Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE Observation psychiatrique - - - - Matériel essentiellement verbal + troubles du comportement. Motifs d’hospitalisation ou de consultation. Motifs d’hospitalisation en psychiatries : o Hospitalisation libre. o Hospitalisation sous contrainte : o D’office (mise en danger de l’ordre publique). o A la demande d’un tiers. Histoire de la maladie : à quand remonte les premiers symptômes de la maladie ? Antécédents : o Personnels : car souvent maladies psychiatriques ont une évolution chronique. o Familiaux : il existe des facteurs génétiques pour certaines maladies psychiatriques. Psychoéducation pour anticiper les rechutes et s’adapter au milieu socioprofessionnel. Biographies : événements de vie. Permet de repérer les éléments de stress déclencheurs. Traitement actuel. o Quel type de médicament. o Certains patients ont beaucoup de difficultés à gérer leur traitement. Entretien clinique : présentation, comportement, discours. Analyse sémiologique : syndromes. Diagnostic(s). Pronostic. Traitement. Plan - Troubles de la présentation et de l’expression. Troubles de l’Humeur. Troubles des perceptions. Troubles de la pensée. Troubles de la conscience de soi. Troubles de la vigilance. Troubles de la mémoire. Troubles du jugement. Troubles des conduites instinctuelles. Troubles des conduites sociales. Nosologie des troubles mentaux I. Troubles de la présentation et de l’expression 1. Tenue vestimentaire - Inadaptée (hyper-expression des histrioniques, travestissement, débraillée chez le dément ou dans l’état maniaque). Histrionique : anciens patients hystériques. Histrion = théâtre en grec. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. - Maniérisme exagéré (schizophrène). Exemples : o Patiente schizophrène avec une tenue spécial (pantalon remonté, couronne à l’épaule, etc.) pour éviter d’être attaqué par les extra-terrestres. o Patient qui porte sont chapeau sans arrêt pour éviter d’avoir des décharges électriques dans le dos. 2. Mimique - - - - Hypermimies : o Généralisées (euphorie du maniaque, terreur du pantophobique, histrionisme). o Polarisées dans l’angoisse, la peur, la passion. Hypomimies ou paucimimies: dans les souffrances, la douleur morale, l’inhibition des déprimés, la perplexité du confus, le négativisme du schizophrène. Faciès figé avec peu d’expression au niveau du visage mais avec le front plissé dessinant un Ω. Dysmimies quand il existe une discordance entre l’expression du visage et les contenus psychoaffectifs : o Rires immotivés (sans raisons apparentes) ou étrangetés. o Mimiques d’emprunt : échomimie (schizophrène, histrionique). Quand on sourit il sourit, quand on est sérieux ils sont sérieux : fonctionnement en miroir. Exemple : o Patiente chizophrène avec des expressions figées et utilisation d’artifice. o Patientes histrioniques (étudiées par Charcot) avec euphorie. o Situation de trans avec diminution de l’expression faciale. 3. Troubles psychomoteurs - - - - - Agitation : o Par crises avec troubles du comportement. o Problème de dangerosité pour le personnel soignant. Impulsion : o Besoin impérieux d’agit : impulsion, impulsivité. o Différent de l’agitation, le patient essaye d’éviter de passer à l’acte. Stupeur : o Etat de suspension de toute activité motrice. o Les patients sont paralysés, on parle d’attitude stuporeuse. Catalepsie : o Perte de l’initiative motrice. o Les patients sont dans l’incapacité d’envoyé un ordre pour faire un geste. Parfois incapacité totale de bouger (exemple : si assis à côté d’un radiateur, restera même si il est brûlé). Maintenant il existe des traitements. Parakinésies : o Mouvement anormaux qui parasitent ou caricaturent un mouvement habituel normal (grattage, balancement, etc.) o Différents des dyskinésies (tasikinésie, akathisie, dyskinésies tardives) qui sont effets secondaires de neuroleptiques. Exemple : syndrome de jambes sans repos. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. o - Tics : o o Exemple : patient qui se balance sur sa chaise pendant 5 minutes puis il passe sa main dans les cheveux. Mouvements involontaires, brusques, soudains, répétés. On retrouve notamment dans la maladie de Gilles de la Tourette (associés à des troubles verbaux). 4. Troubles du langage - - - Trouble du langage : reflète la façon dont nos idées sont intercalées les unes avec les autres. Langage très important en sémiologie psychiatrique, il est donc capital d’instaurer un climat de confiance dans lequel le patient peut s’exprimer facilement. Troubles neurologiques : aphasie. Dynamique du discours. o Logorrhée : flot précipité, prolixe de paroles. o Verbigération : dévidage sans lien associatif sémantique. o Des mots les uns derrières les autres sans connexion. o Certains patients très atteints sont même incompréhensibles. o Mutisme : absence de langage qui est : o Volontaire (mutacisme) ou non. o Volontaire : se sent persécuter par le médecin. o Blocage sémantique et n’arrive plus à parler (mécanisme inconscient ou neuro-développementaire). o Total ou partiel. o Global ou sélectif. o Permanent pou transitoire. o Bégaiement : incapacité à émettre certains sons, à enchainer différents mouvements articulatoires. o Palilalie : répétition incontrôlable d’une répétition incoercible de mot associée à l’écholalie. Ce sont des personnes qui répètent des mots sans arrêts et qui en plus ils répètent des mots que nous avons dis (exemple : « vous êtes à l’hôpital » « hôpital, hôpital, hôpital, etc. »). o Impulsions verbales : jurons, etc. Synthétisation du discours : agrammatisme, style télégraphique. o Plus de capacité à avoir l’aspect synthétique du discours, mots sont le mauvais ordre. o Peut être lié à des maladies neurologiques infantiles ou à des mauvaises éducations. Fonction sémantique : o Paralogisme. Prise d’un mot pour un autre, on change le sens de mots (quand on dit « bonjour » on comprend « ta gueule »). Difficulté de communication avec le patient d’où l’intérêt de travailler avec l’équipe infirmière. o Néologisme. Utilisation d’un mot qui n’existe pas, mot nouveau qui a un sens pour le sujet. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. II. Troubles de l’Humeur - - - - - Définition : o Disposition affective riche de toutes les instances émotionnelles et instinctives qui donnent à nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable (J. Delay). o Correspond au moral, à la thymie, à l’affects, à l’humeur. o En anglais : affective disorder pour troubles de l’humeur. Humeur dépressive : o De la morosité à la mélancolie. o Sentiment de dévalorisation, pessimisme, inhibition, anhédonie, ralentissement psychomoteur. Ne voit plus l’intérêt de se lever. Anhédonie : perte de la capacité à prendre du plaisir à faire les choses. o Apparaissent des idées suicidaires car absence de sens à leur vie, tellement en souffrance, tellement défavorisée. Humeur expansive : (retrouvé dans l’état maniaque) o Affects expansifs de la satisfaction (physiologique) à l’exultation et l’extase (pathologique psychiatrique). o Hypomanie (mode de fonctionnement social à peu près cohérent), manie (quelque chose de délirant qui sort des normes). o ATTENTION : o Manie en psychiatries = troubles de l’Humeur. o Différent de l’expression familière « avoir des manies » = correspond aux tics. Indifférence thymique : o Froideur, atonie, caractère détaché de l’humeur. o Indifférence (appelé athymhormie = fait d’être indifférent à tout). o Patients qui n’ont pas d’Humeur, pas de langage, pas de mimiques. Exemple : patients présentants des troubles bipolaires alternent des états d’exaltation et de dépression. III. Troubles des perceptions - - Peut être exploré à travers : o Tests. o Imagerie cérébrale fonctionnelle (apportent éléments supplémentaires, pas diagnostic). Il existe la perception sensorielle d’un objet et la représentation mentale que nous nous en faisons dans un espace imaginaire. 1. Déréalisation - L’objet est ressenti comme étrange, bizarre, insolite. Avoir l’impression que vous voyez les choses sans y être. 2. Variations quantitatives - Un bruit banal, une couleur peut prendre une résonnance intense et inversement. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. - Exemple : les patients humeur expansive perçoivent beaucoup plus rapidement les visages qui changent d’expression. Tout est hyper-sensitif. Explique que ces personnes ont souvent été des artistes qui se sont suicidés. 3. Synesthésies - Perception sensorielle associée à une coloration sensorielle autre, « audition colorée ». 4. Fausses perceptions - - Illusions : o Déformation d’un objet réel incorrectement perçu. o Exemple : regarde la bouteille d’eau mais voit la forme de la vierge. Hallucinations : o Psychosensorielles (sensorialité, spatialité, conviction). o Fausses perceptions en l’absence de stimuli extérieurs. Perception sans objet à percevoir (Henri Ey). o Auditives (acousticoverbales, dialogues). Exemple : patient qui entend une voie extérieur qui lui parle qui « tient compagnie », d’autres patients entendent des voies d’influence (ordonne de tuer le voisin), d’autres patients entendent des voies persécutrices qui les insultent. o Visuelles (photopsies, macropsies, micropsies, zoopsies, etc.). Exemple : période de sevrage de l’alcool avec zoopsies (hallucinations visuelles concernant les animaux, exemple : serpents qui sortent du placard). o Olfactives. Exemple : psychose hallucinatoires chroniques chez les personnes âgées avec hallucinations olfactives à type persécutif (exemple : fuite de gaz à cause voisin). o Gustatives. Exemple : la nourriture à un goût de poison. o Tactiles. Exemple du patient qui ne retirait pas son chapeau car sinon sentait des décharges électriques. o Cénesthésiques, (métamorphose, évidemment, éclatement, possession, caresses, attouchements, hypochondriaques). o Psychiques (fausses hallucinations, voix intérieures). o Absence de sensorialité : langage intérieur. Absence de subjectivité : ne fait pas sien le contenu. Intrusion de l’autre dans l’intimité. o Syndrome d’influence : éléments parasites et imposés, actes commandés et imposés, influence et possession, le sujet est sous emprise. o Syndrome d’automatisme mental (G. de Clérambaut). 2 types d’automatisme : o Petit automatisme mental : syndrome de passivité, intuitions abstraites, dévidage des souvenirs, oublis, arrêts de la pensée, écho de la pensée, etc. o Triple automatisme moteur, idéique et idéoverbal : mouvements parasites, déplacements imposés, mentisme, idéorhée, sensations parasites, hallucination psychosensorielles dans un second temps. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. IV. Troubles de la Pensée 1. Troubles du cours de la pensée - - Rythme : o Tachypsychie : précipitation du débit verbal (logorrhée), fuite des idées, coq à l’âne (association par homonymies). Ces patients n’arrivent plus à avoir du temps pour boire ou manger (à l’origine d’une déshydratation et d’un amaigrissement). o Bradyspychie : viscosité mentale, inertie, monoidéisme voire anidéation chez le déprimé, pensée floue, embrumée, fluctuants chez le confus. Viscosité mentale : patients très ralentis comme certains patients schizophrènes. Monoidéisme = une idée, anidéation = plus du tout d’idée. Continuité : discontinuité, barrage, fading mental (dissociation schizophrénique). Discontinuité dues à des troubles neuro-fonctionnels retrouvé chez le schizophrène qui fait qu’il n’y a plus de logique. Réflexion par morceau et non par continuité. Exemple : on aime quelqu’un on lui fait des cadeaux (continuité logique), chez les schizophrène il n’y a plus cette continuité : pourquoi je lui fais des cadeaux ? Ou je l’aime et je lui tape dessus. Barrrage : prend un temps d’arrêt avant de reprendre le cours de sa pensée. 2. Troubles du contenu de la pensée - - - Pensée déréelle : rêve et rêverie à l’état normal. Schizophrénie pensée déréistique, chez l’autisme infléchissement permanent vers l’intérieur. Les données subjectives prennent le dessus sur les données objectives et réelles. Idées fixes : constance et intensité qui parasite le contenu de la pensée du sujet, envahissement de l’intellect, monoïdéisme à la tonalité désagréable, pénible douloureuse. Obsessions. Idées obsédantes : irruption dans la pensée d’un sentiment ; idée, etc. en désaccord avec sa pensée (égodystonique) qui émane de sa propre activité psychique et qui persiste malgré tous les effets pour s’en débarrasser. Lutter avec angoisse. o Obsessions idéatives : onoatomanie, arithmomanie, doute. Exemple : personnes qui n’arrivent pas à se décider entre deux papiers peints à Leroy Merlin doute de faire le bon choix. o Obsessions phobiques : crainte liée à un objet, ou une situation. Exemple : militaire qui devait taper à l’ordinateur, mais il avait une crainte entretenue depuis petit qu’il ne fallait pas écrire des gros mots. Exemple : nosophobie crainte d’attraper une maladie, se lavent toujours les mains, utilisent beaucoup de savon puis de l’eau de javel (dermato pour mains brûlées). o Obsessions impulsives ou phobies d’impulsion : crainte de commettre un acte absurde. Phobies : crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas par euxmêmes un caractère dangereux. o Pour l’idée obsédante : la répétition permet d’éviter l’angoisse. o Pour la phobie : évitement et conduites de réassurances permettent d’éviter l’angoisse. o La claustrophobie avec peur de prendre l’ascenseur : o Conduite de réassurance : prendre l’ascenseur avec quelqu’un qu’on connait. o Evitement : on prend l’escalier. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. - o Pantophobie : personnes ayant peur de tout (ne sortant plus de chez eux). Les idées délirantes. o Idée fausse soutenue en déniant la réalité. Distorsions du jugement, altérations des perceptions. Passagères ou transitoire. Individuelle. Adhésion totale. o Mécanismes générateurs : hallucinatoire, illusion, interprétatif, intuitif, imaginatif, etc. o Thèmes délirants : persécution (souvent chez patients schizophrènes), grandeur, mégalomanie, influence, jalousie, érotomanie, mystique, religieux, indignité, dévalorisation, hypochondriaque, culpabilité, négation, etc. o Thème unique : délire systématisé, sinon polymorphe. Exemple : mécanisme plafond devient noir ; thème délirant prosécutif. Exemple : je me suis arrêté au feu rouge et je sais que je fais une hémorragie interne (thème : hypochondriaque) car rouge = sang. Exemple : mécanisme je suis jésus (intuition car ça ne se démontre pas). V. Troubles de la conscience de soi - - Trouble du schéma corporel. Double dimension : celle du corps (schéma corporel) et celle de l’expérience psychologique de la réalité de la personne. o Somatognosie (cf. cours neurologie). Dépersonnalisation. Sentiment éprouvé de ne peut être soi même. Impression de se voir dans le lit en se regardant du plafond. o Désincarnation : intégrité corporelle et somatique, le corps est étranger. Retrouvé dans des dépressions mélancoliques, sévère. o Désamination : conscience du moi. o Dépersonnalisation vraie : trouble de la conscience, sensation de changement de l’environnement, déréalisation. VI. Trouble de la vigilance - - - Attention : o L’attention est une fonction cognitive qui polarise l’activité psychique et met en jeu les éléments nécessaires. Il en existe deux types : on peut faire deux choses à la fois o Attention volontaire, réfléchie. o Attention spontanée (attention flottante). o Augmentée : hyperprosexie, polarisation idéique sur un thème donné exemple chez l’anxieux la moindre chose le fait sursauté. o Diminuée : aprosexie ou hypoprosexie, distractivité extrême et instabilité ou ataxie intrapsychique. Patient devant nous qui n’écoute pas ce qu’on lui dit, retrouvé chez un patient schizophrène. Orientation temporo-spatiale : DTS de la confusion mentale. o Incapacité à donner la date du jour, date de naissance. Exemple : Alzheimer et Korsakoff on souvenir ancien mais pas capable de donner la date d’aujourd’hui. o Où êtes-vous ? Comment avez-vous fait pour venir. Troubles quantitatifs de la vigilance : Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. o - Hypovigilances : obtusion idéatoire et perceptive (difficulté), hébétude (sidération), obnubilation (engourdissement, torpeur), confusion (dissolution), coma. Exemple alcool o Hypervigilances : sub-excitation désordonnée, stérile, attention dispersée, récurrences mnésiques, perturbations affectives et émotionnelles. Remarquent les moindres petits détails, capacité tellement dans un champ très réduit qu’ils ne sont pas réellement efficients. Retrouvé dans des cadres de perturbations affectives ou émotionnelles. Troubles qualitatifs de la vigilance : o Rétrécissement du champ de la conscience : polarisation du champ de la conscience. o Etats crépusculaires : états hypnoïdes, déréalisation. Patients font des choses dont ils ne perçoivent pas la réalité. o Etats seconds : dissociation entre activités automatique et personnalité. Exemple : bombe à exploser RER B et les gens sont rentrés chez eux comme d’habitude, c’est après qu’ils ont vu qu’ils étaient pleins de sang et que secondairement les éléments sont revenus à leur mémoire. o Etats oniriques : rêve éveillé. o Etats oniroïdes : irruption brutale d’idées délirantes. Les patients se voient dans des histoires fantasmagoriques. VII. Troubles de la mémoire - - - Déficits mnésiques : o Amnésie de fixation : antérograde ou continue, incapacité à fixer des informations nouvelles, conservation des souvenirs anciens. On se rappelle de souvenirs ancien mais incapable de parler du repas de la vieille au soir. Attention, les personnes qui ont du mal à répondre essayez de détourner à la réponse : Pourquoi vous êtes là ? Je ne sais pas mais vous vous savez c’est écrit dans le dossier. Vous savez qui vous amené ? Je sais pas mais je pense que j’ai du venir avec un véhicule parce que je ne peux pas marcher. o Amnésie d’évocation : rétrograde ou d’évocation ou de remémoration, impossibilité de restituer un souvenir. Chez personnes démentes au début amnésie d’évocation puis amnésie rétrograde puis amnésie antéro-rétrograde o Amnésie antéro-rétrograde : mixte ou globale. Aucun souvenir (ni récent ni ancien) o Amnésie psychogène ou psychoaffective : o Electives (oubli d’un nom, période de vie). Certains oublient qu’ils étaient mariés o Post-émotionnelles après un stress. Libérations mnésiques : o Ecmnésie : hallucination du passé, émergence de souvenirs anciens convertie en expérience vécue actuelle. o Hypermnésies : paroxystiques (état de libération mnésique avec irruption de bouffées de souvenirs) ou permanentes. Paramnésies ou illusions de la mémoire : productions imaginaires plus ou moins riches prises pour des souvenirs, fausses reconnaissances, fabulations (syndrome de Korsakoff), sensations de déjà vu, déjà vécu. Korsakoff souvent lié à l’alcool : amnésie rétrograde et pour comblé les trous ils fabulent. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. VIII. Troubles du jugement - - - Facilitation du jugement : sentiment souvent erroné qui cache un faible niveau de conceptualisation et de raisonnement. Exemple on dit au patient « La SNCF c’est rendu compte que les accidents étaient plus fréquents pour le dernier wagon. Ils ont décidés de retiré le dernier wagon, qu’est ce que vous en pensez ? ». Carences du jugement : o Passagères et réversibles concernant la discrimination et le choix. Patients débiles maintenant appelés polygophrènes. o Progressives globales et définitives : incohérence, illogisme, absurdité. Distorsions du jugement : o Rationalisme morbide, froid, pseudo-logique. o Fausseté du jugement. o Interprétation. Tu as 5min de retard si tu es en retard c’est que du es allé voir ton amant, etc. IX. Troubles des conduites instinctuelles - - - Contrôle sphinctérien : plutôt en pédopsychiatrie. Sommeil : o Insomnie : insomnie d’endormissement (stress), insomnie de réveil (déprimé), insomnie de milieu de nuit. o Hypersomnie : dorme beaucoup à du mal à se réveiller le matin (déprimé, maladie de Géniot se réfugie dans le sommeil sous la couette. o Perturbation de l’activité onirique. o Clinophilie. Conduites alimentaires : o Restriction alimentaire : hyporexie, anorexie (perturbation de l’image du corps, quasiment quelque chose de délirant). o Refus alimentaire : acte conscient tel que la grève de la faim. o Excès alimentaire : voracité, gloutonnerie, dipsomanie, potomanie. Comportement sexuel : masturbation, impuissance, frigidité. X. Troubles des conduites sociales - Suicide (12 000/an en France dont 3 000/an par arme à feu), tentative de suicide (160 000/an en France), équivalents suicidaires. Fugues : besoin irrésistible de partir sans but précis, fugues amnésiques, fugues consciente. Vol pathologique : kleptomanie. Attentats aux mœurs : exhibitionnisme viols. Homicide : rare en pathologie mentale (un malade psychiatrique a plus de chance de se faire agresser que d’agresser les autres), délire passionnel, bouffées délirantes, délire. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. XI. Nosologie des troubles mentaux 1. Syndrome psychotique - - - Règle des 3D. Syndrome délirant. Idée délirant à caractériser : mécanismes, thèmes, structures. o Exemple : « je pense qu’elle m’a trompé avec le boulanger » délire de mécanisme : interprétatif, thème : jalousie, structure : secteur. o Mécanismes : interprétation, etc. o Structure : unique, réseau, etc. Syndrome déficitaire : qui rend plus ou moins difficile la réinsertion du patient dans la société o Retrait et repli sur soi. o Affectif : émoussement, froideur, indifférence. o Intellectuel : appauvrissement pensée, bizarrerie, abstraction, répétitions. o Psychomoteur : apragmatisme, anergie, clinophilie, négligence. Syndrome dissociatif (trouble cognitif à l’origine de la discordance) : o Trouble cognitif. Intellectuels : troubles du cours de la pensée (barrages, fading), troubles du langage (paralogisme, néologisme, agrammatisme), illogisme (pensée diffluente, ambivalente, sans portée pragmatique). o Troubles affectifs : dysharmonie affective et émotionelle. o Troubles psychomoteurs : o Maniérisme. o Parkinésies : écholalie, échopraxie, échomimie. o Syndrome catatonique (extrême des troubles psychomoteurs) : négativisme (manière de refuser le contact avec l’autre comme « refus de la main tendu »), catalepsie, hyperkinésies (patient figer qui brutalement a un comportement explosif). 2. Syndrome dépressif - - Humeur de base dépressive. o Le visage est souvent triste, douloureux. o Le plus souvent, le sujet se perçoit comme dépressif et se dit triste, fatigué, sans énergie et sans espoir. Cette tristesse pathologique est vécue douloureusement : sentiment d’échec, de dévalorisation personnelle. Cette humeur dépressive est prédominante mais peut fluctuer au cours de la journée et durant la saison (dépression plus importante en printemps et automne). o Parfois le sujet se plaint surtout d’indifférence et d’absence de plaisir pour ses activités habituelles (anhédonie : ne plus prendre plaisir aux choses qu’on fait habituellement). o Dans le cas de mélancolie, le sujet évoque une douleur morale particulièrement intense avec sentiment d’auto-accusation ou culpabilité excessive (avec possibles idées délirantes). o Il existe une perte d’espoir, une impossibilité à se projeter dans l’avenir. Inhibition ou ralentissement psychomoteur. o Le ralentissement moteur (bradykinésie) se traduit par une mimique pauvre et figée, des gestes lents et rares, une présentation vestimentaire, voire une hygiène corporelle Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. - - souvent négligée (incurie). Lors de l’entretien, la voix est monotone, le discours lent et haché, la fatigue est maximale le matin, survient en l’absence de tout effort physique et s’améliore souvent vers 17h. o Le ralentissement psychique (bradypsychie) se manifeste par des troubles cognitifs : le patient présente des troubles de l’attention, une mauvaise concentration intellectuelle, des troubles mnésiques. Souvent, il existe des difficultés à prendre des décisions et des initiatives (aboulie). L’idéation peut être lente avec diminution des possibilités d’associations idéiques et des thèmes de conversation pauvres et peu variés (tristes). o Le fait de dire à un déprimé que faire des choses le ferai allé mieux, ça ne fait qu’aggraver sa dépression. Symptômes somatiques : o Les troubles digestifs : le plus souvent il s’agit d’anorexie avec perte de poids. Certaines formes de dépression s’accompagnent d’hyperphagie, de conduite de grignotage avec gain de poids possible. La constipation (en dehors de tout traitement psychotrope) est un trouble fréquent. o Les troubles du sommeil : ils sont plus souvent à type d’insomnie. Il peut s’agir de troubles de l’endormissement ou, de façon plus caractéristique, de réveils matinaux précoces (3 ou 4h du matin) et anxieux. Dans certaines formes de dépression, le sujet se plaint d’hypersomnie. o Diminution de la libido. o Psychalgies dépressives (céphalées, lombalgies, etc.). Attention : mauvaise nouvelle triste tableau dépressif décrit ci-dessus mais dure moins de 15jours. 3. Le syndrome maniaque - - L'état maniaque est un état de surexcitation psychique ou prédomine l'euphorie (hyperthymie expansive). Ce trouble de l'humeur présente trois caractéristiques possibles : une gaieté ou euphorie pathologique permanente et fixe ; versatilité de l'humeur où domine le plus souvent l'euphorie parfois l'agressivité ; irritabilité accrue avec de brusques décharges agressives. Le trouble du contenu des pensées où domine la surestimation de soi, on retrouve parfois des éléments délirants à thème mégalomaniaque. On retrouve une accélération motrice et psychique (agitation, logorrhée, rapidité des associations de pensée). Il existe un retentissement somatique avec une insomnie mais parfois aussi une déshydratation qui devrait être systématiquement recherchée si l'agitation est importante. On distingue selon l'intensité du trouble de l'hypomanie à la manie furieuse. L'existence d'une symptomatologie dépressive associée aux symptômes maniaques fait évoquer le diagnostic d'état mixte de traitement plus difficile. 4. Anxiété - - Vigilance douloureuse, vécu subjectif, concernant une crainte plus ou moins nette : appréhension d'un danger plus ou moins précis, imminent. Peur sans objet induisant un état d'hypervigilance douloureuse accompagné d'un cortège de symptômes somatiques (neurovégétatifs). Différentes formes cliniques d'anxiété : o Crise d'angoisse aiguë. o Attaque de panique. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011. Séméiologie psychiatrique - Pr C. Guillaumont. o o Angoisse névrotique. Angoisse psychotique (angoisse de morcellement). 5. Personnalités pathologiques - - Une personnalité pathologique est classiquement définie comme une personnalité dont le profil s’écarte de la moyenne et dont les attitudes et les comportements sont une cause de souffrance pour le sujet lui-même ou pour son entourage. o Caractères fixes des comportements et des attitudes déterminées, singuliers, stables et constants. o Différents modèles de personnalités dépendant des théories de référence, théories de l’apprentissage, comportementaliste, éthologie, systémique, génétique, méthodes statistiques de description de la personnalité (DSM IV), cognitive, psychanalytique. Le DSM IV décrit 3 groupes de personnalités pathologiques : o Groupe des personnalités bizarres et excentriques : paranoïaque, schizoïde, schizotypique. o Celui du drame, de l’émotion et du désordre : histrionique, narcissique, antisociale et limite. o Celui de l’anxiété et de la peur : évitante, dépendante et passive agressive. 6. Troubles névrotiques - - Troubles mentaux ne comportant aucune étiologie organique démontrable, ressentie par le sujet comme des phénomènes indésirables ou inacceptables lui étant étrangers et ne faisant pas partie intégrante de sa personnalité. Pas de perturbation de l’expérience de la réalité, pas d’altération de l’identité. Phobies. TOC. Hystérie. Hypochondrie. Cours d’Inès Masmoudi. DCEM1 2010-2011.