Université de Lorraine Département de Mathématiques Topologie et Analyse Fonctionnelle Master 1 Mathématiques F.Robert, J.Maubon 2016-2017 Devoir 2 à rendre le 6 mars 1. Autour du théorème d’Ascoli Exercice 1. Démontrez le théorème d’Ascoli tel qu’énoncé en cours. On s’inspirera de la preuve du cas particulier effectuée en cours. Exercice 2. Soit u ∈ C 1 ([0, 1]). Soient x, y ∈ [0, 1]. En écrivant u(x) − u(y) = Ry 0 u (t) dt et en utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, montrez qu’il existe C > 0 x p (dépendant de u) tel que |u(x) − u(y)| ≤ C |y − x|. On pose A := {u ∈ C 1 ([0, 1])/ u(0) = 1 et Z 1 u0 (t)2 dt ≤ 2.} 0 Montrez que A est relativement compact dans C 0 ([0, 1]). 2. Autour du théorème de Stone-Weierstrasß Exercice 3. On se donne (X, T ) un espace topologique. (1) Soient u, v ∈ C(X). Montrez sans utiliser la composée par la valeur absolue qui est continue que sup(u, v) est continue sur X. On attend ici une preuve ”avec ”. (2) Soient u1 , ..., uN ∈ C(X). Montrez que sup(u1 , ..., uN ) ∈ C(X). Exercice 4. Soit (X, T ) un espace topologique compact. Montrez que l’adhérence d’une sous-algèbre de C(X) est aussi une sous-algèbre de C(X). On a muni C(X) de la norme naturelle usuelle. Exercice 5. (1) Faites l’exercice 2 du TD2 (compactifié d’Alexandrov). (2) Avec les hypothèses de cet exercice, on se donne un espace topologique (Y, TY ) et i : X → Y tels que — Y est compact — Y \ i(X) est réduit à un point, noté p, — i : X → Y \ {p} induit un homéomorphisme. Montrez que i se prolonge en un homéomorphisme X̂ → Y qui envoie ∞ sur p. C’est en cela qu’on a unicité du compactifié d’Alexandrov. Exercice 6. Soit X un espace topologique séparé localement compact non compact. Soit f : X → R. On dit que f tend vers 0 à l’infini si pour tout > 0, il existe K ⊂ X compact tel que {x ∈ X \ K ⇒ |f (x)| < }. On note C0 (X) l’ensemble des fonctions continues sur X qui tendent vers 0 à l’infini. Pour u ∈ C0 (X), on note kukC0 (X) := sup |u(x)|. x∈X 1 2 Montrez que k · kC0 (X) définit une norme sur C0 (X) et que le supremum est atteint. Exercice 7. Soit X un espace topologique séparé localement compact non compact. On se donne H ⊂ C0 (X) telle que — H est stable par combinaison linéaire et produit, — pour tout x, y ∈ X, x 6= y, il existe u ∈ H tel que u(x) 6= u(y), — pour tout x ∈ X, il existe u ∈ H tel que u(x) 6= 0. En vous inspirant de la preuve du cours, montrez que H est dense dans C0 (X). 3. Groupe topologique On donne ici des propriétés du produit de convolution dans un cadre abstrait qui a le mérite de procurer un cadre unifié pour les différentes notions de produit de convolution vues en cours. On dit qu’un triplet (G, +, T ) est un groupe topologique si : • (G, +) est un groupe, • (G, T ) est un espace topologique, • les fonctions G×G → G G → et (x, y) 7→ x + y x → 7 G −x sont continues. Pour résumer, on demande que les deux structures soient compatibles, à savoir que la somme et l’inverse soient continues. On suppose aussi dans le cadre de ce problème que : • (G, +) est abélien, • (G, T ) est séparé et localement compact. Attention : un tel espace topologique n’est pas nécessairement métrique... L’exemple de base est R muni de la somme usuelle et de sa topologie usuelle. 1. Soit x0 ∈ G. Montrez que G×G → G G → G et (x, y) 7→ x − y x → 7 x + x0 sont continues. 4. Théorème de Heine Soit (G, +, T ) un groupe topologique, supposé abélien, séparé et localement compact. Soit f : G → R une fonction. On dit qu’elle est uniformément continue sur G si ∀ > 0, ∃U ⊂ G voisinage de 0 tel que ∀x, y ∈ G, {x−y ∈ U ⇒ |f (x)−f (y)| < }. On montre dans cette section le théorème de Heine : Théorème 1. Toute fonction continue sur G et à support compact est uniformément continue. 3 On se donne une fonction f ∈ C(G) à support compact. 1. Soit U un ouvert de G tel que 0 ∈ U . Montrez qu’il existe U 0 ⊂ U tel que 0 ∈ U 0 et pour tous x, y ∈ U 0 , alors x + y ∈ U . Montrez alors que U 0 ⊂ U . Indication : utilisez la continuité de la fonction somme (x, y) 7→ x + y. 2. Soit U un ouvert de G tel que 0 ∈ U . Montrez que −U := {−x/ x ∈ U } est aussi un ouvert de G. On pose U 0 := U ∩ (−U ) : montrez que 0 ∈ U 0 ouvert et que U 0 est symétrique (c’est-à-dire que x ∈ U 0 ⇔ −x ∈ U 0 ). Indication : utilisez la fonction inverse x 7→ −x. 3. Soit U un ouvert de G tel que x0 ∈ U . Soit U 0 := {x − x0 / x ∈ U }. Montrez que U 0 est un ouvert de G qui contient 0. Dorénavant, on fixe > 0. Pour x ∈ G, il suit de la continuité de f qu’il existe un ouvert Ux de G qui contient x tel que ∀y ∈ G, y ∈ Ux ⇒ |f (y) − f (x)| < /4. 4. Soit x ∈ G. Montrez qu’il existe Vx ⊂ G tel que : • 0 ∈ Vx ouvert de G • Vx est symétrique, • Pour tout z, z 0 ∈ Vx , alors z + z 0 + x ∈ Ux . 5. Soit K un compact de G tel que Supp f ⊂ K. En utilisant un recouvrement de K par les x + Vx , montrez qu’il existe U 0 ouvert de G contenant 0 tel que pour tous x, y ∈ K, on a x − y ∈ U 0 ⇒ |f (x) − f (y)| < /2. 6. Montrez que f est uniformément continue.