
2
réévaluation du statut de la maladie par scanner thoracique, ainsi qu’une réévaluation du statut fonctionnel respiratoire était
réalisées deux à quatre semaines après la radiothérapie d’induction dans le groupe 1 et sept jours après la radio-chimiothérapie
d’induction dans le groupe 2. En cas de non progression de la maladie et si l’état général du patient restait stable, une résection
chirurgicale était réalisée (selon un protocole opératoire incluant spécifiquement des prélèvements ganglionnaires systématiques).
Après la fin de la radiothérapie dans le groupe 2, l’irradiation était poursuivie jusqu’à un total de 61 Gy sans interruption. Deux
cycles de chimiothérapie de consolidation (même doses et schémas d’administration que lors de l’induction) étaient administrés
au décours de la chirurgie (groupe 1) ou de la radiothérapie (groupe 2). Les recommandations de réduction de dose étaient
spécifiées dans le protocole pour la chimiothérapie et pour la radiothérapie avec un contrôle de qualité centralisé.
Un scanner thoracique de réévaluation était programmé quatre à six semaines après la fin de la dernière cure de chimiothérapie.
Les patients étaient ensuite suivis tous les deux mois pendant un an puis tous les trois mois pendant deux ans et enfin tous les six
mois indéfiniment. Un scanner du thorax et de l’abdomen supérieur et un scanner ou une IRM cérébrale étaient réalisés à 12, 18 et
24 mois puis tous les ans ensuite.
Analyse statistique
Nous avons utilisé la méthode de randomisation avec permutation des blocs au sein des strates de Zelen
16
pour répartir les patients
entre les groupes. L’analyse a été réalisée en intention de traiter et concernait l’ensemble des patients éligibles, en accord avec la
politique du RTOG. Le critère d’évaluation principal était la survie globale (SG), définie comme le temps écoulé entre la
randomisation et le décès, quelle que soit sa cause. Les critères d’évaluation secondaires étaient la survie sans progression (SSP),
définie comme le temps entre la randomisation et la progression de la maladie, la détection d’une 2
ème
tumeur primitive ou le
décès quelle que soit la cause ; la toxicité et les modalités de l’échec thérapeutique.
Nous avons calculé la taille de l’échantillon nécessaire en faisant appel à un process non stationnaire de Markov
17
pour modéliser
la survie suivant la méthode de Lakatos, tenant compte d’un test du logrank unilatéral avec une erreur de type 1 de 0,05 ; une
puissance statistique de 93% et un suivi des patients minimal de 2,5 années. Seules les valeurs du p bilatéral sont rapportées.
Deux analyses intermédiaires ont été spécifiées et réalisées par un comité indépendant de suivi et de sécurité des données après
que 33 et 67% des patients aient été surveillés pendant au moins 2,5 années.
La taille que devait avoir l’échantillon était de 612 patients (556 patients éligibles) de manière à détecter 507 décès et une
amélioration absolue de 10% dans le groupe chirurgical en faisant l’hypothèse d’une survie globale de 25% à deux ans dans le
groupe radio-chimiothérapie. La taille de l’échantillon a été recalculée après les recommandations du comité de suivi et de
sécurité des données en raison d’un taux d’inclusion plus lent qu’escompté et d’une réactualisation des données de survie sur la
base de deux études de phase II. La taille de l’échantillon recalculé était de 510 patients (484 patients éligibles).
Nous avons analysé la survie globale et la survie sans progression avec le test du logrank et le modèle de risque proportionnel de
Cox pour analyse multi-variée
18
. Le risque α ajusté lors de l’analyse finale était de 0,0487. Seules les estimations non ajustées et
les intervalles de confiance sont reportés ici car les différences les plus larges (entre non ajustée et ajustée) étaient de 0,002 pour
les risques relatifs (RR) et 0,04 pour les taux de SG et de SSP. Toutes les figures montrent les estimations de Kaplan-Meier
19
.
Nous avons utilisé la sélection par approche successive dans le modèle de Cox incluant le sexe, la perte de poids (<5kg ou >5kg),
le nombre de sites ganglionnaires positifs (1, 2 ou 3), le stade T (T1 vs T2 vs T3), l’histologie (épidermoïde vs non épidermoïde),
l’âge (<60 ans vs >60 ans), l’index de Karnofsky (90 ou 100 vs 70 ou 80) et le taux de LDH (normal vs anormal). Nous avons
enfin effectué des explorations logistiques régressives pour les facteurs associés à la survie à 5 ans. Une analyse exploratoire de la
survie globale, non planifiée initialement, a été rajoutée afin de générer des hypothèses suite à la mise en évidence d’une mortalité
post opératoire anormalement élevée. Les patients du groupe 1 qui ont fait l’objet d’une pneumonectomie ont été appariés (1:1)
avec ceux du groupe 2 sur la base de l’âge (+/- 5 ans), du sexe, de l’index de Karnofsky (70 ou 80 et 90 ou 100) du stade clinique
T (appariement exact). Les patients du groupe 1 qui ont fait l’objet d’une lobectomie ont été appariés (1:1) avec ceux du groupe 2
sur la base des mêmes caractéristiques. Cette étude est enregistrée sous le numéro NCT00002550 dans ClinicalTrials.gov.
Rôle de la source de financement
Le sponsor n’avait pas de rôle dans l’analyse des données, l’écriture du rapport ou la décision de soumission pour publication. Le
RTOG était responsable du recueil des données et de leur analyse. L’auteur correspondant avec le RTOG était responsable de la
décision de soumission du manuscrit à publication.
R
ÉSULTATS
La période de recrutement allait de mars 1994 jusqu'à la fin de novembre 2001. Compte tenu de la longue durée de la période de
recrutement et du nombre important d’événements qui en résultait, le comité de suivi et de sécurité des données (au vu des
courbes de survie dans chaque groupe) a recommandé d’arrêter les inclusions au 429
ème
patient inclus. Une analyse de la survie
sans progression (SSP) et de la survie globale (SG) a été présentée précédemment, avec une mise à jour ultérieure
20,21
. Des
estimations définitives sont maintenant disponibles pour tous les critères de mesure : le suivi médian pour tous les patients était de
22,5 mois (extrêmes 0,9 -125,1) et celui pour ceux encore en vie lors de l'analyse finale était de 69,3 mois (6,2 – 125,1).
La figure 1 montre le schéma de l'essai ; 396 (92%) patients sur 429 randomisés étaient éligibles pour l'analyse. Les principales
raisons pour l'inéligibilité des patients étaient un staging erroné ou incomplet de la maladie constaté lors de l'analyse centrale. Le
taux d'inéligibilité et les raisons ne différaient pas sensiblement entre les groupes. Le tableau 1 montre que les caractéristiques des
patients et des tumeurs étaient équilibrées entre les groupes. Parmi les 155 résections 3 étaient des résections cunéiformes, 98 des
lobectomies et 54 des pneumonectomies (29 poumons droits ; 25 poumons gauches). Dans le groupe 2, 155 (80%) des 194
patients ont commencé une chimiothérapie de consolidation, conformément aux directives du protocole.