l`anorexie mentale - Éki-Lib Santé Côte-Nord

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L’anorexie mentale
INTRODUCTION
L’anorexie mentale (AM) est une pathologie qui semble actuellement de plus
en plus fréquente. Dans notre service, nous hospitalisons des patients(es) dont
les prises en charge ambulatoires ont échoué ou n’ont pu mettre en place.
L’AM est une pathologie psychiatrique; on peut cependant ^penser que les
modifications organiques participent à la présentation du trouble.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Avis général : augmentation de fréquence dans les sociétés occidentales
Fréquence des formes non diagnostiquées : mal connue
Morbidité : 1 pour 200 parmi les adolescentes de race blanche des sociétés
occidentales.
Très grande fréquence des préoccupations pondérales et des conduites
dysorexiques parmi la population des lycéennes et des étudiantes.
Concerne classiquement les classes sociales élevées et moyennes. Familles
pour lesquelles la promotion sociale et la réussite scolaire ont une grande
importance.
Absence de l’AM parmi les populations noires, qu’elles soient africaines ou
américaines. Rôles des conditions de nourrissage, de la qualité des échanges
corporels et investissements de l’enfant. Winnicott : « La différence entre les
blancs et les noirs des États-Unis n’est peut-être pas tant une question de
couleur de peau que d’allaitement au sein » (Jeu et Réalité, Gallimard, 1975).
ÉTUDE CLINIQUE : DIAGNOSTIC POSITIF
A. Triade symptomatique
a. Amaigrissement
&Mac179; à 25% de poids initial (FEIGHNEIR) : &MAC179; 15% (DSM IV)
Fonte massive des réserves graisseuses superficielles et
profondes.
Seins, hanches, fesses effacés.
Joues creuses, yeux enfoncés dans les orbites, membres en
baguette de tambour.
Oedèmes de carence (membres inférieurs, préiorbitaires).
Cheveux secs, ternes.
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Ongles striés, cassants.
Peau sèche.
Constipation habituelle.
Troubles circulatoires constants : TA basse, bradycardie,
cyanose et froideur des extrémités.
Hypertrichose et lanugo.
Érosions buccales.
Dents abîmées.
b. Anorexie
Au départ : restriction alimentaire volontaire.
À l’origine : souvent un régime pour discret embonpoint. Ne certaine
intolérance gastrique peut ensuite s’installer.
c. Aménorrhée
Dans 55% des cas, coïncide avec le début de l’anorexie. Précède
l’anorexie dans 15 % des cas. Suit l’anorexie dans 30 % des cas.
Primaire ou secondaire. Est habituellement un des derniers symptômes
à disparaître (élément de bon pronostic).
B. Attitudes psychologiques particulières
a. La méconnaissance de la maigreur est constante
Reflète un trouble de la perception de l’image du corps. Trouble
focalisé de la relation à la réalité. Déni de la gravité de l’état de santé.
Leur maigreur croissante entraîne un sentiment de bien-être, d’élation
et de triomphe.
b. Le désir éperdu de minceur et la peur de grossir
Occupent une part croissante de leur activité mentale. Incessantes
mesures de vérification : pesées post-prandiales, recherche sur la valeur
calorique des aliments. Peur de grossir diffuse ou focalisée.
c. Une attitude particulière à l’égard de la nourriture, du corps et
des besoins physiologiques.
Intérêt exagéré pour ce qui a trait à la nourriture.
Collection de recettes.
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Confection de repas pour les autres.
Fascination par les étalages de nourriture.
Vols fréquents d’aliments.
Contrôle des ingesta et des excréta
Restriction alimentaire
Tri des aliments en fonction de critères personnels.
Grignotage par portion infime.
Mâchonnements interminables.
Contrôle de l’évacuation de la nourriture (vomissements,
médicaments).
Sensation permanente d’être en échec dans ces contrôles : conduites
de contrainte de plus en plus importantes.
Possibilités d’épisodes boulimiques qui viennent concrétiser ce
sentiment d’échec.
Érotisation de la sensation de faim (activité autoérotique)
Méconnaissance de la fatigue, volonté d’ascèse
C. La vie relationnelle
On note presque toujours dans les mois qui précèdent l’installation de l’AM un
appauvrissement des relations amicales.
L’adolescente s’isole, guère
intéressée par les sujets de conversation des adolescents de son âge.
Les relations qu’elle entretient avec ses proches (parents notamment) sont des
relations de dépendance. L’AM peut être comprise comme une tentative de se
dégager de cette emprise, de cette relation de dépendance. L’AM peut être
comprise comme une tentative de se dégager de cette emprise, de cette
relation de dépendance. L’AM, où le patient n’a plus besoin de manger et se
suffit à lui-même, est un peu le contrepied de la dépendance. L’AM inverse
les rôles dans la mesure où c’est la famille qui devient dépendante du bon
vouloir de l’adolescent par rapport au fait de se nourrir ou pas.
D. La vie sexuelle
Refoulement massif
Désinvestissement complet
Absence d’activités masturbatoires
Défaut d’investissement érogène du corps
Lorsqu’une activité sexuelle existe, elle s’inscrit le plus souvent dans un
comportement de maîtrise : prouver que le corps est bien à la disposition
de la volonté.
Surinvestissement
du regard et du couple de pulsions partielles :
voyeurisme / exhibitionnisme.
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E. Le fonctionnement intellectuel
Surinvestissement intellectuel.
Résultats meilleurs pour l’apprentissage que pour la créativité.
Valeur défensive à l’égard des émotions et des relations affectives.
Fait partie des conduites de réassurance narcissique et de conformité à un
idéal de perfection.
F. L’humeur
Jamais au premier plan des perturbations
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
A. Le métabolisme basal
< de 20 à 40% de la normale. Hypothermie constante
B. Cardio-vasculaire
Hypotension et bradycardie. Modification de l’ECG
C. Troubles métaboliques et hydroélectrolytiques
Hypercholestérolémie
Hypoglycémie
Hypokaliémie habituellement bien tolérée
Diminution T3 et T4. TSH normale
Diminution FSH et LH
Diabète insipide non rare (déficit partiel en ADH).
D. NFP
Anémie hypochrome
Leucopénie avec augmentation des lymphocytes.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
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A. Avec les affections organiques
Certaines tumeurs du système nerveux central
Maladie du tractus digestif (maladie Crohn)
Maladie d’Addisson (vomissements, kaliémie élevée, asthénie)
B. Avec les affections psychiatriques
1. Délire par exemple d’empoisonnement qui entraîne une conduite de
restriction alimentaire.
2. Dépression mélancolique.
LES FORMES CLINIQUES
A. L’AM du garçon
Environ 10 % des cas d’AM. Risque d’évolution psychotique plus fréquent (à
nuancer).
B. Formes suivant l’âge
a. Les formes pré-pubertaires
Anorexie de la période de latence : plus grave. Reflèterait souvent un
trouble grave du développement de la personnalité.
b. Les formes tardives
Au-delà de 25 ans. Déclenchées par le mariage et/ou la naissance du
premier enfant. Plus rarement vers la quarantaine ou au départ des
enfants. Éléments dépressifs plus francs et désirs de maigrir moins
affirmé.
c. Les formes frustres : en augmentation
Anorexie transitoire mais typique.
Vomissements
Obsessions alimentaires
Troubles de l’image du corps.
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d. Anorexie et boulimie
Selon les études, concerne 25 et 45 % des anorexiques. Souvent
symptômes associés : cleptomanie, anxiété, dépression, culpabilité,
plaintes corporelles, alcoolisme.
ÉTIOLOGIE
A. Facteurs psychologiques
a. La personnalité pré-morbide
Pas d’antécédents plus nombreux de difficultés alimentaires de
la petite enfance.
Quasi constance d’une enfance sans histoire, aconflictuelle.
Développement en faux-self : souci principal = correspondre à
l’attente de leur mère.
b. Facteurs familiaux
Absence d’autonomie des individus.
Enchevêtrement des liens.
Empiètement des générations.
Parentification des enfants.
Dérive incessante des relations triangulaires vers des relations
duelles.
Crainte de conflits.
B. Rôle de l’adolescence
Le traumatisme essentiel demeure la puberté et le processus de
l’adolescence lui-même (Kestemberg).
Rôle des changements physiologiques de la puberté :
Pression psychosociale
Possibilité de réalisation sexuelle concrète
Réactivation de l’Oedipe et des conflits d’identification
Sexualisation des liens et des activités
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Cet effet traumatique potentiel de la puberté peut se moduler très
différemment selon les événements et l’action de l’entourage.
C. Facteurs culturels
Impact du modèle de la femme mince sur un narcissisme défaillant :
Idéal de civilisation qui prône l’affirmation de soi au travers d’un corps
modelé, maîtrisé et contrôlé pour en faire un instrument de puissance et de
conquête, davantage que de plaisir.
Rôle du repas comme rite familial :
Seul moment où la famille est réunie. Les tensions familiales et les conflits
de hiérarchie et de territoire s’y jouent préférentiellement.
Inscription de l’anorexie dans l’ensemble des conduites masochistes :
Augmentation de cette conduite dans une civilisation où les interdits sont
limités.
D. Rôle de la dénutrition
Il ne s’agit pas d’un facteur étiologique mais son impact est important.
•
Sur le plan somatique et physiologique :
Une bonne partie des troubles hypothalamiques et endocriniens peut lui
être attribuée.
•
Sur le plan psychologique :
La famine entraîne le développement de conduites alimentaires bizarres
avec transformation du goût.
Propension des sujets à s’absorber dans leur apparence, à centrer leurs
intérêts sur l’image d’eux-mêmes et sur la nourriture.
Modification de la perception du temps
Aggrave les phénomènes de dépersonnalisation, les sensations de perdre
le contrôle de soi.
Rétrécissement du champ des intérêts avec centrage exclusif sur
quelques préoccupations obsédantes.
La vie imaginaire et les rêves s’appauvrissent et disparaissent.
PSYCHOPATHOLOGIE
A. Psychopathologie individuelle
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a. Le conflit pulsionnel
Évitement de la sexualité génitale, érotisation des conduites alimentaires.
Un double mouvement affecte la sexualité génitale :
Déplacement sur l’oralité qui est conflictualisée et fait l’objet de
dégoût, d’inhibition et de refoulement.
Réactivation d’un érotisme qui appartient au stade antérieur de la
libido anale et orale (rites alimentaires, pensées obsédantes,
conduites de vérification, surinvestissement de la maîtrise, relations
d’emprise et manipulatoires sur les objets).
b. La pathologie de la personnalité
Existence d’un profond sentiment de désespoir et d’abandon.
Le conflit essentiel se situe au niveau du corps et non au niveau des
fonctions alimentaires sexuellement investis.
L’AM exprime une incapacité à assumer le rôle génital et les
transformations corporelles propres à la puberté.
Troubles de l’image du corps liés à un défaut de reconnaissance des
sensations et des besoins du corps. Ce défaut est secondaire à des troubles
des premiers apprentissages au cours desquels la mère impose ses propres
sensations, ses propres besoins à l’enfant au lieu de l’aider à percevoir et à
reconnaître les siens propres. L’identité de l’enfant est fragilisée et il
reste profondément dépendant de son entourage.
La lutte pour l’autonomie et la reconquête d’un moi déficient, exercée par
le contrôle du corps est le trait essentiel de l’AM.
Sensation de faim : sensation d’exister qui constitue une réassurance
narcissique et rétablit un sentiment de continuité de soi en permanence
menacé.
La problématique de l’identité est au cœur de l’AM.
Importance du conflit dépendance-autonomie.
L’anorexique se détruit pour s’assurer de son existence (ce n’est pas une
conduite suicidaire).
Se développe chez l’anorexique une sensation mégalomaniaque liée à la
maîtrise de ses besoins, aux sentiments d’autosuffisance et à la satisfaction
d’auto-engendrer une image idéale de soi.
Au travers de la maîtrise du besoin c’est le corps qui est visé : corps
machine, cops fétiche, écran qui protège l’anorexique des affects
envahissants et incontrôlables qu’il est susceptible de provoquer.
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Le regard occupe une place importante chez l’anorexique : elle se nourrit
de l’effet provoqué chez les autres par son corps exhibé. Parfois, au
contraire, elle dérobe au regard d’autrui.
B. Psychopathologie familiale
a. Les mères
Elle sont décrites d’une façon qui peut apparaître contradictoire :
Personnage fort, rigide, dominant et même tyrannique, peu
chaleureux qui évite l’expression des sentiments positifs et les
manifestations réactionnelles.
Fréquence des manifestations dépressives.
La future anorexique occupe dans les fantasmes de sa mère
une place particulière : nature narcissique de l’investissement
maternel avec valorisation des performances reconnues
socialement au détriment des formes d’expression plus
personnelles (d’ordre pulsionnel et affectif).
b. Le père
Généralement décrit comme ayant un caractère effacé, soumis à la
domination de sa femme, incapable à faire preuve d’autorité. Parfois au
contraire, trop proche de sa fille.
c. La famille
Elle cherche à apparaître comme parfaite dans une caricature de
normalité alors qu’elle montre des signes de retrait et
d’isolement.
Le repas = temps organisateur de la vie familiale. Il s’y joue
l’essentiel des échanges avec souvent la recherche active de
complicité et d’alliance de chacun des parents avec un des
enfants (relation duelle).
Ces familles sont aussi caractérisées par l’enchevêtrement entre
les membres d’une même famille, la surprotection, la rigidité et
l’intolérance aux conflits.
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ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
A. Évolution spontanée
Difficile à évaluer.
Au minimum : anorexie spontanément curable de
l’adolescence (restriction alimentaire passagère de bon pronostic).
Au
maximum : anorexie chronique.
B. Évolution sous traitement
AM = affection toujours sérieuse au pronostic lointain souvent réservé.
Résultats concordants des différentes études :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
La durée : de quelques mois à toute une vie (rarement inférieur à 18 mois)
La mort : 5 % à 10% des cas (taux élevé pour une affection mentale de
l’adolescence).Conséquence de la dénutrition, des complications
infectieuses, pulmonaires ou septicémiques, insuffisance cardiaque ou
rénale.
Le suicide : rare
Les rechutes : fréquentes (10 à 50 % des cas selon les études)
Le poids : normal dans 50 % des cas au bout de 2 ans, dans 70 % des cas au
bout de 5 ans
Les troubles de conduites alimentaires : persistent dans plus de 30 % des cas
au-delà de 5 ans (restriction, tri des aliments, surveillance de la valeur
calorique, grignotage en cachette, accès boulimique, vomissements, prise
exagérée de purgatifs, obsession de la nourriture, crainte d’être trop
grosse, d’avoir trop mangé).
Règles régulières dans 50 à 60 % des cas
Les symptômes psychiatriques : présents dans 30 % des cas au cours de
l’évolution : phobies diverses, obsessions, accès de dépersonnalisation,
angoisse flottante, état dépressif, plaintes somatiques, symptômes
hypochondriaques, apathie, conduites d’addiction,…
Dans 50 % des cas, insertion sociale et vie relationnelle, affective et
sexuelle mauvaises.
La guérison
50 à 60 % des cas, si l’on considère seulement la triade
symptomatique
30 à 40 % des cas, si l’on fait intervenir l’existence d’autres
symptômes psychiatriques et la qualité de l’insertion sociale et
affective.
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LE TRAITEMENT
L’hospitalisation n’est indiquée que lorsque le patient, malgré un suivi
psychiatrique en consultation, ne reprend pas de poids ou continue à en
perdre. À moins qu’il y ait une perte de poids mettant en danger la vie du
patient, le traitement se fait en ambulatoire. Le suivi psychiatrique est
effectuée par le psychiatre, le suivi organique (surveillance du pouls, tension
artérielle,…) par le médecin généraliste.
Une hospitalisation deviendra
nécessaire si la reprise pondérale ne se fait pas selon un rythme établi ou si le
poids diminue de façon trop importante.
A. L’hospitalisation
a. Le contrat
Le contrat est l’instrument privilégié et indispensable. Il porte
principalement sur le poids et l’isolement. Il comprend souvent
plusieurs étapes (levée progressive de l’isolement, poids de sortie en
permission, poids de reprise d’une activité,…). Ce contrat est
négocié avec l’adolescente, sa famille et les soignants avant
l’hospitalisation. Une fois négocié et accepté, il doit être intangible.
Ce contrat représente :
Une médiation, une limite qui s’interpose entre la patiente et
les autres. Il constitue une barrière à l’interpénétration de
leurs désirs réciproques.
Témoigne par sa permanence de la fiabilité des soignants.
Crée un espace propre à la patiente, condition de son
autonomie et du respect de son individualité.
Permet l’expression d’attaques violentes dont les effets
destructeurs potentiels sont démentis par sa permanence.
Permet de ne pas occuper les entretiens par des négociations
autour du poids et donc aborder l’aspect psychologique du
trouble.
Contrepartie de l’intangibilité du contrat : offrir à la patiente
la possibilité de nouer des relations vivantes et personnalisées
et d’éviter de la laisser dans une solitude mortifère.
Les bons critères de sortie : la capacité d’avoir du plaisir dans
les échanges associée à un gain de poids suffisant.
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b. L’isolement
Meilleur traitement symptomatique de l’anorexie. Compris dans le
contrat. Il est plus ou moins strict. Levée progressive des mesures
d’isolement avec la reprise de poids. Isolement en chambre endessous d’un certain poids.
c. La réalimentation
Peut être une nécessité et une urgence. Se fait chaque fois que
possible par voie entérale. Parfois nécessité d’une réalimentation
artificielle (sonde gastrique ou voie intraveineuse). Remarquable
tolérance à l’égard de la dénutrition. Danger d’une réalimentation
trop brutale.
Dans notre service :
• Repas partagé avec les autres
• Aucun contrôle des ingesta et des excréta par les soignants
• Pesée hebdomadaire ou bihebdomadaire en fonction du
poids
• Gavage en-dessous d’un poids fixé dans le contrat (sonde
gastrique. Géré par les nutritionnistes.
d. La thérapie institutionnelle
L’hospitalisation ne doit pas renforcer les défenses de la patiente
mais au contraire être utilisée pour modifier sa personnalité et
l’ouvrir à des modalités relationnelles nouvelles. C’est la vie de
l’institution, les échanges entre individus occupant des statuts
différents, les règles explicites et implicites, les activités, qui sont
utilisés à des fins thérapeutiques. L’hospitalisation dont l’objectif
immédiat est la levée d’un symptôme devenu dangereux peut être le
moyen privilégié d’une mobilisation de la personnalité.
À cette fin, elle doit donc :
• Éviter de renforcer le conflit de pouvoir entre la patiente
et son entourage
• Éviter de créer des relations sado-masochistes
• Éviter de constituer une prime au défi
• Créer des conditions favorables à des relations nouvelles et
diversifiées
• Permettre à la patiente de retrouver un plaisir à échanger
et à participer à des activités en présence d’autrui.
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B. Les méthodes biologiques
Les antidépresseurs sont les médicaments les plus souvent utilisés. Nous ne les
utilisons que lorsqu’il existe une symptomatologie dépressive manifeste. Les
anxiolytiques et dans certains cas, les neuroleptiques, peuvent être utiles.
C. Les psychothérapies
•
•
•
•
Les psychothérapies de soutien sont les plus répandues. Tirent
vraisemblablement leur efficacité de la continuité relationnelle
ainsi offerte.
Contribuent à assurer à la patiente l’apport
narcissique dont elle a besoin.
La psychothérapie de type psychanalytique. Son but : aider la
patiente à se familiariser avec son monde interne pour en
comprendre les conflits et leur origine.
Le psychodrame. Particulièrement indiqué lorsqu’il existe des
difficultés de verbalisation, un déni massif des affects, un recours
constant aux défenses par la rationalisation ou l’intellectualisation.
Les thérapies comportementales.
L’isolement et la levée
progressive font partie des principes de base de la thérapie
comportementale. Des techniques plus spécifiques sont employées
par les comportementalistes : résultats variables.
D. Place de la famille dans le traitement
Une action auprès des parents est toujours souhaitable. Elle permet de les
associer au traitement et aux décisions thérapeutiques, de les aider à dépasser
leur inévitable sentiment de culpabilité, à la séparation et l’autonomisation
plus ou moins conflictuelles de leur fille, à réfléchir sur le fonctionnement
familial.
Intérêt parfois des thérapies familiales :
•
•
Systémiques (thérapies très actives qui cherchent à provoquer une
situation de crise de façon à exacerber les règles du système familial
et à les rendre plus explicites)
Ou analytiques
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Intérêt parfois des groupes de parents :
•
•
Étayage réciproque
Perception plus facile chez les autres parents de ce qu’ils refusent
de voir en eux : assouplit leur position et fait perdre au symptôme
anorexique sa position d’organisateur privilégié des tensions
familiales.
E. La relaxation et les différentes méthodes d’approches corporelles
Médiations intéressantes dans l’abord de ces patientes. Moyens d’introduire
une relation psychothérapique. Relaxation, sophrologie, massages,…
CONCLUSION
La conduite du traitement doit s’adapter à la forme de l’anorexie et au
moment de l’évolution.
Possibilité d’association de plusieurs méthodes
thérapeutiques. Important de ne pas laisser la patiente s’installer dans sa
conduite anorexique et dans sa maigreur.
La psychothérapie seule ne peut se concevoir qu’au-dessus d’un poids minimal.
Il est important de considérer simultanément la conduite symptomatique en
tant que telle et l’ensemble de la personnalité de la patiente avec les conflits
individuels et familiaux auxquels elle participe. La méconnaissance d’un de
ces paramètres favorise l’organisation de clivage de la personnalité et la
poursuite des troubles.
La prise en charge d’une patiente anorexique est toujours lourde. Elle
provoque souvent des conflits au sein de l’équipe soignante où la réflexion et la
supervision sont constantes.
http://ujf-lab.ujf-grenoble.fr/sante/corpmed/Corpus/corpus/question/pedi258.htm
A.Laurent
1998
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