L’entéroscope à double ballon, une nouvelle méthode ingénieuse pour l’exploration des hémorragies digestives inexpliquées D es auteurs japonais ont évalué, chez sept patients ayant une hémorragie digestive d’origine grêlique (dans trois cas, l’origine du saignement avait été recherchée auparavant par caméracapsule), une nouvelle méthode d’entéroscopie, différente de l’entéroscopie poussée, très aléatoire. L’entéroscope était muni de deux ballons à usage unique : le premier, intégré à l’overtube, permettait de le maintenir au cours de l’examen dans l’un des segments de l’intestin grêle, et le second, fixé à l’extrémité de l’endoscope, permettait de bloquer l’endoscope afin de faire remonter l’overtube au cours de la progression endoscopique. Cette méthode astucieuse a été évaluée avec succès, permettant une exploration totale de l’intestin grêle chez deux patients et partielle chez les cinq autres (180 à 450 cm de grêle exploré). Le diagnostic de la cause de l’hémorragie a été établi chez tous les patients : dans quatre cas, il s’agissait d’angiodysplasies multiples, dans deux cas d’une maladie de Crohn ulcérée, et dans un autre cas d’une exulceratio simplex de Dieulafoy ; de plus, dans les cas d’angiodysplasies, le traitement endoscopique par thermocoagulation au plasma d’Argon a été également réalisé sans problème. G. B. ✎ Endoscopy 2003;35:985-91. Endoscopie - Intestin grêle - Mots Hémorragie digestive clés. Entéroscopie. La chromoendoscopie au bleu de méthylène, oui mais... D es auteurs anglais rapportent leur expérience sur la chromoendoscopie au bleu de méthylène en cas d’endobra- chyœsophage chez 44 patients. Les biopsies dirigées (1 269 biopsies analysées au total) au cours de la chromoendoscopie permettaient le diagnostic plus fréquent de métaplasie intestinale, sans augmenter de façon significative la fréquence de découverte de la dysplasie et du carcinome, comparativement aux biopsies faites “à l’aveugle”. La durée de l’examen était prolongée de six minutes en moyenne en cas de chromoendoscopie. Dans la même revue, des auteurs allemands ont analysé la variabilité interobservateur de la chromoendoscopie au bleu de méthylène avec magnification sur 102 vidéoendoscopies réalisées pour endobrachyœsophage. L’analyse des vidéos était faite en aveugle par quatre endoscopistes expérimentés et il était noté une différence significative interobservateur dans la détection de la métaplasie intestinale (sensibilité de détection variant de 64 à 93 %, spécificité variant de 9 à 36 %). Ces résultats, même s’ils ne remettent pas en question l’intérêt de cette méthode, doivent renforcer notre vigilance dans l’interprétation des résultats des études dans ce domaine. G. B. ✎ Endoscopy 2003;35:998-1003; ✎ Endoscopy 2004;36:160-4. quand le patient est opérable, de compléter la résection endoscopique par une chirurgie complémentaire d’exérèse, même si la résection endoscopique est jugée satisfaisante. Afin de répondre à cette question, des auteurs japonais ont étudié 271 patients (175 hommes, 96 femmes, âge moyen 62 ans) ayant eu une résection colique d’emblée (n = 124) ou après résection endoscopique (n = 97) pour adénocarcinome T1. Plusieurs variables cliniques et endoscopiques ont été analysées : aucun facteur, en particulier le sexe, la taille, la localisation et le type (pédiculé, sessile) du polype, n’était un facteur prédictif de métastase ganglionnaire. Plusieurs variables histologiques ont été analysées. En analyse multivariée, il n’y avait que deux facteurs prédictifs de métastase ganglionnaire : l’invasion de la sousmuqueuse supérieure à 2 mm et l’invasion lymphatique. L’absence ou la présence de ces deux facteurs pourrait être utilisée après résection endoscopique d’un adénocarcinome T1 dont la résection serait jugée satisfaisante. G. B. ✎ Dis Colon Rectum 2003;46:1626-32. Mots Côlon - Adénocarcinome clés. Ganglion. Œsophage - Dysplasie - Mots Endobrachyœsophage clés. Chromoendoscopie. Quels sont les facteurs prédictifs de métastases ganglionnaires dans le cancer colorectal T1 réséqué endoscopiquement ? A près résection endoscopique d’un polype au stade d’adénocarcinome T1, la question reste toujours la même : quel est le risque de métastase ganglionnaire et quels sont les facteurs prédictifs qui permettent de se contenter de ce traitement local sans obérer le pronostic du patient ? Le consensus n’est habituellement pas fait et il est alors recommandé, Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 2 - vol. VII - mars-avril 2004 La prise d’un antiagrégant n’augmente pas le risque hémorragique en cas d’endoscopie thérapeutique D eux travaux (1, 2) convergent pour conclure que la prise d’un agent antiplaquettaire dans les dix jours précédant le geste endoscopique n’est pas associée à un risque plus élevé de complication hémorragique de la polypectomie (1, 2), de la gastrostomie (2) ou de la sphinctérotomie (2). Faut-il, dans ces conditions, laisser de côté la consigne qui recommande l’arrêt de l’aspirine ou des AINS avant toute endoscopie ? Cela est peut-être encore risqué tant que la jurisprudence n’aura pas dit son mot ! Une chose semble certaine : il n’y a plus 37 Revue de presse Revue de presse aucune justification à refuser de faire des biopsies chez un patient sous antiagrégant. Les deux études restent cependant discrètes sur le Ticlid®. Th. V. ✎ Gastrointest Endosc 2004;59:44-8. ✎ Endoscopy 2004;36:268. Mots Endoscopie - Complications clés. Hémorragie. Diagnostic et prise en charge du syndrome de Budd-Chiari L es travaux de Dominique Valla (hôpital Beaujon, Clichy) sur les maladies vasculaires du foie, et le syndrome de Budd-Chiari (SBC), en particulier, sont nombreux et essentiels, tant dans le domaine cognitif que dans ceux de la prise en charge diagnostique et thérapeutique de ces patients souffrant d’une “maladie protéiforme” potentiellement mortelle. Dans une mise au point très complète, agrémentée d’une superbe iconographie, il dresse “l’état de l’art” du syndrome de Budd-Chiari. À lire avec délectation par les hépatogastroentérologues et les autres... J.F. C. ✎ Hepatology 2003;38:753-804. Mots Syndrome de Budd-Chiari. clés. Cancer du rectum : attention aux polypes oubliés... D es auteurs anglais et japonais rapportent leurs expériences endosco- piques sur le cancer rectal de petite taille en nous exposant une impressionnante galerie de photos. La chromoendoscopie à l’indigo carmin est habituellement utilisée pour améliorer la visualisation des lésions à la limite de la visibilité ; en effet, dans leurs expériences, 80 % des polypes du rectum sont sessiles ou plans ; de plus, le risque de dysplasie ou de cancer sur adénome rectal même de très petite taille (5 mm) est très nettement supérieur à celui des adénomes du côlon, qui sont souvent pédiculés et plus gros (17 % versus 4,5 %). Alors, pour ne pas oublier ces petits polypes, futurs petits cancers du rectum (in situ ou T1), la vigilance est de mise. La coloration systématique du rectum à l’indigo carmin pourrait être préconisée. G. B. aucun traitement adjuvant (1), Neoptolemos et al. confirment leurs résultats intermédiaires publiés en 2001 (2). Même si l’on peut regretter que cet essai repose sur un protocole de chimiothérapie (5-FU + acide folinique) non optimal et sans gemcitabine, dans l’attente des résultats de l’essai ESPAC-2, une chimiothérapie adjuvante sans radiothérapie semble devoir être systématiquement proposée. G. T. ✎ N Engl J Med 2004;350:1200-10. ✎ Lancet 2001;358:1576-85. Adénocarcinome Mots du pancréas clés. Chimiothérapie - Radiothérapie. ✎ Endoscopy 2004;36:223-33. Mots Rectum - Adénome plan clés. Cancer. Résultats finaux… C’ est sans surprise que nous prenons connaissance des résultats définitifs de l’étude randomisée du European Study Group for Pancreatic Cancer, comparant l’impact de la radiochimiothérapie (20 Gy + 5 fluoro-uracile [5-FU]) et celui de la chimiothérapie seule (5-FU) dans le traitement adjuvant à la chirurgie des adénocarcinomes pancréatiques résécables. En rapportant un bénéfice de la chimiothérapie (survie à 5 ans : 21 % versus 8 %) et un effet délétère de la radiochimiothérapie (survie estimée à 5 ans : 10 % versus 20 %) par rapport à des patients ne recevant Supplément à La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 2 - vol. VII - mars-avril 2004 Cancer de l’œsophage “oublié” : ça existe aussi... D es auteurs taïwanais rapportent un cas clinique de cancer épidermoïde de l’œsophage T4N1 très évolutif et non visualisé lors d’une endoscopie réalisée 8 mois auparavant. Des expériences similaires sont également rapportées dans la discussion. Pour avoir vécu cette même regrettable expérience dans notre service il y a quelques mois, la coloration vitale systématique au Lugol pourrait être définitivement adoptée. Nous attendons avec impatience les résultats définitifs de l’étude menée par la SFED sur la question. G. B. ✎ Endoscopy 2004;36:242-4. Mots Œsophage - Endoscopie clés. Cancer. 38 Revue de presse Revue de presse