D O S S I E R Prise en charge des cancers du col et de l’ovaire Coordination : P. Bonnier Institut de chirurgie et d’oncologie gynécologiques et mammaires Centre hospitalier privé Beauregard, 23, rue des Linots, 13004 Marseille 1. Institut Paoli-Calmettes, service de chirurgie oncologique 2, 232, bd Sainte-Marguerite, 13273 Marseille. 2. Centre Val-d’Aurelle, Parc Euromédecine, service de chirurgie générale, oncologique, 34298 Montpellier 3. Centre Georges-François-Leclerc, service de chirurgie oncologique, 1, rue du Professeur-Marion, 21079 Dijon 4. Centre Jean-Perrin, service de chirurgie oncologique, 58, rue Montalembert, 63011 Clermont Ferrand. 5. Centre Claudius-Regaud, service de chirurgie oncologique, 20-24, rue du Pont-Saint-Pierre, 31052 Toulouse. 6. Institut Gustave-Roussy, service de chirurgie oncologique, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif. 7. Centre L. Berard, service de chirurgie oncologique, 28, rue Laennec, 69373 Lyon. 8. Institut Bergonié, service de chirurgie oncologique, 229, cours de l’Argonne, 33076 Bordeaux. * GCFC : Groupe des Chirurgiens de la Fédération des Centres de lutte contre le cancer. ▼ Chirurgie totale dans le cancer du col avec masses tumorales volumineuses (bulky disease des Anglo-Saxons) Completion surgery in bulky cervical cancer E. Azria (1), C. Haie-Meder (2), Y. Zafrani (1), P. Pautier (3), C. Lhommé (3), P. Duvillard (4), D. Castaigne (1), P. Morice (1) 23 Exentération pelvienne postérieure pour cancer de l’ovaire : résultats d’une étude multicentrique du GCFC Posterior pelvic exenteration for ovarian cancer: results of a multicentric study of GCFC G. Houvenaeghel (1), M. Gutowski (2), M. Buttarelli (1), J. Cuisenier (3), C. Dalle (4), G. Ferron (5), P. Morice (6), P. Meeus (7), E. Stockle (8) et GCFC* : L. Lelièvre (1), P. Rouanet (2) , J. Fraisse (3), J. Dauplat (4), D. Querleu (5), P. Martel (5), D. Castaigne (6) 33 ▼ ▼ Facteurs pronostiques et résultats du traitement chirurgical à visée curative des récidives de cancer du col Pronostic factors and results of surgical resection with curative intent for locoregional recurrence of cervical cancer G. Houvenaeghel*, E. Grégoire*, M.Buttarelli*, L. Lelièvre*, J. Jacquemier**, L. Gonzague-Casabianca* 39 1. Service de chirurgie. 2. Service de radiothérapie. 3. Service d’oncologie médicale. 4. Service d’anatomopathologie, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif. * Service de chirurgie oncologique. ** Services d’anatomopathologie et de radiothérapie, Institut Paoli-Calmettes, 232, bd Sainte-Marguerite, 13273 Marseille Cedex. Intérêt de la tomographie par émission de positons (TEP) au fluorodésoxyglucose-(18F) (FDG) dans les cancers du col utérin Usefulness of (18)F-fluorodeoxyglucose PET in cervical cancer D. Grahek (1), E. Daraï (2), F. Gutman (1), E. Barranger (2), F. Montravers (1), S. Uzan (2), J-N. Talbot (1) 1. Service de médecine nucléaire et centre TEP. 2. Service de gynécologie obstétrique, hôpital Tenon, APHP, Cancer Est, université Pierre et Marie-Curie, Paris VI. La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 47 ▼ 21 D O S S I E R Exentération pelvienne postérieure pour cancer de l’ovaire : résultats d’une étude multicentrique du GCFC Posterior pelvic exenteration for ovarian cancer: results of a multicentric study of GCFC ● G. Houvenaeghel (1), M. Gutowski (2), M. Buttarelli (1), J. Cuisenier (3), C. Dalle (4), G. Ferron (5), P. Morice (6), P. Meeus (7), E. Stockle (8) et GCFC* : L. Lelièvre (1), P. Rouanet (2), J. Fraisse (3), J. Dauplat (4), D. Querleu (5), P. Martel (5), D. Castaigne (6) L‘ obtention d’une réduction tumorale optimale ou si possible macroscopiquement complète représente le facteur pronostic prépondérant au cours du traitement des cancers avancés de l’ovaire (1). Cet objectif peut nécessiter une chirurgie d’exérèse étendue, y compris au niveau pelvien avec une exentération pelvienne postérieure supralévatorienne lorsque la masse pelvienne est volumineuse ou du fait de localisations péritonéales pelviennes étendues (2-4). Une anastomose colorectale portant sur le rectum sous-péritonéal, habituellement indemne d’envahissement, est généralement possible. Le but de ce travail est de rapporter une expérience pluricentrique de ce type de résection afin de préciser les résultats de ces anastomoses, le taux de stomie de protection, les complications et les survies. MATÉRIEL ET MÉTHODES Entre août 1990 et juin 2004, l’ensemble des patientes opérées d’un cancer de l’ovaire nécessitant une exentération pelvienne postérieure ont été analysées à partir d’un recueil rétrospectif sur huit centres de lutte contre le cancer en France. Un total de 265 patientes a pu être recruté, avec des extrêmes par centre de 13 à 53 patientes. L’âge moyen et l’âge médian des patientes était de 59,4 ans (extrêmes : 23-93). Le stade initial correspondait à un stade IIIc dans 66,4% des cas, un stade IV dans 15,5% des cas, un stade IIIa ou b dans 6,8% des cas, un stade II dans 3 cas (1,1%) et non précisé 27 fois (10,2 %). L’exentération a été réalisée 141 fois lors d’une chirurgie initiale (53,2 %), 61 fois lors d’une chirurgie d’intervalle (23 %), 31 fois après 6 cures de chimiothérapie (11,7%) et 32 fois lors d’une chirurgie pour récidive (12,1%). Une chirurgie supraradicale (exérèses péritonéales étendues sus- méso1. Institut Paoli-Calmettes, service de chirurgie oncologique 2, 232, bd SainteMarguerite, 13273 Marseille. 2. Centre Val-d’Aurelle, Parc Euromédecine, service de chirurgie générale, oncologique, 34298 Montpellier. 3. Centre Georges-François-Leclerc, service de chirurgie oncologique, 1, rue du Professeur-Marion, 21079 Dijon. 4. Centre Jean-Perrin, service de chirurgie oncologique, 58, rue Montalembert, 63011 Clermont Ferrand. 5. Centre Claudius-Regaud, service de chirurgie oncologique, 20-24, rue du Pont-Saint-Pierre, 31052 Toulouse. 6. Institut Gustave-Roussy, service de chirurgie oncologique, 39, rue CamilleDesmoulins, 94805 Villejuif. 7. Centre L. Berard, service de chirurgie oncologique, 28, rue Laennec, 69373 Lyon. 8. Institut Bergonié, service de chirurgie oncologique, 229, cours de l’Argonne, 33076 Bordeaux. *GCFC : Groupe des Chirurgiens de la Fédération des Centres de lutte contre le cancer. La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 colique et/ou au moins une résection digestive associée à l’exentération pelvienne) a été réalisée 127 fois (47,9 %), plus fréquemment en cas de récidive (25/32 : 78,1 %) par rapport aux traitements initiaux (102/233 : 43,8 %) (p = 0,00026). Une lymphadénectomie dans le même temps opératoire que l’exentération pelvienne a été réalisée 182 fois (68,7%), 36 fois à l’étage pelvien (13,6%), 15 fois (5,7%) au niveau lombo-aortique, 131 fois (49,4%) aux deux étages. Dans 83 cas (31,3%), aucune lymphadénectomie n’a été pratiquée durant ce geste opératoire. Une lymphadénectomie a été réalisée moins fréquemment en cas de récidive (15/32 : 46,9%) que lors d’un traitement initial (174/233 : 74,7%) (p = 0,001). RÉSULTATS Une anastomose colorectale a été réalisée 263 fois, dans 90% des cas par agrafage mécanique. Une stomie de protection a été confectionnée 43 fois (16,3 %), dans 51,1 % (22/43) des cas par une colostomie et dans les autres cas par une iléostomie. Une stomie a été réalisée plus fréquemment : – en cas de récidive : 28,1 % (9/32) par rapport aux autres cas 14,7% (34/231) (p = 0,054) et sans différence entre les cas de chirurgie initiale, d’intervalle et après six cures de chimiothérapie ; – pour les patientes âgées de plus de 75 ans : 27,3% (6/22) versus 15,4% (37/240) (NS). La réalisation d’une stomie n’était pas plus fréquente pour les cas d’exérèse supraradicale (18/125 : 14,4%) par rapport aux autres exérèses radicales (25/138 : 18,1%) et pour les anastomoses manuelles au fil par rapport aux sutures mécaniques (respectivement, 7,7 % [2/26] versus 17,4 % [41/236]), (tableau I). La fermeture de cette stomie a été réalisée dans 72,1% des cas (31 fois), plus précocement en cas d’iléostomie qu’en cas de colostomie : à 38 jours de médiane (moyenne : 82 jours ; extrêmes : 12 et 304 jours) versus 182 jours (180 jours ; extrêmes : 61 et 315 jours). Le taux d’anastomoses en fonction a été de 94,7% (249/263) (figure 1). Les suites opératoires ont été compliquées dans 27,2 % des cas (72/265). Il s’agissait d’une complication de l’anastomose colorectale 30 fois (11,4% : 30/263) avec une fistule 25 fois (9,5%). Le taux de fistules anastomotiques a été de 9,1 % (20/220) en l’absence de stomie de protection et de 11,6% (5/43) lorsqu’une stomie avait été réalisée (NS). De même, il n’y avait pas de diffé23 D O S S I E R Tableau I. Chirurgie initiale Nombre % Chirurgie d’intervalle Nombre % Après 6 cycles Nombre % Récurrence Nombre % Total Nombre % Exérèse supraradicale Stomie Réopération (62/141) (16/139) (17/141) 44 11,5 12 (25/61) (12/61) (5/61) 41 19,7 8,2 (15/31) (6/31) (0/31) 48,4 19,4 0 (25/32) (9/32) (3/32) 78,1 28,1 9,4 (127/265) (43/263) (25/265) 47,9 16,3 9,4 FIGO II IIIA - IIIB IIIC IV Inconnu 1 12 96 21 11 0,7 8,5 68 15 7,8 0 2 42 12 5 3,3 68,8 19,7 8,2 0 1 23 6 1 3,2 74,2 19,4 3,2 2 3 15 2 10 6,2 9,4 46,9 6,2 31,3 3 18 176 41 27 1,1 6,8 66,4 15,5 10,2 Reliquat tumoral Sans < 2 cm > 2 cm 63 70 8 44,7 49,6 5,7 36 22 3 59 36 5 21 8 2 67,7 25,8 6,5 22 7 3 68,7 21,9 9,4 142 107 16 53,6 40,4 6 Hospitalisation médiane 17 15 15 17 Délai median de chimiothérapie 31 34 33 34 rence des taux de complications de l’anastomose en fonction de la réalisation ou non d’une stomie, 10,9% (24/220) en l’absence de stomie et 14% (6/43) en présence d’une stomie, ni de différence du taux global de complications en fonction de la réalisation d’une stomie ou non, respectivement 25,5% (56/220) en l’absence de stomie et 37,2% (16/43) en présence d’une stomie. Les autres complications, associées ou non à une complication de l’anastomose colorectale, ont été médicales 22 fois, chirurgicales 23 fois et combinées médicales et chirurgicales 9 fois, sans différence en fonction du moment de la chirurgie. Le taux de complications chirurgicales autres que celles liées à l’anastomose colorectale n’était pas différent pour les exérèses réalisées pour récidive par rapport aux autres (19,3% ; 6/31 versus 11,5% ; 26/226). Le taux de réinterventions pour complication a été de 9,4% (25/265), 14 fois secondaires à une complication de l’anastomose (56% : 14/25). Le taux de réinterventions était, en revanche, significativement différent en fonction de la réalisation ou non d’une stomie (en excluant la réintervention de fermeture de stomie) : 18,6% (8/43) avec une stomie versus 7,7% (17/220) en l’absence d’une stomie temporaire (p = 0,026). En fonction du moment où l’exentération postérieure a été réalisée, les taux de complications ont été de 27% (38/141) après chirurgie initiale, 31,1% (19/61) après chirurgie d’intervalle, 12,9% (4/31) lorsque la chirurgie a été réalisée après six cures de chimiothérapie et 34,4% (11/32) après chirurgie pour récidive (NS). De même, le taux global de complications, le taux de complications de l’anastomose colorectale et le taux de réinterventions n’était pas différent en fonction du moment de la chirurgie ou en fonction du type de chirurgie radicale ou supraradicale. Les durées d’hospitalisation ont été de 16 jours en médiane (moyenne : 19,7 jours ; extrêmes : 5-91) sans différence en fonction du moment de chirurgie ou en fonction du type de chirurgie radicale ou supraradicale et avec une médiane de 15 jours en l’absence de complication (moyenne : 16,8 jours) versus 23 jours après survenue d’une complication (moyenne : 27,4 jours) (p < 0,0001). L’absence de reliquat tumoral macroscopique a été constatée dans 53,6 % des cas (142/265). Un reliquat de moins de 1 cm était observé 73 fois (27,5%), de moins de 2 cm sans autre précision 34 fois (12,8%) et de plus de 2 cm 16 fois (6%). La présence ou la 24 Figure 1. taille du reliquat tumoral n’étaient pas différentes en fonction du moment de la chirurgie, de l’âge des patientes et du stade FIGO. Le traitement de chimiothérapie en postopératoire a été débuté avec un délai médian de 31 jours (moyenne : 35,4 ; extrêmes : 10-104), sans différence en fonction du moment de la chirurgie, mais avec un délai plus long en cas de complication postopératoire (médiane : 31 versus 37 jours) (p = 0,008). En fonction du type de chirurgie, c’està-dire de l’étendue de l’exérèse, les délais de début de traitement de chimiothérapie étaient de 33,2 jours en moyenne (médiane : 31 jours ; extrêmes : 11-84) après chirurgie radicale et de 37,8 jours en moyenne (médiane : 34 jours ; extrêmes : 10-104) après chirurgie supraradicale, sans différence significative dans la répartition des débuts de chimiothérapie de 35 jours ou moins par rapport à des délais de plus de 35 jours en fonction du type de chirurgie (78/115 soit 67,8% < 35 jours après chirurgie radicale versus 58/102 soit 56,8% < 35 jours après chirurgie supraradicale) (p = 0,064). La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 D O S S I E R Figure 3. Figure 2. Un décès a été observé au cours du suivi chez 129 patientes (48,7%), une fois en postopératoire (0,4%). Les survies ont été à 1 an de 81 % (ES : 2,5), à 2 ans de 62,2 % (ES : 3,4), à 3 ans de 46,1% (ES : 3,8), à 4 ans de 36% (ES : 4) et à 5 ans de 29% (ES : 4,1), avec une médiane de survie de 33,5 mois (figure 2). Les médianes de survie étaient de 37 mois après chirurgie initiale, de 32,5 mois après chirurgie d’intervalle, de 20,1 mois après 6 cures et de 23,3 mois après chirurgie pour récidive (log-rank : 0,005) (figure 3). Les médianes de survie étaient de 37,4 mois en l’absence de résidu tumoral, de 33,5 mois pour un résidu de moins de 1 cm, de 29 mois pour un résidu de moins de 2 cm et de 19,5 mois pour un résidu de plus de 2 cm (log-rank < 0,0001) (figure 4). Les survies n’étaient pas différentes en fonction du type histologique, de la survenue ou non d’une complication, de la survenue d’une complication de l’anastomose colorectale, de la présence ou non d’un envahissement ganglionnaire pelvien et ou lombo-aortique et en fonction d’une chirurgie radicale ou supraradicale. En analyse multivariée selon le modèle de Cox, les deux facteurs significatifs étaient le type de résidu (nul, < 2 cm, > 2 cm) (p < 0,0001) et le moment de la chirurgie (p < 0,0001), les autres facteurs comme l’âge, l’année de chirurgie et le stade FIGO étant non significatifs. Lorsque l’exentération postérieure a été réalisée pour une récidive, les médianes de survie ont été de 41,6 mois pour un délai de récidive de 36 mois ou plus (17 patientes) et de 13,2 mois pour un délai de moins de 36 mois (15 patientes) (log-rank : 0,048) (figure 5). Une différence significative en fonction du type de résidu tumoral inférieur ou égal à 1 centimètre (n = 28) par rapport à un résidu de plus de 1 centimètre (n = 4) a été mise en évidence (p = 0,02) (figure 6). DISCUSSION Le traitement des stades avancés de cancer de l’ovaire impose une chirurgie majeure nécessitant des thérapeutiques complémentaires. La nécessité d’obtenir un reliquat tumoral minime ou nul est actuellement un consensus, étayé par plusieurs métaanalyses informatives (1, 5, 6). Le reliquat tumoral nul est un facteur important La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 également retrouvé dans cette série de patientes ayant nécessité une exérèse rectale, puisque les médianes de survie étaient significativement supérieures en cas de résidu nul par rapport à la présence d’un résidu. Le taux de cytoréduction optimale (< 1cm ou 2 cm) après exentération postérieure a été de 93,9% dans cette série et les taux rapportés dans la littérature se situaient entre 64 et 100% (2, 4, 7-17) avec un taux de réduction < 5 mm de 96,2 % (206/212) dans l’expérience de Spirtos et al. (3) et de 90,9% dans l’expérience de Benedetti-Panici et al. (11). Le taux de réduction macroscopique complète a été de 53,6 % dans cette série, comparable aux taux rapportés dans la littérature de 17,8 à 72,2% (3, 4, 9, 10, 12, 16-18) (tableau II). Les taux de cytoréduction optimale ou complète ne différaient pas de manière significative dans cette série en fonction du moment de la chirurgie, comme dans l’expérience rapportée par Morice et al. comparant les réductions initiales et d’intervalle de cancers avancés de l’ovaire avec ou sans résection digestive, avec respectivement 51 et 54% de réduction complète, 84 et 100% de réduction optimale inférieure à 2 cm (19). Les taux de cytoréduction optimale pour des stades III et IV, avec ou sans exérèse digestive, étaient de 75% ou plus dans des centres experts (1), comparables à ceux de notre étude, 93,9% après exentération postérieure dans notre série et un taux moyen de 41,9 % dans la métaanalyse de Bristow et al. (extrêmes de 0 à 100%) et des taux significativement inférieurs pour les stades IV (- 0,52, p < 0,001) (1). La réalisation d’une chirurgie à visée optimale, c’est-à-dire avec un reliquat tumoral nul ou au moins inférieur à 2 cm est actuellement controversée lorsque celle-ci doit être supraradicale, du fait du risque accru de morbidité et de retard au début de traitement de chimiothérapie. Cependant, nous n’avons pas observé de différence significative du taux de complications, ni du délai de chimiothérapie en fonction du type de chirurgie radicale ou supraradicale, pour des patientes qui ont toutes subi une résection rectale. Un concept plus récent suggère donc de réaliser la chirurgie, dite d’intervalle, au milieu de la chimiothérapie, après la réalisation des trois ou quatre premières cures de chimiothérapie, dans les cas où une résection optimale des lésions est inenvisageable lors de la chi25 D O S S I E R Figure 5. Figure 4. – éventuellement d’augmenter le taux de résection complète ou avec un reliquat tumoral minime (< 1 ou 2 cm) ; – d’obtenir une survie comparable à celle observée après une chirurgie d’exérèse initiale (19, 21). Cette chirurgie d’intervalle ne doit être proposée que dans les cas où il semble impossible de réaliser d’emblée une exérèse macroscopique complète ou avec un résidu minime (< 0,5 mm), en l’absence actuelle de résultats d’études ayant un recul suffisant et avec un niveau de preuve élevé. Cette attitude ne peut donc pas être généralisée ni recommandée pour l’ensemble des cancers de l’ovaire évolués. En revanche, il semble préférable de réaliser une exérèse chirurgicale à visée optimale lors d’une chirurgie d’intervalle, après trois ou quatre cures de chimiothérapie, par rapport à une exérèse pratiquée en fin de traitement initial de chimiothérapie après six cures (20). Le standard reste donc toujours l’exérèse radicale initiale à visée optimale chaque fois qu’elle paraît faisable. Cependant, plus l’équipe chirurgicale est spécialisée (1, 22, 23), meilleurs seront les résultats avec une morbidité moindre. Dans le cadre de la chirurgie des récidives, une réduction optimale représente également un facteur majeur du pronostic (24-32). Lorsque l’exentération a été réalisée pour une récidive, le taux de Figure 6. rurgie initiale. Cette chirurgie d’intervalle a pour avantage : – de réduire la morbidité (19, 20) en diminuant l’importance des exérèses, en particulier digestives ; Tableau II. Auteur Nb Sonnendecker Soper Bridges Guidozzi Benedetti-Panici Scarabelli Spirtos Hertel Obermair Clayton Bristow Notre série 20 40 43 27 66 66 212 100 65 129 31 265 26 Définition optimale Résection (%) R0 (%) < 2 cm < 2 cm < 2 cm < 0,5 cm < 2 cm < 0,5 cm < 2 cm < 2 cm < 2 cm ≤ 1 cm < 2 cm 67 74,4 78 90,9 63,6 96,2 85 89,2 79,2 87,1 93,9 27 36,4 72,2 59 21,5 17,8 61,3 53,6 Mortalité (%) Morbidité moyenne CRA fistula Réopération 10 2,5 0 6,6 25 46 3,1 0 3,7 5,5 1,4 6 1,5 3,1 0 0,4 9 12,1 18 32,3 25,6 12,9 27,2* 10 Stomie 10 12,5 4,6 3,7 Fermeture Hôpital Survie de la (moyenne) moyenne stomie % CRA (%) fonctionnel 33,3 100 78 100 12 16 15 27 0,9 9 3,1 0,8 3,2 9,5 4,6 3,1 3,2 9,4 20,7 20,6 58,4 4,6 3,2 16,3 90,9 90 71,4 72,1 55,1 11 13 11 16 30,6 39,5 33,5 98,1 97,7 83,6 100 94,7 La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 D cytoréduction optimale a été dans cette série de 90,6 % avec un taux de réduction complète de 68,7 %, comparable aux chiffres rapportés dans la littérature pour des chirurgies de récidives qui avaient comporté ou non une exérèse digestive : 60 à 87 % de réduction optimale < 2 cm (25, 26, 33, 34), 62 à 72% de réduction optimale < 1 cm (29-31), 37 et 85% de réduction optimale < 0,5 cm (28, 35) et 9 à 100% de résidu non détectable (19, 25, 28-32, 34, 36, 37). Dans ces séries de chirurgie pour récidives de cancer de l’ovaire, une résection digestive avait été nécessaire dans 13,1 à 72,6 % des cas (24-26, 28-37). Les autres facteurs pronostiques importants et significatifs étaient le délai de récidive (24-32) comme dans notre étude, et le nombre de sites de récidive, ce facteur étant corrélé avec la possibilité d’obtenir une résection tumorale complète (28, 32). L’intérêt de cette série est de montrer que l’atteinte pelvienne massive n’est pas une contre-indication à cet objectif d’obtenir une réduction tumorale optimale, qui a été réalisée dans 94% des cas de cette série, avec au mieux un résidu nul, qui a pu être obtenu dans 53,6 % des cas de cette série. L’intérêt d’une exentération postérieure dans cette indication a été rapporté dans d’autres études (2, 13, 18). La réduction tumorale pelvienne par cette technique radicale est pérenne dans le temps, comme l’a constaté l’équipe de Spirtos et al. au cours de chirurgies secondaires de réévaluation (3). La diffusion néoplasique ovarienne étant essentiellement péritonéale, l’exentération postérieure, en emportant tout le péritoine pelvien, permet d’obtenir une réduction tumorale sans séquelles importantes. Le rectum sous-péritonéal est exceptionnellement atteint, ce qui permet de confectionner une anastomose colorectale en tissu sain et avec une bonne fonction sphinctérienne, ce d’autant que ces patientes n’ont pas reçu de radiothérapie pelvienne (38). Faisabilité de l’anastomose Dans notre série, un rétablissement de la continuité digestive a été réalisé 263 fois sur 265 (99,2%) et après fermeture d’une stomie temporaire, 94,7% des anastomoses étaient opérationnelles. Dans les études rapportées, une anastomose a été pratiquée dans 80 à 100% des cas (3, 4, 8, 9, 12, 13, 16, 18) et le taux d’anastomoses en fonction était de 78 à 100% (3, 4, 12, 13, 16, 18). De plus, il a été montré que même avec des exérèses de masses tumorales importantes, une meilleure qualité de vie était obtenue après une chirurgie optimale (39). Taux de stomie La décision de réaliser une stomie de protection temporaire était celle du chirurgien en fonction de ces convictions et des conditions locales avec, de manière rétrospective, un taux global de 16,3% de stomies, de 14,7% pour l’ensemble des exérèses réalisées au cours du traitement primaire et de 28,1 % pour les récidives. Ces taux étaient très variables dans la littérature, de 3,2 à 59% (2-4, 8, 9, 1214, 16, 18, 40-42), de 3,2% pour Bristow et al. (31 patientes) et de 0 % pour Mirashemi et al. (27 patientes), ces deux auteurs concluant à l’absence de nécessité et d’indication de stomies de protection, au moins systématique, même en présence d’une ascite abondante. En cas de récidive, le taux élevé de stomies de protection que nous rapportons (28,1%) par rapport aux données de la littérature sur l’ensemble des récidives opérées (0,7 à 19% et en moyenne de 6,6% ; 26/391) (25-27, 30, 43, 44) et sur les récidives opérées avec un geste digestif quel qu’il soit, avec ou sans exentéLa Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 O S S I E R ration postérieure (de 2 à 33,3 % et en moyenne de 14,7 % ; 24/163) (25, 26, 30, 31, 43) peut s’expliquer par la sélection des patientes qui ont toutes bénéficié d’une exentération postérieure. Dans notre série, le taux de stomies n’était pas significativement corrélé à l’étendue de l’exérèse, ni à l’âge des patientes. En revanche, le taux de réinterventions, plus important chez les patientes ayant nécessité une stomie, sans différence du taux de complications globales et du taux de complications liées spécifiquement à l’anastomose colorectale, souligne probablement le fait que la décision de confectionner une stomie était en rapport avec le statut général de la patiente et les difficultés ou conditions locales lors de l’intervention. Le taux de mortalité postopératoire, malgré l’importance de l’exérèse chirurgicale, reste acceptable, de 0 à 6,6% dans la littérature après exentération postérieure (2-4, 8, 9, 12, 13, 16, 18) et de 0 à 3,3% pour l’ensemble des récidives opérées comportant ou non un geste digestif (24-37), comparable à notre série (0,4%). Le taux global de morbidité a été de 27,2%, sans différence significative en fonction de l’étendue de l’exérèse, de l’âge, du moment de la chirurgie et de la réalisation ou non d’une stomie. Les taux de complications postopératoires significatives ou majeures après exentération postérieure pour cancer de l’ovaire variaient de 12 à 49 % dans la littérature (2-4, 8, 9, 11-15, 18, 30, 40) et de 2,6 à 9,4% pour des récidives opérées avec ou non un geste digestif (28, 31, 32). Les taux de morbidité sont cependant difficiles à comparer entre les différentes séries de la littérature, du fait de critères hétérogènes. Le taux de réinterventions a été dans notre série de 9,4%, comparable aux données de la littérature, de 3,1 à 10% (4, 8, 9, 12, 18, 45). Les complications liées spécifiquement à la réalisation d’une anastomose colorectale ont été dans cette série de 11,4%, avec un taux de fistules anastomotiques de 9,5%, sans différence en fonction de l’étendue de l’exérèse, de la réalisation d’une stomie, du moment de l’exérèse rectale et de l’âge des patientes. Ces taux étaient comparables aux données de la littérature, de 0 à 9% de fistules (3, 4, 9, 12-14, 16, 18, 41, 42) et 0%, 2,1 et 3,1% de fistules anastomotiques lorsqu’une ascite de plus de 500 ml était présente (2, 12, 46). Le taux d’anastomoses fonctionnelles a été de 94,7% dans cette expérience, comparable au taux de 78 à 100% rapporté dans la littérature (3, 4, 12, 13, 16, 18) et au taux de 88,6% rapporté parmi 35 exentérations postérieures sans radiothérapie pour diverses étiologies de cancer gynécologique (38) et supérieur au taux de 60% observé (9/15) lorsqu’une radiothérapie avait été nécessaire. Le traitement de chimiothérapie, après ces exérèses pelviennes étendues, a été initié dans cette série avec un délai médian de 31 jours, plus important en cas de complication postopératoire (37 jours). L’impact sur le taux de réponses complètes et sur la survie du délai de début de la chimiothérapie ne semble pas être prépondérant, puisqu’en étude multivariée ce facteur n’était pas significatif après chirurgie d’exérèse de cancer de l’ovaire portant sur des effectifs de 313, 362 et 472 patientes (27, 47, 48), même si ce facteur en étude statistique univariée a pu été rapporté comme significatif (47, 48). Dans l’étude de Gaducci et al. (27), il n’existait pas de corrélation significative entre ce délai et la survie globale, même pour les patientes dont le délai de début de chimiothérapie était de plus de 31 jours par rapport aux autres (27). Dans la littérature, les médianes de survie, après exentération postérieure, ont été de 15 à 55,1 mois (3, 4, 9, 11, 18) comparables à 27 D O S S I E R nos résultats. Pour des stades avancés initiaux (stade III ou IV), les médianes de survie ont été de 29 mois (12 à 62 mois selon les études) (1). Le pourcentage de cytoréduction optimale représentait le facteur prédictif le plus puissant de survie médiane (p < 0,001) : chaque augmentation de 10% du taux de cytoréduction maximale était corrélée à une augmentation de la médiane de survie de 5,5 (IC 95 % : 3,3-7,8%). Tenant compte de toutes les autres variables analysées, la médiane de survie de la cohorte des patientes, avec un taux de réduction optimale de moins de 25% était de 22,7 mois en comparaison avec une médiane de 33,9 mois lorsque ce taux était supérieur à 75%, correspondant à une augmentation de 50% (11,2 mois) (1). Nous avons retrouvé des données similaires sur cette étude comportant un nombre de cas important de résection digestive ayant nécessité une exentération pelvienne postérieure, les médianes de survie étant de 37,4 mois en l’absence de résidu tumoral, de 33,5 mois pour un résidu de moins de 1 cm, de 29 mois pour un résidu de moins de 2 cm et de 19,5 mois pour un résidu de plus de 2 cm (log-rank < 0,0001). La réalisation d’une exentération pelvienne postérieure semble donc tout à fait justifiée lorsqu’elle est nécessaire pour obtenir une réduction tumorale maximale. Ceci est d’autant plus conforté par les observations suivantes : – lors d’un second look après exentération pelvienne réalisée durant la chirurgie initiale, la présence de résidu tumoral pelvien est peu fréquente : un résidu pelvien a été observé chez 5,3% des patientes (8/151) dans l’expérience de Spirtos et al. alors que 58 patientes (38,4 %) avaient un reliquat tumoral extrapelvien (3), dans l’expérience de Bristow et al. aucune patiente sur les 15 n’avait de résidu tumoral, 7 avaient un résidu extrapelvien (4) ; – le taux de reprise évolutive au niveau pelvien reste faible, 5,3% (16), 9,4% (3) et 16,7% (4) par rapport aux autres localisations de récidive qui étaient de 43,9% au niveau abdominal mais extrapelvien et de 5,2% de métastases dans l’expérience de Spirtos et al. (3). CONCLUSION La stratégie chirurgicale dans le cancer de l’ovaire est bien codifiée. L’objectif d’obtenir un reliquat tumoral minime, ou si possible nul, ne doit pas être entravé par une atteinte du rectum par contiguïté. L’exentération postérieure est utile dans ces cas, y compris en cas d’ascite, pour réaliser une exérèse optimale. Les suites opératoires relativement simples permettent de poursuivre la prise en charge par une chimiothérapie débutée rapidement. Une stomie temporaire de protection ne devrait être envisagée que peu fréquemment, en fonction des conditions générales et locales, sachant que ces stomies seront fermées dans la très grande majorité des cas. De plus, la qualité de vie est conservée après ce type de chirurgie qui permet d’obtenir une bonne continence anale et évite les occlusions basses fréquentes dans les cancers ovariens. ■ RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Bristow RE, Tomacruz RS, Armstrong DK et al. 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Comme d’habitude à la SFOG, il sera fait une large place aux communications libres sur les thèmes de la cancérologie pelvienne de la femme où la multidisciplinarité de notre société scientifique pourra pleinement s’exprimer. Le congrès sera précédé d’un atelier EPP consacré à l’organisation pratique des centres pluridisciplinaires en cancérologie, leur cahier des charges et les pièges à éviter. Pour tous renseignements et inscription : Christine Guibert. Tél. : 03 90 24 49 40. Fax : 03 90 24 49 41. E-mail: christine.guibert@ adm-ulp.u-strasbg.fr 8-10 novembre 2006 – Lille – Grand Palais – XXVIIIes Journées de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire organisées par Jacques Bonneterre et Yazid Belkacemi sur le thème : Cancers du sein localisés : les nouvelles pratiques. Inscription : 310, bd Clémenceau, 59700 Marcq-en-Barœul, France. Internet : www.senologielille2006.com. Tél. : 33 (0)3 20 98 25 25 – Fax : 33 (0)3 20 98 25 35. Inscription de préférence avant le 16 octobre 2006. E-mail : [email protected] (Caroline Sarrazyn). La Lettre du Gynécologue - n° 313 - juin 2006 31