La Lettre du Rhumatologue - n° 289 - février 2003
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diovasculaire induit par le THS. Il n’était pas attendu, car
tous les travaux fondamentaux, les études animales, les
études cliniques d’observation démontrent un effet protec-
teur des estrogènes sur les composantes métaboliques et
vasculaires de l’athérosclérose. Il n’est pas expliqué. Les
variations du cholestérol et des lipoprotéines, jusqu’ici
considérées comme des marqueurs de référence du risque
cardiovasculaire, sont comparables sous THS aux modifi-
cations induites par les statines. Mais ces molécules pos-
sèdent aussi un rôle anti-inflammatoire qui est peut-être la
clé de leur supériorité. Enfin, cet effet nocif du THS a d’au-
tant plus “choqué” et entraîné l’arrêt de cette partie de
l’étude que la prévention des accidents cardiovasculaires,
problème de santé majeur aux États-Unis, constituait l’ob-
jectif principal de l’étude WHI. Remarquons cependant que
la population étudiée avait déjà des facteurs de risque car-
diovasculaires, dont l’obésité, que la moyenne d’âge était
de 63 ans et que la question essentielle, celle du rôle du
THS dans la prévention primaire du risque d’athérosclé-
rose dans notre population, n’est pas résolue.
Ces données “négatives” condamnent-elles pour autant le
THS à ne plus jouer qu’un rôle d’appoint dans le traitement
des pathologies postménopausiques ? (Voir aussi l’article
de T. Thomas dans ce numéro).
LES ASPECTS POSITIFS
Certainement pas, car ce traitement garde des cartes maî-
tresses dans son jeu. Tout d’abord, par ses effets généraux
sur les troubles fonctionnels, l’état cutanéo-muqueux, les
troubles sexologiques, il concourt à apporter une amélio-
ration de la qualité de vie, demande principale de nom-
breuses femmes qui, par ailleurs, abordent leur ménopause
en excellente santé. Son efficacité antiostéoporotique ne
peut plus être remise en question après l’étude WHI, qui, il
est important de le souligner, n’était pas ciblée sur les
femmes à risque d’ostéoporose. Et n’oublions pas que ces
deux “demandes” (qualité de vie, prévention de l’ostéopo-
rose) constituent les préoccupations essentielles des femmes
à la période de la ménopause. Enfin, son effet sur la dimi-
nution de l’incidence du cancer colorectal, deuxième cause
de mortalité par cancer chez les femmes, est loin d’être
négligeable.
CONCLUSION
Que conclure de la place du THS et de toutes ces données
nouvelles, parfois surmédiatisées ?
"Ces données existent et nous devons en informer nos
patientes.
"Elles traduisent un progrès thérapeutique : l’alternative
“traitement hormonal ou rien”, que nous avons tous connue,
n’est plus aujourd’hui de mise. Nous avons à notre dispo-
sition un arsenal thérapeutique plus fourni, nous permet-
tant de répondre plus efficacement à des situations cliniques
considérées, dans un passé encore proche, comme “intrai-
tables”.
"Elles démontrent que le traitement hormonal, plus que
jamais, doit être prescrit à bon escient, après une évalua-
tion consciencieuse et bilatérale (patiente/médecin) de ses
risques et de ses avantages. #
Bibliographie
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4. Writing group for the Women’s Health Initiative Investigators. Risks and bene-
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ÉDITORIAL