D O S S I E R THS et cancer du sein : bilan et perspectives en 2003 HRT and breast cancer : assessment and future prospects in 2003 ● M.G. Lê Résumé Les résultats de deux essais récents, comparant un groupe de femmes traitées par un traitement hormonal substitutif combiné, c’est-à-dire comportant un estrogène et un progestatif (THS) à un groupe de femmes recevant un placebo, ont jeté un discrédit considérable sur ce traitement en raison des effets iatrogènes, parfois inattendus, qui ont été observés. En ce qui concerne le cancer du sein, l’augmentation du risque était de l’ordre de 25 %. Ces essais posent cependant un problème en raison de l’inclusion de femmes déjà traitées par un THS dans le passé, ces femmes représentant plus de 25 % des sujets recrutés. En conséquence, l’évaluation globale du risque ne représente qu’une mesure approximative combinant : le risque de cancer du sein associé à une durée d’utilisation du THS de 5,6 ans (dans l’essai WHI, par exemple), chez les femmes non encore traitées, et le risque associé à un “supplément” de 5,6 années d’utilisation chez les femmes traitées antérieurement. Or, chez ces dernières, le risque associé au THS est significativement différent de celui des femmes non encore traitées, ce qui rend le résultat global d’interprétation difficile. Dans l’essai WHI, si l’on étudie séparément les 12 000 femmes n’ayant jamais été traitées (représentant 74 % des sujets de l’essai), le risque n’est pas significativement augmenté, après une durée moyenne d’utilisation de 5,6 années (RR = 1,09 ; IC à 95 % : 0,86-1,39). Cela implique que le nombre total de cancers du sein observés durant le suivi n’est pas différent dans le bras THS et dans le bras placebo. Il existe cependant un effet-durée significatif, mais cet effet pourrait être dû à un simple retard au diagnostic chez les femmes traitées, en raison des difficultés rencontrées pour interpréter les mammographies dans des seins plus denses. L’existence possible d’un retard au diagnostic chez les femmes sous THS n’entraîne pas de conséquences néfastes en pratique courante. En effet, dans la population générale, les femmes traitées sont toujours mieux suivies que les femmes non traitées. Le diagnostic de cancer du sein reste donc toujours plus précoce chez les femmes traitées et la mortalité est plus faible. Les informations apportées par ces essais sont certes capitales sur un plan théorique, mais elles ne peuvent pas être aveuglément extrapolées à la population générale. En l’état actuel des connaissances, le plus sage est d’adapter la décision de prescrire un THS, ou d’interrompre son utilisation, au cas par cas, en fonction de l’âge de survenue de la ménopause, de l’âge des femmes, de la présence de symptômes climatériques, et des divers facteurs de risque que ces femmes peuvent présenter. * Inserm (XU521), Institut Gustave-Roussy, Villejuif. 18 n 2002, la publication des résultats de deux essais (1, 2) sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) a eu un impact considérable sur la communauté médicale internationale. La grande surprise apportée par ces résultats concernait l’absence d’effet protecteur du THS vis-à-vis des risques cardiovasculaires. Par ailleurs, ces études ont montré une augmentation du risque de cancer du sein associée aux THS combinés : cette augmentation, non significative dans l’une (1), et à la limite de la signification dans l’autre (2), était toutefois déjà suspectée dans les années antérieures (3, 4). En 2003, un nouveau sujet d’angoisse a émergé à la suite d’une nouvelle publication concernant l’essai WHI (5). En effet, alors que dans le passé, les cancers du sein survenant sous THS étaient réputés de bon pronostic, les derniers résultats de l’essai WHI semblaient indiquer que ces cancers étaient finalement plus graves que ceux qui étaient survenus chez les femmes non traitées. Un bilan critique de ces différentes publications s’impose, afin de savoir si les résultats de ces deux essais apportent une réponse définitive au problème de la relation entre les THS combinés (comportant un estrogène et un progestatif), et le risque de cancer du sein, ou s’il reste encore quelques points litigieux qui puissent faire l’objet d’une discussion. Avant d’établir ce bilan, nous résumerons les résultats des deux essais à l’aide de quelques tableaux. E RÉSULTATS DES DEUX ESSAIS Bilan descriptif Le THS utilisé dans ces essais comportait 0,625 mg d’estrogènes conjugués équins associés à 2,5 mg d’acétate de médroxyprogestérone (MPA) prescrit en continu. Pour être éligibles, les femmes devaient être ménopausées, avoir un âge compris entre 50 et 79 ans, et ne pas présenter de symptômes climatériques importants (6). Les caractéristiques des femmes recrutées dans ces deux essais sont indiquées au tableau I. On note en premier lieu que les femmes sont relativement âgées (67 ans en moyenne dans l’essai HERS, et 63 ans dans l’essai WHI), et que le délai depuis la ménopause est très important (18 ans, par exemple, dans l’essai HERS). La seconde particularité de ces essais porte sur le fait que 24 à 26 % des femmes avaient reçu un THS antérieurement : pour être éligibles, il suffisait aux femmes sous THS d’interrompre leur traitement pendant trois mois. Au total, on constate que les résultats des deux essais sont concordants : le risque de cancer du sein associé au THS est augmenté de 27 % dans l’essai La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 Tableau I. Descriptif et principaux résultats des essais sur le THS combiné. Caractéristiques Nombre de sujets : THS/Placebo Âge moyen Délai depuis la ménopause THS antérieur (%) Durée du suivi (années) Risque relatif de cancer du sein Intervalle de confiance à 95 % HERS 1 380/1 383 67 ans 18 ans 24 6,8 1,27 0,8-1,9 WHI 8 506/8 102 63 ans 13 ans 26 5,6 1,24 1,0-1,5 HERS, après une durée moyenne de suivi de 6,8 années (1), et de 24 % dans l’essai WHI, après une durée moyenne de suivi de 5,6 années (2, 5). En raison de l’inclusion des femmes traitées antérieurement, ces risques ne sont pas le reflet d’une durée d’utilisation du THS égale au délai depuis l’entrée dans l’étude. Ils représentent en fait une estimation globale correspondant, chez les femmes non encore traitées, à une utilisation moyenne de THS égale à 5,6 ans (dans l’essai WHI, par exemple), mais aussi, chez les femmes traitées antérieurement, à un ajout de 5,6 ans à des durées antérieures d’utilisation pouvant aller jusqu’à 10 ans ou plus. L’inclusion de femmes traitées antérieurement pourrait sembler de faible importance, dans la mesure où les caractéristiques du THS sont distribuées équitablement entre le bras THS et le bras placebo (tableau II). Cependant, l’analyse des résultats par année, depuis l’entrée dans l’étude (5), montre que les risques de cancer du sein sont tout à fait différents chez les femmes non encore traitées et chez les femmes traitées antérieurement, ce qui mérite discussion. Résultats par années de surveillance Le tableau III indique les risques par année, d’une part chez les femmes qui n’ont jamais été traitées, d’autre part chez les femmes qui avaient utilisé un THS dans le passé. Tableau II. Description des traitements antérieurs dans l’essai WHI. Caractéristiques des traitements antérieurs Délai depuis la dernière utilisation 0 (utilisation en cours) < 5 ans 5 à 9 ans 10 ans et + Durée d’utilisation < 5 ans 5 à 9 ans 10 ans et + Type de THS utilisé* Estrogènes seuls Estrogènes + progestatif Bras E + P (n = 2 225) (%) Bras placebo (n = 2 079) (%) 25 33 15 27 23 33 15 29 69 19 12 71 17 12 41 68 42 67 * Le total étant supérieur à 100 %, certaines femmes ont utilisé plus d’un type de THS. La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 Tableau III. Risque relatif de cancer du sein par année depuis l’entrée dans l’étude (essai WHI). Durée du suivi (années) Risque relatif de cancer du sein chez les femmes non encore traitées Risque relatif de cancer du sein chez les femmes traitées antérieurement 1 2 3 4 5 6+ Test de tendance : p 0,48 0,65 0,96 1,45 1,61 1,24 0,02 0,90 1,10 3,09 2,16 3,56 1,99 0,11 Toutes durées de suivi 1,09 (0,86-1,39) THS antérieur < 5 ans : 1,70 Augmentation du risque THS antérieur ≥ 5 ans : 2,27 non significative THS antérieur en cours : 2,86 Chez les femmes non traitées antérieurement : les risques relatifs sont inférieurs à l’unité durant les trois premières années (respectivement 0,48 ; 0,65 ; et 0,96 ; tableau III) ; ils augmentent ensuite durant la quatrième et la cinquième année (1,45 et 1,61), et décroissent légèrement à la sixième année (1,24). Le test de tendance est toutefois significatif, ce qui indique que le risque est d’autant plus élevé que la durée d’utilisation augmente. Cependant, le risque global, ne tenant pas compte de la durée du traitement, est de 1,09 (IC : 0,86-1,39), et il n’est pas significativement augmenté par rapport au groupe placebo. Cette constatation implique qu’au total, le nombre de cancers du sein observé dans le groupe THS n’est pas significativement différent de celui du groupe placebo. Ces résultats permettent de formuler l’hypothèse d’un certain retard au diagnostic chez les femmes sous THS, chez lesquelles les mammographies sont probablement plus difficiles à interpréter que chez les femmes sous placebo. Si un tel retard au diagnostic était confirmé, il expliquerait la diminution du risque de cancer du sein observé durant les deux premières années de surveillance, la stabilisation observée à la troisième année, et l’augmentation du risque au cours des années suivantes : cette augmentation vient en fait compenser exactement la diminution du risque observée durant les premières années de surveillance. Le recul est cependant insuffisant pour affirmer que seul le retard au diagnostic est en mesure d’expliquer l’augmentation du risque associée à la durée d’utilisation du THS. Chez les femmes traitées antérieurement : les risques sont beaucoup plus élevés que chez les femmes non traitées (tableau III), et la différence entre ces deux groupes de femmes est significative. On constate ici que le risque n’augmente pas significativement avec la durée du suivi (p = 0,11). Les risques les plus élevés sont observés chez les femmes qui ont une durée d’utilisation antérieure du THS de 5 années ou plus (RR = 2,27), et chez les femmes qui étaient encore sous traitement lors de l’entrée dans l’essai (RR = 2,86). Les auteurs ne précisent pas le risque de cancer du sein quand les deux facteurs, durée antérieure d’utilisation et THS en cours d’utilisation, sont analysés ensemble. 19 D O S S I E R Les risques élevés observés chez les femmes traitées antérieurement pourraient s’expliquer à la lumière des résultats des études antérieures (3). Ces études montrent en effet que le risque de cancer du sein diminue progressivement quand le THS est interrompu (ce qui est le cas dans le bras placebo), et que le risque augmente quand la durée de son utilisation augmente (ce qui est le cas dans le bras THS). On intensifie donc artificiellement la différence entre les deux bras de l’essai dans ce sousgroupe de femmes. La dualité de ce phénomène n’existe pas chez les femmes qui n’ont jamais été traitées, aucune diminution du risque ne pouvant être attendue dans le bras placebo. On peut dès lors comprendre les différences des résultats entre ces dernières et les femmes déjà traitées. Les informations fournies par le groupe de femmes traitées antérieurement, soit plus du quart de la population de cette étude, ne sont donc pas adaptées à la mesure de l’effet-durée dans ces essais, et elles ne permettent aucune interprétation cohérente des résultats. Il faut donc relativiser le risque relatif global de 1,24 observé dans l’essai WHI, qui est peu informatif : il ne correspond en aucune façon au risque associé à une utilisation moyenne de THS de 5,6 années. Le seul risque utilisable sous cette définition est celui qui ne porte que sur les femmes non encore traitées : ce risque est de 1,09 (0,86-1,39), et il n’est pas significativement différent de 1. Caractéristiques des cancers diagnostiqués durant le suivi Dans l’essai WHI, les risques ont été établis par type de cancer : le risque de cancer du sein invasif associé au THS est de 1,24 (IC à 95 % : 1,01-1,54), et le risque de cancer du sein in situ est de 1,18. Ces résultats incluant les femmes traitées antérieurement ne sont guère interprétables. Les caractéristiques des cancers du sein invasifs survenus durant le suivi sont différentes dans les deux bras de l’essai : dans le bras THS, ces cancers sont plus étendus (17 mm versus 15 mm ; p = 0,04), et les ganglions sont plus souvent envahis (26 % versus 16 % ; p = 0,03). Ces résultats sont assez cohérents avec l’hypothèse d’un retard au diagnostic évoqué ci-dessus chez les femmes sous THS. Cependant, les différences sont peut-être surestimées car, là encore, les résultats incluent les cancers survenant chez les femmes traitées antérieurement. Les caractéristiques de ces cancers sont probablement différentes de celles qui surviennent chez les autres femmes. Les cancers survenant chez les femmes traitées antérieurement sont d’ailleurs plus fréquents dans le bras THS (29 %, soit 58/199), que dans le bras placebo (19 %, soit 29/150), ce qui peut modifier de façon importante l’ensemble des caractéristiques décrites. Par ailleurs, il faut noter un nombre non négligeable de données manquantes (11 à 13 % des cas pour l’envahissement ganglionnaire). Enfin, ce descriptif ignore les cancers in situ, qui peuvent être des cancers micro-invasifs méconnus, surtout si un examen complet de la pièce de mastectomie n’a pas été réalisé. Or, ces cancers sont généralement N- et de dimension très faible, ce qui peut modifier grandement le bilan établi. Enfin, les différences 20 restent mineures puisqu’elles n’entraînent pas plus de décès précoces dans le bras THS que dans le bras placebo (quatre décès dans chaque groupe). Les résultats des mammographies sont peu informatifs dans cet essai : ils indiquent simplement que la fréquence des anomalies est plus élevée dans le bras THS que dans le bras placebo. Ces anomalies sont donc bien détectables malgré le THS, mais leur interprétation est probablement plus difficile. Il est à noter enfin que le risque de cancer, toutes localisations confondues, n’est pas augmenté dans les deux essais : il est de 1,03 (0,90-1,17), dans l’essai WHI et de 1,19 (0,95-1,50) dans l’essai HERS. Les conséquences du THS sur le risque de décès “toutes causes”, sont également imperceptibles, puisque ce risque est de 0,98 (0,82-1,18) dans l’essai WHI, et de 1,10 (0,92-1,31) dans l’essai HERS. En conclusion, le principal message apporté par l’essai WHI est simple : sur les 12 000 femmes qui n’avaient jamais reçu de THS avant d’entrer dans l’étude, le nombre de cancers du sein observé chez les femmes traitées n’est pas différent significativement de celui qui est attendu chez les femmes sous placebo, après une durée moyenne d’utilisation de 5,6 ans. Le détail par année d’utilisation semble indiquer que le diagnostic est différé de 2 à 3 ans chez les femmes sous THS, mais ce retard au diagnostic ne semble pas entraîner un surcroît de décès précoces, en l’état actuel de la surveillance. DISCUSSION Les résultats des deux essais sur les THS combinés soulèvent de nombreux points d’interrogation, qui peuvent se résumer de la façon suivante : – l’augmentation du risque de cancer du sein associée à la durée du THS est-elle due à un simple retard au diagnostic, ou existet-il réellement un effet-durée ? – les résultats de ces essais sont-ils applicables à tous les types de THS combinés et sont-ils extrapolables à la population générale ? Nous essaierons d’apporter des éléments de réponse à ces divers problèmes à l’aide d’une revue succincte de la littérature sur ces différents sujets de réflexion. Retard au diagnostic de cancer après THS combinés D’après les résultats de l’essai WHI, le déficit en nombre de cas de cancers, dû à un retard au diagnostic, concernerait essentiellement les deux ou trois premières années. Il est donc nécessaire d’analyser plus particulièrement les études qui se sont intéressées aux courtes durées d’utilisation (moins de 3 ans), chez les femmes en cours de traitement. Ces études sont très rares, la plupart ayant étudié ensemble les estrogènes seuls et les THS combinés, ou ayant analysé globalement les cinq premières années d’utilisation, ou ayant regroupé en une seule catégorie les femmes en cours de traitement et celles qui l’ont interrompu (7). L’étude la plus ancienne est celle de Bergkvist et al. (8), qui montre effectivement une réduction du risque jusqu’à la troisième année. Pour des durées d’utilisation de 6 mois, et de 7 mois à La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 Les données de la littérature restent donc relativement pauvres au sujet des courtes durées d’utilisation. De plus, dans la plupart de ces études, l’équivalence du nombre de mammographies réalisées durant le suivi chez les femmes traitées et chez les femmes non traitées n’a pas été vérifiée. Elles étaient donc peu adaptées à la recherche de l’existence d’un retard au diagnostic chez les femmes sous THS. Augmentation du risque de cancer du sein sous THS combinés Qu’il y ait ou non un retard au diagnostic chez les femmes traitées, l’augmentation réelle du risque de cancer du sein associée à la durée des THS combinés ne saurait être rejetée sans discussion, même si les deux essais n’ont pas été en mesure de le démontrer de façon définitive. Une étude des taux d’incidence de cancer du sein dans diverses régions peut apporter quelques lumières à cet égard. En effet, on sait que deux facteurs jouent un rôle majeur dans les taux d’incidence de cancer du sein dans les pays industrialisés, à savoir l’âge et la ménopause (13-14). Ces taux augmentent avec l’âge, de façon plus ou moins importante selon les pays, et il existe, entre 45 et 60 ans, un léger infléchissement dans l’augmentation des taux, en raison de la survenue de la ménopause, qui a un rôle protecteur sur le risque de cancer du sein (figure). Il est à noter que les taux d’incidence en France ne sont que des estimations (14), et qu’ils sont peu fiables après 60 ans : en effet, ces taux diminuent après cet âge, alors que la mortalité continue d’augmenter : ils ne sont indiqués ici qu’à titre descriptif. Puisque le THS compense la carence hormonale provoquée par la ménopause, il est en mesure de réduire ou d’annuler son effet bénéfique. Ce fait est aisément vérifiable dans la méta-analyse d’Oxford (3), dans laquelle on a pu montrer que le risque de cancer du sein des femmes sous THS était identique à celui des femmes qui, au même âge, étaient encore réglées. Après 60 ans, il n’est évidemment plus possible de comparer le risque de cancer du sein observé chez les femmes traitées à celui des femmes encore réglées (toutes les femmes étant alors ménopausées). 500 Taux pour 100 000 3 ans, les risques relatifs sont respectivement de 0,5 (IC : 0,21,8) et de 0,7 (IC : 0,3-1,3). Le risque n’est nettement augmenté qu’à partir de la septième année d’utilisation (RR = 4,4 [IC : 0,922,4]). Cette étude est donc compatible avec l’hypothèse d’un retard au diagnostic chez les femmes traitées. Dans l’étude française de de Lignières et al. (9), le risque associé à une utilisation de moins de 5 ans est inférieure à l’unité (RR = 0,59 [IC : 0,26-1,34]), mais il n’y a aucun excès de risque à partir de la cinquième année d’utilisation (RR = 1,08 [IC : 0,681,72]), ce qui ne peut évoquer une compensation due à un retard au diagnostic. Schairer et al. (10) mettent en évidence un risque diminué de cancer du sein N- et de cancers du sein N+ durant les quatre premières années d’utilisation, les risques étant respectivement 0,9 (IC : 0,5-1,7) et 0,7 (IC : 0,2-2,7), mais ces risques portent sur de très petits effectifs, ce qui reste peu démonstratif. En outre, de tels résultats ne sont pas observés lorsque les risques sont évalués en fonction de la dimension tumorale. L’étude de Porch et al. (11), portant sur 17 835 femmes américaines, met en évidence un risque de 1,11 (IC : 0,81-1,52) chez les femmes ayant utilisé un THS combiné durant moins de 5 ans, le risque étant de 1,76 (IC :1,29-2,39) chez les femmes qui l’avaient utilisé 5 ans ou plus. Bien que les risques correspondant aux trois premières années n’aient pas été individualisés, ces résultats ne permettent pas d’éliminer l’hypothèse du retard au diagnostic. L’étude la plus importante, en nombre de sujets, est l’étude britannique publiée en 2003 (12). Dans cette étude, les courtes durées d’utilisation sont analysées, d’une part, chez les femmes ayant utilisé un THS combiné pendant moins d’un an, d’autre part, pendant un à quatre ans. Les risques correspondants sont respectivement de 1,45 (IC : 1,19-1,78), et de 1,74 (IC : 1,601,89), ce qui n’évoque nullement une réduction du risque en début de traitement. Cependant, à l’issue du questionnaire initial rempli lors du recrutement des femmes dans l’étude, aucun questionnaire supplémentaire n’a permis d’enregistrer les éventuelles modifications de leur traitement au cours du suivi, qui pouvait atteindre 5,6 années. Les auteurs précisent d’ailleurs que certaines de ces modifications pouvaient atteindre 22 % des cas. Les durées d’utilisation restent donc particulièrement approximatives dans cette étude. La meilleure preuve de ce problème concerne l’augmentation significative du risque de cancer du sein de 45 % après une utilisation de THS de moins d’un an : ce résultat reflète plus vraisemblablement l’existence d’un biais dans le recueil des données qu’une relation de causalité. Enfin, il faut souligner que, chez les femmes non traitées, le risque de cancer du sein était plus faible (RR = 0,63) chez les femmes ménopausées que chez les femmes encore réglées. Cette réduction du risque est difficile à comprendre dans la mesure où toutes les femmes de plus de 60 ans sont ménopausées, et que le risque croît avec l’âge. Ce résultat pourrait indiquer que les femmes ménopausées non traitées avaient un risque de cancer du sein particulièrement faible par rapport à celui de la population générale, ce qui a entraîné une surestimation des risques associés au THS. Connecticut 400 Danemark France 300 200 100 0 20 30 40 50 60 70 80 Âge en années Figure. Taux d’incidence de cancer du sein aux États-Unis, au Danemark et en France. 21 D O S S I E R Chez les femmes plus âgées, seul l’effet-âge intervient, et l’effet protecteur de la ménopause est définitivement occulté. Si ce raisonnement est exact, il y aurait bien une augmentation du risque relatif de cancer du sein, par rapport aux femmes qui ont pu bénéficier de l’effet favorable de la ménopause. Les femmes sous THS sont donc des femmes qui ont une ménopause “retardée”, et il ne serait pas surprenant qu’elles aient un risque plus élevé que celui des femmes qui ont une ménopause plus précoce. Si cette augmentation existe, elle reste cependant modérée, et ne justifie en rien l’affolement des femmes et des praticiens : elle n’est pas plus élevée que celle qui est associée à un âge précoce aux premières règles, à la nulliparité, à un âge tardif au premier enfant ou à l’obésité. La durée d’utilisation du THS à partir de laquelle un tel processus pourrait être engagé n’est cependant pas connue avec certitude, les risques présentés par année d’utilisation n’excédant pas 6 ans dans l’essai WHI. Le mode d’action des THS serait donc totalement différent de celui des carcinogènes classiquement étudiés, comme le tabac, l’alcool ou les radiations. Le THS pourrait tout simplement resituer les femmes au niveau de risque qu’elles présentaient avant la ménopause, l’effet bénéfique de cette dernière étant annulé. Cancers du sein sous THS : facteurs pronostiques et évolution Dans l’essai WHI, les cancers du sein invasifs survenant sous THS étaient plus étendus que les cancers du sein survenant sous placebo. Ces résultats sont évidemment troublants, la plupart des études antérieures ayant au contraire observé un phénomène inverse (15-19). Plusieurs études avaient montré de surcroît que les femmes traitées avaient une survie plus longue que les femmes non traitées, après la survenue de leur cancer (20-21). Ces études restent cependant peu démonstratives. En effet, il s’agissait toujours d’enquêtes d’observation, dans lesquelles le nombre de mammographies pouvait être plus fréquent chez les femmes traitées que chez les femmes non traitées ; dans ce contexte, les cancers survenant chez les femmes traitées étaient détectés plus tôt en raison de leur suivi mammographique plus régulier. Par ailleurs, la majorité de ces études portait sur des femmes utilisant des estrogènes seuls ; or, il a été montré que l’augmentation de la densité mammographique était plus importante chez les femmes utilisant un THS combiné que chez les femmes utilisant des estrogènes seuls (22). En conséquence, il n’est pas possible d’extrapoler aux cancers survenant sous THS combinés les résultats des études établies à partir des cas de cancers survenant sous estrogènes seuls. Les données de la littérature ne sont guère en mesure d’apporter un démenti net aux résultats de l’essai WHI sur l’existence de cancers du sein plus évolués chez les femmes sous THS combiné que chez les femmes sous placebo. Il n’en reste pas moins que, malgré une augmentation de l’incidence du cancer du sein dans la plupart des pays, la mortalité reste stable, ou a tendance à décroître (23), ce qui n’est guère compatible avec une aggravation des cancers survenus chez les femmes traitées par THS, qui représentent une fraction importante de la population entre 50 et 64 ans. 22 Types de THS Les résultats présentés dans les deux essais étudiés ne peuvent être appliqués, stricto sensu, qu’aux femmes utilisant le même type de THS que celui qui a été testé. Il est donc imprudent d’étendre ces résultats à tous les types de THS utilisés en France, et à toutes les voies d’administration. Il existe encore peu de données sur les THS combinés comportant un progestatif prescrit de façon séquentielle, ou un progestatif différent du MPA et des dérivés de la 19-nortestostérone. Les études publiées ne sont que des enquêtes d’observation, et elles doivent donc être interprétées avec prudence. Citons toutefois l’étude britannique (12), portant sur plus d’un million de femmes, et une large étude cas-témoins américaine (24), portant sur près de 1 000 cas de cancers du sein. Dans ces deux études, le risque relatif de cancer du sein était multiplié par deux, après 5 années d’utilisation, que le progestatif soit prescrit de façon continue ou séquentielle. En revanche, dans l’étude de Porch et al. (11), l’augmentation du risque n’était observée que chez les femmes utilisant un traitement continu. Lorsque le progestatif était donné moins de 14 jours par mois, le risque de cancer du sein n’était pas augmenté (RR = 1,04 [0,74-1,46]). Magnusson et al. (25) mettaient également en évidence un risque de cancer du sein plus élevé chez les femmes utilisant un THS combiné en continu que chez les femmes utilisant un THS combiné séquentiel, seuls Ross et al. (26) ne confirmaient pas ces derniers résultats. Début 2003, l’étude de cohorte suédoise menée sur plus de 29 000 femmes relançait la controverse (27), l’augmentation significative du risque de cancer du sein n’était là encore observée que pour des traitements combinés continus suivis plus de 5 ans. Enfin, dans une étude de cohorte réalisée en France, et portant sur 3 175 femmes (9), le risque relatif de cancer du sein n’était pas augmenté (RR = 1,08 [IC : 0,68-1,72]), après une durée d’utilisation de 5 années ou plus, avec un THS combiné comportant essentiellement du 17-β estradiol, et dans 58 % des cas, de la progestérone micronisée. Le MPA n’était utilisé que par 3 % de ces femmes. Les connaissances concernant la relation entre le risque de cancer du sein et le type de THS utilisé sont donc encore incertaines. Quoi qu’il en soit, la plupart des données de la littérature tendent à montrer que le risque de cancer du sein est plus élevé chez les femmes utilisant un THS combiné que chez les femmes utilisant des estrogènes seuls. Cette augmentation du risque peut toutefois rester un artefact dû à une détection retardée par la difficulté d’interpréter certaines images radiologiques dans des seins de densité plus élevée après THS combinés qu’après estrogènes seuls. Extrapolation des résultats des essais à la population générale Les deux essais américains ont été réalisés sur une population de femmes sélectionnées, qui ont été suivies de façon particulièrement attentive, avec le souci constant de n’introduire aucun biais susceptible de modifier les conclusions. Cette stratégie n’est aucunement critiquable, mais elle doit conduire à une réflexion sur l’extrapolation qui peut en être faite en pratique courante. La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 La sélection concernant l’âge est particulièrement large, puisque les femmes pouvaient avoir jusqu’à 79 ans lors du recrutement. Or, dans l’essai WHI, l’augmentation du risque de cancer du sein la plus élevée correspond justement aux femmes les plus âgées : cette augmentation est de 34 % entre 70 et 79 ans, tandis qu’elle n’est que de 20 à 22 % entre 50 et 69 ans (ces excès de risque restant surévalués en raison des femmes traitées antérieurement). En pratique courante, rares sont les praticiens qui initient un THS après 70 ans : les résultats de l’essai WHI ne sont donc pas applicables au risque que peuvent encourir les femmes sous traitement avant 70 ans. Un autre critère de sélection concernait l’absence de signes climatériques importants lors du recrutement. Cela était justifié pour éviter l’abandon trop précoce du traitement dans le bras placebo, et conserver le “secret” vis-à-vis du traitement reçu. Or, en pratique courante, ce sont les femmes qui ont les symptômes les plus invalidants qui ont le plus de chance de recevoir un THS, et rien ne permet de savoir si l’effet du THS sur ces femmes est identique à celui des femmes qui n’ont que peu, ou pas, de symptômes climatériques. Sur le plan du suivi, toutes les femmes devaient avoir une mammographie annuelle. Mais cet essai était réalisé en double aveugle, et la plupart des femmes ne pouvaient préciser à leur radiologue si elles étaient ou non sous THS. De ce fait, l’interprétation des anomalies observées pouvait rester difficile. Ce problème n’existe jamais en pratique courante, les femmes connaissant le type de traitement qu’elles reçoivent : les erreurs d’interprétation sont donc minimisées dans la surveillance habituelle des femmes sous THS. En France, de tels problèmes restent d’ailleurs ponctuels, dans la mesure où la prise en charge systématique de la plupart des femmes par l’assurance maladie obligatoire permet de réaliser tous les examens complémentaires qui peuvent s’avérer nécessaires. Par ailleurs, le rythme annuel des mammographies reste utopique en pratique courante, la plupart des femmes n’ayant pas de suivi aussi fréquent. Le retard au diagnostic observé dans l’essai ne peut donc pas être observé dans la population générale, dans laquelle les femmes traitées sont au contraire mieux suivies que les femmes non traitées, et, partant, ont un diagnostic plus précoce, et une mortalité par cancer du sein qui reste plus faible. Dès lors, dire que les cancers du sein survenant sous THS sont plus étendus que les cancers du sein sous placebo est probablement vrai dans le cadre des essais, mais c’est une assertion fausse en pratique quotidienne. L’intérêt de ces grands essais reste donc capital sur un plan théorique, mais les enseignements qu’ils apportent doivent être relativisés, et ne pas être extrapolés systématiquement à la population générale. CONCLUSION Si le problème est de savoir si les THS combinés augmentent le risque de cancer du sein, il faut probablement répondre positiLa Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003 vement à cette question, en l’état actuel de nos connaissances. Cependant, ce verdict ne nous semble pas définitif et le débat reste ouvert pour de nombreuses questions. En premier lieu, il est difficile de fixer la durée à partir de laquelle il faut interrompre la prescription de ces traitements, eu égard aux informations portant sur la balance bénéfice/risque concernant l’ensemble des autres pathologies. Une attitude raisonnable serait toutefois de ne pas débuter la prescription d’un THS trop longtemps après la ménopause, et de ne pas poursuivre systématiquement son utilisation après 70 ans. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l’amélioration de la qualité de vie des femmes ménopausées qui utilisent un THS, ce qui reste un argument d’importance pour orienter les décisions des médecins et des femmes elles-mêmes. Bien que les résultats de l’essai WHI ne mettent pas clairement en évidence cette amélioration de la qualité de vie, probablement en raison de l’exclusion des femmes très symptomatiques (28), cet effet bénéfique sur les signes climatériques ne fait l’objet d’aucune controverse à l’heure actuelle. Pour toutes ces raisons, il semble prématuré de porter le haro sur tous les THS utilisés notamment en France à partir des résultats de ces essais. Le plus sage actuellement est d’adapter la décision de prescrire un THS, ou d’interrompre son utilisation, au cas par cas, en fonction de l’âge de survenue de la ménopause, de l’âge des femmes, et de l’ensemble des facteurs de risque que ces femmes peuvent présenter lors de l’initiation du THS, ou au cours de leur traitement. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Hulley S, Furberg C, Barrett-Connor E et al. Noncardiovascular disease outcomes during 6.8 years of hormone therapy – Heart and estrogen/progestin replacement study follow-up (HERS II). JAMA 2002 ; 288 : 58-66. 2. Writing group for the women’s health initiative investigators. Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women – Principal results from the WHI randomized controlled trial. JAMA 2002 ; 288 : 321-33. 3. Collaborative group on hormonal factors in breast cancer. Breast cancer and hormone replacement therapy : collaborative reanalysis of data from 51 epidemiological studies of 52 705 women with breast cancer and 108 411 women without breast cancer. Lancet 1997 ; 35 : 1047-59. 4. Bush TL, Whiteman M, Flaws JA. Hormone replacement therapy and breast cancer : a qualitative review. Obstet Gynecol 2001 ; 98 : 498-508. 5. Chlebowski RT, Hendrix SI, Langer RD et al. Influence of estrogen plus progestin on breast cancer and mammography in healthy postmenopausal women. JAMA 2003 ; 289 : 3243-53. 6. The women’s health initiative study group. Design of the women’s health initiative clinical trial and observational study. Controlled Clin Trials 1998 ; 19 : 61-109. 7. Verheul HAM, Coelingh-Bennink HJT, Kenemans P et al. Effects of estrogens and hormone replacement therapy on breast cancer risk and on efficacy of breast cancer therapies. Maturitas 2000 ; 36 : 1-17. 8. Bergkvist L, Adami HO, Persson I et al. The risk of breast cancer after estrogen and estrogen-progestin replacement. New Engl J Med 1989 ; 321 : 293-7. 9. De Lignières B, de Vathaire F, Fournier S et al. Combined hormone replacement therapy and risk of breast cancer in a French cohort study of 3 175 women. Climacteric 2002 ; 5 : 332-40. 10. Schairer C, Lubin J, Troisi R et al. Menopausal estrogen and estrogen-pregestin replacement therapy and breast cancer risk. JAMA 2000 ; 283 : 485-91. 23 D O S S I E R 11. Porch JV, Lee IM, Cook NR et al. Estrogen-progestin replacement therapy and breast cancer risk : the women’s health study (United States). Cancer Causes Control 2002 ; 13 : 847-54. 12. Million Women Study collaborators. Breast cancer and hormone-replacement therapy in the Million Women Study. Lancet 2003 ; 362 : 419-27. 13. International Agency for Research on Cancer (WHO), and International Association of Cancer Registries. Cancer incidence in five continents. In : Parkin DM, Muir CS, Whelan SL, Gao YT, Ferlay J, Powell J (eds). Lyon : IARC Scientific Publications, 1992 : VI (120). 14. Ménégoz F, Chérié-Challine L pour le Réseau Francim. Le cancer en France : incidence et mortalité. Situation en 1995. Paris : Éditions “La Documentation Française”. 15. Bilimoria MM, Winchester DJ, Sener SF et al. Estrogen replacement therapy and breast cancer : analysis of age at onset and tumor characteristics. Ann Surg Oncol 1999 ; 6 : 200-7. 16. Gajdos C, Tartter PI, Babinski A. Breast cancer diagnosed during hormone replacement therapy. Obstet Gyncecol 2000 ; 95 : 513-8. 17. Delgado RC, Lopez DM. Prognosis of breast cancers detected in women receiving hormone replacement therapy. Maturitas 2001 ; 38 : 147-56. 18. Cheek J, Macy J, Toth-Fejel S, Morris K et al. The impact of hormone replacement therapy on the detection, and stage of breast cancer. Arch Surg 2002 ; 137 : 1015-21. 19. Bonnier P, Bessenay F, Sasco AJ et al. Impact of menopausal hormonereplacement therapy on clinical and laboratory characteristics of breast cancer. Int J Cancer (Pred. Oncol) 1998 ; 79 : 278-82. DO SS IE R TH ÉM AT IQ UE 20. Schairer C, Gail M, Byrne C et al. Estrogen replacement therapy and breast cancer survival in a large screening study. J Natl Cancer Inst 1999 ; 91 : 264-70. 21. Bergkvist L, Adami HO, Persson I et al. Prognosis after breast cancer in women exposed to estrogen and estrogen-progestagen replacement therapy. Am J Epidemiol 1989 ; 30 : 221-8. 22. Greendale GA, Reboussin BA, Slone S et al. Postmenopausal hormone therapy and change in mammographic density. J Natl Cancer Inst 2003 ; 95 : 30-7. 23. Botha JL, Bray F, Sankila R, Parkin DM. Breast cancer incidence and mortality trends in 16 European countries. Eur J Cancer 2003 ; 39 : 1718-29. 24. Li CI, Malone KE, Porter PL et al. Relationship between long durations and different regimens of hormone therapy and risk of breast cancer. JAMA 2003 ; 289 : 3254-63. 25. Magnusson C, Baron JA, Bregström R et al. Breast cancer risk following long-term oestrogen – and oestrogen-progestin – replacement therapy. Int J Cancer 1999 ; 81 : 339-44. 26. Ross RK, Paganini-Hill A, Wan PC, Pike MC. Effect of hormone replacement therapy on breast cancer risk : estrogen versus estrogen plus progestin. J Natl Cancer Inst 2000 ; 92 : 328-32. 27. Olsson HL, Ingvar C, Bladström A. Hormone replacement therapy containing progestins and given continuously increases breast carcinoma risk in Sweden. Cancer 2003 ; 97 : 1387-92. 28. Hays J, Ockene JK, Brunner RL et al. Effects of estrogen plus progestin on health-related quality of life. N Engl J Med 2003 ; 348 : 1839-54. Retrouvez dans notre prochain numéro La Lettre du Sénologue parution décembre 2003, notre dossier : “LE CANCER DU SEIN DE LA FEMME JEUNE (MOINS DE 35 ANS)” [1RE PARTIE] Coordonné par J.R. Garbay, B. Marion-Deremble ◆ Épidémiologie ◆ Le cancer du sein de la femme jeune est-il différent ? • caractéristiques anatomopathologiques • prédispositions • traitements conservateurs • traitements systématiques L’article de C. Pélissier sur l’apoptose initialement prévu dans ce dossier sera publié dans le prochain numéro de La Lettre du Sénologue en décembre 2003. 24 La Lettre du Sénologue - n° 21 - juillet/août/septembre 2003