Chapitre 11
Fonctions vectorielles, arcs paramétrés
Table des matières
11 Fonctions vectorielles, arcs paramétrés 1
11.1 Fonctions de Idans Rm..................................................................... 1
11.1.1 Limite,continuité .................................................................. 1
11.1.2 Dérivabilité ...................................................................... 2
11.1.3 Fonctions de classe Ck............................................................... 6
11.1.4 Développements limités et formule de Taylor-Young Hors programme .................................... 6
11.1.5 Cas des fonctions à valeurs dans R......................................................... 7
11.1.6 Extremum d’une fonction dérivable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
ThéorèmedeRolle.................................................................. 7
Égalitédesaccroissementsnis .......................................................... 8
Inégalitédesaccroissementsnis ......................................................... 9
Application : Variations d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Application aux suites définies par currence : majoration de l’erreur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Condition suffisante de dérivabilité en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
11.1.7 FormulesdeTaylor.................................................................. 12
Formule de Taylor avec reste intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
InégalitédeTaylor-Lagrange ............................................................ 13
FormuledeTaylor-Young.............................................................. 14
Utilisation des trois formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
11.1.8 Méthode des rectangles, Sommes de Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
11.2 Arcsparamétrés ......................................................................... 20
11.3 Étude d’une courbe paramétrée plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
11.3.1 Étude locale en un point stationnaire Hors programme ............................................. 21
11.3.2 Branches infinies des courbes paramétrées Hors programme .......................................... 22
11.3.3 Étudedunecourbeparamétrée........................................................... 25
11.1 Fonctions de Idans Rm
Dans toute la suite Iest un intervalle non trivial de Ret E=Rmest muni de la norme euclidienne kk=kk2. On considère
des fonctions f: I E. Un telle application est définie par ses applications composantes f=¡f1,..., fm¢.
On note F(I,E)l’ensemble formé par de telles applications. On muni facilement F(I,E)d’une addition (addition des
fonctions) et d’une multiplication par un scalaire (multiplication d’une fonction par un scalaire). Ces deux opérations en
font un R-espace vectoriel.
11.1.1 Limite, continuité
On commence par quelques rappels du chapitre ?? auquel on renvoie aussi pour les preuves.
1
DÉFINITION 11.1 Limite d’une fonction en un point
On dit qu’une fonction f: I Eadmet une limite l=(l1,...,lm)Equand xaIsi et seulement si :
ε>0, η>0 : xI, |xa|<η=°
°f(x)l°
°<ε.
On écrit dans ce cas limxaf=lou f(x)
xal.
Remarque 11.1 Cela revient à dire que °
°f(x)l°
°
xa0.
DÉFINITION 11.2 Limite d’une fonction en un point
On dit qu’une fonction f: I Eadmet une limite l=(l1,...,lm)Equand xaIsi et seulement si chacune de ses
applications composantes fiadmet lipour limite quand xa. On écrit dans ce cas limxaf=lou f(x)
xal.
DÉFINITION 11.3 Continuité d’une fonction en un point
On dit qu’une fonction f: I Eest continue en aIsi et seulement fadmet une limite quand xtend vers aet que de
plus cette limite est f(a).
DÉFINITION 11.4 Continuité d’une fonction sur un intervalle
On dit qu’une fonction f: I Eest continue sur Isi et seulement si elle est continue en chaque point de I.
On note C0(I, E)l’ensemble des fonctions continues définies sur Iet à valeurs dans E.
PROPOSITION 11.1
Soit f: I E. On a équivalence entre :
1la fonction fest continue sur I.
2chaque application coordonnée fide fest continue sur I.
PROPOSITION 11.2 Opérations sur les fonctions continues
Une combinaison linéaire de deux fonctions continues définies sur Iet à valeurs dans Eest encore continue.
Autrement dit, C0(I, E)est un sous-espace vectoriel de F(I, R).
11.1.2 Dérivabilité
DÉFINITION 11.5 Dérivabilité
Une fonction fF(I,E)avec E=Rmest dite rivable en aIsi et seulement si
(x)=f(x)f(a)
xa
admet une limite lEquand xa.
Si cette limite existe, on la note f(a)et on l’appelle (vecteur) dérivée de fau point a.
Remarque 11.2 Tout comme dans le cas des fonctions réelles à valeurs réelles, on pourrait définir la dérivée à droite et
la dérivée à gauche d’une fonction fF(I,E).
DÉFINITION 11.6 Fonction dérivée
On dit que fF(I,Rm)est dérivable sur Isi et seulement si elle est dérivable en chaque point de I.
Dans ce cas, on note fla fonction qui à tout ade Iassocie f(a). Cette fonction est la fonction dérivée de la fonction
fsur I.
2
PROPOSITION 11.3 Dérivabilité des applications coordonnées
Soient fF(I,Rm)et aI. On a équivalence entre :
1fest dérivable en a.
2chacune des applications composantes de fest dérivable en a.
De plus, dans ce cas, f(a)=¡f
1(a),... , f
m(a)¢
Démonstration Le taux d’accroissement
est une fonction de
I\{a}
dans
Rm
. La fonction est dérivable en
a
si et seulement si
admet une limite quand
xa
. C’est équivalent à dire que les fonctions coordonnées du taux d’accroissement ont toutes une limite
en
a
, ou encore que chacune des fonctions coordonnées de
f
est dérivable en
a
.
DÉFINITION 11.7 Négligeabilité
On dit que la fonction fF(I,Rm)est négligeable devant la fonction scalaire ϕau voisinage du point a, et l’on note
f(x)=o
xa(ϕ(x)) si :
ε>0, VVa,xVA, kf(x)k Éε¯¯ϕ(x)¯¯
Lorsque la fonction ϕne s’annule pas sur un voisinage de aprivé de a, c’est équivalent à dire que 1
ϕ(x)f(x)
xa0F.
PROPOSITION 11.4 Développement limité à l’ordre 1
Soient fF(I,Rm)et aI. On a équivalence entre :
fest dérivable en a;
fadmet un DL(a,1) :
xI, f(x)=f(a)+(xa)v+o
xa(xa)
vRm.
Dans ce cas, v=f(a).
Démonstration
Si
f
est dérivable en
a
, on pose
Θ:½IE
x7−f(x)f(a)f(a)(xa).
Alors pour tout
xI \ {a}
,
Θ(x)
xa=f(x)f(a)
xaf(a)
xa0
d’où le résultat.
Réciproquement, si
f(x)=f(a)+(xa)v+o
xa(xa)
alors
f(x)f(a)
xa
xaα
et
f
est dérivable en
a
. De plus,
f(a)=v
.
Remarque 11.3 Interprétation cinématique Si m=2ou 3, l’ensemble des points f(t)décrit la trajectoire (ou le
support) du mouvement d’un mobile dans le plan ou dans l’espace. Le vecteur f(t)correspond alors au vecteur vitesse
et il est tangent à la trajectoire en le point f(t).
COROLLAIRE 11.5 ♥♥♥ Dérivabilité en un point implique continuité en ce point
Soient fF(I,Rm)et aI. Si fest dérivable en aalors fest continue en a.
Démonstration Si
f
est dérivable en
a
alors elle admet un DL(a,1) : pour tout
xI
,
f(x)=f(a)+(xa)f(a)+o
xa(xa)
et donc
limaf=f(a)
. Alors
f
est continue en
a
.
On a donc :
COROLLAIRE 11.6 ♥♥♥ Dérivabilité implique continuité
Soit fF(I,Rm). Si fest dérivable sur Ialors fest continue sur I.
3
THÉORÈME 11.7 Une combinaison linéaire de fonctions dérivables est dérivable
Soient f,gF(I,Rm). Si fet gsont dérivables sur Ialors pour tout α,βR,αf+βgest dérivable sur I. De plus,
(αf+βg)(a)=αf(a)+βg(a) .
Démonstration Soit
aI
. Comme
f
et
g
sont dérivables en
a
alors pour tout
xI
,
(αf+βg)(x)=αf(a)+βg(a)+αf(a)+βg(a)+o
xa(xa)
alors
αf+βg
est dérivable en
a
et
(αf+βg)(a)=αf(a)+βg(a)
.
THÉORÈME 11.8 Quelques opérations
Soient f,gF(I,E) avec E=Rm,LL(E,F) F=Rmet B : E ×FGbilinéaire et enfin ϕ: J Idérivable sur JSi f
et gsont dérivables sur Ialors
1. Lfest dérivable sur Iet pour tout xI,
(L f)(x)=L(f(x)) .
2. B(f,g)est dérivable sur Iet pour tout xI,
(B(f,g))(x)=B(f(x), g(x)) +B(f(x), g(x)) .
3. fϕest dérivable sur Jet pour tout tJ,
(fϕ)(t)=ϕ(t)f(ϕ(t)) .
Démonstration
1. On a
L(f(x)) =L(f(a)+(xa)f(a)+o
xa(xa)=L(f(a)) +(xa)L(f(a)) +(xa)L(ε(xa))
ε: I R
est telle que
limaε=0
. Comme
L
est une application linéaire définie sur un
R
-espace vectoriel de dimension
finie,
L
est continue et
˜
ε(x)=L(ε(xa))
xa0
. Alors
L(f(x)) =L(f(a)) +(xa)L(f(a)) +o
xa(xa)
et
Lf
est dérivable en
a
de dérivée
L(f(a))
.
2. De même,
B(f(x),g(x))
=B³f(a)+(xa)f(a)+o
xa(xa),g(a)+(xa)g(a)+o
xa(xa)´
=B(f(a),g(a)) +(xa)¡B(f(a), g(a)) +B(f(a),g(a))¢+B³f(a)+(xa)f(a)+g(a)+g(a)(xa), o
xa(xa)´.
Mais
B³f(a)+(xa)f(a)+g(a)+g(a)(xa), o
xa(xa)´=(xa)B¡f(a)+(xa)f(a)+g(a)+g(a)(xa),ε(xa)¢
avec
ε: I R
telle que
limaε=0
. Comme
B
est bilinéaire sur un
R
-espace vectoriel de dimension nie, elle est continue et
limxaB¡f(a)+(xa)f(a)+g(a)+g(a)(xa),ε(xa)¢=0
. Alors
B(f(x),g(x)) =B(f(a), g(a)) +(xa)¡B(f(a),g(a)) +B(f(a), g(a))¢+o
xa(xa)
et
x7→B(f,g)
est dérivable en
a
avec
(B(f,g))(a)=B(f(a), g(a)) +B(f(a), g(a))
.
4
3. Enfin, en utilisant que
f(x+h)=f(x)+h f (x)+o
h0(h)
, c’est-à-dire que
f(x+h)=f(x)+h f (x)+hε(h)
avec
lim0ε=0
,
on calcule que :
fϕ(x)=f
ϕ(t0)+(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0)
|{z }
=h
=f(ϕ(t0)) +µ(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0)f¡ϕ(t0)¢+hε(h)
=f(ϕ(t0)) +(tt0)ϕ(t0)f¡ϕ(t0)¢+o
tt0
(tt0)f¡ϕ(t0)¢+hε(h).
avec
hε(h)=µ(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0)εµ(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0)
=(tt0)µϕ(t0)+o
tt0
(1)εµ(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0).
Comme
µϕ(t0)+o
tt0
(1)εµ(tt0)ϕ(t0)+o
tt0
(tt0)
tt0
0
, on peut écrire
hε(h)=o
tt0
(tt0)
. Il vient finalement
que :
fϕ(x)=f(ϕ(t0)) +(tt0)ϕ(t0)f¡ϕ(t0)¢+o
tt0
(tt0)
ce qui prouve que
fϕ
est dérivable en
t0
et que
(fϕ)=ϕfϕ
.
Remarque 11.4 Le point 2. du théorème précédent se généralise à une application multilinéaire B : E1×...×EpG
pour tout i1, p,Ei=Rmiet où G=Rn. On introduit des applications fi: I Eipour tout i1, p. Si chacune
de ces applications est dérivable sur Ialors B(f1,...,fp) : I Gest dérivable sur Iet pour tout tI:
GBp f1,...,fp(t)=
p
X
i=1
B¡f1(t),... , f
i(t),... , fp(t)¢.
En particulier, l’application déterminant
det : ½Rn×...×RnR
(C1,...,Cn)7−det(C1,...,Cn)
est multilinéaire et si pour tout i1,n,Ci: I Rnest dérivable sur Ialors il en est de même de t7→
det(C1(t),... ,Cn(t)). De plus, pour tout tI:
det(C1,...,Cn)(t)=
n
X
i=1
det¡C1(t),...,C
i(t),...,Cn(t)¢.
COROLLAIRE 11.9 Dérivation du produit scalaire et du déterminant en dimension 2
Soient f,gF(I,R2)et soit eune bon de R2. On note (f1,f2)les fonctions composantes de fdans la base eet (g1,g2)
celles de g. On suppose que fet gsont dérivables sur I. Alors ¡f|g¢et det(f,g)sont aussi dérivables sur I. De plus,
pour tout xI,
¡f|g¢(x)=¡f(x)|g(x)¢+¡f(x)|g(x)¢=f
1(x)g1(x)+f
2(x)g2(x)+f1(x)g
1(x)+f2(x)g
2(x) ;
¡det¡f,g¢¢(x)=det¡f(x), g(x)¢+det¡f(x), g(x)¢=f
1(x)g2(x)f
2(x)g1(x)+f1(x)g
2(x)f2(x)g
1(x) .
Démonstration Comme le produit scalaire et le déterminant de
R2
sont des formes bilinéaires, ces résultats sont une conséquence
directe du théorème précédent.
PROPOSITION 11.10 Dérivation d’un produit vectoriel, d’un produit scalaire en dimension 2ou 3Hors pro-
gramme en PC
Soient fet gdeux applications définies sur I, dérivables en t0Iet à valeurs dans u R3. Alors les applications
f|g:½IR
t7−f(t)|g(t)et fg:½IR
t7−f(t)g(t)
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