de l’examen anatomo-pathologique. Canis a rapporté une série de 819 masses
annexielles traitées par laparoscopie. La sensibilité du diagnostic laparoscopique
de malignité a été de 100%, la spécificité de 96,6%, la valeur prédictive néga-
tive de 100%, alors que la valeur prédictive positive était de 41,3% (27 faux
positifs). Parmi les 8 complications, on note 3 ruptures per-opératoires sans
conséquences cancérologiques (2). L’association examen clinique, échographie,
laparoscopie a une sensibilité élevée puisque le risque de faux négatifs est estimé
à 1,5% des cas dans l’étude multicentrique française comportant 5 307 masses
ovariennes traitées laparoscopiquement (3). L’équipe de Clermont-Ferrand a
complété utilement l’information en concentrant son étude sur les masses
annexielles échographiquement suspectes, dans une série de 141 patientes
évaluées par cœlioscopie et examen extemporané de la pièce opératoire (4). Ce
dernier était fiable dans cette série pour ce qui concerne le diagnostic de mali-
gnité dans 89% des cas, surtout en cas de kyste de diamètre inférieur à 10 cm,
l'examen extemporané des lésions volumineuses étant aléatoire.
Or, et d’autant plus que le volume est important, une des complications
possibles est la rupture per-opératoire de la pièce. Ses conséquences à long
terme sont diversement appréciées. Pour certains, elle ne semble pas altérer le
pronostic ; en revanche, pour d’autres, l’opinion est à l’opposé, ce qui justifie-
rait, surtout en cas de formes peu différenciées, un traitement complémentaire
comme dans un stade IC (5). Éviter la rupture est donc un enjeu important
dans le diagnostic cœlioscopique. En outre, l’extraction de la pièce opératoire
doit se faire sans morcellement et sans contamination directe de la paroi abdo-
minale par une tumeur possiblement maligne, et la prise en charge doit être
obtenue sans délai car il existe un risque réel et connu de longue date d’aggra-
vation rapide de l’état d’extension de la maladie (1). En tout état de cause,
l’extraction de la tumeur ne peut être conçue que protégée par un sac, sans
ponction ni rupture, ce qui impose de se limiter à un volume tumoral compa-
tible avec les sacs existants, d’une part (4 à 5 cm pour les plus courants, 10 cm
pour certains sacs de grande contenance), et avec une extraction atraumatique,
d’autre part. La voie vaginale, si une hystérectomie est réalisée dans le même
temps opératoire, permet d’extraire des tumeurs de 5 à 6 cm. L’extraction à
travers la paroi abdominale de la composante solide de tumeurs malignes
impose une incision égale au diamètre tumoral, ce qui fait perdre un des inté-
rêts de la cœlioscopie, d’ordre esthétique, mais sans altérer son bénéfice en
termes de suites opératoires. Dans cet esprit, la chirurgie cœlioscopique
manuellement assistée, qui combine la vision cœlioscopique à la palpation à
travers une incision étanche admettant la main, peut trouver une application
intéressante (6).
L’hystérectomie totale intrafasciale avec annexectomie controlatérale, dont
l’objectif est d’évaluer et traiter une extension possible à l’utérus ou à la trompe
controlatérale, surtout en cas de forme endométrioïde, est associée au traite-
ment de la tumeur primitive dans la majorité des cas, tout en connaissant les
possibilités de traitement conservateur chez la femme jeune. Elle est réalisée en
routine par cœliochirurgie ou chirurgie vaginale cœlio-assistée.
186 Les cancers ovariens