
10  |  La Lettre du Gynécologue • n° 354 - septembre 2010    
Quoi de neuf en onco-gynécologie ?
DOSSIER
Splénectomie  
dans les tumeurs ovariennes
Splenectomy in ovarian carcinoma
L.M. Boutoux*, C. Uzan*, S. Gouy*, P. Pautier*, C. Lhommé*, C. Haie-Meder*,  
C. Balleyguier*, P. Duvillard*, P. Morice*
C
hez les patientes souffrant de tumeur 
ovarienne avancée, la survie est améliorée 
par l’exérèse complète des lésions visibles (1, 
2). Lors de chirurgie de cytoréduction pour tumeur 
maligne de l’ovaire, la splénectomie est peu fréquente. 
Sa réalisation peut se justifier cependant lorsque la 
carcinose est floride à l’étage sus-mésocolique. Les 
complications postopératoires spécifiques sont de 
deux ordres (3) : thromboemboliques (secondaires 
à la thrombocytose réactionnelle et dominées par 
l’embolie pulmonaire) et infectieuses. Les germes 
incriminés dans les infections postsplénectomie sont 
Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et 
Neisseria meningitidis. La prise en charge est préven-
tive et s’appuie sur la triple vaccination.
Les premières séries de splénectomies réalisées en cours 
de chirurgie carcinologique de l’ovaire rapportent que la 
réalisation du geste est raisonnable quand il est néces-
saire, car il ne grève pas la morbidité postopératoire 
(4-8). Nos objectifs étaient d’étudier la rentabilité 
histologique du geste, les suites opératoires et la 
prévention des infections postsplénectomie chez les 
patientes splénectomisées au cours de la chirurgie 
carcinologique de l’ovaire.
Matériel et méthode
Cinquante-huit patientes splénectomisées pour 
tumeur maligne de l’ovaire dans le service de chirurgie 
générale et cancérologique de l’institut Gustave-
Roussy entre le 1er janvier 1995 et le 30 mars 2008 
ont été colligés rétrospectivement. Tous les dossiers 
ont été discutés en comité pluridisciplinaire de gyné-
cologie pelvienne et l’indication opératoire a été posée 
de manière collégiale. La splénectomie a été réalisée 
soit au cours d’une chirurgie de cytoréduction initiale, 
dite “debulking” (chirurgie première ou intervallaire), 
soit pour suspicion de récidive locale. Conformément 
aux recommandations, le but de l’opérateur était 
de réaliser une chirurgie d’exérèse complète (hysté-
rectomie non conservatrice avec curage pelvien 
et lombo-aortique, omentectomie infragastrique 
et résection de toutes les lésions macroscopiques 
visibles).
Pour chaque patiente, l’âge, le type, le grade et le 
stade tumoral ont été relevés. Pour chaque interven-
tion, on a répertorié les gestes associés, notamment 
une résection digestive ou une résection de coupole 
diaphragmatique, le motif de la splénectomie (suspi-
cion d’atteinte de la capsule, du hile ou du paren-
chyme ou splénectomie d’hémostase) et le reliquat 
tumoral en fin d’intervention. L’anatomopathologie 
de la pièce de splénectomie a été analysée. L’étude 
des suites opératoires a été fondée sur la durée de 
l’hospitalisation, le séjour en unité de soins intensifs 
supérieur à 48 h ou le transfert en réanimation, et 
sur l’existence ou non d’une transfusion sanguine. Les 
complications immédiates (événement survenu 
dans les 30 premiers jours postopératoires) ou 
tardives (événement survenu après le premier mois 
postopératoire) ont été cotées selon la classification 
de Clavien-Dindo (9). La vaccination postopératoire 
systématique, préconisée par un protocole de service, 
a également été évaluée.
Résultats
Sur les 58 patientes splénectomisées, 42 splénec-
tomies (72 %) ont été réalisées au cours d’une 
chirurgie radicale (debulking), dont 13 (32 %) lors 
d’une chirurgie initiale et 29 (50%) lors d’une 
chirurgie d’intervalle (22 [38 %] après 3 cures de 
chimiothérapie et 7 [12 %] après 6 à 9 cures). Seize 
splénectomies (28 %) ont été réalisées dans le cadre 
de la récidive à distance d’une chirurgie ayant été 
considérée comme optimale. Dans 10 cas sur 16, il 
* Institut Gustave-Roussy, 39, rue 
Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif.
Références  
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