2
Devant des douleurs épigastriques anciennes, une prise d’AINS ou d’aspirine, l’origine ulcéreuse
est évoquée.
Un traitement par béta-bloquant, un éthylisme avoué, une cirrhose connue d’autre origine, orientent
vers une hémorragie par rupture de varices œsophagiennes ou sur gastrite.
S’il s’agit d’un patient âgé, qu’il existe une altération de l’état général on évoque alors un processus
néoplasique, une complication vasculaire
* A l’examen il y a des signes d’hypertension portale ou d’insuffisance hépato-cellulaire : angiomes
stellaires, circulation collatérale, hépatosplénomégalie, ascite, ictère... penser plutôt à une
hémorragie par rupture de varices œsophagiennes, une gastropathie du cirrhotique.
L’examen est pauvre ou il y a une vague gêne épigastrique : évoquer une autre cause.
2. en fonction du niveau de saignement
2.1. Il s’agit d’une hémorragie digestive haute, penser à :
* Un ulcère gastro-duodénal : 35 à 40% de l’ensemble des hémorragies digestives.
La prévalence de l’ulcère a augmenté du fait du vieillissement de la population, de la prescription
accrue d’AINS et d’aspirine. D’où la nécessité d’une prise en charge de qualité quand l’hémorragie
survient et aussi de la prévention.
5 aspects d’ulcère sont visibles à la fibroscopie : ulcère à base claire, tache pigmentée, caillot
adhérent, vaisseau visible et saignement actif. La mortalité augmente de la première à la cinquième
forme.
* Une hémorragie sur terrain d’hypertension portale : 30% des hémorragies hautes comprenant la
rupture de varices œsophagiennes ou cardio-tubérositaires, la gastrite hémorragique, les érosions
muqueuses.
* Sd de Mallory-Weiss : déchirure de la muqueuse œsophagienne sous forme d’une ulcération
longitudinale lors de vomissements répétés.
* L’œsophagite peptique, la hernie hiatale, les tumeurs malignes (5 à 8%), les gastrites, duodénites,
les anomalies vasculaires, les fistules aorto-digestives sont des causes moins fréquentes.
Rappel concernant la classification de Child-Pugh dans les cirrhoses : selon le TP, la présence
d’ascite, le taux de bilirubine, celui de l’albumine, et la présence d’une encéphalopathie.
Child A Child B Child C
TP Sup à 54% Entre 44 et 54 % Inf à 44 %
Ascite non lame volumineuse
Bilirubine Inf à 30 µmoles 30 à 40 µmoles Sup à 50 µmoles
Albumine Sup à 35 g/l 28 à 35 g/l Inf à 28 g/l
encéphalopathie non astérixis coma
2.2. S’il s’agit d’une hémorragie digestive basse (plus fréquentes chez le sujet de plus de 60 ans),
les étiologies évoquées sont : les polypes, l’angiodysplasie colique, les ulcérations rectales, les
colites, les tumeurs coliques, les hémorroïdes, les diverticules coliques (ceux du colon D saignent,
ceux du colon G s’infectent), le saignement post-polypectomie (0.3%), les tumeurs rectales, la
colite ischémique, le saignement du diverticule de Meckel.
D/ Diagnostics différentiels
Epistaxis dégluti, hémoptysie, hémorragie de la muqueuse buccale, vomissements fécaloïdes,
aliments ou boisson colorés, supplémentation en fer.