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Néophyte rencontrera la communauté
bulgare à Moscou et, le 25 mai, votera aux
élections européennes à l’ambassade
bulgare.
C’est la deuxième visite de Néophyte en
Russie et sa deuxième visite officielle à
l’étranger en tant que patriarche après
celle, en septembre dernier, au Patriarcat
de Constantinople, premier parmi les
Eglises orthodoxes locales.
La semaine dernière, la même fête a donné
lieu à un autre événement diplomatique de
l’agenda du nouveau patriarche bulgare. Le
11 mai dernier, l’archevêque Stéphane,
primat de l’Eglise orthodoxe de
Macédoine, s’est rendu à Sofia. Néophyte,
sans pour autant célébrer avec lui la
liturgie en l’honneur des Saints Cyrille et
Méthode, l’a accueilli très
chaleureusement, souligne Pressa. L’hôte
macédonien est reparti très content,
observe ce journal. « Nos frontières et nos
cœurs sont ouverts à nos frères
macédoniens et nous continuerons à les
rencontrer avec attention, amabilité, amour
fraternel et espoir que nos relations
s’amélioreront chaque jour », a déclaré le
patriarche.
La visite du primat macédonien s’inscrivait
dans le cadre de la visite officielle à Sofia
d’une délégation de l’Académie
macédonienne des sciences et des arts
(AMSA). Ainsi, pour la première fois
depuis deux décennies (notamment depuis
l’indépendance de l’ARYM), les
scientifiques des deux côtés de la frontière
ont su faire le geste, écrit Pressa, que les
hommes politiques n’arrivent pas à faire.
La visite de la délégation macédonienne a
eu lieu malgré la doctrine antibulgare
officielle de l’Etat macédonien et malgré
l’état de schisme dans lequel se trouve
l’Eglise de Macédoine après sa séparation
unilatérale du Patriarcat de Serbie (1967).
Selon Douma, l’Académie bulgare des
sciences et l’Académie macédonienne
travaillent déjà ensemble sur une
quarantaine de projets scientifiques
conjoints. Le président de l’AMSA,
l’académicien Kambovski, propose la
création d’une Union linguistique
balkanique. Toute science, y compris la
science historique, doit être libre de
pression politique et ouverte au pluralisme
des opinions, souligne-t-il. « Les impératifs
de notre temps et de la civilisation nous
enjoignent de suivre ensemble les
préceptes du passé et de transformer
l’énergie négative en énergie spirituelle »,
déclare-t-il.
Fin mai, des journées de l’Académie
bulgare des sciences auront lieu à Skopje
et, en octobre prochain, une nouvelle
délégation scientifique macédonienne se
rendra en Bulgarie. (Sega, Troud, Pressa,
Douma)
LE FORUM
LE BRUIT DE L’ARGENT
A Sofia s’est ouverte hier la cinquième
édition de la conférence « Le bruit de
l’argent », un des plus grands forums
économiques organisés en Bulgarie,
réunissant économistes, banquiers,
assureurs, etc. de renom, bulgares et
étrangers.
Pendant la première journée, les
participants se sont penchés sur les
perspectives pour l’économie bulgare.
Selon Gueorgui Anguelov d’Open Society,
le plus grand risque est la situation en
Ukraine. La zone euro commence à se
stabiliser, mais la crise ukrainienne risque
de traîner encore de longues années. La
logique « Ne faisons rien, tout s’arrangera
de soi-même », chère à tous les
gouvernements bulgares, nuit à
l’économie. Le gouvernement en place, à
son tour, n’a pas l’ambition d’engager les
réformes nécessaires.
Selon un autre intervenant, Bojidar
Bogdanov d’Industry Watch, la fin de la
récession ne signifie pas nécessairement
que le modèle de croissance d’avant la
crise se répétera. Il a regretté que la
campagne pour les élections européennes,
dans laquelle transpercent uniquement des
enjeux nationaux, soit privée de tout débat
économique. Il existe une nette dissonance
entre les messages économiques du