Polycopié National des Enseignants de Cardiologie / 2002-2003
4 - Dysfonction ventriculaire droite
Trois formes particulières de choc cardiogénique sont secondaires à une dysfonction ventriculaire
droite aiguë : la tamponnade, l’embolie pulmonaire grave et l’infarctus du ventricule droit. Elles
seront diagnostiquées sur le contraste existant entre l’absence de signes d’oedème pulmonaire (sauf
dysfonction cardiaque gauche associée) et l’importance des signes d’insuffisance cardiaque droite.
B - Choc septique
La physiopathologie du choc septique est complexe, associant anomalies cardiaques et vasculaires
avec pour conséquence principale une distribution anormale du sang dans la microcirculation d'où
le terme de choc "distributif".
L'oxygène mal distribué dans les tissus est utilisé de façon hétérogène, ce qui explique que la
différence artério-veineuse en oxygène reste normale (contrairement aux autres types de chocs).
Ces troubles de la micro-circulation témoignent d'une réponse inflammatoire systémique résultant
de l'action de substances microbiennes (endotoxine libérée lors de la destruction bactérienne,
exotoxine sécrétée par la bactérie). Celles-ci provoquent la libération de médiateurs de
l'inflammation par le système immunitaire (cytokines, fractions du complément, kallicréine,
histamine, platelet activating factor, monoxyde d'azote) provoquant une dérégulation des débits
sanguins régionaux (atteinte de la micro-circulation), une vasodilatation artérielle et veineuse
(secondaire à l’atteinte des cellules musculaires lisses vasculaires) et une exsudation plasmatique
(lésions endothélium vasculaire). A ces conséquences vasculaires se surajoutent un effet inotrope
négatif direct, retardé, de mécanisme encore obscur.
De ce fait, deux phases se succèdent généralement dans un choc septique : l'une hyperkinétique
pendant laquelle l'augmentation du débit cardiaque arrive à compenser la baisse des résistances
vasculaires, l'autre hypokinétique, correspondant à la chute du débit cardiaque, consécutive à
l'action inotrope négative des médiateurs libérés par l'inflammation.
Tous les états septiques peuvent se compliquer d’un choc septique : pneumopathie, pyélonéphrite,
cholécystite… Toutefois, les germes les plus souvent impliqués sont les bacilles gram négatif dont
la lyse produit une endotoxine (lipopolysaccharide) et les cocci gram positif. Plus rarement il s’agit
d’anaérobies, de levures, de mycobactéries, de virus ou de parasites (plasmodium falciparum)
C - Choc hémorragique