Math 256 Analyse de Fourier pour la physique Orsay 2016-17 Feuille d’exercices 0 Révision nombres complexes et trigonométrie Exercice 1 : Vrai ou faux ? Parmi les assertions suivantes, dire lesquelles sont vraies et lesquelles sont fausses en justifiant : a) Pour tout nombre complexe t, le nombre complexe eit est de module 1. FAUX : Si t est un nombre réel, alors eit est de module 1, mais c’est faux si t est un nombre complexe. En effet, si t = a + ib avec a, b ∈ R, alors eit = eia e−b , de sorte que |eit | = 1 si et seulement si b = 0, c’est-à-dire si et seulement si t est réel. b) Si un nombre complexe z vérifie z n = 1 pour un entier n ≥ 1, alors z est de la forme z = eit avec t ∈ R. VRAI : En effet, si z n = 1, alors 1 = |z n | = |z|n , de sorte que |z| = 1. Par conséquent, on a z = eit avec t ∈ R, par la question précédente. c) Si r et t sont des réels, alors le conjugué du nombre complexe reit est re−it . VRAI : Soient r, t ∈ R. Par définition, on a reit = r cos(t) + ir sin(t), de sorte que reit = r cos(t) − ir sin(t). D’autre part, on a re−it = r cos(−t) + ir sin(t) = r cos(t) − ir sin(t). On a donc bien égalité entre les deux termes. d) Si t1 , ..., tn sont des réels, alors le module |eit1 + ... + eitn | du nombre complexe eit1 + ... + eitn est égal à n. FAUX : Par exemple, pour n = 2, on a |e0 + eiπ | = |1 − 1| = 0 6= 2. En fait, on peut montrer par récurrence que l’on a |eit1 + ... + eitn | = n si et seulement si eit1 = eit2 = ... = eitn . Exercice 2 : Équations complexes Soit u = a + ib un nombre complexe, avec a, b ∈ R. On cherche à résoudre l’équation (E) : z 2 = u, avec u ∈ C. On pose z = c + id avec c, d ∈ R. a) Montrer que c et d doivent vérifier les conditions : p c2 − d2 = a; cd = b/2; c2 + d2 = a2 + b2 . Montrer que réciproquement, si les deux premières de ces conditions sont vérifiées, alors c + id est bien une solution de l’équation (E). Supposons que z = c + id vérifie z 2 = u. On a alors a + ib = u = z 2 = (c + id)2 = c2 − d2 + 2icd Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si leurs parties réelles et imaginaires sont égales. On a donc a = c2 − d2 et b = 2cd. De plus, on a p a2 + b2 = |u| = |z|2 = c2 + d2 , ce qui nous donne la dernière équation recherchée. Réciproquement, supposons que a, b, c, d soient des nombres réels vérifiant c2 − d2 = a et cd = b/2. Posons u = a + ib et z = c + id. On a z 2 = (c + id)2 = c2 − d2 + 2icd = a + ib = u, 1 donc z est bien une solution de l’équation (E). √ √ b) Montrer que les réels a2 + b2 + a et a2 + b2 − a sont positifs ou nuls. √ √ √ La fonction x 7→ √x est croissante, donc, comme a2 + b2 ≥ a2 , on a a2 + b2 ≥ a2 = |a|. Par conséquent, on a bien a2 + b2 ± a ≥ 0. q√ q√ a2 +b2 +a a2 +b2 +a c) On suppose que c + id est solution de (E). Montrer que c = ou c = − . 2 2 q√ q√ 2 2 2 2 a +b −a a +b −a Montrer de même que d = ou d = − . 2 2 √ 2 2 Par la première question, on doit avoir c − d = a et c2 + d2 = a2 + b2 . En faisant respectivement la somme et la différence de ces deux équations, on a p 1 a + a2 + b2 2 1 p 2 d2 = a + b2 − a . 2 Par la question précédente, ces nombres sont positifs, donc on peut prendre leurs racines carrées. On trouve ainsi r p 1 c=± a + a2 + b2 2 r 1 p 2 d=± a + b2 − a . 2 c2 = d) Trouver toutes les solutions de (E). La question précédente nous donne une condition nécessaire sur les coefficients c et d : chacun ne peut prendre que deux valeurs. Reste à savoir si toutes ces possibilités donnent effectivement des solutions de l’équation. Il est clair que si on prend c et d comme à la question précédente, on aura c2 − d2 = a. Toutefois, par la première question, on sait que c et d doivent aussi vérifier cd = b/2. Si on note sgn(x) le signe d’un nombre, de sorte que x = sgn(x)|x|, on a qp p 1 cd = sgn(c)sgn(d) ( a2 + b2 + a)( a2 + b2 − a) 2q p 1 ( a2 + b2 )2 − a2 = sgn(c)sgn(d) 2 1√ 2 b = sgn(c)sgn(d) 2 |b| = sgn(c)sgn(d) . 2 Mais on veut que cd = b/2 = sgn(b)|b|/2. On doit donc avoir sgn(c)sgn(d) = sgn(b). Les solutions sont donc r r 1 p 2 1 p 2 a + b2 + a + sgn(b) a + b2 − a z= 2 2 et r r 1 p 2 1 p 2 2 z=− a + b + a − sgn(b) a + b2 − a . 2 2 e) Expliciter les solutions de (E) quand u = i. Quand u = i, on a a = 0 et b = 1. On a donc 1+i z=± √ . 2 Remarque : Les formules que l’on a vu dans cet exercices sont assez longues, et certainement pas à apprendre par coeur. Il est beaucoup plus simple de √ calculer les racines carrées en coordonnées polaires : si u = reiθ , alors les racines carrées de u sont ± reiθ/2 . Exercice 3 : Quelques calculs trigonométriques 2 a) Soit x un réel. Calculer sin(x + π/2) et cos(x + π/2) en fonction de cos x et sin x. Rappelons que, pour tout a, b ∈ R, on a cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b) et sin(a + b) = sin(a) cos(b) + sin(b) cos(a). On a donc sin(x + π/2) = sin(x) cos(π/2) + sin(π/2) cos(x) = cos(x), en se rappelant que cos(π/2) = 0 et sin(π/2) = 1. On a aussi cos(x + π/2) = cos(x) cos(π/2) − sin(x) sin(π/2) = − sin(x). √ b) Même questions pour sin(x + π/3) et cos(x + π/3). Rappelons que cos(π/3) = 1/2, et sin(π/3) = 3/2. On a donc √ 1 3 sin(x + π/3) = sin(x) cos(π/3) + sin(π/3) cos(x) = sin(x) + cos(x), 2 2 √ 3 1 sin(x). cos(x + π/3) = cos(x) cos(π/3) − sin(x) sin(π/3) = cos(x) − 2 2 c) Mêmes questions pour cos(2x) et sin(2x). On a cos(2x) = cos2 (x) − sin2 (x) = 2 cos2 (x) − 1 = 1 − 2 sin2 (x), sin(2x) = 2 cos(x) sin(x). Ces formules peuvent servir, il est bon de les connaitre ! Exercice 4 : Racines de l’unité Soit n un entier au moins égal à 2. a) En cherchant z sous forme trigonométrique, montrer qu’il existe exactement n nombres complexes z vérifiant z n = 1. Expliciter ces n nombres complexes. Ecrivons z = reiθ , avec r ≥ 0. On a 1 = |z n | = rn , donc on doit avoir r = 1. On a donc 1 = z n = einθ , de sorte que l’on doit avoir nθ = 2kπ pour un k ∈ Z, soit θ = 2kπ n . Remarquons que, si on remplace k par k + n, on change θ en θ + 2π, et on ne change pas le nombre z. On peut donc se limiter aux k compris entre 0 et n − 1. Finalement, les solutions de z n = 1 sont les e2ikπ/n , k = 0, ..., n − 1. Remarque : les nombres e2ikπ/n , k = 0, ..., n−1 sont les sommets d’un polygône régulier à n sommets inscrit dans le cercle unité. b) Soit u un nombre complexe non nul. Combien de solutions dans C possède l’équation (d’inconnue z) z n = u ? (On montrera d’abord qu’il existe une solution z0 , puis en utilisant a) on exprimera les autres solutions en fonction de z0 ). Ecrivons u = reit et z0 = ρ0 eiθ0 . On a z0n = ρn0 einθ0 . Par conséquent, en prenant ρ0 = r1/n et θ0 = t/n, on a bien une solution de z0n = u. Cherchons maintenant les autres solutions de z n = u. Remarquons que, si z est une autre solution, on a (z/z0 )n = u/u = 1. z/z0 doit donc être l’un des nombres trouvés à la question précédente. Les solutions de l’équation z n = u sont donc r1/n eiθ/n+2kπ/n , k = 0, ..., n − 1. 3