Cancer digestif
Cancer digestif
36
1,00
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 2 4 6 8 10
Survie sans progression (mois)
Probabilité
12 14 16 18 20 22 24 26
FOLFOX 4 + bévacizumab
FOLFOX 4
Bévacizumab
Figure 3.
Étude E3200 : FOLFOX-bévacizumab en deuxième ligne.
1,00
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 3 6 9 12 15
Survie globale (mois)
Probabilité
18 21 24 27 30 33 36
FOLFOX 4 + bévacizumab
FOLFOX 4
Bévacizumab
▶▶▶
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVII - n° 1-2 - janvier-février 2008
termes de SSP et de SG en faveur du bras FOLFOX 4-bévaci-
zumab (respectivement SSP de 7,3 mois versus 4,7 mois et SG
de 12,9 mois versus 10,8 mois) [figure 3].
Par ailleurs, des données actualisées de l’étude BRITE (cohorte
de 1 953 patients traités par chimiothérapie-bévacizumab en
première ligne) suggèrent l’intérêt de la poursuite du bévaci-
zumab en cas de progression tumorale. Sur les 1 445 patients
ayant progressé, 17 % n’ont pas eu de traitement de deuxième
ligne, 37 % ont reçu une chimiothérapie par bévacizumab et
44 % ont poursuivi le bévacizumab en deuxième ligne. La SG
de chaque groupe a été de 12,6 mois, 19,9 mois et 31,8 mois.
La SG à partir de la progression a été de 3,6 mois, 9,5 mois
et 19,2 mois. Malgré les biais potentiels de telles analyses sur
des données de cohorte, ce sont les premières données qui
suggèrent une augmentation de la SG en poursuivant le béva-
cizumab au-delà de la première progression. Cela demandera
à être validé en étude prospective (ASCO 2007, Grothey A et
al., abstract 4036).
Plusieurs données sur l’association FOLFIRI et bévacizumab
ont été présentées. Ces données sont importantes, car,
jusqu’à présent, on disposait essentiellement des données de
l’étude de H. Hurwitz et al., qui montraient un avantage en
efficacité en faveur de l’IFL-bévacizumab par rapport à l’IFL
seul (6). Or l’IFL n’est plus considéré comme un traitement
standard compte tenu de sa toxicité. L’étude BICC-C initiale
comparait FOLFIRI à IFL modifié et CAPIRI, sans ou avec
célécoxib (ASCO 2007, Barrueco J et al., abstract 4076). Le
bras CAPIRI a été interrompu en raison d’une toxicité trop
importante. Les résultats montrent un avantage en faveur du
FOLFIRI en termes de SSP (7,8 mois versus 5,9 mois) et de SG
(23,1 mois versus 17,6 mois). La deuxième partie de l’étude a
ajouté du bévacizumab dans chaque bras. Les résultats pour
le bras FOLFIRI-bévacizumab attestent d’une SSP très élevée :
11,2 mois en médiane. L’étude AVIRI est une étude de cohorte
sur 209 patients traités par FOLFIRI et bévacizumab en première
ligne (ASCO 2007, Sobrero AF et al., abstract 4068). Là encore,
les données vont dans le même sens : SSP de 11,1 mois, avec
une SG non atteinte.
Cétuximab
L’étude CRYSTAL (ASCO 2007, Van Cutsem E et al.,
abstract 4000) est un essai de phase III du cétuximab dans le trai-
tement des cancers colorectaux métastatiques en première ligne
thérapeutique. Cette étude internationale comparait FOLFIRI
seul à FOLFIRI-cétuximab (400 mg/m2 dose de charge lors de
la première cure puis 250 mg/m
2
lors des suivantes, de façon
hebdomadaire et en une heure dans un cas comme dans l’autre).
Les patients traités avaient un cancer colorectal métastatique
avec métastases irrésécables et une tumeur exprimant l’EGFR.
L’objectif principal était la SSP. Mille deux cent dix-sept patients
ont été randomisés, 1 198 patients analysables en intention de
traiter (599 patients dans chaque bras). L’objectif principal a été
atteint avec une médiane de SSP de 8,9 mois dans le bras avec
cétuximab, et de 8 mois dans le bras contrôle FOLFIRI seul
(p = 0,0479 ; HR : 0,851 ; IC95 : 0,726-0,998), soit une réduction
du risque relatif de progression de 15 %. À un an, le taux de SSP
était de 34 % dans le bras avec cétuximab versus 23 % dans le
bras contrôle. Le taux de réponse était aussi significativement
augmenté par le cétuximab, passant de 38,7 % à 46,7 % (p = 0,0038),
et les taux de contrôle de la maladie étaient de 85 %. Il y a eu par
ailleurs significativement plus de patients accédant à une exérèse
complète des métastases dans le bras cétuximab (4,3 % versus
1,5 %, p = 0,0034). Une analyse de la SSP chez les patients ayant
des métastases uniquement hépatiques montre un bénéfice
en faveur de l’association FOLFIRI et cétuximab : 11,4 mois
dans le bras combiné versus 9,2 mois dans le bras FOLFIRI seul
(p = 0,023). En ce qui concerne la toxicité, elle n’était pas majorée
dans le bras cétuximab, en dehors de la toxicité cutanée (18,7 %
de grade 3), et des réactions allergiques (2,3 % de réaction de
grades 3 et 4). La diarrhée de grades 3 et 4 a concerné 26,7 % des
patients dans le bras cétuximab et 10,5 % dans le bras FOLFIRI
seul. Il n’y a pas eu de majoration de la mortalité précoce ou des
décès toxiques (< 1 %) dans le bras cétuximab. Il est intéressant de
noter que la relation entre l’existence d’une réaction cutanée et la
survie est également retrouvée dans cette étude : les médianes de
SSP sont de 5,4 mois, 9,4 mois et 11,3 mois selon que la réaction
cutanée est de grade 0/1, 2 ou 3 (figure 4).
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