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210.4
cofacteur déclenchant chez 70 - 80 %
des patients
3,4.
La migraine chronique
s’accompagne souvent d’une comor-
bidité psychiatrique, le plus souvent
d’une dépression
5,6
. La cause de la
chronicisation des migraines n’est
pas élucidée et reste controversée.
Traitement
A côté du traitement d’un éventuel
abus médicamenteux, une prophy-
laxie médicamenteuse de la mi-
graine est généralement indiquée.
D’après les recommandations de
plusieurs sociétés savantes consa-
crées aux céphalées, l’acide val-
proïque et le topiramate sont des
médicaments appropriés pour la
prophylaxie de la migraine chro-
nique
1
. Le topiramate à la dose de
100 mg par jour était efficace dans
deux études contrôlées
7
. L’effi-
cacité des autres médicaments
prophylactiques (bêtabloquants
ou antidépresseurs) n’a pas été
suffisamment étudiée. Il en est de
même pour la plupart des mesures
thérapeutiques non médicamen-
teuses. Une étude contrôlée ré-
cente a montré que la toxine botu-
lique exerçait une action positive
8
.
Céphalées de tension
chroniques
Les symptômes cliniques ne se
différencient pas entre la forme
épisodique et la forme chronique.
En cas de céphalées de tension
chroniques, une comorbidité psy-
chiatrique (dépression ou trouble
anxieux) est présente dans jusqu’à
deux tiers des cas et les abus médi-
camenteux sont fréquents
9
. Pour
cette forme de céphalées chro-
niques, la physiopathologie reste
également confuse. Des méca-
nismes périphériques, particulière-
ment au niveau des muscles péri-
crâniens, sont vraisemblablement
impliqués, en association avec une
sensibilisation centrale.
Traitement
Comme pour la forme épisodique,
un traitement aigu par analgé-
siques non stéroïdiens est pos-
sible. La durée de prise est limitée
à 10 jours par mois au maximum,
afin d’éviter un abus médicamen-
teux. La stratégie médicamenteuse
la plus efficace réside dans la pro-
phylaxie. Les médicaments de pre-
mier choix sont les antidépresseurs
tricycliques comme l’amitriptyline.
En option, le myorelaxant tizanidine
peut être administré. La mirtaza-
pine, l’acide valproïque, le moclo-
bémide, la fluoxétine ou le sulpi-
ride sont recommandés comme
médicaments de deuxième choix.
La gabapentine ou le topiramate
peuvent également être utilisés.
La prise quotidienne d’opiacés est
contre-indiquée
1,8
.
Il est judicieux de combiner des
mesures médicamenteuses et
non médicamenteuses. Dans les
études, les thérapies cognitivo-
comportementales, les thérapies
de relaxation et le biofeedback ont
montré des résultats positifs. Des
bénéfices supplémentaires pour-
raient vraisemblablement être ob-
tenus grâce à la combinaison avec
des mesures physiothérapeutiques
et une thérapie physique
10 ,11
.
Hémicrânie continue
Cette forme de céphalées chro-
niques se caractérise par des
douleurs strictement unilatérales
continues, d’où le nom d’hémicrâ-
nie continue, auxquelles s’ajoutent
des crises douloureuses de durée
variable. La majorité des patients
souffrent dès le début d’une forme
chronique et les femmes sont
deux fois plus touchées que les
hommes. Il s’agit d’une forme rare
de céphalées, qui est certaine-
ment sous-diagnostiquée
12
. Le cri-
tère diagnostique et classificatoire
déterminant est la réponse à l’in-
dométacine
13
, le seul traitement
dont l’efficacité est certifiée. Ce
contexte suscite des critiques jus-
tifiées, qui vont jusqu’à remettre
en question cette forme de cépha-
lées. La physiopathologie ainsi
que le rôle particulier que joue
l’indométacine dans le traitement
ne sont pas clairs ; la présence fré-
quente de symptômes autonomes
légers et les IRM fonctionnelles in-
diquent que l’hémicrânie continue
présente des similitudes avec les
céphalées en grappe
14
.
Traitement
Comme mentionné ci-dessus, une
caractéristique typique et détermi-
nante pour le diagnostic est que les
personnes atteintes d’hémicrânie
continue répondent rapidement à
l’indométacine. La dose nécessaire
peut fortement varier d’un patient à
l’autre (50 mg à 225 mg par jour).
Par contre, la règle consiste à aug-
menter la posologie jusqu’à la dispa-
rition des symptômes (toujours avec
gastroprotection) puis à la réduire
lentement jusqu’à une dose d’entre-
tien.
Il n’existe pas suffisamment de don-
nées pour les autres médicaments
et les mesures non pharmacolo-
giques.
Céphalées quotidiennes
nouvelles persistantes
(„new daily persistent
headache“)
Cette forme rare de céphalées figure
depuis peu dans la classification IHS.
Sa différenciation des céphalées de
tension chroniques est difficile et
controversée. En l’espace d’au maxi-
mum 3 jours, des céphalées sem-
blables aux céphalées de tension
font leur apparition pour la première
fois et restent ensuite constamment
(c.-à-d. quotidiennement) présentes et
non rémittentes. La présence d’une
surconsommation médicamenteuse
permet d’exclure cette forme de
céphalées. La physiopathologie n’est
pas élucidée ; des cas symptoma-
tiques dans le cadre d’infections ont
été décrits. Un diagnostic d’exclusion
approfondi est généralement indiqué.
Traitement
A l’heure actuelle, les études à ce
sujet et les recommandations thé-
rapeutiques basées sur des preuves
scientifiques font défaut. Ce type
de céphalées est en règle générale
considéré comme réfractaire aux
traitements
15,16
. La prise en charge re-
pose sur l’administration des mêmes
médicaments qui sont utilisés pour
les céphalées de tension chroniques.
En présence d’un caractère plutôt
migraineux, les mesures de base
employées pour traiter la migraine
peuvent être essayées.