans
certains cas (tumeurs présentant une perte de la protéine MLH1) de mettre en œuvre une
recherche de méthylation du promoteur du gène MLH1 et de la recherche de mutation du
gène BRAF (uniquement cancer colorectal) avant de préconiser l’orientation vers une
consultation d’oncogénétique. L’application du gène BRAF n’est pas valable dans les autres
cancers du spectre (Estomac / Domingo et al., 2004).
- Côlon / MLH1 : Bettstetter M, Dechant S, Ruemmele P, Grabowski M, Keller G, Holinski-Feder E,
Hartmann A, Hofstaedter F, Dietmaier W. Distinction of hereditary nonpolyposis colorectal cancer and
sporadic microsatellite-unstable colorectal cancer through quantification of MLH1 methylation by real-time
PCR. Clin Cancer Res. 2007
- Endomètre / MLH1 Goodfellow PJ, Billingsley CC, Lankes HA, Ali S, Cohn DE, Broaddus RJ, Ramirez N,
Pritchard CC, Hampel H, Chassen AS, Simmons LV, Schmidt AP, Gao F, Brinton LA, Backes F, Landrum
LM, Geller MA, DiSilvestro PA, Pearl ML, Lele SB, Powell MA, Zaino RJ, Mutch D. Combined Microsatellite
Instability, MLH1 Methylation Analysis, and Immunohistochemistry for Lynch Syndrome Screening in
Endometrial Cancers From GOG210: An NRG Oncology and Gynecologic Oncology Group Study. J Clin
Oncol. 2015 Dec 20;33(36):4301-8.
- Endomètre / MLH1 Garg K, Soslow RA. Lynch syndrome (hereditary non-polyposis colorectal cancer) and
endometrial carcinoma. J Clin Pathol. 2009 Aug;62(8):679-84.