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Mercredi 8 juin 2016
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE 4194
La convergence
Le rapport de la BCE sur les pays
candidats à l’entrée dans la zone euro : la
Bulgarie respecte les critères comptables
mais n’est pas prête
La restructuration
Selon Capital, Delian Peevski met de
l’ordre dans ses affaires
La brouille
Les relations germano-turques après la
reconnaissance du génocide arménien par
le Bundestag : un regard bulgare
Cette revue de presse, qui ne prétend pas à lexhaustivité, se
limite à présenter des éléments publiés dans les médias bulgares.
Elle ne reflète en aucun cas la position de lambassade ou du
gouvernement français.
© Tous droits de diffusion et de reproduction de cette revue de
presse sont réservés à lAmbassade de France en Bulgarie
La convergence
Le rapport de la BCE sur les pays
candidats à l’entrée dans la zone euro : la
Bulgarie respecte les critères comptables
mais n’est pas prête
La Banque Centrale Européenne a établi
son rapport biannuel sur l’état et les
évolutions des économies des sept pays
européens qui cherchent à intégrer la zone
euro. L’entrée dans la zone euro étant
conditionnée pour chaque pays au strict
respect des critères de convergences (dits
« critères de Maastricht ») sur une durée de
deux ans une fois que la Bulgarie aura
rejoint du mécanisme de change européen
(MCE II), la remise de ce rapport sonne
comme un test pour la candidature bulgare.
La presse bulgare met l’accent sur le fait
que même si la BCE salue des résultats
techniquement satisfaisants, elle pointe
néanmoins l’inertie de la situation politique
et la lenteur des réformes nécessaires.
Du point de vue rigoureusement
économique, la Bulgarie s’insère
globalement dans les clous de Maastricht :
certes les taux d’inflation de long terme et
les taux d’intérêts apparaissent comme
inférieurs aux critères imposés par l’Union
européenne, mais la fixité du taux de
change par rapport à l’euro permet d’éviter
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les fluctuations, bien que la Bulgarie ne
soit pas membre du MCE II. C’est en
particulier sur la question de la situation
des finances publiques que la Bulgarie
obtient ses meilleurs résultats. Alors que
les critères de Maastricht autorisent un
volume de dettes publiques jusqu’à 60% du
PIB et un ficit de 3% du PIB au
maximum, les dettes publiques atteignent
un ratio de 28,1% par rapport au PIB, et le
niveau de déficit s’établit à 2%. La
convergence de l’économie bulgare avec
les standards européens, sans être
totalement hors de portée, n’est cependant
pas encore acquise.
La presse bulgare préfère s’attacher non
aux résultats économiques, mais plutôt aux
recommandations politiques et aux
critiques émises par Francfort. La plupart
des remontrances européennes s’attachent,
sans grande surprise, à l’absence de
réformes audacieuses quant à la lutte
contre la corruption et l’économie
souterraine, ainsi qu’à l’impuissance du
système judiciaire et au manque de
transparence dans l’absorption des fonds
européens. La BCE souligne le manque de
réformes et de législation appropriée,
commente capital Daily.
Comme l’indique la BCE, « les réformes
structurelles pour améliorer le commerce et
l’environnement institutionnel sont
cruciales pour attirer des investisseurs
étrangers et maximiser la croissance. Cela
inclut de réduire significativement la
corruption et d’assurer l’indépendance et
l’effectivité du pouvoir judiciaire ». Par
ailleurs, la BCE exprime son inquiétude
quant au manque d’anticipation des
responsables politiques bulgares sur les
conséquences de long terme des
dysfonctionnements inhérents à l’économie
du pays : fort taux de chômage,
vulnérabilité aux déséquilibres
macroéconomiques, vieillissement de la
population non pris en compte dans les
perspectives budgétaires des prochaines
années ; autant de raisons qui poussent à
émettre des doutes sur la viabilité de long
terme de l’économie bulgare et sur la
convergence avec les critères européens
(voir notre revue du 28 avril).
Une deuxième série de critiques concerne
plus particulièrement l’inadéquation et
l’incompatibilité de la législation bulgare
avec les traités européens, notamment en
ce qui concerne l’indépendance de la
Banque nationale bulgare. L’absence d’une
véritable législation, à la fois effective et
efficace, sur la prévention des conflits
d’intérêts entrave sérieusement les
perspectives du pays de rapprochement des
standards européens en matière de
politique économique et de transparence, et
compromet ainsi à terme ses perspectives
d’intégrer la zone euro. (ecb.europa.eu,
tous journaux)
La restructuration
Selon Capital, Delian Peevski met de
l’ordre dans ses affaires
Le processus de restructuration de la
propriété de Delian Peevski, député MDL,
se poursuit par de nouvelles opérations de
cession. Le modus operandi de toutes les
transactions est le même : un contrat type
ne mentionnant pas le prix, authentifié par
le même notaire (qui mentionne avoir reçu
l’acte en dehors de son étude), inscrit par le
même avocat et signé par la même
personne, Alexandre Gueorguiev, 74 ans,
en sa qualité de vendeur et d’acheteur à la
fois. Celui-ci remplace Irena Krasteva
(mère de M. Peevski) en tant que gérant
des sociétés cédées.
Un premier lot comprenant les sociétés de
diffusion Prestrafic, Presmarket 1 et Dam
est vendu par la Compagnie de médias des
Balkans (CMB) le 26 mai. Le deuxième lot
incluant Telegraf, Monitor, Politika,
Compact Meridian et Presmarket, relevant
du Nouveau groupe de médias bulgare
(NGMB, filiale de CMB) le 31 mai.
Cette séparation en deux lots serait due à
l’attente de voir le vendeur/acheteur
Anguel Gueorguiev inscrit dans le registre
du commerce et des sociétés (RCS) en tant
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que directeur exécutif du NGMB, chose
faite le 30 mai. Capital Daily rappelle que
M. Gueorguiev est directeur exécutif du
CMB depuis mars 2016 et qu’il est
président du Conseil d’administration des
deux groupes depuis leur création. Après la
session de ces sociétés, toutes
juridiquement à responsabilité limitée,
seules quelques sociétés anonymes restent
au sein du NGMB.
Il est difficile de dire ce qui motive la
décision de vider de son contenu la holding
NGMB, souligne Capital, mais il se
confirme la tendance que de plus en plus
d’actifs se concentrent au sein de la NSN
Investment (cédée par don par Irena
Krasteva à son fils et vendue il y a tout
juste quelques jours par celui-ci à sa
société offshore à Dubaï, Intrust Limited,
pour un montant qui reste inconnu). La
recherche dans le registre des biens
immobiliers démontre que la CMB a cédé
à la NSN Investment, en mars, avril et mai,
tous ses biens immobiliers en Bulgarie. Le
prix des transactions n’est pas disponible
mais l’intérêt matériel déclaré est de 45
millions de leva. Parmi les biens
immobiliers vendus figurent le bâtiment de
la bTV, acquis par la CBM à la fin de
2015, le restaurant Riverside, une partie de
l’hôtel Berlin, des maisons et des
appartements ainsi que du foncier dans
différentes parties du pays.
A l’issue de ces transactions, la CMB et la
NGMB sont en réalité privées de toute
activité, leurs seuls actifs étant les recettes
des ventes, alors que les médias, les biens
immobiliers et une part majoritaire de
Technomarket Bulgaria se concentrent au
sein de la NCN Investment contrôlée par
Intrust Limited à Dubaï. D’autres grosses
entreprises comme Iouriï Gagarine et
Bulgartbatac, ainsi que d’autres sociétés
dans le domaine des médias et de la
diffusion, seraient également contrôlés par
Peevski, derrière des sociétés offshores.
Récemment, A.E. Best Success Services
Bulgaria, également contrôlé par
l’oligarque, a acheté l’imprimerie Sofia,
appartenant à l’éditrice de 24 tchassa,
Venelina Gotcheva.
Selon les sources de Capital, la NCN
Investment avait déclaré à la fin de 2015
des actifs d’un montant de près de 74
millions de leva avant l’acquisition des
actifs précités et de ceux de Technomarket.
(Capital Daily)
La brouille
Les relations germano-turques après la
reconnaissance du génocide arménien par
le Bundestag : un regard bulgare
BTA publie l’analyse de Nahide Deniz,
correspondante de la BNT et de la BNR à
Istanbul, sur les relations entre
l’Allemagne et la Turquie après l’adoption
par les députés allemands de la résolution
reconnaissante le génocide arménien. Le
texte est repris par Troud.
Il a fallu presque dix ans pour que les
relations entre la France et l’Allemagne se
normalisent après une décision similaire du
parlement français en 2001, rappelle Mme
Deniz. Ankara a boycotté les marchandises
françaises, des appels d’offres ont été
abrogés. Maintenant la question qui se
pose : la même histoire se répéter-t-ellea
avec l’Allemagne ? Comme on pouvait s’y
attendre, Ankara a montexplicitement sa
colère et a rappelé son ambassadeur en
Allemagne. Recep Tayyip Erdoğan a
réitéré les menaces qu’il avait déjà
prononcées la veille du vote : Cette
résolution va sérieusement affecter les
relations turco-allemandes.
Ce qui est surprenant, c’est que cette
décision a été prise dans un moment les
relations entre ces deux pays suivaient un
très bon développement, commente la
journaliste. En quatre mois, Angela Merkel
a visité la Turquie cinq fois ; l’accord UE-
Turquie sur le contrôle de la crise
migratoire a été signé ; Ankara et Berlin
sont alliés dans la lutte contre Daech.
C’est pourquoi la question de savoir
comment la déclaration des députés
allemands va se refléter sur les relations
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des deux pays est très logique. Les
relations bilatérales sont très profondes et
ne cèderont pas aux divergences, avait
déclaré le porte-parole de Mme Merkel. Le
nouveau premier ministre turc Binali
Yıldırım avait souligné de son côté que le
vote de la déclaration aurait un « impact
défavorable » sur les relations entre les
deux pays, mais que les dégâts seraient
limités.
Il ne serait pas réaliste de s’attendre à ce
que la Turquie impose un embargo sur les
marchandises allemandes. En effet, il
n’existe presque pas de secteur de
l’économie turque qui ne soit étroitement
lié à des sociétés allemandes. Plus de 6 000
sociétés allemandes sont enregistrées en
Turquie et une détérioration des relations
serait également très néfaste pour
l’économie allemande. En tenant compte
cette interdépendance des deux pays, il est
probable qu’Ankara optera pour des
réponses plus diplomatiques
qu’économiques.
La résolution reconnaissant le génocide
arménien est considérée par la Turquie
comme un acte politique. L’Allemagne
s’est abstenue pendant des années de se
prononcer sur cette question délicate et a
soudain adopté cette résolution. Pour la
journaliste, il est évident qu’au fond se
cache une série de facteurs déclenchants,
liés à des crises cachées du grand public.
On pourrait faire un rapport avec la crise
migratoire ou même voir dans cette
déclaration un avertissement adressé à M.
Erdoğan. La question du génocide
arménien a toujours été le talon d’Achille
de la Turquie et cela va continuer. Le pays
a besoin d’une approche plus moderne,
d’un débat international sur ce sujet au lieu
de la réponse émotionnelle du passé. Mais,
pour l’Allemagne également on peut
affirmer que les émotions ont prévalu dans
cette décision. Reste à voir si l’approche
rationnelle ou émotionnelle va guider
finalement dans les relations entre les deux
pays, conclut Mme Deniz. (bta.bg, Troud)
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