Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. NEONATOLOGIE NOURRISSON I. Fièvre 1. Définition - - Température rectale ou tympanique 38°C. Site Normale Fièvre Rectale tympanique 36,6 à 37,9°C 38°C Axillaire 347 à 37,4°C 37,5°C Orale 35,6 à 37,5°C 37,6°C Limites de la température tympanique : o Taille du conduit auditif : adaptation de la taille de l’embout en pédiatrie. o Cérumen. o Ne surestime pour la température ++. 2. Anamnèse - - Caractéristiques de la fièvre : o Circonstances d’apparition. o Durée (aigue récente ou depuis plus de 5 jours). Âge. Modifications du comportement : « n’est pas comme d’habitude » (cri, réactivité, alimentation). Autres personnes malades ? Signes d’accompagnement : neurologiques, hémodynamiques, respiratoires, digestifs, cutanés. Animaux à la maison et/ou morsures récentes (tiques, insectes, chats, chiens) ? Vaccinations, permet d’éliminer : ROR (Rubéole, Oreillon, Rougeole). Chirurgie récente (complication postopératoire) ? Voyage récent (zone d’endémie parasitaire) ? Traitements administrés (efficacité) ? 3. Examen clinique complet - - Signes de haut risque d’infection potentiellement sévère (IPS) : Purpura (attention urgence vitale !!!). Anomalie hémodynamique : o Fréquence cardiaque. o Pouls. o Temps de recoloration cutanée (éminence thénar ou thorax). o Saturation. Cyanose si saturation < 75. Anomalie de la coloration. Signes de détresse respiratoire. Signes neurologiques : o Trouble de la vigilance, du tonus, du comportement. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. - o Anomalies du cri, de la réactivité. o Irritabilité et/ou inconsolabilité (dans les bras de sa maman). Difficultés d’alimentation. Signes de déshydratation. Signes d’infection des parties moelles ou du squelette. Exemple : « tout va bien mais quand j’attrape les deux jambes pour mettre la couche, il pleure » atteinte de la hanche ou des dernières lombaires. SCHEMA SUR INES 4. Au total - Prise de la température. Âge de l’enfant. Présence ou non de signes de gravités (signes de haut risque d’IPS). Anamnèse et examen clinique à visée étiologique. II. Maladies éruptive de l’enfant 1. Maladies éruptives de l’enfant - Macule, papule. Vésicule, bulle, pustule. Nouure. Erosion et ulcération. Erythème. Eruption morbilliforme, roséoliforme. Eruption scarlatiniforme. Purpura. Cf. sémiologie dermatologique. Le prof de séméiologie pédiatrique s’en moque 2. Orientations simples - - Purpura fébrile : urgence !!! Mais : o Conduite à tenir codifiée. o Etiologies réduites. Urticaire : souvent pas de fièvre, étiologie alimentaire ou médicamenteuse. Vésicule : varicelle ou herpès. Erythèmes, trois grandes étiologies : o Infectieux. o Maladies systémiques (telle que la maladie Kawasaki). --o Toxidermies médicamenteuses. --Erythème infectieux : o Morbilliformes ou rubéoliformes : rougeole, rubéole, roséole, mégalérythème épidermique, mononucléose infectieuse, CMV, virus echo, virus coxsackie, adénovirus, arbovirus. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. o o Scarlatiniformes : scarlatine, scarlatine staphylococcique, choc toxique staphyloccocique et stroptococcique, varicelle, rubéole, mononucléose, méningococcie, typhoïde, virus echovirus, virus coxsakie. Autres : fièvre boutonneuse méditerranéenne, etc. --3. Anamnèse - - - - Chez l’adulte ; voyant récent, médicament ? Chez l’enfant : o Âge. o Vaccination. o Contage. Âge : o 7 à 13mois : pic de fréquence de roséole (HHV6-7). o 2 à 12 mois : pic de fréquence varicelle (VZV). o Adolescent : mononucléose infectieuse. Vaccination : o R.O.R. o Varicelle. Contage : o Varicelle : crèche. o EBV : adolescent. 4. Signes cliniques - - - - - Signes généraux : o Fièvres (> 38°C) : beaucoup de virus. o Chronologie, tolérance de la fièvre ? Réponse aux antipyrétique ? o 40°C avec AEG : herpès, choc toxiquee, staphylocoque, streptocoque, etc. o 40°C pendant 3 jours sans AGE éruption 12h après chute de la fièvre : roséole. Adénopathies : o Mononucléose infectieuse (EBV) +++. o Rubéole. o Rares ou petites : roséole et varicelle. ORL : o Signe de Köplick (points blanchâtres-bleutés, en relief sur la muqueuse jugale érythémateuse) : rougeole. o Gingivo-stomatite : herpétique. o Enanthème : varicelle. Arthralgies ? o Parvovirus B19. o Rubéole. Splénomégalie ? mononucléose infectieuse (EBV). 5. Cas clinique - Âge : 10mois. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. - - Vaccination : ROR à 9 mois. Fièvre : o Plus depuis ce matin. o 39,5°C la veille cédant sous paracétamol. Pendant 4 jours. AEG : joue et mange bien. Contage : fratrie. Examen : RAS. Diagnostic : roséole. 6. Au total - Première question à se poser : est-ce un purpura ? Si oui urgence. Vésicules : déjà une idée VZV et HSV. Exanthème : anamnèse. o Âge. o Vaccinations, contage (gardé en crèche différence de gardé à la maison) ? o Fièvre ? o Diversification ? o Signes associées (adénopathies, hépatomégalie, etc.) ? III. Purpura chez l’enfant ++ - - Physiopathologie : extravasation d’hématies hors des vaisseaux. Diagnostic positif clinique. o Tâches hémorragiques pourpres. o Non effaçables à al vitro-pression. Pétéchies : petites taches hémorragiques de 1 à 4mm de diamètre. Ecchymoses : nappes hémorragiques aux contours mal limités. Vibices : stries linéaires aux plis de flexion. Nodulaire : caractérisé par une infiltration palpable. Nécrotique : pétéchie ou ecchymose surélevées par une zone de nécrose. 1. Types - - Thrombopénie ou thrompathique : o Diffus. o Chocs minimes à l’origine d’ecchymoses. Chez les petits : ils pleurent beaucoup à l’origine d’une hyperpression et ecchymose au niveau du cou. o Atteinte muqueuse ++. o Ecchymotique – pétéchial. Vasculaire : o Prédominance déclive. o Augmentation par orthostatisme. o Atteinte muqueuse : 0. o Nodulaires – nécrotique. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. 2. Urgence - 1/3 de décès par collapsus. Urgence vitale, allo, SAMU, Réa. Au domicile : 1 élément pupurique > 3mm = antibiothérapie. Les antibiotiques lutte contre la cause mais pas contre l’état de choc. Lutte contre le choc : remplissage vasculaire. Prise en charge réanimatoire. 3. En pratique - - Urgence ou pas : température ? Oui : purpura fulminans jusqu’à preuve du contraire. Caractériser les lésions : o Déshabiller complètement l’enfant. o Cercler les lésions : pour vérifier si c’est extensif. Enquête étiologique : anamnèse, signes généraux, examen clinique, etc. 4. Anamnèse - Antécédents telles que des infections à répétition, eczéma PTI ? Saison : automne-hiver pupura rhumatoïde. Facteurs déclenchants : vaccination, infection virale, médicaments PTI, purpura rhumatoïde. 5. Signes généraux - - - Age : o 2 à 5 ans : PTI. o 4 à 7 ans : purpura rhumatoïde. Signes d’anémie : o Pâleur cutanéo-muqueuse. o Asthénie : atteinte des autres lignées (hémopathie maligne ?). Altération de l’état général. 6. Signes cliniques - Digestifs : douleurs abdominales ? Méléna ? Hépato-splénomégalie ? Arthralgies, éruption cutanées : maladie auto-immune (purpura rhumatoïde). Adénopathies : hémopathie maligne. ORL / épistaxis, gingivorragies, bulles sanglantes buccales oriente vers purpura thrombopénique ou thrombopathique. 7. Au total - - Chronologie de la prise en charge d’un purpura. o Température. Si oui = urgence ! o Caractérisé les lésions (déshabiller). o Examen complet. Séméiologie dermatologique + autres appareils (digestif, rhumatologie, etc.). Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. IV. Insuffisance cardiaque - Définition : incapacité du cœur à assurer un débit sanguin suffisant, permettant l’oxygénation tissulaire. Débit cardiaque : o QC = FC x VES. o Fréquence cardiaque normale entre 120 à 160. Augmentation jusqu’à 220 lors de l’alimentation. o VES dépend de : o Contractilité du ventricule gauche. o Précharge (normale ou diminuée). o Postcharge (augmentée ou diminuée). 1. Spécificité chez le nourrisson - Lois physiques constantes : Starling, Laplace, etc. Circulation transitionnelle. 90% insuffisance cardiaque : malformation cardiaque congénitale, ensuite myocardiopathies génétiques, métaboliques, etc. (première année de la vie +++). Spécifiques anatomiques : o IC « gauche » et « droite » confondues chez le nourrisson. o Cou court : difficile de voir la jugulaire. o Fréquence cardiaque élevée. 2. Diagnostic positif - - - Stase systémique (insuffisance ventriculaire droite). o Hépatomégalie +++, hépatalgie. o Turgescence des veines périphériques (jugulaires, difficile chez le nourrisson). o Œdèmes. Bas débit pulmonaire (insuffisance ventriculaire droite). o Cyanose. Stase pulmonaire (insuffisance ventriculaire gauche). o Tachypnée superficielle permanente ou à l’effort (biberon ++). o Dyspnée, tirage. o Râle, sibilances. o Diagnostic différenciel : bronchiolite et myocardite virale. Bas débit systémique (insuffisance ventriculaire gauche). o Collapsus : pouls mal perçu, hypotension. o Neurologique : agitation, anxiété. o Cutané : teinte, TRC > 3sec. o Rénal : oligurie. 3. Enqûete étiologique - Âge. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. o - - - Cardiopathies néonatales : dans le premier mois de vie +++. HypoVG, anomalie des retours veineux totaux, sténose aortique, coarctation aortique, canal artériel, CIV, canal artériel large, tronc artériel commun, etc. o Nourrisson : tachycardie supra-ventriculaire, myocardiopathie. o Adolescent : HTA, IRA, chimiothérapie. Syndrome infectieux : o Actuel : o Myocardite viral ++ (diagnostic différentiel de la bronchiolite). o Cardiomyopathie métabolique décompensée. o Récent : SHU. Etiologiques cardiaque : o Pouls : tachycardie > 200/min ou bradycardie : BAV, TSV ? o Pouls périphériques ? (fémoraux ++ coarctation de l’aorte ?). o TA (membrane supérieure droit comparé aux membres coarctation de l’aorte ?). Autres appareisl : o Pummonaire : malfofrmatiosn associées à une HTAP (hernie de coupole diaphragmatique). o Métabolique : hypocalcémie. o Chimiothérapie (adriamycine, corticoïdes). 4. Au total - Diagnostic positif : insuffisance cardiaque gauche et droite difficile à dissocier, mais superposables à l’adulte. Bilan étiologique : o Age : o Nouveau né : cardiopathie malformative. o Nourrisson myocardite, TSV. o Adolescent : extracardiaque. o Contexte infectieux ? o Pouls – TA membre supérieur / membre inférieure, souffle. o Autres appareils. V. Détresse respiratoire - - - Diagnostic positif : o Modification du rythme respiratoire. o Signes de lutte. o Signes d’atteinte haute, trachéale, basse. Signes de gravités : o Importance de la polypnée / bradypnée / apnée +++. o Importance des signes de lutte / diminution +++. o Signes d’hypoxie. o Signes d’hypercapnie. Diagnostic étiologique : Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. o o Atteint haute, trachéale, basse. Pas de signes de lutte : métabolique, central. 1. Diagnostic positif - - - - Modification du rythme respiratoire : o Polypnée : o < 1mois : 40 cycles/min. o < 1ans = 20 à 30 cycles/min o Enfant (2 à 6ans) : 15 à 20/min. o Bradypnée : rare, grave ++ (épuisement). Signes de lutte : o Battement des ailes du nez. o Balancement thoraco-abdominal. o Tirage sus-sternal, parfois intercostal. o Entonnoir xiphoïdien (tirage sous sternal). o Geignement. Caractériser la dyspnée Dypsnée I spiratoire : obstruction haute ++. o Tirage sous mandibulaire : obstruction nasale : rhinoparyngite, atrésie des choanes, hypertrophie adénoïdienne. o Tirage sus-sternal : pharyngée (amygdales, corps étrangers, etc.), épiglotte, laryngée ++. Dyspnée aux 2 temps : trachée (corps étranger, compression vasculaire ou tumorale). Dyspnée expiratoire : obstruction bronchique : bronchiolite, asthme, corps étranger ? Polypnée sans signes de lutte : ostéo-.... 2. Signes de gravité - Importance de la polypnée > à 60cycles/min. Importance des signes de lutte Signes d’hypoxie : cyanose, agitation ; troubles de la vigilance. Signes d’hypercapnie : sueurs, tachycardie, hypertension artérielle. 3. Diagnostic étiologique - - Interrogatoire : o Age. o Fièvre. o Vaccinations. o Antécédents. o Apnée ou d’accès de tirage pendant le sommeil, difficultés d’endormissement, cauchemars (supsicion de SAOS). Circonstances de survenues. o Aigue : laryngite, épiglottite, corps étranger, œdème laryngé. o Progressif : laryngite sous glottite (quelques heures), laryngo-trachéo-brochite. o Syndrome de pénétration : corps étranger. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie pédiatrique. Pierre Tourneux. - o Progressive avec la fièvre : infectieux. o Diurne : corps étranger. o Nocturne : laryngite. Examen clinique : CI abaisse langue, position assise (respecter la position du nourrisson) +++. o Voix : o Rauque : laryngite sous glottique. o Aphonie : corps étranger. o Stase salivaire : épiglottite. o Auscultation pulmonaire : abolition du murmure vésiculaire, sibilants ou crépitants, caractère symétrique ou non des anomalies. o Examen cardiaque : souffle, fréquence cardiaque, TA. Au total - - - Diagnostic psotiif : o Rythme respiratoire. o Signes de lutte. Signes de gravités : o Importance de la polypnée – des signes de lutte. Signes d’hypoxie. o Signes d’hypercapnie. Diagnostic étiologique : o S.F. d’orientation : haute, trachéale, basse. o Pas de signes de lutte : métabolique, central. o Terrain : âge, circonstances ++ , fièvres, signes associés. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.