Saida, Algerie :

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Hémorragie digestive: 25% des malades décèdent faute de service d'urgence
La Société des maladies hépatiques et de l'appareil digestif (SOMHAD) a organisé, hier à l'hôtel Eden Palace d'Aïn El
Turck, une journée de gastroentérologie ayant pour thème la prise en charge endoscopique, médicale et chirurgicale
des hémorragies digestives. «Nous voulons à travers cette journée d'information faire le point sur la prise en charge
des hémorragies digestives. Les malades sont presque livrés à eux-mêmes en raison de l'absence d'un service
spécialisé pour la prise en charge urgente de cette pathologie très fréquente et redoutable. Près de 25% des patients
décèdent au cours du premier épisode hémorragique», précise le Dr Hamadi Karim gastroentérologue et SG de la
SOMHAD. La plupart des décès en rapport avec l'hémorragie digestive haute d'origine ulcéreuse (HDU) surviennent
en effet lorsque le saignement n'avait pu être initialement contrôlé ou dans les 48 heures après le traitement
endoscopique. Les causes les plus fréquentes des hémorragies digestives hautes sont les ulcères gastro-duodénaux,
les varices oesophagiennes dues à l'hypertension portale d'origine cirrhotique et les érosions gastriques aiguës, en
général médicamenteuses. L'automédication (aspirine, anti-inflammatoire…) est parmi les principales causes des
hémorragies digestives hautes. Des explorations en urgence sont nécessaires pour préciser la lésion responsable de
l'hémorragie digestive. En cas d'hématémèse (vomissement de sang) ou de méléna (élimination par l'anus de sang
noir), c'est l'endoscopie digestive haute, oso-gastro-duodénale, à condition qu'elle soit faite rapidement chez un
malade dont l'équilibre hémodynamique est assuré.
Le sujet ayant une hémorragie digestive, si minime soit-elle, doit être hospitalisé en urgence. La mesure du pouls et
celle de la tension artérielle doivent être faites immédiatement et surveillées. La mise en place d'une bonne voie
d'abord doit également être faite en urgence, dès l'arrivée du malade. Une sonde naso-gastrique peut être mise en
place. La sonde gastrique peut être utilisée pour évacuer l'estomac et préparer l'endoscopie haute. Le spécialiste doit
demander une NFS, la détermination du groupe sanguin en même temps que l'on recherche la cause en tenant
compte des antécédents pathologiques digestifs, les prises de médicaments ou d'anticoagulants.
La décision d'une intervention chirurgicale est très importante. Cette décision doit éviter deux risques : opérer un
malade dont l'hémorragie aurait pu céder spontanément ou après traitement médical; mais surtout ne pas opérer (ou
opérer trop tard) un patient qui risque de mourir de son hémorragie. L'âge est un facteur de risque clairement
identifié. Un malade âgé (plus de 60 ans) supportera moins bien une hémorragie prolongée qu'un malade plus jeune.
Les participants à cette journée d'étude ont insisté à l'issue des communications sur la nécessité de l'ouverture de
services d'urgence en chirurgie digestive dans l'ensemble des établissements hospitaliers pour réduire le taux de
décès jugé «intolérable» parmi les sujets atteints.
Le Quotidien d'Oran
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