NOMBRES COMPLEXES (2) 1. On se propose de déterminer les nombres complexes z 6= 0 satisfaisant la condition (H) : (H) z+ 1 est un nombre réel. z a) première méthode : écrivant z sous la forme x + iy, exprimer la partie imaginaire du nombre 1 complexe z + , et trouver la condition sur x et y pour que la condition (H) soit satisfaite. z Terminer alors la détermination de l’ensemble des solutions. [Attention à bien obtenir des conditions nécessaires et suffisantes]. b) deuxième méthode : utiliser z et z̄ pour traiter ce problème. c) troisième méthode : utiliser la forme trigonométrique z = ρeiθ pour traiter ce même problème. 2π 2. Voici une méthode pour trouver la valeur du nombre réel c = cos . On s’efforcera de 3 faire le moins de calculs possibles. On pose α = e2iπ/5 . a) Calculer α5 , puis 1 + α + α2 + α3 + α4 . b) Montrer (sans calcul !) que β = α + α4 est un nombre réel, puis l’exprimer en fonction de c. c) Montrer que β 2 + β + 1 = 0. d) Terminer l’exercice en donnant la valeur de c. 3. a) Existe-t-il des nombres entiers a et b tels que 29 = a2 +b2 ? Même question pour 59 et 61. b) Soient a, b, c, d, quatre nombres entiers. Montrer qu’il existe des nombres entiers positifs A et B tels que (a2 + b2 )(c2 + d2 ) = A2 + B 2 . [Indication : utiliser les nombres complexes !] c) application : trouver des nombres entiers positifs m et n tels que 1769 = m2 + n2 . [Il y a plusieurs couples (m,n) possibles]. 4. Résoudre l’équation sin x + sin 2x + sin 3x = 0. [Proposer plusieurs méthodes]. Soient A, B, C, trois points du plan d’affixes respectifs a, b, c. (b 6= a). Interpréter c−a géométriquement le module et l’argument du nombre complexe . b−a 5. Application 1. Ecrire des conditions nécessaires et suffisantes (portant sur a, b, et c), pour que le triangle ABC soit équilatéral. 1 Application 2. Ecrire des conditions nécessaires et suffisantes (portant sur a, b, et c), pour que le triangle ABC soit rectangle en A et isocèle. 2 Corrigé 1 1. a) Calculons Z = z + , si z 6= 0. On obtient z Z = x + iy + soit Z= 1 x − iy = x + iy + 2 , x + iy x + y2 x(x2 + y 2 + 1) + iy(x2 + y 2 − 1) . x2 + y 2 Le nombre Z est réel si et seulement si sa partie imaginaire est nulle, soit y(x2 + y 2 − 1) = 0 . Et ce produit de facteurs est nul si y = 0 ou si x2 + y 2 = 1. L’ensemble des nombres complexes non nuls vérifiant la condition donnée et donc R∗ ∪ {z | |z| = 1}. Géométriquement, l’ensemble des images est la réunion de l’axe Oy, privé de l’origine O, et du cercle de centre O et de rayon 1. b) La condition s’écrit aussi Z = Z soit z+ 1 1 1 = z + = z̄ + . z z z̄ Cela équivaut à z − z̄ = La condition s’écrit donc 1 1 z − z̄ − = . z̄ z z z̄ 1 (z − z̄) 1 − z z̄ =0, ou encore puisque z z̄ = |z|2 6= 0, (z − z̄)(|z|2 − 1) = 0 . Finalement on obtient z − z̄ = 0 ou |z|2 −1 = 0. On retrouve bien la condition : z ∈ R∗ ou |z| = 1. c) Si z = ρeiθ , on trouve 1 Z = ρeiθ + e−iθ , ρ et donc 1 Im Z = ρ sin θ − sin θ = ρ 1 ρ− ρ sin θ , Ce nombre est nul si et seulement si sin θ = 0 ou ρ = 1. Mais sin θ = 0 si et seulement si z est réel. On retrouve bien la condition : z ∈ R = 0 ou |z| = 1. 2. a) On a α5 = e2iπ = 1. Or α5 − 1 = (α − 1)(α4 + α3 + α2 + α + 1) = 0 , et puisque α 6= 1, cela implique α4 + α3 + α2 + α + 1 = 0 . 3 b) On a α4 = e8iπ/5 = e−2iπ/5 = ᾱ , donc β = ᾱ + α = 2Re α . Il en résulte que β = 2 cos 2π 5 est un nombre réel positif. c) On a β 2 = (α + α4 )2 = α2 + 2α5 + α8 . Mais α8 = α5 α3 = α3 et α5 = 1, donc β 2 + β − 1 = (α2 + 2 + α3 ) + α4 + α − 1 = α4 + α3 + α2 + α + 1 = 0 . d) Le √ nombre β est une solution positive de l’équation X 2 + X − 1 = 0. Or les solutions sont −1 ± 5 . On en déduit donc 2 √ 2π β −1 + 5 cos = = . 5 2 4 3. a) Les nombres a et b cherchés dans les trois cas ne peuvent avoit la même parité, et sont √ inférieurs à 61, donc à 7. Le plus simple est de former le tableau de toutes les possibilités : 1 1 4 9 16 25 4 5 9 16 17 25 13 36 37 29 25 49 53 45 41 65 61 On constate donc que 29 et 61 figurent dans le tableau, mais pas 59. b) Si l’on pose z = a + ib et z 0 = c + id, la relation |z|2 |z 0 |2 = |zz 0 |2 , s’écrit (a2 + b2 )(c2 + d2 ) = (ac − bd)2 + (ad + bc)2 . Les nombres A = |ac − bd| et B = |ad + bc| sont entiers (positifs), et l’on a bien dans ce cas (a2 + b2 )(c2 + d2 ) = A2 + B 2 . c) Remarquons que 1769 = 29 × 61. Et on a trouvé 61 = 52 + 62 et On utilise b) 4 29 = 22 + 52 . en prenant a = 5, b = 6, c = 2, d = 5, on trouve A = 20 et B = 37 en prenant a = 6, b = 5, c = 2, d = 5, on trouve A = 40 et B = 13. On a les deux décompositions 1769 = 202 + 372 = 402 + 132 . 4. 1) En utilisant la formule de Moivre cos 3x + i sin 3x = (cos x + i sin x)3 , et donc, par la formule du binôme cos 3x + i sin 3x = cos3 x + 3i cos2 x sin x − 3 cos x sin2 x − i sin3 x , d’où, en prenant la partie imaginaire sin 3x = 3 cos2 x sin x − sin3 x = sin x(3 cos2 x − sin2 x) , et finalement sin 3x = sin x(4 cos2 x − 1) . Alors sin x + sin 2x + sin 3x = sin x + 2 sin x cos x + sin x(4 cos2 x − 1) = sin x(4 cos2 x + 2 cos x) = 2 sin x cos x(2 cos x + 1) . Le produit de facteurs sin x cos x(2 cos x + 1) s’annule dans les trois cas suivants (où k désigne un nombre entier quelconque) : (1) sin x = 0 si x = kπ π (2) cos x = 0 si x = + kπ 2 1 2π 2π (3) cos x = − si x = + 2kπ ou x = − + 2kπ . 2 3 3 kπ Remarque 1 : les conditions (1) et (2) peuvent se regrouper en x = 2 Remarque 2 : si l’on connait la formule de transformation de somme en produit sin p + sin q = 2 sin p+q p−q cos , 2 2 on obtient la factorisation plus rapidement. Tout d’abord sin x + sin 3x = 2 sin 2x cos x , puis sin x + sin 2x + sin 3x = sin 2x(2 cos x + 1) = 2 sin x cos x(2 cos x + 1) . 2) Par les nombres complexes. La somme sin x + sin 2x + sin 3x est la partie imaginaire de Z = eix + e2ix + e3ix . Mais, si x 6= 2kπ, Z = eix (1 + eix + e2ix ) = eix 5 e3ix − 1 . eix − 1 En multipliant le numérateur et le dénominateur par e−ix/2 , on obtient Z = eix/2 e7ix/2 − eix/2 e3ix − 1 . = 2i sin(x/2) eix/2 − e−ix/2 Dire que la partie imaginaire de Z est nulle revient à dire que la partie réelle de e7ix/2 − eix/2 est nulle, soit x 7x = cos . cos 2 2 On a donc x 2kπ 7x = + 2kπ soit x = , mais il faut que x ne soit pas multiple de 2π donc que k ou bien 2 2 3 ne soit pas divisible par 3; 7x x kπ ou bien = − + 2kπ soit x = mais il faut que x ne soit pas multiple de 2π donc que k 2 2 2 ne soit pas divisible par 4. En fait les valeurs de x multiples de 2π conviennent cependant puisque dans ce cas sin x, sin 2x 2kπ kπ et sin 3x sont nuls. Donc finalement on obtient x = ou x = sans condition sur k. 3 2 On peut vérifier que l’on obtient bien les mêmes solutions que dans la première méthode, en 2kπ distinguant dans l’expression x = selon le reste de la division de k par 3. 3 Si k = 3p, on retrouve les multiples de 2π qui sont également des multiples de π/2. 2π Si k = 3p + 1, on a x = + 2pπ 3 2π Si k = 3p − 1, on a x = − + 2pπ 3 5. Le module de Z = argument de Z. −− → −→ c−a AC \ est le quotient , et une mesure de l’angle (AB,AC) est un b−a AB Application 1. Un triangle est équilatéral si et seulement si AB = AC et une mesure de l’angle −− → −→ \ (AB,AC) vaut ±π/3. Cela se traduit par une des relations c−a c−a = eiπ/3 ou = e−iπ/3 . b−a b−a Application 2. Un triangle est isocèle rectangle en A si et seulement si AB = AC et une mesure −− → −→ \ de l’angle (AB,AC) vaut ±π/2. Cela se traduit par la relation c−a c−a = eiπ/2 = i ou = −i . b−a b−a 6