La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue Vol. XIV - n° 2 - mars-avril 2011 | 81
DOSSIER THÉMATIQUE
TGFβ (responsable de la prolifération, de la migra-
tion et de la transition épithélio-mésenchyma-
teuse), SMAD4/DPC4 (diffusion métastatique),
CXCR4 (cytokine couplée à CXCL12/SDF-1, qui
contrôle l’angiogenèse et la diffusion métas-
tatique), S100A2 (qui serait un facteur de bon
pronostic), etc.
Les protéines kinases MEK1 et MEK2 (Mitogen-
Activated Extracellular Signal Regulated Kinase)
occupent aussi une place centrale dans la voie
de signalisation RAS-RAF-MEK-ERK-MAP kinases.
Elles ont une double activité sérine thréonine
kinase et tyrosine kinase. Ce sont les seuls subs-
trats enzymatiques connus des RAF kinases. Elles
ont une ts grande spécificité de substrat, ERK
étant l’unique substrat connu de ces enzymes.
De plus, ERK est fréquemment activé dans les
lignées cellulaires et les tumeurs. Lensemble de
ces observations font de MEK une cible thérapeu-
tique de choix pour le développement de théra-
pies ciblées, car, à la différence des anti-EGFR,
les molécules agissant sur cette cible située en
aval de KRAS pourraient permettre de s’affran-
chir du problème des mutations activatrices très
fréquentes de ce gène dans le cancer du pancréas.
Plusieurs inhibiteurs de MEK sont actuellement
à l’étude. L’inhibition de cette voie, éventuelle-
ment combinée avec l’action de la gemcitabine
ou l’inhibition de la voie Pi3K-AKT-mTOR, est une
option thérapeutique dont on attend avec intérêt
les premiers résultats.
D’autres cibles moléculaires sont testées : la
voie Hedgehog, Src, Stat, Jak, Ras, Hsp 90,
HDAC, etc.
Cancer localement avancé
À ce jour, 363 malades sur les 902 attendus ont
été inclus dans l’essai LAP 07 (298 en France, 36 en
Belgique, 17 en Australie et en Nouvelle-Zélande et
12 en Suède). Parmi eux, 191 ont atteint la seconde
randomisation (poursuite de la chimiothérapie versus
chimio-radiothérapie), ce qui est l’objectif principal
de l’étude (600 patients requis). On attend la parti-
cipation du Canada.
Traitements adjuvants
et néo-adjuvants
Pour le traitement adjuvant, l’essai ESPAC-4 a été
ouvert en France (GERCOR-FRENCH) et les premiers
malades ont été inclus. Il compare l’administration
de gemcitabine à celle de l’association gemcitabine-
capécitabine pendant 6 mois. L’association FOLFI-
RINOX devrait également être testée en situations
néo-adjuvante et adjuvante (essais en préparation
avec le groupe PRODIGE).
Burris HA 3rd, Moore MJ,
Andersen J et al. Improvements
in survival and clinical benefit
with gemcitabine as first-
line therapy for patients with
advanced pancreas cancer: a
randomized trial. J Clin Oncol
1997;15(6):2403-13.
Conroy T, Desseigne F, Ychou M
et al. FNCLCC-FFCD PRODIGE
group. Randomized phase II
trial comparing FOLFIRINOX
(F : 5FU/leucovorin [LV], irino-
tecan [I], and oxaliplatin ([O])
versus gemcitabine (G) as rst-
line treatment for metastatic
pancreatic adenocarcinoma
(MPA): preplanned interim
analysis results of the PRODIGE4/
ACCORD11 trial. J Clin Oncol
2010;28(Suppl.15):abstract
4010.
Bachet JB, Maréchal R, van
Laethem JL. Treatment of
pancreatic cancer: what can we
really predict today? Cancers
2010 ; sous presse.
Farrell JJ, Elsaleh H, Garcia
M et al. Human equilibrative
nucleoside transporter 1 levels
predict response to gemcita-
bine in patients with pancreatic
cancer. Gastroenterology
2009;136:187-95.
Maréchal R, Mackey JR, Lai R et
al. Deoxycitidine kinase is asso-
ciated with prolonged survival
after adjuvant gemcitabine for
resected pancreatic adenocarci-
noma. Cancer 2010;116:5200-6.
Ciccolini J, Dahan L, André N et
al. Cytidine deaminase residual
activity in serum is a predictive
marker of early severe toxicities
in adults after gemcitabine-
based chemotherapies. J Clin
Oncol 2010;28:160-5.
Rinehart J, Adjei AA, Lorusso
PM et al. Multicenter phase
II study of the oral MEK inhi-
bitor, CI-1040, in patients
with advanced non-small-
cell lung, breast, colon, and
pancreatic cancer. J Clin Oncol
2004;22:4456-62.
Chang Q, Chen E, Hedley DW.
Effects of combined inhibition of
MEK and mTOR on downstream
signaling and tumor growth
in pancreatic cancer xeno-
graft models. Cancer Biol Ther
2009;8:1893-901.
Chang Q, Chapman MS, Miner
JN, Hedley DW. Antitumour
activity of a potent MEK inhi-
bitor RDEA119/BAY 869766
combined with rapamycin in
human orthotopic primary
pancreatic cancer xenografts.
BMC Cancer 2010;10:515.
Pour en savoir plus…
Lab’infos
L’entécavir (Baraclude®) était déjà autorisé pour traiter
l’infection chronique à VHB en cas de maladie hépatique
compensée.
Cette nouvelle autorisation a été obtenue après une étude
ouverte, randomisée chez 191malades en comparant
entécavir (1mg/j) à adéfovir (10mg/j).
Le critère principal d’efffi cacité (baisse de l’ADN du VHB
à 24semaines) était supérieur dans le bras entécavir
(– 4,48 versus – 3,40 ; p < 0,0001).
À noter que la tolérance de ces traitements est moins
bonne qu’en l’absence de décompensation hépatique,
avec un risque d’acidose lactique ou de syndrome hépa-
torénal. Une surveillance clinique ou biologique étroite
est donc nécessaire chez ces malades.
Rappelons qu’on estime qu’environ 300 000personnes
sont atteintes d’hépatite B chronique en France, dont
la moitié l’ignore.
L’entécavir reçoit une autorisation pour les patients
présentant une maladie hépatique décompensée
à virus B
Confl it d’intérêts. L’auteur déclare avoir un confl it d’intérêts
avec Pfi zer (sans lien direct avec cet article).
1 / 1 100%