Colon_Diagnostic_for..

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Cours intensif de cancérologie digestive
(FFCD – PRODIGE)
Session 7: COLON
Diagnostic des formes familiales
Sylviane OLSCHWANG
Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille
INSERM U891 & Institut Paoli-Calmettes
Le cancer colorectal
Deux types génétiques alternatifs
- Instabilité chromosomique: CIN (MSS, LOH)
KRAS (40%)
Epithelium
normal
APC (60-70%)
5q- (25%)
MYH
STK11
Crypte
aberrante
85-92%
APC (80%)
5q- (50%)/APC (30%)
18q- (80%)/SMAD (27%)
17p- (70%)/p53 (50%)
Dissémination
par voie sanguine
Adénome
MMR
KRAS (40%)
- Instabilité génomique: MIN (MSI, RER)
Cancer
Envahissement
ganglionnaire
TGFBR2 (80%)
BAX (30%)
IGF2R
8-15%
Autres: CTNNB1, PTEN, TCF4 …
Métastases
à distance
Les prédispositions génétiques majeures
Polyposes: M(âge) 39-55 ans, P(mut) 0.2-0.4, contribution <5%
Polypose adénomateuse familiale (FAP)
Polyposes adénomateuses atténuées (MAP)
Polypose de Peutz-Jeghers
Polyposes juvéniles
(Li-Fraumeni)
Tumeurs MSS
Epithelium
normal
APC
MYH
STK11
Crypte
aberrante
SMAD
p53
Adénome
Cancer
Envahissement
ganglionnaire
Tumeurs MSI
MMR
TGFBR2
Syndrome de Lynch (HNPCC) M(âge) 45 ans, P(mut) > 0.8, contribution 2-3%
Métastases
à distance
Synthèse 1: l’identification
3 signes d’appel cliniques
L’âge au diagnostic
Les tumeurs multiples
Les antécédents familiaux
avant 45 ans
polypes, autres organes
1er degré
1 signe d’appel biologique
Le phénotype MSI
avant 60 ans
Au moins un de ces signes est présent chez 10-15% des patients
Indicateurs de mutation constitutionnelle
d’un gène MMR
Patient atteint d’un CCR
Mutation MMR const.
Isolé, avant 40 ans
22%
Isolé, entre 40 et 50 ans
14.3-16%
Avec un ATCD* personnel
34-54%
Avec un ATCD au 1er degré
23-39%
* antécédent de CCR ou de cancer de l’endomètre
Patient atteint d’un CCR de type MSI
Avant 35 ans
Avant 50 ans
Localisation gauche/rectale
Localisation droite
Extinction de la protéine MSH2/MSH6
46%
45%
52% (+)
16%
100%
Patient atteint de 2 cancers de type MSI
2 CCR
1 CCR avant 50 ans + 1 endomètre
75%
31%
AGE+++: hyperméthylation (BRAF)
Synthèse 2: les risques de cancer colique
Majeur: X 4-10
Polypose adénomateuse (APC, MYH)
Polypose juvénile (SMAD4, BMPR1A)
Syndrome de Lynch (MSH2, MLH1, MSH6, PMS2)
Modéré: X 2-4
Polypose de Peutz-Jeghers (STK11, APC p.Ile1307Lys)
Autres prédispositions au cancer (p53, BRCA, CHK2 …)
Faible: X 1-2
Allèles fréquents à faible pénétrance
Hérédité complexe
Synthèse 3: les tests prédictifs
m
m
m
m
m
mm
m
Bénéfice direct pour la personne
m
Maladies monogéniques à forte pénétrance
Parents au 1er degré d’un patient porteur d’une mutation (conjoint pour
MYH)
Penser aux aspects réglementaires de cette démarche (consultation,
consentement)
Synthèse 4: le dépistage
Gène APC (validé, peu fréquent)
Coloscopie complète à partir de 11 ans et gastroscopie à partir de 20 ans
Examen tous les 3 ans
Gènes MYH, SMAD4, BMPR1A (non validé, rare et/ou récent)
Coloscopie complète + chromo-coloscopie + gastroscopie à partir de 25 ans
Examen tous les 2 ans
Gènes MMR (validé, fréquent)
Coloscopie complète + chromo-coloscopie à partir de 25 ans
Examen tous les 2 ans
Gène STK11 (non validé, rare)
NFS annuelle
Endoscopie digestive complète
Périodicité & Indication chirurgicale en fonction des résultats endoscopiques
Ne pas oublier la surveillance gynécologique pour Lynch et Peutz-Jeghers
Question no. 1, une réponse exacte
Les éléments évocateurs d’une prédisposition génétique chez une personne
porteuse d’un cancer colorectal concernent les caractéristiques :
- du cancer (organe, phénotype MSI)
- du patient (âge jeune au diagnostic, antécédents personnels de cancer ou
d’adénomes colorectaux)
- de ses parents au 1er degré
1. L’existence de l’un quelconque de ces éléments est suffisante pour proposer
une analyse génétique constitutionnelle
2. La présence d’antécédents personnels et/ou familiaux de cancer du sein est
caractéristique du syndrome de Lynch
3. La présence de cancers et/ou adénomes colorectaux multiples dans la fratrie
sans antécédent tumoral chez les parents exclut une prédisposition génétique
4. Un phénotype tumoral MSI n’est pas synonyme de syndrome de Lynch
5. En présence d’un syndrome de Lynch typique, l’analyse génétique initiale peut
être réalisée chez une personne n’ayant pas de cancer
Question no. 2a, une réponse exacte
Rose T. s’est vu récemment proposer une colectomie totale avec anastomose
iléo-rectale pour un adénocarcinome du sigmoïde. Opérée il y a 2 semaines,
elle est âgée de 65 ans et avait eu une résection colique segmentaire à l’âge de
51 ans pour un adénocarcinome du colon droit. Elle mentionne en outre le
décès de son père à 55 ans d’un cancer colique occlusif inopérable, et le
diagnostic (avéré) chez sa mère d’un adénocarcinome colique gauche à 79 ans.
Elle a 2 frères en bonne santé, et 2 fils de 30 et 32 ans.
1. Cette observation évoque le diagnostic de syndrome HNPCC chez Rose T. et
un dépistage spécifique du cancer colorectal (coloscopie complète tous les 2
ans, avec coloration à l’indigo carmin) chez ses 2 enfants doit être rapidement
proposé.
2. Cette observation évoque le diagnostic de syndrome HNPCC chez Rose T. et
un rendez-vous de consultation d’oncogénétique doit être rapidement pris.
3. Cette observation permet de poser le diagnostic de syndrome HNPCC chez
Rose T.
Question no. 2b, une réponse exacte
La coloscopie de dépistage chez ses 2 fils révèle chez le plus jeune un adénome
de 3 mm en dysplasie légère complètement réséqué.
1. La surveillance coloscopique doit être poursuivie au même rythme chez le plus
jeune des enfants, mais peut être levée chez l’aîné.
2. La probabilité que l’aîné ait hérité de la mutation constitutionnelle de sa mère
est faible, et le rythme des coloscopies de dépistage peut être ralenti.
3. La surveillance coloscopique doit être poursuivie au même rythme chez les 2
fils, et seule la connaissance du statut génétique permettra d’adapter la prise
en charge.
4. Une colectomie totale doit être proposée au plus jeune.
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