
Microprogramme de soins palliatifs et de fin vie (SFV 980)
La dyspnée en fin de vie administrer ou non de l’oxygène?
Annick Larose., infirmière.
SFV-980.Cohorte 2014-2015
Page 2
dyspnée résulte de trois anomalies
principales : un effort respiratoire accru en
cas d’obstruction par exemple, un effort
musculaire plus important présent en cas de
faiblesse musculaire, cachexie et un besoin
de ventilation augmenté lors des états
d’anémie, fièvre ou effort physique.
Quels sont les traitements disponibles
pour traiter la dyspnée en fin de vie ?
Plusieurs auteurs proposent en premier lieu
des moyens non-pharmacologiques pour le
traitement de la dyspnée. Parmi ces moyens
nous retrouvons, le positionnement du
patient, c’est la position semi-assise ou
assise qui est à privilégier, l’aération de la
pièce, les techniques de respiration, de
relaxation et plusieurs autres méthodes
alternatives sont souvent efficaces. Il a été
démontré que l’air d’un ventilateur dirigé
sur la joue du patient aurait des effets
bénéfiques et diminuerait la dyspnée aussi
efficacement que l’administration
d’oxygène. Il est important de savoir que les
patients souffrant de dyspnée ne sont pas
nécessairement hypoxémique. De ce fait, il
est intéressant de savoir que
l’oxygénothérapie peut avoir des effets sur
l’hypoxémie, mais ne fera pas
nécessairement effet sur la dyspnée sans
hypoxémie. Plusieurs études ont été
effectuées afin de voir l’utilité de
l’oxygénothérapie palliative en cas de
dyspnée. Les études démontrent que
l’oxygénothérapie est peu utile pour
améliorer la sensation subjective de dyspnée
chez les patients en soins palliatifs sans
désaturation en oxygène, on dénote
également que l’air ambiant administré via
canule nasale aurait le même effet que
l’oxygène (Clément, 2011). Selon
Bausewin, 2007 les opioïdes sont les
traitements de première ligne contre la
dyspnée et sont les seuls appuyés par les
données probantes. L’effet principal étant
au niveau de l’action centrale du système
nerveux central. Ils abaissent également la
sensibilité des centres respiratoires à
l’hypercapnie et à l’hypoxémie, ils induisent
également une certaine sédation et
diminuent la ventilation, la consommation
d’oxygène et l’anxiété (Lamoureux, Trucot,
2013). L’oxygène peut être bénéfique pour
certains patients, mais nous devons revoir
son utilité en fonction du confort du patient.
Dans le cas de Mme Kabir l’oxygène
l’incommode et nous voyons très peu
d’effet bénéfique. Les données probantes
viennent supporter les équipes et sont un
guide dans les interventions, il ne faut par
contre jamais oublier qu’une approche
individualisée est toujours à préconiser.
Conclusion : L’aide de l’infirmière
clinicienne a sans aucun doute aidé à
outiller l’équipe face à cette situation.
L’évaluation de la dyspnée sera désormais
plus complète et le traitement de la dyspnée
pourra être choisi en fonction de
l’évaluation et des causes sous-jacentes Le
renforcement des connaissances et des
compétences permettront d’accompagner de
manière optimale le patient/famille dans
leur cheminement et leur compréhension
face à l’oxygénothérapie.
Références bibliographiques
Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec. Guide de
pratique des soins palliatifs : gestion de la douleur et autres symptômes. 4e éd.
Montréal : L’Association;2008.p.223-39.
Bausewein C, Farquhar M, Booth S et coll. Measurement of breathlessnessin
advanced disease: A systematic review. Respir Med 2007101 (3) : 399-410. Site
Internet :
Clément P. (2011). L’utilité d’une oxygénothérapie palliative en cas de dyspnée.
Minerva vol.10 (8) p.99-100
Global strategy for the diagnosis, management, and prevention of chronic
obstructive pulmonary disease (GOLD), updated 2011.
Gomutbutra P,O’Riordan DL,Pantilat SZ. Management of moderate-to-severe
dyspnea in hospitalized patients receiving palliative care. J Pain Symptom
Manag 2013;45(5) :885-91.
Handfield, L. (2005), Le traitement de la dyspnée et de la détresse respiratoire
chez les personnes en fin de vie. L’avant-Garde vol.6 (1) p.8-10.
Lamoureux. M., Turcot, J. (2013) Les symptômes respiratoires en fin de vie. Si
c’était plus souffrant que la douleur ? Le Médecin du québec, Vol.48 (6)
Marin, I., 2004. Traitement de la dyspnée en fin de vie. Rev Mal Repi; 21 :465-
72.
Xue D,Abernethy AP. Management of dyspnea in advanced lung cancer :recent
data emerging concepts. Curr Opin support Palliat Care 2010;4(2) :85-91.