Dans le cancer du sein, on
assiste au développe-
ment des nouvelles asso-
ciations de chimiothérapie incluant
le docétaxel, une molécule de la
classe des taxanes capable d’inhi-
ber le processus de division cellu-
laire et, de ce fait, une multiplication
de cellules cancéreuses. Selon
J. P. Gustalla (Lyon), l’intégration de
cette famille de médicaments dans
le traitement adjuvant du cancer du
sein est une avancée majeure :
« Sur 15 600 femmes diagnosti-
quées au stade précoce du cancer
du sein avec un envahissement
ganglionnaire, environ 1 000 vies
par an sont sauvées en France ».
Comme le montrent les résultats
de l’étude internationale 001/
TAX 316 menée dans vingt pays
auprès de 1 491 patientes, l’asso-
ciation d’anticancéreux comportant
le docétaxel (TAC) était plus efficace
que le traitement standard FAC (5-
flourouracile, doxorubicine et cylco-
phosphamide), avec un bénéfice
absolu de 6 % sur la survie globale
à 5 ans (87 % versus 81 %). Sur le
plan de la tolérance, chez les
femmes traitées selon le protocole
TAC, il y avait plus de neutropénie
fébrile et d’asthénie, mais moins de
nausées et de vomissements.
Le cancer du sein
métastatique
En ce qui concerne le cancer du
sein métastatique, on sait que 20 %
des tumeurs surexpriment
HER2,
une protéine présente dans
certains
types de cancers du sein. HER2 est
facteur de mauvais pronostic du fait
de la croissance tumorale accélérée,
de la fréquence plus élevée
de récidive et d’évolution
vers des métastases céré-
brales. Un nouvel agent thé-
rapeutique dirigé spécifique-
ment contre cette protéine,
le trastuzumab possède un
effet antiprolifératif en blo-
quant des récepteurs HER2.
L’étude internationale M77001
a démontré que l’asso
cia-
tion docétaxel-trastuzumab
per
met de bénéficier aux
patientes avec une durée
de survie de plus de deux
ans et demi, cela sans majo-
ration des effets indéirables.
Pour M. Marty (Paris), c’est
la meilleure combinaison
que l’on puisse proposer
actuellement chez les pat-
ientes concernées par un
cancer du sein plus agres-
sif.
LC
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
Infos ...
Différents types
de traitements
Ils peuvent être
réalisés seuls
ou être associés
entre eux.
La chirurgie permet
de confirmer le
diagnostic et
d’enlever la tumeur
ainsi que des
ganglions.
La radiothérapie
consiste à exposer la
tumeur ou certains
ganglions reliés au
sein à des rayons.
La chimiothérapie
utilise des
médicaments contre
les cellules
cancéreuses.
L’hormonothérapie
empêche l’action
des estrogènes.
DOSSIER
28
>> DOSSIER
Le cancer du sein est devenue la première cause de mortalité par cancer chez la femme
entre 40 et 59 ans et le risque pour une femme de développer un cancer du sein au
cours de sa vie est d’environ 11 %. Dans l’union européenne plus de 191 000 nouveaux
cas seront diagnostiqués cette année et plus de 6O 000 femmes en décéderont.
Cancer du sein
Des thérapeutiques associées
Cancer de la prostate :
un protocole novateur
Docétaxel en association à la
prednisone ou à la prednisolone
est un autre protocole novateur
qui a été mis à la disposition du
corps médical dans le traite-
ment du cancer de la prostate
métastatique hormonorésis-
tant. Au stade métastatique,
l’hormonorésistance est inéluc-
table au terme de 24 à 36 mois
de l’hormonothérapie), définie
par la prolifération de clones cel-
lulaires indépendantes et l’élé-
vation du PSA (dont on connaît
l’impact psychologique considé-
rable sur les patients) malgré
une castration efficace après
deux lignes d’hormonothérapie.
La chimiothérapie n’a pas
apporté jusqu’à présent un
bénéfice en survie dans cette
situation d’échec thérapeutique.
L’étude clinique de phase III, TAX
327, menée dans 24 pays et
incluant 1 006 patients, a com-
paré docétaxel plus predniso-
lone versus mitoxantrone
plus prednisolone. Grâce au trai-
tement à base de docétaxel, il y
avait 30 % des patients de plus
en vie à 2 ans. C’est la seule chi-
miothérapie à avoir démont
un gain de survie dans ce can-
cer, et, de plus, elle améliore la
qualité de vie en diminuant
significativement le taux du PSA
(45 % versus 32 %) et la douleur
(35 % versus 22 %). Les effets
indésirables les plus fréquem-
ment observés étaient les alo-
pécies et la fatigue, et les neu-
tropénies de grade 3-4 étaient
plus fréquentes dans le groupe
docétaxel.
© Joubert/Phanie
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