MAT3632 : théorie des nombres, automne 2013 Exercices, II (nombres premiers) Problème 1. (a) Soit k ≥ 2. Montrez que un nombre n est une k-ième puissance si est seulement si k|vp (n) pour chaque nombre premier p. (b) Est-ce qu’il existe un nombre naturel n tel que sa moitié est un carré parfait, son tiers est un cube est son cinquième est une cinquième puissance ? Problème 2. Montrez que, pour chaque entier n ≥ 1, le nombre 4n3 + 6n2 + 4n + 1 est composé. [Indication : Développez (x + y)4 .] Problème 3. (a) Montrez que (a, b) > 1 si et seulement si il existe un nombre premier p tel que p|a et p|b. (b) Montrez que (xm , xn + 1) = 1, pour chaque m, n ∈ N. (c) Si a ≡ 3 (mod 7), montrez que (a3 − a, a3 − a + 7) = 1. Quand est-ce que (a3 − a, a3 − a + 7) > 1 ? (d) Étant donnés k nombres naturels a1 , a2 , . . . , ak , on définit le plus grand commun diviseur des a1 , . . . , ak comme (a1 , . . . , ak ) := max{d ∈ N : d|aj pour chaque j ∈ {1, . . . , k}}. Montrez que (ab, a + b2 , a + b + 1) = 1 pour chaque a, b ∈ N. Problème 4. Soit λ = r/s ∈ [1/2, 1), avec (r, s) = 1. Soit aussi n divisible par s. ( ) ( n ) λn (a) Soit µ = λ/(1 − λ). Montrez que max0≤k≤n nk µk = λn µ . (n ) k [Indication : Soit ak = k µ . Examinez quand le quotient ak+1 /ak est plus grand que 1.] (b) Montrez que 1 −λn · λ (1 − λ)−(1−λ)n ≤ n ( n λn ) ≤ λ−λn (1 − λ)−(1−λ)n . (c) Montrez que ∑ λ log λ 1 log p ≤ C(λ) := − log(1 − λ). n − λn λn<p≤n λ−1 (d) Montrez que C(λ) (∑ ) est une fonction croissante de λ. Alors la borne pour le rapport λn<p≤n log p /(n − λn) est optimisée quand λ = 1/2, dans quel cas C(λ) = log 4. ∑ Remarque. Par le théorème de nombres premiers, on expècte que λn<p≤n log p ∼ (1−λ)n. Ça explique pourquoi on normalise par diviser avec n − λn. Problème 5. Soit p1 < p2 < p3 < · · · la séquence des nombres premiers. (a) Montrez que il existe deux constants positifs c1 et c2 tels que c1 k log k ≤ pk ≤ c2 k log k, pour chaque k ≥ 2. 1 2 (b) Soit ω(n) := #{p premier : p|n}. Montrez que il existe un constant c tel que c log n ω(n) ≤ , log log n pour chaque n ≥ 3. [Indication : Si r = ω(n), montrez que p1 · · · pr ≤ n. Finalement, montrez que ∑r ′ ′ j=1 log pj ≥ c r log r, pour un constant c > 0 independent de r.] Problème 6 (Une autre preuve de l’infinitude des nombres premiers). En utilisant la principe d’inclusion-exclusion, montrez que ∑ ⌊ x ⌋ ∑ ⌊x⌋ ∑ ⌊ x ⌋ − + ∓ ··· , ⌊x⌋ = #{n ≤ x} = 1 + p p p p p p 1 2 1 2 3 p <p p <p <p p 1 2 1 2 3 où p, p1 , p2 , p3 , . . . dénotent nombres premiers. [Indication : Montrez que #{n ≤ x : d|x} = ⌊x/d⌋.] Déduisez que si il existe un nombre fini de nombres premiers, alors ∑1 ∑ ∑ 1 1 1− − ± · · · = 0. + p p <p p1 p2 p <p <p p1 p2 p3 p 1 2 1 2 3 Montrez que cette formule contredit l’assomption que il existe un nombre fini de nombres premiers. Problème 7 (Une preuve topologique par Furstenberg de l’infinitude des nombres premiers). On équipe l’ensemble des nombres entiers avec une topologie, comme suivant : – ∅ et Z sont ouverts, – chaque progression arithmétique S(a, b) := {an + n : n ∈ Z} est ouvert, – les unions des ensembles ouverts sont également ouverts. Montrez que : (a) Les progressions arithmétiques sont également fermés. (b) Chaque ensemble fini n’est pas ouvert. (c) Z \ {−1, 1} n’est pas fermé. ∪ (d) Z \ {−1, 1} = p premier S(p, 0). Concluez que il existe une infinitude des nombres premiers.