Les organes nobles sont privilégiés le plus longtemps possible par l’organisme, au détriment
des organes non-nobles (non-vitaux, où on observe une vasoconstriction préférentielle de ces
circulations) : les muscles, la peau, le foie, la rate, le système splanchnique, les reins, etc…
Les premiers signes de l’état de choc seront donc une souffrance de ces organes-là, dont la
circulation va être altérée volontairement, de façon à préserver au maximum l’oxygène et les
nutriments.
Conséquences : Une dette tissulaire en oxygène est rapide, toujours un peu pénible et va
provoquer une interruption du cycle de Krebs et on va avoir une redistribution du
métabolisme aérobie vers le métabolisme anaérobie : la production d’énergie est donc assurée
par une voie de sauvegarde : la voie du lactate.
Le glucose devient du pyruvate, puis on a un carrefour
possible, le pyruvate peut entrer dans la mitochondrie faire le
cycle de Krebs en présence d'O2 et produire de l'ATP.
En absence d'O2, on bloque le cycle de Krebs, et on va vers
la voie du lactate (voie de garage/de sauvegarde) qui est
anaérobie, cette voie produit moins de 10% de l'énergie qu'on
produit en présence d'O2.
Cette voie est une voie de sauvetage, plus on est en
métabolisme anaérobie, plus on va avoir tout le métabolisme
qui passe vers la voie du lactate.
Plus la profondeur du choc est importante plus la formation de lactate est importante, ces
lactates vont être métabolisés en particulier au niveau du foie mais au bout d’un moment, là
aussi le foie ne va pas réussir à métaboliser le lactate.
Donc l’augmentation de production de lactate est un très beau reflet pratique et qu’on obtient
rapidement en clinique (gazométrie), cette production est directement proportionnelle à la
profondeur de l’état de choc.
Au niveau cellulaire, il y a moins d'énergie production accrue de CO2
diminution du PH intracellulaire (acidité cellulaire accrue) altération enzymatique +
altération des membranes, troubles fonctionnels des organes, nécroses tissulaires, libération de
substances avec effets vaso-actifs cytotoxiques non régulés en cascade qui vont elles-mêmes
altérer d’autres organes => tous cela va aboutir à l'aggravation et la pérennisation de l'état de
choc. C’est à dire qu'un état de choc qui perdure avec ces altérations-là, deviendra incurable
car il y une cascade l'inflammation qui s'est mise en place. Si on ne casse pas très
rapidement ce cercle vicieux le patient meure.