Séméiologie pédopsychiatrie.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
SEMEIOLOGIE PSYCHIATRIE DE LENFANT ET DE LADOLESCENT
I. Introduction
1. Généralités
- L’étude clinique de l’enfant doit se référer à son âge et son développement global.
- Nécessité de connaitre le développement normal et les divers stades maturatifs avantage
d’aborder le champ des conduites pathologiques.
- Certains aspects cliniques peuvent être considérés comme normaux (maturatifs) ou
pathologiques en fonction de l’âge.
- Spécificité de la clinique chez l’enfant et l’adolescent ; erreur =) adultomorphisme.
2. L’entretien en pédopsychatrie
- L’examen se déroule différemment en fonction de l’âge de l’enfant.
- Plusieurs temps de consultation.
- Enjeu : repérer et analyser les éléments cliniques en lien avec une souffrance de l’enfant, en
tenant compte de son développement maturatif.
o Discours de la famille et de l’enfant (recueil de l’anamnèse).
o Dessin, jeu (moyens de médiations, dépend de l’âge : quand très jeune difficile d’utiliser
le dessin, plus pour les enfants scolarisés).
o Observation (interrelation entre enfants et parents, nervosités, tension, et tout le reste
qui est infra-verbal).
- Prendre en compte plusieurs dimensions :
o La souffrance de l’enfant, anamnèse des troubles.
o L’histoire de l’enfant.
o Les antécédents médico-psy-chirurgicaux.
o La configuration familiale, les interactions familiales.
o La scolarité, évènements de vie particuliers.
- Reconnaitre le sens des symptômes dans l’histoire de l’enfant et familiale (recueil d’éléments sur
l’enfant mais aussi sur la famille).
3. Plan
- Troubles du sommeil.
- Troubles de la sphère oro-alimentaire.
- Troubles sphinctériens.
- Troubles des conduites motrices.
- Troubles du langage.
- Troubles des fonctions cognitives.
- Troubles du comportement.
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II. Troubles du sommeil
1. Insomnies précoces
- Expression symptomatique très fréquente chez le très jeune enfant.
- Insomnie commune : fréquence des conditions environnementales défavorables (rythmes,
bruits, alimentation). Attention à vérifier si ce n’est pas une insomnie commune avant de parler
d’insomnie en tant que symptôme psychologique.
- Insomnie précoce sévère :
o Agitée : hurlements, agitations, mouvements rythmés (= rythmie manière de se
balance sur eux-mêmes très violemment, ou enfant se claque la tête régulièrement sur
mur ou lit).
o Calme : reste dans don lit, yeux grands ouverts, n’appelle personne+++ (consultation plus
tardif que les insomnies agitée).
2. Difficultés de l’endormissement
- Banal, et fréquent entre 2 et 5ans :
o Opposition.
o Rituels du coucher (maitrise de l’angoisse).
o Phobie du coucher.
- Insomnie vraie du grand enfant ou de l’adolescent avec décalage des horaires du coucher (en lien
avec anxiété, épisode dépressif, etc.).
3. Parasomnies
- Les angoisses nocturnes :
o Terreur nocturne :
o Conduite hallucinatoire nocturne (différent de cauchemar : ici l’enfant ne s’en
souvient pas).
o Hurle, visage, effrayé, ne reconnait personne, assis dans son lit.
o Pâleur, sueur, tachycardie.
o Quelques minutes, se rendort après, début de nuit, amnésie de l’épisode.
o Début : 3-4ans.
o Rêve d’angoisse (à partir de 2 ans : fréquent et banal, sa répétition régulière toute les
nuits peut entrer dans le cadre d’une organisation pathologique.
o Réveil anxieux.
- Somnambulisme :
o L’enfant se lève et déambule, automatisme déambulatoire.
o 7-12ans ; garçons +.
o Début de nuit.
o Amnésie.
o Antécédent familiaux fréquents.
- Automatismes moteurs :
o Rythmies d’endormissements :
o Très précoces ; garçons.
o Mouvements variables.
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o Silencieuses ou bruyantes.
o Milieu de nuit.
o Quelques secondes (parfois plusieurs minutes).
o 3-4 fois dans la nuit.
III. Troubles de la sphère oro-alimentaire
1. L’anorexie
- Anorexie précoce du second semestre.
o Anorexie simple : réactionnelle (sevrage, etc.).
o Anorexie mentale grave : troubles du lien mère-enfant fréquent.
- Anorexie de la seconde enfance.
- Anorexie mentale des jeunes filles :
o Syndrome qui associe :
o Amaigrissement.
o Restriction alimentaire.
o Aménorrhée.
o Autre : rapport à la nourriture particulier (source d’intérêt, tri, lenteur) ; déni de la
maigreur (dénie de leur trouble+++). Exemple des adolescentes qui font très bien la
cuisine et cuisinent pour les autres.
2. La boulimie
Crise de boulimie :
- Impulsion irrésistible et brutal à s’alimenter « se remplir ».
- Accompagnée ± de faim ou non, aliments divers.
- Quelques minutes à quelques heures.
- ± Vomissements ou non provoqués après la crise.
- Sensation de plaisir ou de dégout.
- Sentiment de culpabilité au décours.
3. Autres troubles du comportement alimentaire
- Vomissements psychogènes (à tout âge).
- Mérycisme (6 à 36mois) : remastication et régurgitation des aliments (+++ chez enfants
carencés).
- Le Pica : ingestion de substance non comestibles, au-delà de la période normale où l’enfant mets
tout à la bouche (au-delà de 2-3ans).
o Géophagie, coprophagie.
- Maniérisme et dégouts électifs : très fréquents dans la petite enfance (retrouvé parfois dans
autisme).
- Potomanie : besoin impérieux de boire de grandes quantités d’eau.
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IV. Troubles sphinctériens
- Enurésie :
o Emission active complète et non contrôlée d’urines, une fois l’âge passé de la maturité
physiologique habituellement acquise entre 3-4ans.
o Primaire/secondaire diurne/nocturne.
o Garçon+++.
- Encoprésie :
o Défécation involontaire dans les sous-vêtements chez une enfant qui a dépassé l’âge
habituel de l’acquisition de la propreté (2-3ans).
o Primaire/secondaire diurne.
o Garçons.
- Constipation psychogène, mégacôlon fonctionnel.
V. Troubles des conduites motrices
1. Tics
- Exécution soudaine, impérieuse, involontaire et sans nécessité objective, de mouvements
répétés qui représentent souvent une caricature d’actes naturels (exemple : reniflements,
grattage).
- Précédé d’un état de tension.
- La volonté ou la distraction peuvent les faire céder temporairement.
- Disparaissent au cours du sommeil.
- Tics de la face, du cou, respiratoire, phonatoire, isolés ou associés, peuvent changer.
- 6-7ans, transitoires +++ ou chroniques.
2. Stéréotypies gestuelles
- Répétitions inadaptées sans signification actuelle d’un geste, d’une attitude, d’une expression
verbale.
- Exemple : grattage, balancements, se frotter les mains.
3. Trichotillomanie
- Besoin plus ou moins irrépressible de se tortiller, caresser, tirer voire de s’arracher les cheveux.
- Parfois : pelade (alopecie).
- Parfois : ingestion (trichobézoard).
3. Onychophagie
- Ingestion des ongles.
- Très fréquent.
- Associé souvent à l’anxiété.
4. Instabilité psychomotrice
- Motif très fréquent.
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- Garçons... « Ne tient pas en place » 6-12ans.
- Associé souvent à une instabilité attentionnelle : troubles de l’attention ‘école).
- Attention : période d’instabilité adaptée vers 2-3ans (normal à cet âge là de passé d’une activité
à l’autre).
- Contexte : parfois réactionnelle, angoisse, autre contexte psychopathologique.
- NB : souvent diagnostic d’hyperactivité fait trop rapidement.
5. Débilité motrice, maladresse
- Si très envahissant pensé à un trouble tel que prématurité.
6. Troubles de la latéralisation
7. Dyspraxie
- Défaut d’acquisition de la maitrise des activités motrices grandes difficultés pour accomplir les
gestes de la vie quotidienne.
- Existence de profondes perturbations de l’organisation du schéma corporel et de la
représentation spatio-temporelle.
7. Dysgraphie
- Qualité de l’écriture est déficiente, en dehors de tout déficit neurologique.
- Associée souvent désordre spatio-temporel de l’organisation motrice, perturbation du langage
et de la lecture, troubles affectifs.
VI. Troubles du langage
1. Trouble du développement du langage
- Troubles de l’articulation :
o Existence isolée de déformations phonétiques.
o Fréquents et banals jusque 5ans.
- Retard de la parole :
o Mauvaise intégration de divers phonèmes constitutifs d’un mot. Exemple : « simplicité »
« simpliticé ».
o Sans signification jusque 5 ans.
- Retard de langage simple :
o Retard de l’apparition de la première phrase (après 3 ans).
o Construction et syntaxe de la phrase sont perturbées.
o Absence de retard mental, de déficit sensoriel, d’organisation psychotique.
2. Dysphasie grave
- Associe troubles de l’expression et de la compréhension du langage ; à partir de 7 ans.
- Classiquement : pas d’association à une retard mental, déficit sensoriel ou moteurs, troubles de
la communication ou du comportement.
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