48 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XV - n° 1 - janvier-février 2012
EVIDENCE-BASED MEDICINE Cancérologie
Questions non résolues
» Quel est l’effet du sunitinib et de l’évérolimus sur la survie globale dans les
TNEP bien différenciées ?
» Quelle est l’efficacité de ces thérapies ciblées par rapport aux traitements
classiques (chimiothérapie, chimioembolisation, etc.) ?
» Quelle est la meilleure place de ces molécules dans la stratégie thérapeu-
tique chez des patients dont la longue évolution nécessite des traitements à la
fois efficaces sur le contrôle tumoral et ayant un bon profil de tolérance ?
Peu de réponses objectives ont été enregistrées
(9,3 contre 0 dans le groupe placebo ; p = 0,007).
Une deuxième étude prospective randomisée a
été réalisée par J.C. Yao et al. (3) chez des patients
porteurs de TNEP métastatiques inopérables et
progressives qui ont reçu 10 mg/j d’évérolimus per
os (207 patients) jusqu’à progression ou un placebo
(203 patients). Le critère principal de jugement était
la SSP. Les analogues de la SMS étaient autorisés.
La SSP était significativement augmentée dans le
bras évérolimus, avec une médiane de SSP après
relecture centralisée de 11,4 versus 5,4 mois dans
le bras placebo (HR pour la progression ou le décès
= 0,34 ; IC95 : 0,26-0,44 ; p < 0,001).
Il n’y avait pas de différence de survie globale entre
les 2 groupes mais le cross-over était autorisé en cas
de progression sous placebo.
Les effets indésirables les plus fréquents étaient
les mucites (64 %, grade 3-4 : 11 %), les rashs
cutanés, la diarrhée, l’asthénie, les nausées, les
infections (23 %), en particulier des pneumopathies
infectieuses et des pneumopathies interstitielles.
Douze pour cent des arrêts de traitement dans le
groupe évérolimus étaient liés aux effets indési-
rables. Un décès par détresse respiratoire aiguë dans
le groupe évérolimus a été imputé au traitement.
Comme avec le sunitinib, peu de réponses objectives
ont été obtenues avec l’évérolimus (5 contre 2 %
dans le bras placebo ; p < 0,001).
Références bibliographiques
1. Thésaurus de cancérologie digestive. Tumeurs endocrines
digestives. Mise à jour 12/05/2011. Disponible online : http://
www.tncd.org
2. Raymond E, Dahan L, Raoul JL et al. Sunitinib malate for the
treatment of pancreatic neuroendocrine tumors. N Engl J Med
2011;364:501-13.
3. Yao JC, Shah MH, Ito T et al. RAD001 In Advanced Neuroen-
docrine Tumors, third trial (RADIANT-3) Study Group. Everolimus
for advanced pancreatic neuroendocrine tumors. N Engl J Med
2011;364:514-23.
niveau
de preuve
1L’
étude prospective randomisée conduite
par E. Raymond et al. (2) a testé l’utilisa-
tion du sunitinib per os à la dose de 37,5
mg/j en continu chez des malades atteints de TNEP
bien différenciées (171 patients) versus placebo
(85 patients). Le critère principal de jugement était
la survie sans progression (SSP). Durant l’étude,
23 patients du bras sunitinib et 25 patients du
bras placebo recevaient de façon concomitante
un analogue de la somatostatine (SMS). L’étude
a été arrêtée prématurément après l’inclusion des
171 patients sur les 340 prévus en raison de l’avan-
tage net de SSP dans le bras sunitinib.
La SSP médiane était de 11,1 mois dans le bras
sunitinib et de 5,5 mois dans le bras placebo (HR pour
la progression ou le décès = 0,42 ; IC
95
:0,26-0,66 ;
p < 0,001). Contrairement aux premiers résultats,
aucune différence significative n’a été observée en
termes de survie globale dans l’actualisation des
données présentées à l’ASCO 2011 par E. Raymond.
Les effets indésirables les plus fréquents avec le
sunitinib étaient la diarrhée, les nausées, l’asthénie
et les vomissements. Les effets indésirables de
grade 3-4 les plus fréquents étaient la neutropénie
(12 %) et l’hypertension (10 %).