Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE
Observation psychiatrique
- Matériel essentiellement verbal + troubles du comportement.
- Motifs d’hospitalisation ou de consultation. Motifs d’hospitalisation en psychiatries :
o Hospitalisation libre.
o Hospitalisation sous contrainte :
o D’office (mise en danger de l’ordre publique).
o A la demande d’un tiers.
- Histoire de la maladie : à quand remonte les premiers symptômes de la maladie ?
- Antécédents :
o Personnels : car souvent maladies psychiatriques ont une évolution chronique.
o Familiaux : il existe des facteurs génétiques pour certaines maladies psychiatriques.
Psychoéducation pour anticiper les rechutes et s’adapter au milieu socioprofessionnel.
- Biographies : événements de vie. Permet de repérer les éléments de stress déclencheurs.
- Traitement actuel.
o Quel type de médicament.
o Certains patients ont beaucoup de difficultés à gérer leur traitement.
- Entretien clinique : présentation, comportement, discours.
- Analyse sémiologique : syndromes.
- Diagnostic(s).
- Pronostic.
- Traitement.
Plan
- Troubles de la présentation et de l’expression.
- Troubles de l’Humeur.
- Troubles des perceptions.
- Troubles de la pensée.
- Troubles de la conscience de soi.
- Troubles de la vigilance.
- Troubles de la mémoire.
- Troubles du jugement.
- Troubles des conduites instinctuelles.
- Troubles des conduites sociales.
- Nosologie des troubles mentaux
I. Troubles de la présentation et de l’expression
1. Tenue vestimentaire
- Inadaptée (hyper-expression des histrioniques, travestissement, débraillée chez le dément ou
dans l’état maniaque).
Histrionique : anciens patients hystériques. Histrion = théâtre en grec.
Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
- Maniérisme exagéré (schizophrène).
- Exemples :
o Patiente schizophrène avec une tenue spécial (pantalon remonté, couronne à l’épaule,
etc.) pour éviter d’être attaqué par les extra-terrestres.
o Patient qui porte sont chapeau sans arrêt pour éviter d’avoir des décharges électriques
dans le dos.
2. Mimique
- Hypermimies :
o Généralisées (euphorie du maniaque, terreur du pantophobique, histrionisme).
o Polarisées dans l’angoisse, la peur, la passion.
- Hypomimies ou paucimimies: dans les souffrances, la douleur morale, l’inhibition des déprimés,
la perplexité du confus, le négativisme du schizophrène.
Faciès figé avec peu d’expression au niveau du visage mais avec le front plissé dessinant un Ω.
- Dysmimies quand il existe une discordance entre l’expression du visage et les contenus
psychoaffectifs :
o Rires immotivés (sans raisons apparentes) ou étrangetés.
o Mimiques d’emprunt : échomimie (schizophrène, histrionique). Quand on sourit il sourit,
quand on est sérieux ils sont sérieux : fonctionnement en miroir.
- Exemple :
o Patiente chizophrène avec des expressions figées et utilisation d’artifice.
o Patientes histrioniques (étudiées par Charcot) avec euphorie.
o Situation de trans avec diminution de l’expression faciale.
3. Troubles psychomoteurs
- Agitation :
o Par crises avec troubles du comportement.
o Problème de dangerosité pour le personnel soignant.
- Impulsion :
o Besoin impérieux d’agit : impulsion, impulsivité.
o Différent de l’agitation, le patient essaye d’éviter de passer à l’acte.
- Stupeur :
o Etat de suspension de toute activité motrice.
o Les patients sont paralysés, on parle d’attitude stuporeuse.
- Catalepsie :
o Perte de l’initiative motrice.
o Les patients sont dans l’incapacité d’envoyé un ordre pour faire un geste. Parfois
incapacité totale de bouger (exemple : si assis à côté d’un radiateur, restera même si il
est brûlé). Maintenant il existe des traitements.
- Parakinésies :
o Mouvement anormaux qui parasitent ou caricaturent un mouvement habituel normal
(grattage, balancement, etc.)
o Différents des dyskinésies (tasikinésie, akathisie, dyskinésies tardives) qui sont effets
secondaires de neuroleptiques. Exemple : syndrome de jambes sans repos.
Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
o Exemple : patient qui se balance sur sa chaise pendant 5 minutes puis il passe sa main
dans les cheveux.
- Tics :
o Mouvements involontaires, brusques, soudains, répétés.
o On retrouve notamment dans la maladie de Gilles de la Tourette (associés à des troubles
verbaux).
4. Troubles du langage
- Trouble du langage : reflète la façon dont nos idées sont intercalées les unes avec les autres.
- Langage très important en sémiologie psychiatrique, il est donc capital d’instaurer un climat de
confiance dans lequel le patient peut s’exprimer facilement.
- Troubles neurologiques : aphasie.
- Dynamique du discours.
o Logorrhée : flot précipité, prolixe de paroles.
o Verbigération : dévidage sans lien associatif sémantique.
o Des mots les uns derrières les autres sans connexion.
o Certains patients très atteints sont même incompréhensibles.
o Mutisme : absence de langage qui est :
o Volontaire (mutacisme) ou non.
o Volontaire : se sent persécuter par le médecin.
o Blocage sémantique et n’arrive plus à parler (mécanisme inconscient ou
neuro-développementaire).
o Total ou partiel.
o Global ou sélectif.
o Permanent pou transitoire.
o Bégaiement : incapacité à émettre certains sons, à enchainer différents mouvements
articulatoires.
o Palilalie : répétition incontrôlable d’une répétition incoercible de mot associée à
l’écholalie. Ce sont des personnes qui répètent des mots sans arrêts et qui en plus ils
répètent des mots que nous avons dis (exemple : « vous êtes à l’hôpital » « hôpital,
hôpital, hôpital, etc. »).
o Impulsions verbales : jurons, etc.
- Synthétisation du discours : agrammatisme, style télégraphique.
o Plus de capacité à avoir l’aspect synthétique du discours, mots sont le mauvais ordre.
o Peut être lié à des maladies neurologiques infantiles ou à des mauvaises éducations.
- Fonction sémantique :
o Paralogisme. Prise d’un mot pour un autre, on change le sens de mots (quand on dit
« bonjour » on comprend « ta gueule »). Difficulté de communication avec le patient
d’où l’intérêt de travailler avec l’équipe infirmière.
o Néologisme. Utilisation d’un mot qui n’existe pas, mot nouveau qui a un sens pour le
sujet.
Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
II. Troubles de l’Humeur
- Définition :
o Disposition affective riche de toutes les instances émotionnelles et instinctives qui
donnent à nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable (J. Delay).
o Correspond au moral, à la thymie, à l’affects, à l’humeur.
o En anglais : affective disorder pour troubles de l’humeur.
- Humeur dépressive :
o De la morosité à la mélancolie.
o Sentiment de dévalorisation, pessimisme, inhibition, anhédonie, ralentissement
psychomoteur. Ne voit plus l’intérêt de se lever. Anhédonie : perte de la capacité à
prendre du plaisir à faire les choses.
o Apparaissent des idées suicidaires car absence de sens à leur vie, tellement en
souffrance, tellement défavorisée.
- Humeur expansive : (retrouvé dans l’état maniaque)
o Affects expansifs de la satisfaction (physiologique) à l’exultation et l’extase
(pathologique psychiatrique).
o Hypomanie (mode de fonctionnement social à peu près cohérent), manie (quelque chose
de délirant qui sort des normes).
o ATTENTION :
o Manie en psychiatries = troubles de l’Humeur.
o Différent de l’expression familière « avoir des manies » = correspond aux tics.
- Indifférence thymique :
o Froideur, atonie, caractère détaché de l’humeur.
o Indifférence (appelé athymhormie = fait d’être indifférent à tout).
o Patients qui n’ont pas d’Humeur, pas de langage, pas de mimiques.
- Exemple : patients présentants des troubles bipolaires alternent des états d’exaltation et de
dépression.
III. Troubles des perceptions
- Peut être exploré à travers :
o Tests.
o Imagerie cérébrale fonctionnelle (apportent éléments supplémentaires, pas diagnostic).
- Il existe la perception sensorielle d’un objet et la représentation mentale que nous nous en
faisons dans un espace imaginaire.
1. Déréalisation
- L’objet est ressenti comme étrange, bizarre, insolite.
- Avoir l’impression que vous voyez les choses sans y être.
2. Variations quantitatives
- Un bruit banal, une couleur peut prendre une résonnance intense et inversement.
Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont.
Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.
- Exemple : les patients humeur expansive perçoivent beaucoup plus rapidement les visages qui
changent d’expression. Tout est hyper-sensitif. Explique que ces personnes ont souvent été des
artistes qui se sont suicidés.
3. Synesthésies
- Perception sensorielle associée à une coloration sensorielle autre, « audition colorée ».
4. Fausses perceptions
- Illusions :
o Déformation d’un objet réel incorrectement perçu.
o Exemple : regarde la bouteille d’eau mais voit la forme de la vierge.
- Hallucinations :
o Psychosensorielles (sensorialité, spatialité, conviction).
o Fausses perceptions en l’absence de stimuli extérieurs. Perception sans objet à
percevoir (Henri Ey).
o Auditives (acousticoverbales, dialogues).
Exemple : patient qui entend une voie extérieur qui lui parle qui « tient compagnie »,
d’autres patients entendent des voies d’influence (ordonne de tuer le voisin),
d’autres patients entendent des voies persécutrices qui les insultent.
o Visuelles (photopsies, macropsies, micropsies, zoopsies, etc.).
Exemple : période de sevrage de l’alcool avec zoopsies (hallucinations visuelles
concernant les animaux, exemple : serpents qui sortent du placard).
o Olfactives.
Exemple : psychose hallucinatoires chroniques chez les personnes âgées avec
hallucinations olfactives à type persécutif (exemple : fuite de gaz à cause voisin).
o Gustatives.
Exemple : la nourriture à un goût de poison.
o Tactiles.
Exemple du patient qui ne retirait pas son chapeau car sinon sentait des décharges
électriques.
o Cénesthésiques, (métamorphose, évidemment, éclatement, possession, caresses,
attouchements, hypochondriaques).
o Psychiques (fausses hallucinations, voix intérieures).
o Absence de sensorialité : langage intérieur.
Absence de subjectivité : ne fait pas sien le contenu.
Intrusion de l’autre dans l’intimité.
o Syndrome d’influence : éléments parasites et imposés, actes commandés et
imposés, influence et possession, le sujet est sous emprise.
o Syndrome d’automatisme mental (G. de Clérambaut). 2 types d’automatisme :
o Petit automatisme mental : syndrome de passivité, intuitions abstraites,
dévidage des souvenirs, oublis, arrêts de la pensée, écho de la pensée, etc.
o Triple automatisme moteur, idéique et idéoverbal : mouvements parasites,
déplacements imposés, mentisme, idéorhée, sensations parasites,
hallucination psychosensorielles dans un second temps.
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !