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radiothérapie abdomino-pelvienne ne peut concerner que les
stades précoces de la maladie et qu’elle comporte un risque
toxique important. De plus, elle n’est supérieure aux bras
témoins que dans un essai sur sept en adjuvant immédiat à la
chirurgie, et dans aucun des quatre essais randomisés en
consolidation après chimiothérapie et second look.
TECHNIQUE DE L’IRRADIATION
Depuis l’avènement des très hautes énergies en radiothérapie,
et avec la possibilité de dimensions de champs plus impor-
tantes, les techniques initiales de moving strip (bande mou-
vante) ont laissé la place aux champs uniques, plus homogènes
avec protection des organes critiques (foie et reins). Dans les
cancers épithéliaux, le volume cible comprend l’abdomen en
totalité : les limites sont les coupoles diaphragmatiques en
haut, les parois abdominales latéralement et le pelvis en tota-
lité jusqu’à l’extrémité inférieure des trous obturateurs en bas.
La dose habituellement délivrée est de 30 Gy en vingt frac-
tions de 1,5 Gy par un faisceau antérieur et un faisceau posté-
rieur avec protections rénales après une dose 15 Gy et hépa-
tiques après une dose de 20 Gy. Quelques cas de boost de 10 à
15 Gy ont été décrits, soit sur la maladie résiduelle, soit sur les
aires ganglionnaires quand les ganglions étaient envahis. Ce
surdosage ne semble apporter qu’un risque toxique supplé-
mentaire.
TOXICITÉ
Les effets immédiats sont dominés par la toxicité digestive
avec des nausées et vomissements quasi constants lors des pre-
mières séances. On note aussi une thrombopénie dont l’inten-
sité dépend des traitements antérieurs (chimiothérapie). Ces
effets secondaires sont responsables des arrêts prématurés des
traitements, qui peuvent concerner jusqu’à 30% des malades.
Les toxicités tardives sont dominées par la toxicité digestive,
qui concerne 5 à 15 % des patientes. Ce risque de “grêle
radique” est d’autant plus important que la patiente compte
davantage d’interventions chirurgicales à son actif et qu’elle a
bénéficié d’une surimpression.
UN CAS À PART : LES DYSGERMINOMES
À l’inverse des tumeurs épithéliales, les dysgerminomes de
l’ovaire sont des tumeurs très radiosensibles, touchant souvent
des femmes jeunes (dans 20 % des cas dans le post-partum
immédiat ou lors de la grossesse). Dans 90 % des cas, ces
tumeurs sont découvertes à un stade précoce (I ou II), et sont
plus fréquemment bilatérales que les tumeurs épithéliales. De
plus, leur lymphophilie est reconnue, avec environ 25 %
d’atteinte ganglionnaire lors du diagnostic.
La radiothérapie, bien que très efficace dans ces formes parti-
culières, laisse souvent la place à la chimiothérapie, tout aussi
efficace mais qui ne comporte pas de risque de castration
radique de l’ovaire opposé, castration qui doit bien entendu
être évitée pour ces femmes jeunes. Une dose de 25 Gy en
fractions de 1,8 Gy est habituellement délivrée sur un hémi-
pelvis associé aux ganglions lombo-aortiques jusqu’à la jonc-
tion D10-D11. Cette radiothérapie adjuvante à la chirurgie per-
met des taux de survie à 5 ans proches de 100%.
CONCLUSION
En dehors des rares cas de dysgerminomes, la radiothérapie
n’a que peu d’intérêt dans la prise en charge des cancers de
l’ovaire. Elle ne peut concerner qu’une faible proportion de
patientes aux stades initiaux de la maladie, et nécessite une
technique et des indications rigoureuses, au risque d’être res-
ponsable de nombreuses complications, essentiellement diges-
tives. ■
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DOSSIER
La Lettre du Gynécologue - n° 289 - février 2004