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Solution: On montre la contrapos´ee. Supposons que rest un entier tel que F(r) = 0. Ainsi
F(x) = (x−r)G(x) pour un certain polynˆome G(x) (th´eor`eme de factorisation). On peut diviser
rpar k
r=qk +s
o`u 0 < s ≤k. On peut ´ecrire s=r−kq et ´evaluer F(s) :
F(s) = (s−r)G(s) = −qkG(s).
Cette ´equation montre que F(s) est un multiple de k.
[Une approche plus simple : a≡b( mod k) entraˆıne F(a)≡F(b)( mod k). Ainsi, un en-
tier aest n´ecessairement congruent `a l’un de 1,2, . . . , k, d’o`u F(a) est congruent `a l’un de
F(1), F (2), . . . , F (k), modulo k. Comme F(i)6= 0 pour i= 1,2, . . . , k, alors kne divise pas F(i)
pour i= 1,2, . . . , k, donc kne divise pas F(a), ce qui montre que F(a)6= 0.]
On a aussi un th´eor`eme de factorisation unique pour les polynˆomes :
Th´eor`eme 1.4. (factorisation unique) Tout polynˆome sur un corps peut s’´ecrire unique comme
un produit de polynˆomes irr´eductibles.
Sur le corps des complexes, les polynˆomes irr´eductibles sont ceux de degr´e 1. Sur le corps
des r´eels, les polynˆomes irr´eductibles sont ceux de degr´e 1 et ceux de degr´e 2 avec discriminant
strictement n´egatif.
Voici deux autres th´eor`emes int´eressants :
Th´eor`eme 1.5. Si P(x) = anxn+··· +a1x+a0est un polynˆome `a coefficients entiers, et si
r/s ∈est une racine de P(x), alors rdivise a0et sdivise an.
Th´eor`eme 1.6. Soit P(x)un polynˆome `a coefficients entiers. Si P(x)peut se factoriser en un
produit de deux polynˆomes `a coefficients rationnels, alors il peut aussi se factoriser en produit
de deux polynˆomes `a coefficients entiers.
On va maintenant voir un autre th´eor`eme fondamental concernant les polynˆomes, le th´eor`eme
d’identit´e. Soit P(x) un polynˆome sur un domaine d’int´egrit´e D. On a vu que si aest racine de
P, alors il existe un polynˆome Qde degr´e n−1 tel que P(x) = (x−a)Q(x). Par r´ecurrence, on
peut donc montrer que Padmet au plus nracines.
Remarque 1.7.Consid´erons le polynˆome ¯
2x3−¯
2x`a coefficients dans 4. Alors ¯
0,¯
1,¯
2,¯
3 sont 4
racines distinctes. Mais ici, 4n’est pas un domaine d’int´egrit´e, car, par exemple ¯
2·¯
2 = ¯
0.
Th´eor`eme 1.8 (Identit´e).Soient F, G deux polynˆomes sur un domain d’int´egrit´e, tous deux de
degr´e ≤n. Si F(ai) = G(ai)pour des a1, a2, . . . , an+1 distincts, alors F=G.
D´
emonstration: On a alors que le polynˆome H=F−Gadmet n+ 1 racines, soient
a1, a2, . . . , an, et est de degr´e au plus n. Donc il doit s’agir du polynˆome 0.
Exemple 1.6. Montrer que si m, n sont des entier positifs et que 1≤k≤n, alors
k
X
r=0 m
k−rn
r=m+n
k.
Solution: Le coefficient de xkdans (1 + x)m(1 + x)nest ak=Pk
r=0 m
k−rn
r, tandis que le
coefficient de xkdans (1 + x)m+nest bk=m+n
k. Or ces deux polynˆome sont ´egaux, et ont donc
les mˆemes coefficients pour chaque xk.