L`hebdo des marchés : Le patient anglais

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L’hebdo des marchés
Semaine du 13 au 20 janvier 2017 – No 241
Par David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine
Revue macroéconomique
Performances des classes d’actifs
Du 13 au 20 janvier 2017 (€, %)
Classes d’actifs
Le patient anglais
Difficile de se bercer plus longtemps d’illusions. Tout porte à croire
que l’année qui s’ouvre sera marquée par un environnement politique et
économique plus radical. En attendant d’en prendre la pleine mesure
outre-Atlantique, les investisseurs ont déjà pu goûter la température du
bain qui attend les négociations entourant le Brexit. « Hard » ou
« soft » ? Le doute n’est plus permis après le discours de Lancaster
House donné la semaine passée par Theresa May. En substance, le
Brexit sera dur ou ne sera pas, a fait savoir la Première ministre
britannique qui a affirmé son choix pour une sortie du marché commun
avec un accord commercial et douanier « audacieux et ambitieux ». En
somme, avoir tous les bienfaits économiques de l’Europe sans en
partager les inconvénients migratoires. Ce n’est pas tant le désir d’une
Europe à la carte – réalité effective depuis longtemps – qui interpelle ici,
que les moyens dont dispose aujourd’hui la Grande-Bretagne pour y
parvenir. Sur la forme, le ton des négociations futures a certes été
donné. Sur le fond, on ne peut s’empêcher de constater que depuis le
triste référendum de juin, Londres n’est malheureusement plus en
position de dicter ses revendications.
D’autant moins que, parallèlement, l’économie anglaise laisse à
présent perler quelques sueurs fiévreuses. Certes, rien qui n’indique
pour l’heure une dégradation de la santé du patient anglais… Revitalisé,
celui-ci continue en effet de fanfaronner, louant à qui veut l’entendre les
bienfaits thérapeutiques du Brexit. Selon certaines prévisions, le pays
devrait enregistrer sur 2016 l’une des plus fortes croissances des pays
développés. Reste que cette brusque remontée d’adrénaline tient surtout
à la dépréciation de la livre. Or celle-ci ne tardera pas à passer un point
de rupture - au-delà duquel sa faiblesse sera alors virale pour
l’économie. Certains indicateurs publiés la semaine passée retiennent,
en ce sens, l’attention. Contrastant avec le contexte de change, les prix à
la consommation ont augmenté de 1,6 % sur un an en décembre. Par
ailleurs, les ventes au détail ont reculé de 1,9 % le mois dernier. Rien
d’alarmant. Mais contrairement aux apparences, le patient anglais est
plus à mettre aujourd’hui sous observation sachant que les négociations
à venir ne manqueront pas de mettre la livre sous pression.
Le graphe de la semaine
120
Royaume-Uni : ventes au détail
(Volume - base 100)
110
100
Les incertitudes qui pèsent sur l’environnement se sont traduites la
semaine passée par une tendance générale à la baisse sur les
classes d’actifs. Du reste, le mouvement n’a pas été très marqué,
reflétant surtout une absence de convictions fortes au regard des
faibles reculs enregistrés. Les obligations s’en sortent le mieux tandis
que les actions enregistrent la baisse la plus marquée. La période
n’étant pas encore propice à établir un palmarès annuel - les
performances n’étant pas encore signifiantes – il ressort que le
classement qui prévaut depuis début 2016 reste dominé par les
matières premières (14,94 %). Les actions suivent à quelques
encablures (12,62 %) et les obligations ferment toujours la marche.
Actions (MSCI AC World)
Matières premières (DJ UBS Commod.)
Obligations (BOFA EMU Lge Cap IG)
Liquidités (Cash €)
-0.80
-0.66
-0.52
-0.01
Marchés actions
Illustrant la distance prise depuis quinze jours par les investisseurs à
l’égard des actions, la tendance baissière n’a épargné aucune zone
géographique la semaine dernière. La tendance a tout de même été
plus prononcée sur certains indices. A commencer par le MSCI Japan
mais également le MSCI UK - qui a vraisemblablement souffert de la
perspective d’un « Brexit dur ». A l’opposé, les marchés américains et
la zone Asie-Pacifique résistent plus que les autres. A noter, par
ailleurs, que la zone euro ne fait plus partie, dans ces phases
baissières, des zones les plus pénalisées. Depuis début 2016, les
marchés émergents se maintiennent en tête (17,64 %) du classement
le MSCI UK (2,20 %) continue de fermer la marche.
Amérique du Nord (MSCI North America)
Royaume-Uni (MSCI UK)
Europe hors R.U. (MSCI Europe ex UK)
Japon (MSCI Japan)
Asie-Pacifique (MSCI Pacific Bassin)
Pays émergents (MSCI Emerging Markets)
MSCI AC World
-0.69
-1.22
-0.80
-1.25
-0.69
-0.80
-0.80
Marchés de taux
Le compartiment obligataire n’est pas en reste. Illustrant la forte
indécision des investisseurs, l’investment grade – généralement de
nature à profiter du recul des actions – enregistre la plus mauvaise
performance du compartiment obligataire sur la semaine passée. A
l’inverse, le high yield est le seul segment de l’ensemble des classes
d’actifs a enregistrer un petit gain hebdomadaire. Depuis janvier 2016
le haut rendement reste en tête du palmarès avec un gain de 9,86 %.
A l’autre bout, le court terme ne s’apprécie que de 0,46 %.
Obligations Investment Grade en €
(BOFA EMU Large Cap IG)
-0.52
Obligations d'État des pays de la zone Euro
(BOFA EMU 1-3Y)
-0.05
A surveiller cette semaine
Obligations à haut rendement en € (BOFA Euro HY)
0.12
Au menu, cette semaine, le discours de Mario Draghi et la confiance des
consommateurs en Europe aujourd’hui. Demain, les PMI (manufacturier
et services) au Japon, en Allemagne et aux États-Unis, sans oublier le
composite (Markit) en zone euro seront à surveiller. La balance
commerciale du Japon, l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne
mais également les stocks de brut américains et la prise de parole du
gouverneur de la BoE retiendront l’attention des investisseurs. La
confiance des consommateurs allemands (Gfk), outre-Atlantique, les
ventes de logements neufs et le PMI dans le services sans oublier le PIB
anglais (T4) seront les principaux indicateurs publiés jeudi. La semaine
s’achèvera avec les prix à l’importation en Allemagne, les commandes
de biens durables, le PIB (T4) et l’indice du Michigan sur la confiance
des consommateurs aux États-Unis.
Taux de change
Source : Datastream, au 23/01/17
90
A l’exact inverse des quinze derniers jours, l’euro a une nouvelle fois
perdu du terrain face au dollar et – Brexit dur oblige – surtout face à la
livre. La devise européenne s’échange désormais à 1,07 face au billet
vert. A contrario, le yen s’est légèrement réapprécié sur la semaine.
Depuis janvier 2016, l’euro s’est adjugé près de 18 % face à la livre et
a reculé de 6,56 % face à la devise nipponne.
USD/1 €
GBP/1 €
JPY/1 €
€ effectif
-0.27
-1.09
0.46
0.10
Source : Datastream. Performances en €. Les indices de référence sont indiqués entre parenthèses.
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