L`hebdo des marchés : Taux d`intérêt, miroir du risque

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L’hebdo des marchés
Semaine du 3 au 10 février 2017 – No 244
Par David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine
Revue macroéconomique
Performances des classes d’actifs
Du 3 au 10 février 2017 (€, %)
Classes d’actifs
Taux d’intérêt, miroir du risque politique
200 milliards d’euros. C’est ce que la France devrait emprunter en
2017. Toute la question est de savoir à quel taux d’intérêt l’Etat
français va se financer. Il y a six mois, elle n’avait pas lieu d’être. Les
taux à 10 ans français et allemands étaient quasiment identiques et
faibles. Mais depuis, les choses ont bien changé. Dès l’élection de
Donald Trump, apparaît une prime spécifique en France traduisant la
défiance des investisseurs face à un vote populiste lors de l’élection
présidentielle de mai prochain. Une prime qui s’est renforcée ces
dernières semaines, matérialisée par un élargissement des spreads
entre l’OAT français et le Bund allemand. Cette remontée des taux est en
partie le miroir du risque politique. Avec les révélations du « Penelope
gate », les marchés réévaluent les chances de victoire de Marine Le Pen,
la seule à prôner la sortie de la zone euro, synonyme de perte pour les
créanciers de l’Hexagone notamment les internationaux, peu familiers
avec le système électoral français. La perspective d’un « Frexit » pèse
sur la zone euro. Ainsi, les taux italiens - autre pays à fort risque politique
- se sont nettement tendus en raison des interrogations sur la qualité et
la notation de la dette publique. De même, la crise grecque est de retour,
et avec elle la question du Grexit. S’ajoutent des paris tactiques contre la
dette française de la part de spéculateurs tentés de déstabiliser le
marché pour gagner de l’argent.
Ces inquiétudes politiques occultent complètement la bonne tenue
depuis plusieurs mois des indicateurs économiques en Europe (lire
L’hebdo des marchés n°243). La dynamique de croissance enclenchée
semble plus que solide. De son côté, la Banque centrale européenne
(BCE) a répété que les mesures de soutien étaient encore requises,
même si l’objectif d’inflation se rapproche. Dans ces conditions, les
valorisations des entreprises européennes apparaissent très attractives
comparativement aux actions américaines ou même japonaises. De plus,
alors que le retard en matière de croissance des bénéfices expliquait la
contre-performance des actions européennes, le consensus IBES calculé
en janvier 2017 anticipe une croissance des bénéfices de 12 % pour la
zone euro et de 14 % en Europe. Mais cela ne se ressent pas encore
dans les indices européens qui continuent de perdre du terrain sur les
indices américains ou encore émergents.
Le graphe de la semaine
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
12/10
Ecart de taux à long terme France-Allemagne
(en points de base - taux à 10 ans)
Source : Datastream, au 13/02/17
08/11
04/12
12/12
08/13
04/14
12/14
08/15
04/16
12/16
Décidemment, les semaines passent et il n’y a toujours pas de réelle
tendance qui se dégage sur les marchés qui se montrent très volatils.
Ainsi, la semaine écoulée est marquée par une hausse de l’ensemble
des classes d’actifs. Au premier rang desquelles, les matières
premières. Cela faisait quasiment un mois qu’elles étaient dans le
rouge. Ce rebond hebdomadaire leur permet de repasser dans le vert
depuis le début de l’année avec un gain de 1,46 %. Sur la période, la
première place reste occupée par les actions (+3,48 %), alors qu’elles
alternent les bonnes et moins bonnes semaines. En revanche, ce sont
les obligations qui ferment désormais la marche avec une perte de
1,35 % depuis le mois de janvier.
Actions (MSCI AC World)
Matières premières (DJ UBS Commod.)
Obligations (BOFA EMU Lge Cap IG)
Liquidités (Cash €)
2.20
3.20
0.17
-0.01
Marchés actions
Cette semaine c’est vert ! Toutes les zones géographiques
enregistrent cette fois-ci une performance positive. Résultat, tous les
indices affichent un gain depuis le début de l’année. La palme
revenant, et de loin, aux marchés émergents et à la zone AsiePacifique avec respectivement une hausse de 7,16 % et de 6,80 %.
Soit le double de leurs poursuivants. Les actions japonaises
progressent de 3,65 % et leurs homologues américaines 3,22 %. A
noter que les indices américains continuent de battre record sur
record, dopés par la promesse d’une réforme fiscale et de dépenses
d’infrastructures. En revanche, les marchés européens, hors UK,
restent à la traîne (1,47 %).
Amérique du Nord (MSCI North America)
Royaume-Uni (MSCI UK)
Europe hors R.U. (MSCI Europe ex UK)
Japon (MSCI Japan)
Asie-Pacifique (MSCI Pacific Bassin)
Pays émergents (MSCI Emerging Markets)
MSCI AC World
2.45
2.47
0.30
2.55
2.85
2.83
2.20
Marchés de taux
Deuxième semaine consécutive de hausse sur le compartiment
obligataire. Les obligations les mieux notées et celles à haut
rendement font quasiment jeu égal sur sept jours. En revanche, l’écart
se creuse nettement en faveur des secondes depuis le début de
l’année avec une performance respectivement de 1,07 % et de 1,35%. Quand au compartiment court terme, il clôt le classement sur
l’année avec une légère perte de 0,08 %.
Obligations Investment Grade en €
(BOFA EMU Large Cap IG)
0.17
Obligations d'État des pays de la zone Euro
(BOFA EMU 1-3Y)
0.02
Obligations à haut rendement en € (BOFA Euro HY)
0.16
A surveiller cette semaine
Taux de change
La semaine s’ouvre avec la publication du PIB japonais au quatrième
trimestre 2016. Mardi, ce sera au tour de l’Allemagne, de l’Italie, du
Portugal et de l’UE de dévoiler leur taux de croissance pour la même
période. L’Allemagne publiera aussi l’indice ZEW de février, tandis que
la Chine et le Royaume-Uni publieront leur indice des prix à la
consommation pour janvier. Quant aux Etats-Unis, Janet Yellen,
présidente de la Fed, sera auditionnée par le Congrès mardi et mercredi.
Jeudi, sont attendus le taux de chômage en France au quatrième
trimestre 2016, les permis de construire en janvier et l’indice de la Fed
de Philadelphie de février aux Etats-Unis. Enfin, vendredi, le RoyaumeUni publiera ses ventes de détail sur janvier.
Pour la première fois de l’année, l’euro a cédé du terrain face à toutes
les devises, et en particulier au dollar. Le billet vert bénéficie des
annonces de l’administration Trump. Dès lors, certains analystes
anticipent une prochaine remontée des taux de la Fed en mars, ce qui
rendrait le dollar plus rémunérateur et plus attractif. De son côté, la
monnaie unique est plombée par les inquiétudes politiques.
USD/1 €
GBP/1 €
JPY/1 €
€ effectif
-1.04
-0.84
-0.69
-0.87
Source : Datastream. Performances en €. Les indices de référence sont indiqués entre parenthèses.
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Les données chiffrées citées dans ce document ne constituent pas de recommandations d’achat. FF-Fidelity Patrimoine est un compartiment de la sicav luxembourgeoise
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