Au terme de l’examen le diagnostic le plus fréquent est celui d’une infection aiguë virale le plus
souvent ORL à l’origine des céphalées (2 cas sur 3 dans l’enquête).
A l’opposé aucun cas d’hypertension artérielle dans notre enquête. Des céphalées aigues associées à
des nausées, des sueurs, des palpitations, un flush, une HTA, fait rechercher un phéochromocytome.
Orientation diagnostique : en fonction du caractère des céphalées, des signes cliniques
associés, d’un contexte particulier, d’un terrain particulier.
Céphalées aiguës inhabituelles par leur caractère :
Installation brutale, violente, très intense, isolée ou associée à un syndrome méningé (vomissements,
obnubilation, agitation, raideur méningée) nécessite une imagerie : scanner cérébral qui fera le
diagnostic d’hémorragie méningée (dans plus de 90% des cas) qui sera confirmée par la ponction
lombaire .Un cas dans notre série avec scanner normal le diagnostic a été fait à la PL.
Signes d’hypertension intracrânienne (HIC) :
Céphalées intenses de la deuxième partie de la nuit, du matin, accentuées par la toux, l’effort,
associées à des vomissements en jet, facile. Des troubles de la conscience, visuels, des fonctions
supérieures,des signes neurologiques associés feront demander une imagerie cérébrale en
urgence : un scanner ou une IRM cérébrale qui fera le diagnostic devant :
- Des signes neurologiques déficitaires (hémiplégie le plus souvent) : d’hémorragie intra cérébrale et
dans un deuxième temps l’angio IRM fera le diagnostic de malformation artério veineuse, de rupture
d’un anévrisme artériel pus rarement. Le bilan ultérieur dépend de la localisation de la lésion, de son
type : une angiographie à visée interventionnelle est le cas échéant discutée.
Un accident vasculaire cérébral peut se révéler par des céphalées et des vomissements puis
rapidement des signes déficitaires apparaissent.
- Des crises convulsives associées feront rechercher une thrombose veineuse cérébrale.
- Des signes visuels, un syndrome cérébelleux, la notion de céphalées subaiguës progressives feront
rechercher une tumeur cérébrale (4 cas dans notre enquête).
- Autres pathologies : une hydrocéphalie (un cas chez un enfant présentant une achondroplasie),
un abcès cérébral (un cas chez un garçon de 14 ans traité pour une sinusite un mois auparavant).
A côté de ces pathologies rares mais graves peut se poser le problème devant un enfant présentant
un épisode de céphalées aigues intense parfois associées à des signes neurologiques
(moteur,sensitif ,visuel,confusionnel) avec une imagerie normale, une régression en quelques heures
du diagnostic d’une première crise de migraine. La notion d’antécédents familiaux de migraine est
importante dans ce cas-là.
Penser à rechercher une crise épileptique (en particulier partielle) qui a pu passer inaperçue, qu’un
jeune enfant ne décrit pas, car les céphalées post critique sont fréquentes. Elles apparaissent parfois
comme prodrome ou aura de crises d’épilepsie.
Une hypertension intracrânienne bénigne sera évoquée devant des céphalées évoluant depuis
plusieurs jours, un fond d’œil sera réalisé à la recherche d’un oedème papillaire. On recherchera la
prise de médicaments (vitamine A, cycline, corticothérapie…), une pathologie inflammatoire ou
endocrinienne. Une néoplasie (lymphome) sera éliminée.
Les algies vasculaires de la face sont rares chez l’enfant.
Céphalées + fièvre :
Il faut rechercher un syndrome méningé et éliminer une infection du système nerveux central.
Une méningite virale a été diagnostiquée 5 fois dans notre enquête, confirmée par le résultat de la
ponction lombaire.
Il faut penser au tableau pseudo méningé d’une éventuelle pneumonie à pneumocoque (1 cas).
Le plus souvent, il s’agit d’infection bénigne mais l’association fièvre et céphalées inquiète les parents
et les amène à consulter dans un service d’urgence.