28 DOSSIER Cancer du sein Infos Le cancer du sein est devenue la première cause de mortalité par cancer chez la femme entre 40 et 59 ans et le risque pour une femme de développer un cancer du sein au cours de sa vie est d’environ 11 %. Dans l’union européenne plus de 191 000 nouveaux cas seront diagnostiqués cette année et plus de 6O 000 femmes en décéderont. D ans le cancer du sein, on assiste au développement des nouvelles associations de chimiothérapie incluant le docétaxel, une molécule de la classe des taxanes capable d’inhiber le processus de division cellulaire et, de ce fait, une multiplication de cellules cancéreuses. Selon J. P. Gustalla (Lyon), l’intégration de cette famille de médicaments dans le traitement adjuvant du cancer du sein est une avancée majeure : « Sur 15 600 femmes diagnostiquées au stade précoce du cancer du sein avec un envahissement ganglionnaire, environ 1 000 vies par an sont sauvées en France ». Comme le montrent les résultats de l’étude internationale 001/ TAX 316 menée dans vingt pays auprès de 1 491 patientes, l’asso- ... Différents types de traitements Ils peuvent être réalisés seuls ou être associés entre eux. La chirurgie permet de confirmer le diagnostic et d’enlever la tumeur ainsi que des ganglions. La radiothérapie consiste à exposer la tumeur ou certains ganglions reliés au sein à des rayons. La chimiothérapie utilise des médicaments contre les cellules cancéreuses. L’hormonothérapie empêche l’action des estrogènes. Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005 ciation d’anticancéreux comportant le docétaxel (TAC) était plus efficace que le traitement standard FAC (5flourouracile, doxorubicine et cylcophosphamide), avec un bénéfice absolu de 6 % sur la survie globale à 5 ans (87 % versus 81 %). Sur le plan de la tolérance, chez les femmes traitées selon le protocole TAC, il y avait plus de neutropénie fébrile et d’asthénie, mais moins de nausées et de vomissements. Le cancer du sein métastatique En ce qui concerne le cancer du sein métastatique, on sait que 20 % des tumeurs surexpriment HER2, une protéine présente dans certains types de cancers du sein. HER2 est facteur de mauvais pronostic du fait de la croissance tumorale accélérée, de la fréquence plus élevée de récidive et d’évolution vers des métastases cérébrales. Un nouvel agent thérapeutique dirigé spécifiquement contre cette protéine, le trastuzumab possède un effet antiprolifératif en bloquant des récepteurs HER2. L’étude internationale M77001 a démontré que l’association docétaxel-trastuzumab permet de bénéficier aux patientes avec une durée de survie de plus de deux ans et demi, cela sans majoration des effets indéirables. Pour M. Marty (Paris), c’est la meilleure combinaison que l’on puisse proposer actuellement chez les patientes concernées par un cancer du sein plus agressif. LC © Joubert/Phanie >> DOSSIER Des thérapeutiques associées Cancer de la prostate : un protocole novateur Docétaxel en association à la prednisone ou à la prednisolone est un autre protocole novateur qui a été mis à la disposition du corps médical dans le traitement du cancer de la prostate métastatique hormonorésistant. Au stade métastatique, l’hormonorésistance est inéluctable au terme de 24 à 36 mois de l’hormonothérapie), définie par la prolifération de clones cellulaires indépendantes et l’élévation du PSA (dont on connaît l’impact psychologique considérable sur les patients) malgré une castration efficace après deux lignes d’hormonothérapie. La chimiothérapie n’a pas apporté jusqu’à présent un bénéfice en survie dans cette situation d’échec thérapeutique. L’étude clinique de phase III, TAX 327, menée dans 24 pays et incluant 1 006 patients, a comparé docétaxel plus prednisolone versus mitoxantrone plus prednisolone. Grâce au traitement à base de docétaxel, il y avait 30 % des patients de plus en vie à 2 ans. C’est la seule chimiothérapie à avoir démontré un gain de survie dans ce cancer, et, de plus, elle améliore la qualité de vie en diminuant significativement le taux du PSA (45 % versus 32 %) et la douleur (35 % versus 22 %). Les effets indésirables les plus fréquemment observés étaient les alopécies et la fatigue, et les neutropénies de grade 3-4 étaient plus fréquentes dans le groupe docétaxel.