Cancer superficiel épidermoïde de l`oesophage

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Formes précoces des cancers du tube digestif :
Diagnostic endoscopique
Marc Barthet, Hôpital Nord, Marseille
Journée de Printemps FFCD
Tours 18 Juin 2010
Qu’est-ce qu’un cancer précoce
du tube digestif
• Cancer limité à la muqueuse et sous muqueuse : pT1
• Comment le dépister ?
• Extension:
extension en surface ?
extension en profondeur ?
Extension en surface oesophage:
coloration vitale
• Coloration au Lugol (1,5 à 3%) :
biopsies zone iodo• Deux défauts discutés : sensibilité, VPP
SE = 46%, SP = 90%, VPP = 26%, VPN = 95,8%
Inoue Endoscopy 2001;33:75-9Meyer GI Endosc 1997;45:480-4;
Fagundes Endoscopy 1999;31:281-5;
Muto GI endosc 2002;56:517-21
Lugol 1,5%
évaluation réelle
de l’extension en surface
carcinome chez un même patient
Dawsey Cancer 1998; 83:230-1; Muto GI endosc 2002;56:517-21
ŒSOPHAGE DE BARRETT
DEUX ETAPES
1- métaplasie intestinale ?
probabiliste
2- dysplasie de ht grade ?
Impossible ?
LA REFERENCE = Protocole de Seattle
• EBO long > 3 cm
classification de Prague C/M
Biopsies systématiques /1 ou 2 cm
Biopsies aux 4 quadrants
• EBO court<3 cm : 2 biopsies tous les cm
•Biopsies additionnelles / anomalies focales
(nodules, érosions)
Ponchon T Acta Endosc 2007; 37:458-61
Coloration acide acétique
Métaplasie intestinale
DHG
Acide acétique : classification de Guelrud : GIE 2001;53: 559-65
métaplasie
métaplasie
dysplasie
Barrett: NBI + acide acétique
3 études prospectives
précision pour diagnostic métaplasie intestinale : 52-90%
Dysplasie haut grade = anomalie cytologique; pas de
diagnostic établi DHG ou cancer précoce avec acide acétique
Les biopsies étagées ne peuvent pas être remplacées
ASGE GIE 2007; 66: 639-47
Chromoendoscopie indigo carmin vs NBI
Etude prospective contrôlée en cross over :
30 patients
sensibilité chromoendoscopie (Indigo C) vs NBI
93 % vs 86 % (NS)
VPP proche de 50 % (NS)
Kara MA Endoscopy 2005; 37:929-36
Est-ce utile pour distinguer la métaplasie intestinale ?
(Kara GIE 06, Sharma GIE 06)
Muq cardiale
Méta intest
Très probable
Nécessite études prospectives
Est-ce utile pour détecter les
zones de dysplasie de haut
grade ?
La muqueuse en dysplasie de haut
grade apparaît comme lisse
(moins de relief),
irregulière, érythroplasique
Micro
Actuator
Possible
Non suffisamment démontré
FICE
• Étude randomisée cross over FICE vs chromoendoscopie
(DHG)
• sensibilité
83% vs 92% NS
• VPP
39% vs 37%
• Biopsies systématiques par cadran rattrapent 1 faux
negatif DHG ac acétique+FICE
Pohl J Endoscopy 2007; 39:594-8
Carcinome in situ
FICE
Métaplasie intestinale
Dysplasie haut grade
FICE ZOOM
Cancer in situ : EBO
MICI : Diagnostic DHG difficile…
• double lecture anapath
• Notion de mucosectomie diagnostique …
Downstaging :
742 EMR parmi 326 EBO en dysplasie confirmée
9,5 % sans dysplasie
upgrading :
série de 42 patients :
18,5% upgradé de DHG en cancer superficiel
40 % de cancer superficiel en cancer invasif
Sharma GIE 2007;66: 469-74
Dépistage des ALM/DALM et MICI
18%
16%
14%
12%
10%
risque cancer
8%
6%
4%
2%
0%
8 ans
20 ans 30 ans
Eaden Gut 2001;48:526-35
Rutter Gastroenterology 2006;130:1030-8
Métanalyse et cohorte
Avec quels moyens ?
La Vue …
• Lumière blanche
• Chromoendoscopie
• Autres : autofluorescence
NBI, FICE
confocal
Le microscope…
• Biopsies systématiques
• Biopsies ciblées
Niveau de preuves
• 4 études randomisées :
Biopsies ciblées ou non Kiesslich Gastroenterology 2003
NBI vs lumière blanche Dekker Endoscopy 2007
NBI vs autofluorescence vs lumière blanche
Van den Broek Gut 2008
Confocal vs chromoendoscopy Hurlstone Gut 2008
La chromoendoscopie est actuellement la seule méthode recommandée
Kiesslich Gastroenterology 2003; 124:1135-8; Dekker Endoscopy 2007;39:216-21
Van den Broek Gut 2008;57:1083-9; Hurlstone Gut 2008; 57:196-204
Comment réaliser une
chromoendoscopie en cas de MICI
• Deux colorations utilisables : bleu de méthylène 0,1%;
indigo carmin 0,4%
• Coloration par segment avant biopsie systématique
• Opacifier au retrait de l’endoscope
• Puis recannuler le segment colique et biopsies au retrait
Barthet Gastroentrol Clin Biol 2009
Avec quelle efficacité ?
Apport de chromoendoscopie et RCH
• Deux études non randomisées
• Matsumoto 2003
augmentation significative de dysplasie
• Hurlstone 2005
augmentation des lésions intraépithéliales néoplasiques
69 vs 24 (p=0,0001)
temps procédure allongé
Matsumoto Am J Gastro2003;98:1827-33; Hurlstone Endoscopy 2005; 37:1186-92
Chromoendoscopie :

étude randomisée deux groupes, n= 165
bleu de méthylène à 0,1% vs 5 biopsies/10 cm
 augmentation des lésions néoplasiques détectées
type O-II : 24 vs 4 ; p <0,007
Kiesslich Gastroenterology 2003; 124:1135-8
chromoendoscopie
A. Muqueuse colique: zones
érythémateuses
B. Après bleu de méthylène:
lésion plane
 histologie: néoplasie
intra-épithéliale
Indigo carmin ou bleu de methylène ?
• Chromoendoscopie :
indigo carmin vs biopsies ciblées ou non
nombre dysplasies détectées non augmenté
7% vs 2 %; p=0,06
biopsies non ciblées : 0 dysplasie
• Bleu de méthylène : augmente le risque de dysplasie ? (liaison ADN
délétère si exposition lumière blanche)
Pas d’argument pour supériorité bleu de Methylène ou indigocarmin
Faible concentration 0,1% et 0,2% et catheter spray
Rutter Gut 2004;53:1813-6; Hardie Gastroenterology 2004;126:623-4
Kiesslich Gastroenterology 2003; 124:1135-8
L’extension en profondeur ?
• Aspect endoscopique
• Pit pattern : chromoendoscopie
• Échoendoscopie haute fréquence : minisondes
Pourquoi ?
• Risque de complication augmenté
• Récidive locale
• Extension lymphatique
Risque d’envahissement lymphatique et
colon : schéma classification japonaise
0%
ep
m1
0-1%
m2
m3
lp
mm
1/3 > sm
1/3 moy sm
1/3 < sm
musculeuse
6-25%
sm1
sm2
sm3
Risque d’envahissement lymphatique et
oesophage: classification japonaise
0%
ep
m1
6-10%
m2
m3
lp
mm
47-55%
sm1
sm2
sm3
1/3 > sm
1/3 moy sm
1/3 < sm
Muscularis
propria
Kodama Surgery 1998;123:432-9; Muto GI endosc 2002;56:517-21
Yoshida Nippon Geka Gakkai Zasshi 2002;103:337-42;
Evaluation endoscopique
de l’extension en profondeur
Dépend de l’aspect nodulaire, déprimé ou ulcéré : classification de Paris
Dépend de la surface lésionnelle
The Paris classification of superficial neoplastic lesions :
GI endoscopy 2003;58: S3-S27
Évaluation endoscopique
de l’extension en profondeur : oesophage
Cancer superficiel de l’oesophage
Types
m1+m2
m3+sm1
sm2+sm3
Types
% sm
O-I
4%
16%
79%
O-IIa
20%
31%
48%
O-IIb
69%
16%
15%
O-IIc
39%
34%
27%
O-III
3%
13%
84%
Cancer superficiel de l’estomac
O-I
O-IIa O-IIb O-IIc O-III
57% 29% 20% 37% 40%
The Paris classification of superficial neoplastic
lesions :
Gastrointest Endosc 2003;58: S3-S27
LUGOL
O-IIb
O-IIa
O IIa+O-IIc
pT1is
pT1is
pT1 sm2
Extension sous-muqueuse selon le type 0-I,0-II,0-III et la surface
Evaluation chromoendoscopique de
l’extension en profondeur
Invasion sous muqueuse associée essentiellement au pit pattern V
Classification des « Pit pattern » *
* Adapté de Kudo Shin-ei. Early colorectal cancer - Detection of depressed types of colorectal
carcinoma. IGAKU-SHOIN Medical Publishers, Inc., New York, 1996.
Variant type Vi : aspect irrégulier et anarchique des orifices
« Pit pattern » type V.
Irrégularité++: adénocarcinome invasif d côlon droit
Variant type Vn ou a : aspect amorphe ou sans orifice
« Pit pattern » type V.
Fréquence de l’envahissement sous-muqueux
selon les différents pit pattern
Kudo Endoscopy 2001;33:367-73;
Nagata GI Endosc 2002;56:299-303
Evaluation par échoendoscopie et minisonde
haute fréquence de l’extension en profondeur
20 Mhz: structure en 9 couches
1-2-3: m
4: mm
5: sm
6: mp: ci
8: mp:le
12 Mhz: structure en 5 couches
T1m
T1sm
T1
m
T2
sm
T3
mp
a
Mini-sonde 20 Mhz
T1 ie
mm
mp
Mini-sonde 20 Mhz
mm
T1im
Lésion colon droit
Dissection sous-muqueuse
endoscopique: technique
Rationnel pour la diffusion de l’ESD
1. Risque d’atteinte ganglionnaire :
Évaluation nécessite une pièce monobloc,
marges profondes et latérales
1. Exérèse complète:
Risque de récidive 0-3% << mucosectomie 15%
marges latérales et profondes
Kakushimac World J Gastro 2008; 21: 4289-429; Fujishiro World J Gastro 2008; 21: 4289-4295;
Barthet Ah-Soune World J Gastro 2010; 16:588-95
Marges latérales
Marges profondes m3
Conclusion
Dépistage des lésions superficielles est souvent difficile
Il repose sur des techniques de coloration réelle, virtuelle
et peut-être du confocal
Le diagnostic de leur extension en profondeur a une
précision diagnostique proche de 90 %
La résection complète des lésions (monobloc, ESD ) est
essentielle pour une évaluation pathologique correcte
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